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POUTINE, la bête noire des journalistes occidentaux...

France 2 se serait-elle livrée à une désinformation avec le documentaire consacré à Vladimir Poutine diffusé le 16 décembre ? Un locuteur y rapporte que Poutine agacé par : « les remarques sur les sujets qui fâchent » (Tchéchénie, l'assassinat d'Anna Politovskaïa ) formulées par Sarkozy, lui aurait répondu : « C’est bon, tu as fini là ? Bon alors je vais t'expliquer. Tu vois, ton pays, il est comme ça (mimant l'écart entre son pouce et index). Mon pays, il est comme ça (en écartant largement ses bras). Alors maintenant, de deux choses l'une, ou bien tu continues sur ce ton et je t'écrase. Ou alors tu arrêtes de parler comme ça et tu verras. Tu viens juste de devenir Président de la France mais je peux faire de toi le roi d'Europe », le tout sur un ton agressif ! Sarkozy serait sorti groggy de cette réunion en marge du G8 en Allemagne au mois de juin 2007, au point que certains avaient attribué son état à un abus de vodka... Le lendemain de ce reportage, le conseiller diplomatique de Sarkozy de 2007 à 2012 qui accompagnait le président français, démentait totalement la scène ! Aucun des interprètes et témoins qui assistaient à la rencontre n'a livré la teneur de cet entretien privé, de renvoyer au Verbatim conservé aux archives de l'Élysée, et de préciser que ce tête-à-tête n'a aucunement été discourtois.

Parler à propos de Poutine, c'est presque déjà porter un jugement de valeur péjoratif emprunt de clichés. La plupart des journalistes ne discutent jamais de la valeur de la position qu'il avance, mais de son ancienne appartenance au KGB, espérant ainsi marquer d'entrée de jeu le point « Godwin ». Qu'il attire ou exaspère, les médias adorent mettre en scène les moments « forts » et les comportements spectaculaires, comme si ces clichés aux couleurs délavées suffisaient à dépeindre l'homme. Les Russes ont quitté l'ère soviétique et un homme comme Vladimir Poutine n'a plus grand chose à voir avec ses prédécesseurs.

La principale difficulté d'interprétation consiste à découvrir un ordonnancement d'éléments de valeurs différentes : militaire - politique - économique - social - géopolitique, culturel, etc..., en oubliant presque le poids des caractéristiques nationales des plus aptes à mobiliser des convictions identitaires décuplées par un sentiment d'appartenance à l'origine des raisons plus que celles des causes. On ne peut « maîtriser » ce que l'on ne comprend pas ou mal, ce qui revient à peu près au même. Les différents n'ont jamais une seule cause, et tous les acteurs ne poursuivent pas le même but, l'un peut faire reposer son raisonnement sur un postulat et celui d'en face sur un autre... Comment les Russes puis soviétiques en sont venus à acquérir une mentalité particulière et comment cette société nouvelle a forgé les mentalités au point d'en faire un groupe à l'organisation sociale distincte ? La réponse est à la fois sociologique, historique et géographique ; en transformant leurs manières de vivre, ils ont aussi transformé leur manière de penser et leur façon d'agir.

L'homme n'est jamais totalement de sa génération, il porte le poids du vécu de ses parents faisant de lui un être hybride transgénérationnel. Vladimir Poutine né le 7 octobre 1952 à Leningrad (Saint-Pétersbourg) au sein d'une famille de travailleurs, est un pur produit, à la fois khrouchtchevien, Brejnevien et Andropovien. L'étudiant Poutine fut remarqué au cours de son cursus d'étude en droit à l'université d'État de Leningrad par un de ses professeurs, Anatoli Sobtchak. Dans sa thèse de fin d'études « La politique américaine en Afrique », Vladimir Poutine y décrit comment les Américains utilisent, selon lui, l'Islam et l'évangélisation pour bloquer l'Union-Soviétique et la Chine en Afrique. Son diplôme en poche, Vladimir Poutine entre au KGB en 1975 et devient champion de Sambo (self défense assimilée au judo) de Léningrad l'année suivante. L'homme qui occupera pendant une très courte période le plus haut poste du FSB en 1998, a le sens du devoir jusqu'au sacrifice. Il est animé d'une farouche détermination à redresser son pays et à y remettre de l'ordre. Si Vladimir Poutine s'inscrit dans la pensée marxiste, il n'a rien oublié de l'Histoire, de l'honneur ni du serment.

L'impétrant Poutine rejoint le KGB lorsque ce dernier amorce un virage vers sa modernité et qu'il devient « Comité d'État de l'URSS » (juillet 1978). Sa formation terminée, il est affecté au Département 12 de la première Direction (renseignement extérieur), et en 1985 à la Maison de l'amitié germano-soviétique de Leipzig, RDA en tant que directeur. Il ne s'agit que d'une couverture, il est officier de liaison du KGB auprès du Ministerium für Staattssicherheit (MfS). Après la chute du mur, Poutine revient à Leningrad avec le grade de Lieutenant-colonel, peu après, son ancien professeur l'invite à occuper le poste d'adjoint aux affaires internationales du rectorat de l'Université de Leningrad et de devenir ensuite conseiller aux affaires internationales du Soviet de la ville, poste qu'il occupera de juin 1991 à juillet 1996.

En août 1990, le lieutenant-colonel du KGB Morosov annonçait dans la Pravda l'existence d'un groupe de réformateurs actifs au sein du KGB. Youri Andropov devenu secrétaire général du PCUS faisait de Mikhaïl Gorbatchev son protégé qui le 15 octobre se voyait décerner le prix Nobel de la Paix. En août 1991, Poutine joua un rôle important dans les négociations entre le KGB de Leningrad et les putschistes qui prirent Gorbatchev en otage. Trois années plus tard, Poutine fut nommé premier vice-président du Conseil municipal de Saint-Pétersbourg, et à l'automne 1995 président de la section locale du parti politique du Premier ministre Tchernomyrdine.

L'homme est décrit par ses proches comme un patriote fidèle bénéficiant d'un excellent esprit de synthèse (le propre du Perspektiv agent qu'il fut), tout le contraire des propos tenus lors du documentaire de France2. En 1996, Anatoli Sobtchak perd les élections, Poutine refuse alors de travailler sous les ordres du successeur et s'en retourne à Moscou où il est nommé adjoint au directeur des affaires de la Présidence. Il fait son entrée dans l'administration présidentielle au mois de mars 1997 dont il devient vice-président. En juillet 1998, il est appelé à la direction du nouveau FSB ; poste qu'il n'occupera qu'un seul mois, jusqu'à la nomination de Primakov comme Premier ministre. Cette période va être marquée par des luttes politiques intenses qui auront pour effet d'affaiblir Eltsine.

Le caractère et la personnalité de Vladimir Poutine semblent être un sujet de préoccupation pour les hommes politiques et les journalistes occidentaux. Quelle incidence accorder au reportage quand il avance que Boris Berezovsky aurait rencontré Poutine au mois d'août 1999 à Biarritz pour lui proposer de devenir Président..., d'ajouter qu'il aurait été choisi en raison de sa proximité avec Elstine et pour avoir un caractère peu « trempé » (les interventions dans le Caucase sont venues démontrer tout le contraire)... En janvier 1999, la famille Elstine est menacée par des enquêtes menées sur des oligarques tels que Berezovsky. En avril, Poutine est nommé secrétaire du Conseil national de sécurité puis Premier ministre au mois d'août (offensive islamique au Daghestan). L'indépendance de la Tchétchènie est perçue par Moscou comme une tentative de prise de contrôle de cette région par les intégristes islamistes qui contrôlent près de 90 % de la production de drogue en Afghanistan ! Ses prises de position, antithèses du politiquement correct vont être à l'origine de sa fulgurante popularité. Vladimir Poutine, peu formaliste, ne s'encombre pas d'un langage ampoulé. S'il choque par son franc-parler, il sait se faire entendre des plus humbles et une formule contestable peut donner des résultats surprenants.

Quand Vladimir Poutine devient président de la nouvelle Russie, Boris Berezovski, responsable du pillage des ressources de la Russie, fête l'événement dans sa villa de la Costa-Brava. L'homme fait partie des quelques oligarques qui ont financé la campagne de Boris Eltsine, ce qui lui a valu d'obtenir des participations dans les pépites de l'industrie russe. On le retrouve dans tous les fleurons de l'économie russe : l'acier, les médias, l'industrie automobile, l'aéronautique, le pétrole, participations gérées par la société Andava basée à Lausanne (Suisse) dont les dividendes et autres bénéfices sont placés sur des comptes offshores. L'homme entretient des relations avec la grande pègre, les « corrections », avertissements et les assassinats, sont monnaie courante. Le 7 juin 1994, une charge placée sous son véhicule explose tuant le chauffeur et blessant grièvement son garde du corps, lui s'en sort indemne ! L'enquêteur du FSB chargé des premières constatations s'appelle Alexandre Litvinenko ! Ce nom ne vous rappelle rien ? Empoisonné au polonium, il sera inhumé selon le rite musulman...

Le 1 décembre 1989, la rencontre entre le pape Jean-Paul II et Mikhaïl Gorbatchev avait ouvert la voie à de nouvelles réalités géopolitiques auxquelles le Vatican ne fut pas étranger... Trois années plus tard, Gorbatchev écrivait : « Sans ce Pape-là, les choses auraient été différentes  ». Gorbatchev avait lancé une invitation à Jean-Paul II de se rendre à Moscou, cette bouteille à la mer avait peu de chance d'aboutir en raison du différent entre le Vatican et l’Église orthodoxe russe. Poutine a su rallier à sa politique d'endiguement de la menace islamique dans le Caucase et en Europe centrale le Patriarche de Moscou, fervent défenseur de la doctrine « Russkiy mir » (monde russe ) hostile à l'indépendance de l'Ukraine et à la politique occidentale.

En ce qui concerne la politique étrangère, Vladimir Poutine est favorable à une culture unificatrice, les personnes disposant de contacts en Europe centrale se sont entendues « confier » que l'axe se devait à reposer sur l'entente de la chrétienté afin d'enrayer l'islamisation du continent. La thèse de l'étudiant Vladimir Poutine, n'abordait-elle pas l'évangélisation ? En 1991, le Président Eltsine a ouvert toute la Russie à ces religions évangéliques, certaines servant de couvertures à la CIA et de filières... Lorsqu'il vous arrive de croiser ces jeunes hommes proprets, avez-vous conscience de rencontrer parmi ceux-ci des agents (juniors) en formation ? Si par curiosité vous les filez, vous découvrirez qu'ils ne se rendent pas tout à fait par hasard au domicile de certaines personnes et sûrement pas pour des échanges religieux...

Le mercredi 10 juin 2015, Vladimir Poutine rencontrait pour la deuxième fois (la précédente rencontre s'était déroulée au mois de novembre 2013), sa Sainteté le Pape François sous les ors du palais du Vatican. Au centre des conversations, la situation conflictuelle au cœur de l'Europe entre l'Union européenne et la Russie, et la situation des Chrétiens d'Orient (catholiques et orthodoxes) qui assimilent la position occidentale à un monde de Gribouilles. La rencontre entre le pape et le patriarche Kirill au mois de février 2016 n'a pas débouché sur les résultats espérés. La religion chrétienne n'ayant pu servir de dénominateur commun à l'Occident étendu jusqu'à l'Oural, la religion Orthodoxe allait contribuer au renforcement du sentiment national russe. Si seulement 6 % des Russes croient en Dieu, ils sont 60 % à être membres de l'Église orthodoxe russe qui revendique environ 100 millions de fidèles.

Poutine n'est pas l'homme immature, portrait brossé par les reportages tendancieux, il a même de la suite dans les idées. Si des hommes politiques se comportent en véritable girouette, Poutine souffle le vent. Pour l'ancien directeur de la CIA, M.McLaughlin : « Vladimir Poutine parle ouvertement de son objectif principal de rétablir la Russie en tant que grande puissance mondiale. C'est maintenant à la CIA, et autres agences d'espionnage, de comprendre comment il va le faire. »

 

Le 17 décembre 2016, Poutine a appelé le pape François à l'« occasion » de ses 80 ans, les deux chefs d'État d'évoquer la défense des chrétiens dans les zones de conflits et l'importance d'un dialogue inter-confessionnel avant d'exprimer le souhait d'une nouvelle rencontre. Si le panslavisme peut agir comme un trait d'union entre la religion et l'appartenance européenne, en France, la culture chrétienne s'est effacée au profit d'autres cultures religieuses au point de céder le pas à une laïcité devenue nouvelle religion d'État. Vladimir Poutine semble « marcher » sur les brisées lointaines de Vladimir 1er (958-1025). Le 4 juin 2016, il a inauguré une statue érigée à la gloire de Vladimir le Grand, prince de Kiev, au centre de Moscou. Le père fondateur de la Sainte Russie reçu le baptême en 988, imposa le christianisme, et apporta aide et soutien à l'empereur byzantin Basile II qui défit les troupes du calife fatimide al-Aziz lors du siège d'Alep (995), délivra Antioche, et annexa une partie de la Géorgie avant d'en finir avec les bulgares musulmans. Poutine confie en aparté : « seule une religion peut en battre une autre ». L'histoire semble devoir lui donner raison, lorsque deux cultures se sont opposées, l'une a fini par absorber l'autre...

 

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POUTINE, la bête noire des journalistes occidentaux...

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23 réactions à cet article    


  • fred.foyn 22 décembre 2016 08:36

    Sauf...que 

    les journalistes occidentaux...sont des collabos du pouvoir qui vient des USA....des vendus payés en dollars !

    • Pere Plexe Pere Plexe 23 décembre 2016 08:29

      @fred.foyn
      vous etes injuste avec nos journalistes, qui mine de rien, progressent.

      Il y a à peine un an Poutine était présenté par ces journaleux comme un débile autiste à la tête d’un pays en ruine... sans même que Poutine , ce con, ne prenne conscience de la gravité de la situation.

      Sacré visionnaire que ces journalistes et leurs experts !


    • Harry Stotte Harry Stotte 22 décembre 2016 08:37

      Je ne comprends pas très bien pourquoi commencer un article consacré à l’hostilité des médias occidentaux envers Vladimir Vladimirovitch Poutine, par le rappel du clash présumé de juin 2007, parce qu’il plaide éloquemment en faveur du maître du Kremlin.


      Et je note que le démenti de tel conseiller diplomatique n’est assorti d’aucune précision quant à l’origine de l’état second dans lequel Sarkozy est présenté devant les journalistes. à l’issue de la rencontre.


      • baldis30 22 décembre 2016 08:44

        Bonjour,

        « Si Vladimir Poutine s’inscrit dans la pensée marxiste, il n’a rien oublié de l’Histoire, de l’honneur ni du serment. »

        Hélas vous utilisez trois mots qu’aucun occidental ne connaît car ils ne sont plus utilisés depuis longtemps et la traduction n’est plus possible en langage politique occidental .....

        Félicitations pour ce point de vue malgré cette incompréhension linguistique....


        • capobianco 22 décembre 2016 08:48

          Cette lecture me laisse perplexe. L’historique sur Poutine se termine sur une invitation à suivre une religion, chrétienne ici, pour résister à une autre. Quelle est la partie qu’il convient de retenir ?

          Ou alors avec Poutine c’est une nouvelle guerre de religion ?


          • Harry Stotte Harry Stotte 22 décembre 2016 20:28

            @capobianco

            " L’historique sur Poutine se termine sur une invitation à suivre une religion, chrétienne ici, pour résister à une autre."

            Il n’invite à rien du tout. On ne décide pas de son appartenance à une religion comme de la destination de ses prochaines vacances  : on a la foi, ou on ne l’a pas.

            Moi, je ne l’ai pas, mais ça ne m’empêche pas de penser que Poutine a pleinement raison.

            Seule la puissance d’une foi peut contenir la puissance d’une autre foi, et en triompher, le cas échéant.

            Quand Gustave Le Bon écrit : « Les sentiments se combattent avec des sentiments ou des représentations mentales de sentiments, jamais avec des raisons.  », le sentiment religieux est inclus dans la formule. Et grosso modo, Poutine adapte la formule de Le Bon à un problème de notre temps.

            Ce n’est pas un hasard si Tariq Ramadan va dans le même sens, lorsqu’il portraiture ainsi « notre » Occident décadent et corrompu : « La résistance à cet Occident sécularisé, marchand, inculte, la seule résistance organisée provient de l’Islam, qui est d’une certaine façon inassimilable. Cette résistance constitue peut-être une chance pour l’humanité face au polythéisme d’aujourd’hui qui est l’argent, le pouvoir, la technique, le sexe, la violence, le bruit, la négation astucieuse ou brutale de toute spiritualité. »

            Ceux qui croient que la religion de la consommation et des droits de l’homme réunis peut l’emporter, connaîtront d’énormes désillusions.


          • SEBAN SEBAN 23 décembre 2016 22:33

            @Harry Stotte
              Je ne suis pas d’accord avec Tariq Ramadan quand il décrête que la seule « résistance » à la décadence occidentale, qu’il dénonce à raison, « provient de l’Islam » ; en effet, il existe trois autres formes de lutte contre le déclin des valeurs et ce sont le renouveau chrétien, un réveil du Judaïsme messianique et le Transhumanisme : ces trois courants spirituels contemporains ont cet avantage sur l’islamisation actuelle, de concilier la foi avec ce qu’il y a de sain dans la modernité occidentale, ce que l’Islam ne parvient pas à faire puisqu’il est perçu par une grande partie de la conscience mondiale comme réfractaire aux acquis (non décadents) de l’Humanisme moderne . Bien sûr il n’en demeure pas moins que l’Islam aussi contient un message humaniste, concrétisé depuis sa naissance, dans ce naturalisme politisé grâce auquel sont protégés et sanctifiés les statuts naturels de l’homme, de la femme et de l’enfant, le tout engendrant depuis des siècles cette société musulmane où prévalent (en dehors des périodes de crises dynastiques et sociales) paix et fraternité, sur le socle d’une répugnance millénaire pour les rapports de forces (justement ce qui fait trop souvent défaut aux sociétés occidentales contemporaines) . Mais cette société musulmane fraternelle et pacifique s’est figée hors du temps historique et reste étrangère en conséquence à cette valeur fondamentale née de la Révolution humaniste du Dix-huitième Siècle et qui est la Conscience individuelle : le Bien en Islam est social alors que le Bien dans l’Occident contemporain, héritier de Rousseau, est aussi intérieur, intérieur à la conscience individuelle : on ne doit pas y être bon seulement en apparence, seulement socialement, on doit vouloir être bon par une décision sincère et personnelle, ce qui garantit la possibilité du désintéressement moral universel et messianique, comme l’envisageait si brillamment le philosophe Emmanuel Kant ; or cette rédemption morale et civilisationnelle, on en trouve les signes avant-coureurs dès les débuts du Judaïsme, du Christianisme (au-travers du Prophétisme hébraïque et du Messianisme de Jésus) et aussi dans le très contemporain Transhumanisme (dont on sait qu’il veut donner à la Science et à la technique modernes un souffle métaphysique au-travers de la résurgence de l’espérance en l’immortalité et en une humanité à la fois moderne et paradisiaque) . Je tiens donc ces trois courants de résistance pour plus aptes que l’Islam à fournir des remèdes aux maux de la modernité tout simplement parce qu’ils s’inscrivent dans la continuité de ce que l’Histoire universelle a de précieux pour l’épanouissement de l’Homme . Or l’Islam n’a toujours pas fait la démonstration que sa moralité, bien que salvatrice à plus d’un titre, ne se fait pas au détriment de l’épanouissement positif créateur de l’être humain ; il faudrait, pour qu’il nous en convainquît, qu’il fût représenté aujourd’hui par des personnages d’une valeur similaire à ceux qui firent son Age d’or, de hautes personnalités comme Avéroès ou Ibn Arabi . Mais ce n’est pas le cas . C’est pourquoi je pense que le salut de l’Occident viendra plutôt de la réforme du Judéo-Chistianisme et du Transhumanisme, appelés sans doute à rajeunir les forces spirituelles et morales de la Civilisation mondialiste de l’Occident . 


          • Harry Stotte Harry Stotte 24 décembre 2016 10:55

            @ Seban

            Croyez bien que j’apprécie à sa juste valeur le niveau élevé de votre argumentation, mais je ne vous suivrai pas sur ce terrain. Vous me parlez de renouveau chrétien, de réveil du Judaïsme messianique et de Transhumanisme, pour ma part, je n’y vois que des cénacles intellectualisants voués, nolens volens, à s’abîmer dans un élitisme discriminant par définition.

            Je n’imagine pas une seconde qu’un de ces trois courants spirituels soit à même de provoquer une adhésion « tripale » de masse, porteuse de la Vraie Foi, celle du charbonnier, celle du martyr, celle-là dont on dit qu’elle soulève les montagnes.

            C’est l’exemple des petits, le courage et l’abnégation des persécutés, le message « démagogique » de Jésus, les miracles qui lui sont attribués, qui ont enraciné le christianisme dans le petit peuple, pas les savantes exégèses patristiques, dont il n’a jamais entendu parler.


          • baldis30 22 décembre 2016 08:52

            La carte figurant en fin d’article est éloquente à qui veut l’interpréter en termes actuels :

            regardez simplement les ambitions berlinoises et la façon dont elles sont affichées ; accès à la mer du Nord, accès à la Méditerranée.

            Voyez où sont les ambitions y compris dans la botte italienne, ce trait rouge entre Rome et Naples...

            Où s’arrêtent les violeurs-voleurs... ? là où il n’y a plus rien à violer ou à voler


            • devphil devphil 22 décembre 2016 09:06

              N’écoutons pas la propagande TV ...


              Se tenir au courant des mensonges et inepties est un devoir de connaissance afin de mieux réagir face à l’inculture et la manipulation subi par la plupart des occidentaux.

              Heureusement qu’Internet permet de véhiculer une information libre 

              Philippe

              • eric 22 décembre 2016 09:44

                Il y aurait beaucoup à dire sur tous cela. Vu de prêt, le Poutinisme présente vraiment pas mal d’excès peu recommandables. L’étranger , même sur place, ne peut exclure l’hypothèse que cela ait été néanmoins ce qu’il fallait à la Russie à ce moment donné. C’est quand même avant tout aux russes d’en juger.

                Personnellement, mon sentiment est que les positions très tranchées des uns et des autres sur Poutine et la Russie, reposent en général sur une assez parfaite méconnaissance des réalités locales et des préjugés complètement liés à des agendas politiques nationaux.

                Ici, on a un bon rappel de faits concernant le président russe.

                Je ne doute pas que cela donnera lieu à tout plein de commentaires très tranchés en toute méconnaissance de cause.


                • Harry Stotte Harry Stotte 22 décembre 2016 10:27

                  @eric


                  « ...mon sentiment est que les positions très tranchées des uns et des autres sur Poutine et la Russie, reposent en général sur une assez parfaite méconnaissance des réalités locales et des préjugés complètement liés à des agendas politiques nationaux. »


                  C’est votre sentiment. Pour moi, il suffit de considérer ceux qui vilipendent Poutine - et Trump soit dit en passant -, pour savoir qu’ils ne sont pas de ma bande. Et quand j’apprends que Russie unie,le parti de Poutine, a signé un accord de coopération avec le FPOe, partenaire, à Bruxelles, du Front national au sein du groupe Europe des nations et des libertés, je suis conforté dans mon excellente impression.


                  Quant à Trump, s’il m’a déjà enchanté en commençant par signifier aux Chinois que le prochain locataire de la Maison Blanche téléphonera à qui il voudra, quand il voudra et comme il voudra, j’attendrai ses premières mesures concrètes pour préciser mon opinion. 


                  Et j’interprète aussi le fait qu’il ait intégré, dans son équipe, quelques lobbyistes dont le précédent métier était d’influencer les élus du peuple au profit d’intérêts particuliers, comme un indice plutôt prometteur. Mais là encore, attendons le pied du mur pour voir si maçon il y a.

                • Pere Plexe Pere Plexe 23 décembre 2016 11:11

                  @eric

                  Ce que vous nommer « Poutinisme » doit beaucoup à la manière avec laquelle nos médias ont systématiquement traité Poutine et son action depuis des années.

                  C’est tellement outrancier, tellement malhonnête que ces critiques ont perdus toute crédibilité.
                  Même la presse russe à destination extérieur (Rt,Sputnik...) et moins caricaturale et moins souvent prise en flagrant délit de mensonge : c’est dire !
                  Idem sur la guerre en Syrie ou les médias ont délibérément servi la diplomatie occidentale à grand renfort de propagande éhontée. 
                  A tel point qu’une partie de ces journalistes et de leurs spécialistes commence une timide marche arrière.

                  Nul doute qu’un traitement médiatique plus honnête et équilibré n’aurait pas engendré une telle adhésion à celui qui a juste titre apparaît comme Le rempart à cette oligarchie médiatico politico otanesque. 

                • leypanou 22 décembre 2016 10:19

                  Poutine y décrit comment les Américains utilisent, selon lui, l’Islam et l’évangélisation pour bloquer l’Union-Soviétique et la Chine en Afrique. : pas seulement selon lui mais aussi pour beaucoup de personnes qui sont conscientes des ravages provoquées par la pseudo-évangélisation mais vraie crétinisation de masse, sous couvert de liberté de religion.

                  En 1991, le Président Eltsine a ouvert toute la Russie à ces religions évangéliques, certaines servant de couvertures à la CIA et de filières... : ce sont des présidents comme Eltsine qu’il faut pour tous les profiteurs de la terre. Rien ne vaut le pourrissement par le haut pour pouvoir faire tout ce qu’on veut.

                  Et si on sait qui a été dans l’équipe d’Eltsine durant cette période « glorieuse » de la Russie, tout devient clair (cf l’article du Saker concernant cette époque).


                  • Francis, agnotologue JL 22 décembre 2016 22:48

                    @Griffon Jaune
                     

                     désolé, je ne recours jamais aux traducteurs en ligne et je ne connais pas cet alphabet. 

                  • Hijack Hijack 22 décembre 2016 15:12

                    Pov choux de ... soi disant journalistes ! Normal que les menteurs institutionnels et par consensus, se heurtent à un homme, qui ne leur opposer que force de vérités !


                    • Hijack Hijack 22 décembre 2016 15:30

                      Correction ci-dessus :
                      .
                      ... qui ne leur oppose que force de vérités !


                    • Pseudo 22 décembre 2016 23:48

                      poutine est notre « bête noire » et les bêtes noires on les écrase !


                      • microf 23 décembre 2016 01:01

                        Le Président Poutine est un personnalité prophétique, et cette prophétie est entrain de se réaliser sous nos yeux.
                        En Aout 1999, le Président Yelsine fait un Discours á la Nation Russe, et dans ce Discours, ces mots prophétiques « J´ ai décidé de vous donner un homme qui va redresser notre pays, cet homme, c´est Poutine ».
                        Depuis son arrivée au pouvoir, ces mots prophétiques de Yelsine se réalise.
                        En ces années 90, la Russie est par terre, on y crêve presque de faim.
                        Il ya une scène qui m´a beaucoup frappée, Poutine rencontrant les Oligarches dans une ville de Pokaliovo pour les demander de réouvrir une cimenterie qu´il voulait fermer. Cette cimenterie employait des milliers de personnes, certainement les Oligarches après avoir achêtés cette cimenterie pour une bouchée de pain, récus des subventions de l´État qu´ils ont détourné comme cela se passe souvent, voulaient la fermer, mettre des milliers de personnes au chomage, importer du ciment et le vendre cher comme cela se passe souvent.
                        Au cours de cette rencontre avec les Oligarches mafieux corrompus, Poutine leur a intimé l´ordre de la réouvrir, ceci afin de donner du travail á la population de cette région, j´ai failli pleurer á voir cette scène, combien de Chefs d´États peuvent le faire ?, ne sont-ils pas tous avec les Oligarches ?.
                        Grâce au travail, á la détermination et á la volonté du Président Poutine, la Russie en très peu de temps s´est relevée. Aujourd´hui si la Russie n´est pas respectée par les politiciens Occidentaux, au moins, elle est crainte.
                        Il ya un film qu´on peut visionner á youtube, que je cite toujours qui peut aider á comprendre la situation actuelle du monde et le rôle prophétique de Poutine, « Attila le Hun » qui commence par ce générique « Malgré la décadence et la corruption, affaiblie par les rivalités politiques et les guerres, l´Empire Romain était toujours la plus grande puissance sur la terre. Puis un nouveau peuple les Huns, fiers et indépendants, surgit des terres de l´Est. Une ancienne prophétie raconte qu´un jour, un homme unirait les tributs et disputera á Rome, le droit de règner seul sur le monde ».
                        D´après ce film, cette prophétie se réalisa..., n´est pas ce que nous sommes entrain de vivre ? .
                        La Russie est de l´Est, Poutine sort de ce peuple de l´Est, Poutine unissant les tributs ( Brics et autres ) pour faire barrage avec succès á la nouvelle Rome, l´Occident.
                        Qu´on l´aime ou pas, le Président est entrain de faire son travail prophétique, nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance, les Syriens grace á lui sont entrain de retrouver cet espoir de vivre désormais sans les coupeurs de têtes d´enfants, de femmes, de vieillards et d´hommes.


                        • Old Dan 23 décembre 2016 08:23

                          Bof !
                          Encore un article de propagande pour simplets et d’intox politique pour gogos...
                          [... comme pour le dopage, la démocratie, les cultes et l’information russe ! ]


                          • Harry Stotte Harry Stotte 23 décembre 2016 18:31

                            @Old Dan


                            Pour juger de la qualité d’un homme, il ne faut écouter ni la propagande, ni s’exposer à l’intoxication politique. Il suffit de se reporter à la composition de la coalition qui est liguée contre lui.

                          • smilodon smilodon 24 décembre 2016 19:56

                            @ l’auteur : Ce mec est certainement la « bête noire » des « médias occidentaux » !... Sans aucun doute même !....... Mais très franchement, pour un « peuple » normalement constitué, entre celui-ci et notre « François », qui des russes ou des français ressent la « honte » ????!!......Lequel de ces deux « peuples » peut être le plus fier de son « Président » ????.... Lequel ????... « EUX » ou « NOUS » ????......
                            ...Franchement !......Adishatz.

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