Triste France
Les Le Pen, les Sarkozy, les Juppé, les Hollande, les Valls, les Macron, etc., sont les symptômes d'une maladie incurable, le capitalisme en crise. Ils sont le reflet et l'expression du désarroi politique et de la déroute économique et morale d'un pouvoir en déliquescence. Les scandales financiers, les passe-droits, les détournements de fonds publics et les magouilles en tout genre se multiplient dévoilant ainsi le visage hideux d'une caste politique sans foi ni loi s'agrippant de toutes ses forces à ses privilèges. Les citoyens sont ainsi réduits à choisir un président de la République parmi ces personnages médiocres et grotesques dont certains professent des idées qui ont fait des millions de morts, d'autres condamnés par la justice ou plusieurs fois mis en examen ou encore ceux qui les ont trahis et humiliés. Même dans une démocratie bourgeoise, de tels candidats ne devraient plus se présenter au suffrage du peuple.
Incapables d'avoir le moindre projet, la moindre vision, la moindre perspective d'avenir, les hommes politiques tournent sans cesse sur eux-mêmes et sur leur seul et unique intérêt, rester vaille que vaille au pouvoir. Ils passent le plus clair de leur temps à comploter contre les citoyens qui les ont pourtant élus. Ils psalmodient comme de funestes litanies sans fin recommencées leurs « réformes » dont la faillite n'est plus à démontrer depuis longtemps : suppression des syndicats, allègement des charges patronales, allongement du temps de travail, recul de l'âge du départ à la retraite, diminution drastique du nombre de fonctionnaires, suppression du SMIC, augmentation de la TVA, baisse des prestations sociales etc., le tout dans le cadre d'une austérité perpétuelle.Totalement étrangers à leurs concitoyens, ils restent indifférents à leurs souffrances dont ils sont largement responsables.
Les hommes politiques n'invoquent les valeurs de la République que pour mieux les ignorer, les mépriser, les fouler aux pieds. « Les valeurs républicaines de « liberté, égalité, fraternité », souvent brandies de manière incantatoire, semblent sonner creux pour beaucoup de nos contemporains sur le sol national » écrivent les évêques de France dans leur adresse publiée le 13 octobre 2016. Leur rhétorique n’a de sens que dans le contexte de la propagande ; en dehors de ce cadre elle ressemble à des sons vides de tout sens. Leurs discours démagogiques n'ont d'égal que le vide de leur programme politique. Ils inventent des ennemis et montrent lâchement du doigt les sans-papiers, les réfugiés, les immigrés, les musulmans, les noirs etc. comme responsables de tous les maux et de tous les malheurs de la France. La fabrication des boucs émissaires permet aussi de décharger la colère populaire sur les victimes de la crise tout en épargnant ses véritables responsables dont ils font partie.
Paradoxalement les hommes politiques puisent leur force dans leur faiblesse et leur impopularité. Ils se nourrissent des drames du chômage, de la précarité, des inégalités, du déclassement social, de la misère et des frustrations d'une partie de la population, hélas, de plus en plus nombreuse. Car la misère matérielle et morale, le délitement des rapports sociaux, engendrent désespoir et résignation.
Les hommes politiques sont nourris par la puissance de l'argent qui les protège et qui les hisse au sommet de l’État. Elle met à leur disposition tous les grands médias et tous les instituts de sondage. Plus le système s’empêtre dans ses propres contradictions et s’enfonce dans la crise, plus la propagande devient intense, futile et cynique. Ces médias et ces instituts de sondage, tous entre les mains des groupes industriels et financiers, vont jouer ici un rôle déterminant dans le maintien et la reproduction de cette situation. D'ailleurs ils ont déjà désigné le prochain président de la République alors que les citoyens n'ont pas encore voté !
Les moyens de communication de masse demeurent l’instrument le plus redoutable et le plus efficace pour anesthésier une population déjà traumatisée et démobilisée par le chômage et la précarité. Pire, les mensonges véhiculés par les médias sont acceptés et intériorisés par les plus démunis. Le contenu mensonger de cette intense propagande idéologique, bien qu'il soit contredit quotidiennement par les faits, s'efface pour ainsi dire totalement. Les dominés participent ainsi, sans vraiment le vouloir, au maintien de leur propre servitude. La propagande et l’endoctrinement permanents remplacent l’information, le faux devient vrai, les apparences se confondent avec la réalité et la différence entre ce qui est juste et ce qui est erroné reste difficile à établir. Les intérêts d'une classe, la bourgeoisie, deviennent ceux de toutes les classes. Les opprimés ainsi conditionnés sont conduits à choisir librement et démocratiquement leurs oppresseurs.
La mission essentielle des hommes politiques est de servir encore et toujours les puissants. C'est leur raison d'être. Pour les plus démunis, pour les travailleurs, ils n'ont absolument rien à offrir à part les mensonges, les promesses, les illusions et la répression en cas de résistance et de révolte. La démocratie bourgeoise, même si elle reste utile pour arracher quelques avancées économiques et sociales, ne peut jamais traduire la volonté réelle et les aspirations profondes de la majorité des travailleurs et des salariés en général. Elle permet surtout de perpétuer les intérêts de la classe dominante en donnant l'illusion qu'elle est la seule et l'unique possibilité du changement.
Mais la crise du capitalisme qui produit une telle pourriture au niveau politique engendre en même temps les conditions de résistance et de lutte pour briser les chaînes de cette forme de servitude. Il est grand temps que les travailleurs et les progressistes de ce pays redressent la tête, démasquent et dénoncent partout où ils le peuvent les mensonges et la propagande de la classe dominante. Ils doivent se dresser, unis et déterminés, contre leurs ennemis de classes, la bourgeoisie et ses fidèles serviteurs les hommes politiques.
Mohamed Belaali
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