L’expulsion locative : un drame humain et une aberration financière !
De nombreuses familles vont pouvoir respirer à partir du 1er novembre.
Les expulsions locatives sont suspendues pour cinq mois sauf dans quelques cas :
«
- Les personnes occupant un logement par « voie de fait », autrement dit, les personnes en situation de « squate » sont visées.
- Les occupants d'un immeuble ayant fait l'objet d'un arrêté de péril, c'est à dire que l'immeuble en question présente un danger imminent pour ses occupants.
- Les personnes occupants un logement étudiant alors qu'ils n'en ont plus le statut. »
Fin octobre les huissiers et les policiers n’ont pas chômé….
Des expulsions locatives ont eu lieu à quelques jours à peine du début de la trêve hivernale.
C’est ainsi qu’une famille de 7 personnes dont cinq enfants habitant dans une ville de l’agglomération de Melun s’est retrouvée à la rue.
Le Secours populaire local l’a prise en charge pour tout ce qui concerne l’aide alimentaire.
Il m’a ensuite contacté pour que je puisse intervenir afin que cette famille obtienne un logement.
Malheureusement, avec les dettes cumulées, c’est-à-dire plus de 24 000 €, cette famille aura du mal à obtenir un logement de la part d’un bailleur social.
Comment en sont-ils arrivés là ?
Le père de famille ayant perdu son travail, les loyers n’ont plus été payés…..
Cette famille aurait pu contacter une association pour établir un dossier de surendettement, elle ne l’a pas fait.
Elle a pensé pouvoir s’en sortir sans problème… Hélas l’engrenage infernal a conduit à une situation qui semble irréversible.
Que faire ?
La famille rencontrée va déposer -avec l’aide de bénévoles- un dossier de surendettement.
En attendant le service du 115 va les prendre en charge et les envoyer dans un hôtel.
Celui qu’on leur propose est à 70 km de l’agglomération, ce qui risque de poser des problèmes au père de famille qui a retrouvé un travail.
L’hébergement en hôtel dans trois chambres va coûter très cher aux pouvoirs publics, au moins quatre fois plus cher qu’un loyer pris en charge.
Pour que des situations - comme celle-ci - ne se reproduisent plus, il faudrait que très vite les bailleurs même privés alertent la CCAPEX (commission spécialisée de coordination des actions de prévention des expulsions locatives).
Tout le monde serait gagnant, même le bailleur, personne physique qui peut se retrouver en grande difficulté au cas où ce loyer lui est indispensable pour vivre.
Dans la loi ALUR, seules les personnes morales (bailleurs sociaux notamment) sont tenues de saisir la commission dans les deux mois donc avant que la situation ne soit compromise.
Jean-François Chalot
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