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Accueil du site > Tribune Libre > Nous avons subi 2016 : Nous attendons avec espoir 2017

Nous avons subi 2016 : Nous attendons avec espoir 2017

« Tout le secret pour rester jeune en dépit des années, et même des cheveux blancs, c'est de protéger en toi l'enthousiasme par le maintien de l'harmonie dans ton âme. »

Henri-Frédéric Amiel

 

Rituellement, à la fin de chaque année, on fait le bilan de l'année en cours et en donnant du même coup quelques tendances pour l'année qui vient. 2016 n'a sûrement pas été la meilleure année que nous ayons connue. Une année de perturbations, les conséquences d'une gestion néolibérale du monde : terrorismes, crises migratoires, débâcle des pays de l'Opep plus rentiers que jamais, convulsions climatiques. Deux bonnes nouvelles : Alep a été libérée, un début de lueur pour la cause palestinienne. Un nouveau départ pour le Moyen-Orient ?

La visite du président américain Obama à Cuba concrétisée en 2016, n’a pas donné le souffle de sérénité tant attendu par la levée de l’embargo. Par contre, la disparition de Fidel Castro a été d’autant mieux ressentie comme celle d’un géant qui a marqué le XXe siècle au nom de la liberté. Cuba a résisté à l’Empire et ne s’est pas dissoute. Malgré ce que l’on pourrait reprocher à Fidel Castro en terme de déficit de libertés pour les citoyens, indépendamment de l’appréciation discutable du magister dixit de l’Occident sans conteste, Castro a donné une visibilité internationale basée sur le savoir, et le compter sur soi. Il n’est que de constater comme le fait l’OMS la performance du système de santé cubain. A bien des égards, les hommes politiques actuels, sont des nains qui discutent du sacerdoce d’un géant dont il n’aperçoive que la cheville. Hasta siempre commandante

Les principales escales de l'année 2016 dans le monde

La guerre en Syrie a eu la grosse part de l'information main stream. On sait que les pourparlers qui ont débuté le 25 janvier 2016, à Genève, n'ont abouti à rien du fait de l'ambivalence de la politique occidentale. Toujours deux fers au feu. Avec Al Nosra qui fait du bon boulot -en égorgeant notamment des enfants- et Assad « qui ne mérite pas de vivre » et qui vient de libérer Alep en décembre en faisant prisonniers des dizaines d'officiers occidentaux qui « conseillaient » les terroristes. Pas un mot par contre du génocide de la coalition arabe au Yemen menée par l'Arabie saoudite qui mène une véritable guerre d'extermination avec la complicité de l'Occident et d'Israël à la fois en termes d'armement et de médias.

Par ailleurs, toujours en 2016, le Sommet humanitaire mondial du 23 au 24 mai à Istanbul (Turquie) qui avait pour but de proposer des solutions aux défis et définir un programme pour l'action humanitaire dans le futur n'a débouché sur rien de tangible. Les Jeux olympiques de Rio ont eu lieu du 5 au 21 août 2016 et plus de 10.500 athlètes de 206 comités nationaux olympiques ont participé à cet événement malgré le coup d'Etat fomenté par la droite qui a vu l'éviction de Dilma Roussef. Sans doute, les progrès les plus remarquables réalisés au cours du sommet du G20 tenu à Hangzhou (Chine) ont été le changement d'attitude de l'architecte du texte final, la Chine, qui a montré sa force tranquille en misant sur la quatrième révolution.

Enfin, l'année 2016 a été marquée par l'accord de la Turquie avec l'Europe pour endiguer l'émigration moyennant 3 milliards de dollars. Le président turc Erdogan a survécu à une tentative de coup d'Etat en Juillet. Ce sera le début du rapprochement russo-turc sur le plan économique et sur le plan politique avec un début de solution de la crise syrienne.

La bataille d'Alep : victoire de la vérité

L’Armée syrienne aidée par la Russie et l'Iran a réussi à venir à bout des terroristes d’Alep est ( 30%) à peine de la ville d’Alep qui continue à vivre normalement. Le peuple syrien martyrisé par des terroristes soutenus par l'Empire et ses vassaux a décidé de vivre. Bachar Al Assad n'aurait jamais pu tenir si la majorité de son peuple était contre lui. De plus, tous ceux qui claironnaient ne méritaient pas de vivre, voire voulaient le punir sans savoir qu'ils étaient sur le point d'être balayés par l'Histoire qu'ils auront traversée d'une façon honteuse. 

Que l'on se souvienne de la mécanique diabolique pour arriver à la partition de la Syrie voulue par l'Empire et le sionisme et suivie d'une façon servile par les vassaux, d'abord créer un gouvernement off shore, proposé par la France de Sarkozy puis avec Hollande Avec cela on crée un OSDH de toutes pièces qui - des bords de la Tamise- comptabilise les morts et les blessés à partir de Londres. On serait à 300.000 morts en 2000 jours de combat, soit une moyenne de 150 morts par jour ! Qui dit mieux ?

Le camp occidental dans sa version obamienne et hollandaise après son échec de n’avoir pas pu imposer un gouvernement dirigée par des dirigeants fantômes - il est bien difficile de mettre un nom de leader unique accepté par toutes les organisations terroristes- livre une ultime bataille, celle de désigner la Russie comme bouc émissaire et de désigner le gouvernement légitime de la Syrie comme bourreau de son peuple. Un constat : les médias se déjugent sans fausse honte, mais ont des difficultés à prendre les virages de la réalité. On aurait voulu présenter des cohortes de hères mourant de faim, de froid et que voit-on des cars où les réfugiés montent calmement, des voitures avec des enfants qui ne semblent ni mourir de faim ni de froid faisant même en riant le V de la victoire en face de la caméra occidentale qui aurait voulu capter autre chose. N'ayant rien à se mettre sous la dent, les médias recrutent des journalistes « libres » qui sont payés proportionnellement au déversement de fiel sur le pouvoir.

On apprend par la même que plus de 110 officiers de l'Otan ont été capturés dans un bunker des terroristes Al-Nosra à Alep. Selon des rapports concordants sortant d'Alep ce 16 décembre 2016, au moins 14 officiers militaires de la coalition de l'Empire anglo-sioniste ont été capturés par les forces spéciales syriennes ce matin dans un bunker terroriste d'Al-Qaïda/Al-Nosra à Alep Est. Que faisaient-ils ? Pourquoi un double langage, côté cours on lutte contre le terrorisme avec une coalition et des négociations avec la Russie et de l’autre, côté jardin on met à la disposition des révolutionnaires un véritable arsenal et de la nourriture payés par les ventripotents  rentiers du Golfe . Après la reddition des terroristes les Alepois racontent leur calvaire en terreur et de famine.. sans compter les charniers de civils mis à mort dont on a pas fini de faire l’inventaire

 Vladimir Poutine, l’homme de l’année incompris en Occident

 Vladimir Poutine, que l'on croyait vulnérable, non seulement a tenu bon, mais il fait bouger les lignes. En Ukraine, en Syrie, où il a pris les rênes de la lutte contre Daesh. L'Europe avec ses rodomontades, n'a pas tenu longtemps devant la détermination de la Russie. Pour une quatrième fois consécutive, le magazine Forbes l'a désigné en 2016, l'homme le plus puissant. Malgré un battage innommable des médias et une politique impériale autiste, notamment de la part des valets européens envers l'Empire, l'Etat syrien aidé par des troupes russes et iraniennes est venu à bout du terrorisme entretenu et alimenté par l'Occident. 

L’Occident interdit aux citoyens du Monde d’aimer leurs pays. En l’occurrence Vladimir Poutine a été traumatisée par la disparition de l’Union Soviétique. Certains en Europe, et surtout y ont vu la fin de l’histoire comme le claironné Francis Fukuyama l’idéologue du Pentagone. On a longtemps cru que la fin de l’Urss était synonyme de la fin de la Russie. Sur ordre de l’empire les pays européens prennent des sanctions contre la Russie. Ainsi Le 31 juillet, les dirigeants européens ont renouvelé les sanctions imposées pour faire plier Poutine sur l'Ukraine. Si en 2017 Trump rompt les rangs par l'assouplissement des sanctions, l'Union européenne aura du mal à maintenir sa cohésion car même dans les 27, certains pays ne veulent plus participer à cette punition qui a permis à la Russie d'être plus autonome, voire autosuffisante.

A l'occasion des 25 ans de la chute de l'URSS, Vladimir Fédorovski ancien diplomate russe, interviewé par Alexis par Feertckak nous parle des conditions de la reddition en rase compagne de Michaël Gorbatchev dont on dit que le hochet du Prix Nobel a récompensé le bradage de l’URSS, Il parle ensuite de la gestion erratique de Boris Eltsine pour arriver au coup d’arrêt donné par Vladimir Poutine à la déliquescence de la Russie.

« Nous vivons les conséquences de la rencontre manquée entre la Russie et l'Occident en 1991. Il y a eu une sorte d'alignement des planètes avec plusieurs phénomènes politiques et économiques qui se sont combinés. L'échec de Gorbatchev est précisément une victoire puisqu'il a permis à la Russie de sortir du communisme sans effusion de sang. Pour la population russe, c'est un immense traumatisme. Les Russes détestent Gorbatchev. Ils lui font porter le chapeau. Vladimir Poutine le juge lui-même par le mot d'incompétent. Il y a chaque semaine des demandes pour qu'il soit jugé pour haute trahison… Les Américains réinventent eux aussi l'histoire »  (1)

« Incriminant l’Occident qui n’a pas respecté sa parole, il ajoute : « Le meilleur exemple de ce cordon sanitaire reste l'élargissement de l'OTAN, qui s'est fait contre les promesses faites à Gorbatchev. Ces accords ont bel et bien existé : le deal diplomatique concernait la réunification de l'Allemagne, que l'URSS acceptait. En échange, les Américains s'engageaient à respecter les intérêts géostratégiques de la Russie. (…) Mais à partir de son discours de Munich en 2007, Vladimir Poutine, et les Russes de manière générale, ont tiré une conclusion très grave à mon sens pour l'Occident. Ils en ont conclu qu'en 1991, l'Occident ne voulait pas tuer le communisme, mais qu'il voulait tuer la Russie. (…) À partir de là, Vladimir Poutine a utilisé l'outil militaire et la diplomatie du pétrole pour défendre les intérêts russes. Pour lui, les choses sont simples, l'Occident sera obligé de compter avec les intérêts de Moscou » (1)

 Enfin toujours dans le même ordre, la mort de l'ambassadeur russe à Ankara, le 19 décembre a été l'aboutissement d'une campagne hystérique contre la Russie pour voir finalement libérés du joug de Daesh des civils qui disent être soulagés. Tous les pays occidentaux et Ban Ki-moon n'ont pas arrêté de dénoncer la reprise d'Alep où on découvre un véritable arsenal et de la nourriture en quantité, Alexei Pouchkov, du comité des Affaires étrangères de la Douma [le Parlement russe], avait raison lorsqu'il a dit, à la suite de la mort d'Andrei Karlov, que l'Occident était responsable parce que son hystérie et ses délires sur les événements d'Alep ont favorisé un climat de haine déchaînée envers la Russie.

Bilan de la présidence d'Obama : une fin de règne sans gloire

 Le président Obama qui a débuté dans l'euphorie de la promesse d'un nouveau départ avec le monde musulman (discours du Caire) au point d'avoir eu le prix Nobel, termine la présidence dans l'incertitude la plus totale, même le vote de la résolution contre les colonies en Palestine est plus vu comme un règlement de comptes envers l'administration israélienne (Netanyahu arrive aux Etats-Unis invité par le Congrès et ignore le président Obama). Le président Obama aura déçu tout le monde, pour n'avoir pas été du côté de la morale. Nous lisons sur le site Blomberg sous la plume de Leonid Berchidski : « L'un des principaux résultats de la présidence de Barack Obama est le sentiment que les États-Unis ne sont plus la puissance dominante. Dans les conditions actuelles, Washington peut être négligé, la Russie se trouve à l'avant-garde de cette nouvelle tendance : cette semaine, les ministres russe, iranien et turc des Affaires étrangères se sont réunis à Moscou afin de discuter de la situation en Syrie. Les États-Unis n'ont pas été invités ». (2)

« Au terme de cette rencontre, les ministres ont adopté une déclaration selon laquelle leurs pays se disent prêts à servir de garant de l'accord entre le gouvernement syrien et l'opposition. La déclaration précise notamment que tout autre pays « capable d'influencer la situation en Syrie » peut se joindre à cette initiative. Dans sa récente intervention, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné que la Russie et les États-Unis restaient en contact, mais qu'à chaque fois que Moscou et Washington concluaient un accord, les Américains ne respectaient pas leurs engagements et se mettaient à faire la morale. (...) Un autre argument est le Brexit que les Britanniques ont voté en boudant les États-Unis avec leurs mises en garde. L'aspiration grandissante globale à prendre ses distances de Washington est le résultat direct des incohérences d'Obama dans sa politique extérieure. Il la qualifie d'« orientée vers les valeurs », alors que la majorité des pays du monde ne partagent pas ces valeurs, soupçonnent les USA de jouer double jeu et les accusent d'arrogance. » (2)

Aux dernières nouvelles, l'Administration américaine expulse 35 diplomates russes les accusant d'être impliqués le trucage des élections en clair d'être responsables de l'échec de Hillary Clinton à la présidentielle. Vladimir répond qu'il n'y aura pas de réciprocité, aucun diplomate américain ne sera expulsé, et regrette cette décision de fin de mandat...

Le conflit libyen : La responsabilité totale de l'empire et de ses vassaux

 Un cadeau du tandem Obama-Clinton, de Cameron et de Sarkozy est le chaos en Libye après le lynchage d'El Gueddafi. Ces quatre personnes ne seront plus là, mais le drame libyen est toujours actuel. « En Libye, écrit le général Jean-Bernard Pinatel, l'année 2017 va commencer avec une situation profondément modifiée par rapport à janvier 2016 tant sur les plans politique que sécuritaire. Cette évolution constitue un succès pour la politique russe et chinoise en Méditerranée orientale et annonce l'échec de l'accord de Tunis de décembre 2014, réalisé sous l'égide de l'ONU et soutenu par les puissances occidentales. Sur le plan sécuritaire, comme on pouvait l'entrevoir au début 2016, la greffe de Daesh n'a pas réussi à prendre en Libye. Sur le plan politique, ces actions, qui sont probablement l'amorce d'un ralliement de Misrata au général Haftar, fragilisent le Conseil de Présidence issu de l'accord de Tunis de décembre 2014 et qui est présidé par Fayez al-Sarraj et dont les Misratis étaient le principal soutien. Face à cette situation c'est clairement le général Haftar qui tient dans ses mains l'avenir du pays à condition qu'il arrive à pérenniser son rapprochement avec Misrata. (...) Comme le constatait le secrétaire général de l'ONU dans son rapport du 1er décembre 2016 sur la Mission d'appui des Nations unies en Libye, la situation politique est toujours bloquée. Le Conseil de la Présidence est incapable de mettre en application l'Accord politique libyen conclu en décembre 2015. (3) (4)

 Cependant, une lueur d'espoir avec les visites à quelques jours d'intervalle du maréchal Haftar et du Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj à Alger ces derniers jours augurent d'une entente entre les deux parties protagonistes. Si cela réussit, le drame de la Libye cessera en 2017. L'Algérie qui s'est éloignée du fait des parasitages en tout ordre revient à sa façon d'une façon discrète et pourrait faire aboutir un accord.

Que sera le monde en 2017

A en croire les médias occidenttaux les peuples hors occidentaux n'existent pas ! On ne parle pas ou si peu de leur devcenir sauf s'ils sont en litige avec les dirgeants occidentaux . Nous allons donc par suivisme , ne traiter que du futur de l'Empire et de ses vassaux, avec en creux le sort des pays vulnérables . En Europe le Brexit a sonné le glas de l’Europe des technocrates de Bruxelles ; les peuples européens relèvent la tête et n’acceptent plus d’être dirigées à coup de directives. Naturellement pour la Commission, c’est un avertissement d’autant plus criard que l’on apprend que l’ancien commissaire Barroso est devenu vice président de Goldman Sachs et que les négociations pour le poste avaient commencé avant qu’il ne quitte la Commission . Ce fut la Béresina . Cameron a été obligé de quitter le pouvoir. Le non de Nigel Farage l’ayant emporté. 

Il fallait trouver un coupable au fait que le peuple anglais ait mal voté Pour Jean-Claude Junker, président de la Commission européenne, le ras-le-bol des peuples composant l'Europe c'est du populisme. Pour lui : « Les démocraties occidentales seront encore contestées l'année prochaine, car on prévoit des partis populistes faire des gains en Europe ». La démocratie libérale en Europe et aux États-Unis est en crise ».

 Il est vrai que le populisme de droite a augmenté au cours des dernières années, alimenté par l'agitation sociale provoquée par la récession en cours, le terrorisme, et de la xénophobie déclenchée par un afflux massif de réfugiés et de migrants de la guerre par le Moyen-Orient et en Afrique. Nulle part les dirigeants occidentaux ne parlent de leurs responsabilités : « L'enfer c'est les autres », disait Sartre. Ayant été sourds aux appels désespérés des peuples les dirigeants européens furent choqués par le vote des électeurs anglais (Brexit) de ne pas rester sur le bateau Europe qui fait eau de toutes parts. Ils font peur aux électeurs en diabolisant Marine Le Pen qui pourrait être élue présidente de la France. De même pour eux l'islamophobe des Pays-Bas (PVV), Geert Wilders, pourrait remporter les élections.

 Les négociations du Brexit seront lancées en mars, si le Premier ministre britannique Theresa May déclenche l'article 50. Pour les décideurs de l'UE, les principaux défis découlent de « la perception d'un manque de contrôle et de craintes liées à la migration, le terrorisme et l'insécurité économique et sociale », lit-on dans les conclusions du sommet de Bratislava. Trois dirigeants des pays du G7 sont sur le point de quitter le pouvoir.

 Après Barack Obama, Mattéo Renzi, David Cameron et François Hollande, le G7 sera affaibli car l'Italie, l'hôte de la célébration du Traité de Rome aussi. Le sommet du G7 est en pleine tourmente car l'Italie est à la fois trop importante pour la laisser échouer, et trop grande pour pouvoir la sauver financièrement. En face, l'inoxydable Poutine, le sage chinois et l'énigmatique indien. Ni la Russie ni la Chine ne sont invités au sommet qui se tiendra en Sicile, en dépit de leur influence croissante au Moyen-Orient et de l'Asie du Sud-Est.

 Le 31 mars, le Premier ministre britannique enverra une lettre à Bruxelles pour déclencher le compte à rebours de deux ans pour le divorce. En Allemagne, Angela Merkel est menacée par la colère et la peur depuis que plus d'un million de demandeurs d'asile sont venus en Allemagne. De plus, l'attentat de Berlin du 19 septembre a donné du grain à moudre aux extrémistes qui peuvent empêcher un quatrième mandat de Angela Merkel en septembre.

L'énigme Trump : Une victoire inattendue

 La victoire de Donald Trump a stupéfié les Européens qui avaient misé sur Hillary Clinton plus proche de l'idéologie obamienne. Donald Trump, qui prend les rênes de la Maison-Blanche le 20 janvier, se prépare à désengager l'Amérique de la scène mondiale. Le vide politique sera rempli par la Chine, qui aspire à devenir une superpuissance mondiale, dans le domaine économique. Si le président Trump tient toutes ses promesses, ce sera un chamboulement dans les pays satellites et au Moyen-Orient. Il est possible que « America first » permettra une certaine retenue sur le front syrien avec un deal avec la Russie. Par contre, concernant Israël nous allons au-devant d'une escalade, notamment avec la volonté américaine d'annuler la fameuse résolution concernant les colonies. S'agissant du climat, la COP21 présentée comme un succès a été un vaste canular qui a lancé un sortilège sur les participants, Aucune limite à la pollution, aucune contrainte. Même si en 2016 un accord a été signé par les grandes puissances le 4 novembre enlevant de ce fait toute crédibilité à la Cop22 qui a démarré le 7 novembre. Le président Trump climato-sceptique devant l'Eternel nous promet de détricoter l'accord et avec l'abandon des 2 °C.

 Par contre avec la Chine, de sombres jours se profilent à l’horizon du fait des positions tranchées de l’administration Trump : « Le journal Global Times, organe du parti communiste au pouvoir, assure que Pékin ne reculera à aucun prix devant Trump et la guerre qu’il a déclarée à la Chine. Le texte lance une sérieuse mise en garde à l’adresse de la nouvelle administration américaine et n’écarte pas la possibilité d’une confrontation USA/Chine au cours du mandat de Trump. « Il semblerait que M.Trump soit déterminé à multiplier des actions hostiles à l’encontre de Pékin. Sa politique est vengeresse aussi bien en termes économiques qu’en termes politiques. » (…) Le journal rappelle ensuite que la Chine de 2016 n’a rien de commun avec la Chine d’il y a dix ans. « La Chine s’est bien renforcée, et ce, dans divers domaines. Il n’est plus question qu’elle prenne son mal en patience et qu’elle tolère l’attitude de Trump. La Chine ne reculera devant rien. » Global Time poursuit : « Si c’est le bellicisme qui devrait régir désormais les relations sino-américaines, la Chine saura réagir en fonction des circonstances et elle aura une nouvelle définition des liens entre les deux États. » (5)

 Le conflit israélo-palestinien

 Rien de nouveau sous le soleil ! La colonisation illégale continue et ce n’est pas la résolution votée par le Conseil de Sécurité à l’unanimité des 14 membres et de l’abstention des Etats Unis qui fera la différence. La position américaine est incompréhensible si on ne prend pas en compte deux données qui n’ont rien à voir avec l’empathie américaine envers la détresse des Palestiniens. D’abord, le mépris avec lequel Benyamin Netanyahu traite le président américain, au point de se faire inviter au Congrès et de ne pas rendre une visite de courtoisie au Président des Etats Unis. La deuxième chose est le fait que le président Obama étant sur le départ a peut être eu des remords , lui qui avait promis au Caire de contribuer à l’avènement de deux Etats côte à côte. On comprend dans ces conditions cette activité fébrile en moins d’un mois faisant un forcing avec véritablement un dialogue de sourds . Le premier ministre Netanyahu annonçant qu’il ne tient pas compte de la Résolution et qu’il attend la prise de son ami Trump pour que les choses redeviennent comme avant...

 Bref les Etats-Unis s'apprêteraient à proposer la reconnaissance d'un Etat palestinien ! Celui-ci inclurait des échanges de territoires et une reconnaissance des frontières de 1967. Selon le journal palestinien Al-Quds, l'un des points majeurs de sa proposition résiderait dans une reconnaissance d'un Etat palestinien se fondant sur le tracé des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. En échange, les Palestiniens devraient reconnaître Israël comme Etat juif, John Kerry envisagerait de proposer ce texte au mois de janvier, soit quelques jours à peine avant la passation de pouvoir entre Barack Obama et Donald Trump. (6)

Et en Algérie ?

 Là encore ! Rien de nouveau sous le soleil à part la chute des prix du pétrole. Déjà en 2015 nous attirions l'attention sur les problèmes du pays, notamment sécuritaires. Les Algériens savent que le pays est en danger avec ce qui se passe à nos frontières. Quelque chose venant des Américains et des Occidentaux se concocte. Cependant, il en est autrement sur le plan économique. L'Algérie a perdu plus de 50% de ses revenus pétroliers. A tort, l'Algérie ne faisant pas preuve d'humilité pense qu'elle a réglé le problème des prix du pétrole. Ce qui est non seulement faux, mais surtout dangereux, car deux messages sont distillés : l'Algérie pays des miracles et le deuxième message plus dangereux celui de retomber dans le farniente « Arrougdou » « Dormez braves gens, le pétrole veille sur votre paresse ».

 Plus que jamais, une feuille de route est nécessaire pour une transition multidimensionnelle sur tous les plans (énergies, agriculture, éducation, économie de la connaissance), qui serait une rupture avec le schéma traditionnel de gestion. Pour cela il faut initier un débat avec les experts, la société civile, les étudiants, bref les forces vives de la nation. Un Etat stratège devait donner l'exemple, notamment par la réduction du train de vie, par une pédagogie des actions qui doivent être acceptées et mises en oeuvre par les citoyens. S'agissant de l'intégration, il est illusoire de croire que nous pouvons fabriquer à titre d'exemple le silicium, les pays européens l'achètent en Chine. Par contre, un partenariat d'ensemble avec un pays leader est indiqué. Nous avons perdu dix ans à dire que le photovoltaïque n'était pas rentable !

 Enfin, personne ne peut garantir à moins d'être devin qu'il y aura du pétrole en Algérie en 2030 ! Même le mode de transport sera hybride et le diesel selon toute vraisemblance va disparaître. Pourquoi construire 3 raffineries et miser sur le diesel ? Pourquoi ne pas laisser un viatique aux générations futures et miser surtout sur les usages nobles du pétrole comme la pétrochimie ? Faire des promesses sans une stratégie transparente , cohérente et qui mobilise toute l’Algérie, relève de vœux pieux pour ne pas dire de la tentation de croire que les choses s’arrangeront d’elles mêmes avec des y a qu’à.. avec au passage avec une bénédiction divine !

 Enfin, rien ne peut se faire encore une fois sans la formation des hommes qui est absente du discours des hommes politiques actuels. L’année 2016 a vu le retour de l’irrationnel comme nous l’avons vu avec le classement Pisa où notre système éducatif occupe dernière place, l’affaire du RHB et le sort de la langue arabe liés à une dimension divine. L’éducation devrait être la prunelle de nos yeux, et en l’occurrence le moment est venu de se frotter aux normes internationales pour savoir comment nous pouvons aller vers ce graal de l’économie de la connaissance seule défense immunitaire contre la rente ne sera plus là !

Conclusion

Plus largement, ce serait une bonne année si en 2017, les deux conflits, la cause palestinienne et la guerre imposée au peuples syrien, s’éteignent. S’agissant de la cause palestinienne la résolution de décembre sur l’arrêt immédiat de la colonisation et le retour à la résolution 242 du Conseil de Sécurité de novembre 1967 , est un tournant. Il est à espérer que malgré tout que l’Administration Trump ne fera pas machine arrière et que les négociations 

Une autre bonne nouvelle, le cessez le feu négocié par la Russie la Turquie - qui a quitté un bateau occidental du magister dixit et qui coule- et l'Iran a l'ai de tenir. En effet les organisations contre le pouvoir ont accepté l'accord.qui prend effet à partir de Vendredi 0 heure. Sont exclus les terroristes de Daesch et de Nosra- l'organisation dont le parrain Fabius dit "qu'elle faisait du bon boulot". Les négociations finales auront lieu à Astana capitale du Kazakhstan début janvier. Il est à espérer que les Occidentaux par dépits, vengeance ne torpillent pas cet accord qui permettrait enfin au peuple syrien de panser ses blessures et retrouver sont unité. 

 

1.http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/12/16/31002-20161216ARTFIG00255-vladimir-fedorovski-la-chute-de-l-urss-est-encore-un-traumatisme-national-en-russie.php

2. https://fr.sputniknews.com/international/ 201612241029332861-usa-russie-negligence/

3. http://arretsurinfo.ch/vers-une-prise-de-pouvoir-du-general-khalifa-haftar/

4. http://www.geopolitique-geostrategie.fr/

5. https://francais.rt.com/international/31338-etats-unis-sappreteraient-proposer-reconnaissance-etat-palestinien

6. http://reseauinternational.net/pekin-pret-a-redefinir-ses-relations-avec-les-etats-unis/#L1hMdEeV7DL1hgwf.99

Article de référence http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/257228-nous-attendons-avec-espoir-2017.html

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz


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