• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le vote blanc est-il opportun ?

Le vote blanc est-il opportun ?

 J'ai entendu des candidats de la Primaire de la gauche se prononcer en faveur de la prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés.

Personnellement, je trouve, depuis longtemps, cela séduisant. Et je n'ai jamais lu ou entendu quiconque s'y opposer ouvertement.

Pourquoi, alors, le vote blanc n'est-il pas actuellement reconnu et comptabilisé au titre des suffrages exprimés ?

 

Lors des dernières élections régionales, je ne souhaitais voter ni pour l'une, ni pour l'autre des deux grandes listes en présence dans ma (nouvelle) région.

Devant l'inutilité du vote blanc, j'ai décidé de m'abstenir. Délibérément. Mais à contrecœur, et pour la première fois, autant que je m'en souvienne, depuis que j'ai le droit de vote.

Mais c'est alors que j'ai commencé à m'interroger sur le vote blanc.

 

Tout d'abord, pourquoi avoir choisi l'abstention plutôt que le vote blanc, sachant que ni l'un ni l'autre ne sont pris en compte (les votes blancs sont seulement décomptés en tant que tels et annexés au procès-verbal depuis la loi du 21 février 2014, ce qui signifie simplement qu'ils ne peuvent pas atterrir directement dans une poubelle) ?

Un petit exemple simple :

 

 

%

%

candidats

votes

blancs

blancs

 

exprimés

exclus

inclus

X

49

49

47,57

Y

51

51

49,51

blanc

3

 

2,91

 

103

100

100,00

On voit que si les votes blancs sont décomptés comme suffrages exprimés (inclus) le candidat Y n'obtient pas la majorité de 50%+1, alors que s'ils ne sont pas comptabilisés (système actuel) il obtient cette majorité.

Me déplacer pour voter blanc, dans mon cas, équivalait donc à donner un petit coup de pouce (peut-être décisif) à une liste que je ne souhaitais pas voir l'emporter, de même, d'ailleurs, qu'à l'autre liste (qui ne me convenait pas plus).

 

Je ne connais pas la raison exacte et officielle de cette non prise en compte du vote blanc. Et je suis loin d'être un spécialiste de ce type de questions.

Mais, à partir de l'exemple ci-dessus, j'en ai déduit ceci :

Le système électoral français vise à dégager, que ce soit lors d'une élection ou lors d'un référendum, une majorité dite absolue (50%+1), même si, au second tour des élections (présidentielle exceptée), on se contente d'une majorité relative.

Reconnaître la validité des votes blancs, c'est prendre le risque de se retrouver (avec une forte probabilité) dans une impasse, c'est-à-dire sans majorité absolue, même après un second tour, dans bien des cas et pas des moindres (présidentielles).

 

J'ai poussé ma réflexion un peu plus loin.

Examinons deux cas de figure (encore assez simples, mais qui permettent de mettre le doigt sur d'autres possibles difficultés ou incohérences).

 

1/ Imaginons des élections législatives visant à pourvoir, à la proportionnelle (c'est aussi une proposition de candidats de la primaire de la gauche) 500 sièges de députés, le vote blanc étant admis et comptabilisé comme "exprimé".

Si ces élections recueillent 10% de votes blancs, combien de députés seront effectivement élus, 450 ou 500 ?

Le vote blanc étant censé être un acte citoyen qui se distingue de l’abstention et qui exprime une volonté politique de participer au scrutin pour dire son refus de choisir (voir http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/participation/voter/droit-vote/abstention-vote-blanc-vote-nul-quelles-differences.html ) , ne serait-il pas logique et juste que 50 sièges restent vacants ?

Allons encore un peu plus loin :

Lors du vote d'une loi, et si l'assemblée ne compte que 450 membres effectifs, combien de voix le projet de loi devrait-il recueillir pour être adopté, 225+1 ou 250+1 ?

Toujours en se référant à la signification ci-dessus du vote blanc et pour respecter les choix de ceux qui ont voté ainsi, un projet de loi ne devrait-il pas recueillir obligatoirement 250 voix+1 ?

 

2/ Autre cas de figure : un référendum.

Si, dans le cas d'une majorité obtenue par le Non, même bien inférieure à 50% (par exemple : Non 40%, Oui 35%, blancs 25%), le rejet du texte ou de la proposition ne semble pas pouvoir être contesté, en serait-il de même dans le cas inverse ?

Imaginons un référendum aboutissant au résultat suivant : Oui 49%, Non 26%, blancs 25%.

Le texte (ou la proposition) ne doit-il pas être rejeté ? Bien sur que si, puisque n'ayant pas obtenu la majorité absolue.

Ne doit-on pas alors en arriver à la constatation suivante : la prise en compte des votes blancs, si elle permet effectivement de mobiliser fortement les abstentionnistes, aboutira systématiquement à un résultat de rejet.

Dans ces conditions, le vote blanc ne représente-t-il pas la mort assurée du référendum ?

On pourrait bien sûr se contenter de la majorité relative. Mais ne serait-ce pas faire fi des votes blancs ? Autant vaut, dans ce cas, ne pas en tenir compte…comme à présent.

 

Voila où en est ma réflexion.

S'il y a une (ou des) faille(s) dans mon raisonnement, les grosses pointures d'AgoraVox ne manqueront pas de m'épingler.

Mais si ce raisonnement tient la route, je trouve surprenant que des candidats à l'élection présidentielle se fourvoient dans ce qui ne serait alors rien d'autre qu'une promesse démagogique.


Moyenne des avis sur cet article :  1.88/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

30 réactions à cet article    


  • Harry Stotte Harry Stotte 17 janvier 2017 16:58

    Comptabiliser le vote blanc revient simplement à transformer le deuxième tour en triangulaire, et voilà tout. 


    Je n’en vois donc pas l’intérêt, sauf à décréter que si le total des bulletins blancs franchit la barre des 50 %, une nouvelle élection doit être organisée avec d’autres candidats, pour prendre en compte le rejet exprimé par une majorité de votants.

    • Alren Alren 17 janvier 2017 17:15

      @Harry Stotte

      sauf à décréter que si le total des bulletins blancs franchit la barre des 50 %, une nouvelle élection doit être organisée avec d’autres candidats, pour prendre en compte le rejet exprimé par une majorité de votants.

      Et ce décret, bien entendu ne sera jamais pris !!!
       
      De même, dans un scrutin à la proportionnelle où 500 députés sont à élire, le vote blancs de 10% des électeurs n’empêchera pas que 500 personnes soient élues : il n’y aura pas de fauteuils vides à l’Assemblée : le mandat de député est trop recherché par les individus et les partis pour cela !!!

      Si aucun des candidats en lice ne convient au « blanciste », il lui appartient d’en désigner un (ou une liste de 500 !) pour faire son devoir de citoyen qui, en démocratie, est de désigner ses représentants.
      Sachant que celui ainsi désigné ne sera peut-être pas d’accord pour être candidat (ne parlons plus de la liste !) et qu’il sera très vraisemblablement battu par les candidats officiels.


    • Harry Stotte Harry Stotte 17 janvier 2017 17:32

      @Alren

      « Et ce décret, bien entendu ne sera jamais pris !!! »


      Ne serait, parce qu’il ne s’agit que d’une hypothèse. Dans l’optique de 2017, elle aurait théoriquement pu se vérifier dans le cas d’un d’un duel Hollande-Sarkozy, mais je n’y crois pas du tout, parce que tout s’articuler alors, autour des votes par défaut.

    • HELIOS HELIOS 18 janvier 2017 16:04

      @Harry Stotte
      ... je pense que le problème ne vient pas (que) du vote blanc, mais du quorum.


      un choix, quel qu’il soit, effectué par les citoyen DOIT (devrait) avoir été pris apres qu’un quorum ait été décidé.. pas necessairement au plancher de 50%.

      Suivant vos exemples... supposons un quorum de 66%, alors une élection pour être validée devrait avoir comptabilisé au moins 66% des électeurs. Le quorum étant une des parties significative du vote démocratique pour qu’une minorité ne prenne le contrôle.

      Évidement cela suppose que ceux qui ne veulent pas du choix proposé votent quand même, donc votent blanc et que celui ci soit comptabilisé.

      Cependant, ne peut on pas, comme il se devrait que pour toute élection il y ait l’obligation constitutionnelle d’un quorum ET d’une option de rejet qui élimine l’idée même du vote blanc. 
      Un rejet ainsi exprimé eviterai de fait le vote blanc et le vote contestataire.

      Et cela ne changerait rien au référendum qui ne pourrait etre considéré comme valide que lorsque le total non+rejet est inferieur au oui... laissant survenir un autre probleme : la forme de la question d’ou découle le oui ou le non sans se pencher sur le cadre psy ambiant ! (par exemple : voulez vous le mariage pour tous ou bien refusez vous le mariage pour tous... selon le cas le rejet venant conforter l’une ou l’autre proposition)



    • Harry Stotte Harry Stotte 19 janvier 2017 13:19

      @HELIOS

      « ... je pense que le problème ne vient pas (que) du vote blanc, mais du quorum.

      un choix, quel qu’il soit, effectué par les citoyen DOIT (devrait) avoir été pris apres qu’un quorum ait été décidé.. pas necessairement au plancher de 50%.

      Suivant vos exemples... supposons un quorum de 66%, alors une élection pour être validée devrait avoir comptabilisé au moins 66% des électeurs. Le quorum étant une des parties significative du vote démocratique pour qu’une minorité ne prenne le contrôle. »

      De mon point de vue, l’adoption de quorums, n’est ni plus ni moins qu’un attentat contre le démocratie. Vous voulez éviter le contrôle du pouvoir par une minorité, mais offrir à des majorités de rencontre et aux indifférents (abstentionnistes convaincus), les moyens de saboter la consultation en ne se déplaçant pas. C’est leur accorder un pouvoir totalement immérité

      Et j’ai encore une raison supplémentaire à produire contre le quorum, c’est l’aspect « sondage » de l’élection et du référendum. Tout le monde sait que, dans les sondages, plus l’échantillon est large, plus le résultat est proche de la réalité. Or, en France, une participation de 50 % représente un échantillonnage de 22,5 millions de personnes qui ont opté pour quelque chose, et non pas répondu d’importe quoi peut-être à un institut de sondage

      Dans le cas du référendum, c’est encore pire, comme on l’a vu, jusqu’à la caricature, en Hongrie à propos de l’obligation européenne d’accueillir des migrants (quorum 50 % des inscrits). Tous les sondages donnaient le NON largement vainqueur, et de fait, il a gagné en rassemblant 98.36 % des suffrages.

      S’il n’a pas obtenu 100 % d’approbation, c’est parce que 59’000 imbéciles n’ont pas compris que se déplacer pour voter OUI, c’était rapprocher la participation du quorum.

      Or, un référendum doit être fait pour que le corps électoral se prononce par OUI ou par NON, et pas pour qu’une majorité sabote, délibérément, le scrutin en refusant de choisir. Comme cela se vérifie souvent en Italie, où est appliqué le même système qu’en Hongrie


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 17 janvier 2017 17:00

      La seule possibilité de donner un sens au vote blanc serait une directive d’un mouvement allant dans ce sens, tout en sachant que les zélus pinailleraient sans fin pour expliquer l’impossibilité d’identifier un vote anonyme. et encore faudrait-il que deux mouvements contradictoires n’aient pas la même idée en même temps.


      De toutes façons, les mêmes zélus considéreront qu’ils sont légitimes, même s’ils n’ont obtenu que 50.01% des votes exprimés, même si ces derniers ne représentent que 10% des inscrits, qui ramènerait leur score à 5,001%, ce qu’ils voudraient ignorer avec le plus grand dédain.

      Le remède à ce système clientéliste et cumulard dans le nombre et dans la durée des mandats ne passe peut-être pas par les urnes.

      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 17 janvier 2017 17:31

        @Jeussey de Sourcesûre

        Quand je vote blanc (ou nul), c’est seulement parce que je ne veux pas que mes voisins sachent que je me suis abstenu.

      • alinea alinea 18 janvier 2017 09:44

        @Jeussey de Sourcesûre
        Non, parce que cela reviendrait au même !
        Le vote blanc n’a de sens que si le vote est obligatoire ! en plus, ainsi, il pourrait atteindre des pourcentages expressifs, si j’ose dire !
        Non seulement il aurait du sens, mais en cas de vote obligatoire, c’est obligatoire de le décréter comptabilisé.


      • Alren Alren 18 janvier 2017 11:55

        @Jeussey de Sourcesûre

        On ne peut pas se passer d’un pouvoir exécutif, d’un pouvoir législatif, d’un pouvoir judiciaire tels que les a définis Montesquieu.

        Et ces pouvoirs ne peuvent être exercés que par des représentants du peuple car nous sommes trop nombreux pour que le gouvernement et les lois soient décidées en assemblée générale de 67 millions de personnes.

        Les élections représentent une dépense importante pour le budget national. Il faut donc que deux tours suffisent pour désigner les représentants, indispensables au fonctionnement de la nation.

        Et il faut que le nombre de candidats ou de listes ne soit pas non plus déraisonnablement trop élevé pour que le coût du scrutin reste abordable.

        Cela conduit automatiquement à ce que le nombre de candidats soit limité et donc que l’électeur soit frustré le plus souvent car aucun d’eux ne défend exactement la totalité de ses idées.

        Le sage vote alors pour celui qui est le plus proche de lui s’il ne veut pas que les autres décident à sa place.

        Le système du vote par points que je propose, une notation des candidats, permet de limiter la frustration en ne contraignant pas l’électeur au vote « utile ». Bien sûr, on peut donner la note 0 à tous, c’est mieux que le vote blanc car cela fait baisser leur score global. Mais cela n’empêche pas celui qui a le plus de points d’être élu, car je le répète, c’est une nécessité qu’il y ait un élu.

        Voter pour le candidat dont les idées sont les plus proches des siennes peut être difficile si leurs projets se ressemblent.

        Ainsi si l’on est d’accord pour le maintien de la loi El Khomri, on a le choix entre Macron, Fillon, Le Pen.

        Si l’on souhaite le renforcement de la tutelle de la Commission de Bruxelles sur nos dirigeants et nous-mêmes au profit exclusif de l’Allemagne, notre pays ouvert à tous les prédateurs étrangers, la non-répression du vol fiscal etc., on a le choix entre Macron et Fillon car le Front national n’est pas clair sur le question de l’UE.

        On choisira Fillon si l’on veut avec ce chrétien conservateur déclaré une sorte de retour à l’ordre moral mais Macron qui sera plus cool sur le sociétal si l’on est plus libéral.

        Si on veut l’abrogation de la loi El Khomri, le retour d’une France souveraine avec des frontières contrôlées et une défense de nos industries face à la prédation étrangère, une transition énergétique, une agriculture durable, la conquête de la mer, alors là c’est facile : il n’y a que Mélenchon.

        Un de ces quatre candidats sera élu président, personne d’autre et le vote blanc n’y changera rien.

        Sinon qu’il permet la position confortable : je suis mécontent de la politique suivie mais n’ayant pas pris mes responsabilités le jour du scrutin, je peux me dire que je n’ai pas voté pour lui.


      • Salade75 18 janvier 2017 12:47

        @Alren
        "ces pouvoirs ne peuvent être exercés que par des représentants du peuple"

        Le problème est qu’ils ne sont pas des représentants du peuple, mais des personnes à qui l’électeur donne carte blanche pour faire ce que bon lui semble.

        Si il était possible de révoquer un élu, une grande partie du sujet du vote blanc tomberait.


      • jmdest62 jmdest62 18 janvier 2017 13:15

        @Alren
        Salut
        "je suis mécontent de la politique suivie mais n’ayant pas pris mes responsabilités le jour du scrutin, je peux me dire que je n’ai pas voté pour lui.« 
        °
        je ne suis pas d’accord avec cette phrase parce que je considère que ,contrairement à l’abstention, voter blanc c’est prendre ses responsabilités
        Je voterai JLM au premier tour ....
        Si JLM n’est pas au second tour , je voterai »Blanc« comme j’ai voté »Blanc« en 2002 lors du »duel« Chirac _ Le Pen.
        En 2002 , Je me suis déplacé et j’ai voté »Blanc« pour signifier que je ne voulais ni de Chirac ni de Le Pen.
        En 2017 , Je me déplacerai et je voterai »Blanc« pour signifier que je ne veux aucun de ceux qui resteront en lice , quelque soit la configuration.
        Y’en a marre des bidouillages !
        °
        Front républicain qu’ils disaient en 2002 ...z’avez vu comment Chirac a remercié les républicains de gauche !
        °
        La seule fois où je me suis abstenu , c’est pour l’élection des conseillés aux »Grandes régions« ...
        Personne ne nous a demandé notre avis pour la création de ces »Grandes Régions" (Bidouillage infâme et rocambolesque destiné , selon moi , à préparer le démantèlement de la France) il n’y avait donc , dans mon esprit , aucune raison que je m’exprime sur les élus qui souhaitaient y siéger.

        @+


      • jmdest62 jmdest62 18 janvier 2017 13:19

        @alinea
        Salut
        CQFD.....+++
        @+


      • gerard5567 18 janvier 2017 13:21

        @Alren
        Vous avez théoriquement sur le fond - et je vous « colle » trois étoiles - mais, dans la réalité, il peut en aller autrement. Dans ma petite ville, le maire a été élu avec plus de 50 % des suffrages exprimés mais avec seulement 33% des inscrits (et sans compter ceux qui sont absents des listes élecrorales.). Il a voulu prendre une décision qui, d’un point de viue technique, semblait fondée mais une partie de la population s’est vivement opposée à cette décision et le maire a reculé. La rue et les réseaux sociaux ont eu gain de cause ; l’électeur qui a voté pour ce maire, a dû, lui, se sentir cocu quelque part. Il est donc possible de décider à la place de l’électeur qui a voté.


      • Alren Alren 20 janvier 2017 16:45

        @Salade75

        Je me plaçais sur le plan théorique. Nous ne pouvons pas comme à Athènes au IVe siècle avant notre ère, décider en Assemblée générale des Français de la politique de notre pays car nous sommes trop nombreux. Donc il faut se fier à des personnes qui ne sont pas soi.
        À partir de là, la frustration est inévitable, du moins pour qui a des idées politiques raisonnées, une minorité.

        Ceci dit je suis d’accord pour soutenir la possibilité de révoquer un élu. Rien n’est plus exaspérant de subir la trahison d’un élu comme Hollande et de ne pouvoir rien faire.

        Rappelons aux « gaullistes » que la Constitution gaullienne Ve république accordait un mandat non de cinq ans mais de sept au monarque élu président de la République. L’exaspération était interminable pour les opposants !


      • Alren Alren 20 janvier 2017 16:53

        @jmdest62

        Si le vote blanc au deuxième tour est acceptable selon une morale « républicaine », civique, il n’est pas citoyen au premier tour, si l’on tolère que le candidat le plus proche de soi ne partage pas à cent pour cent ses idées.

        Et même au deuxième tour je lui préfère le vote nul : mettre un bulletin JLM du premier tour au lieu d’un papier blanc, si l’on en a conservé un.


      • Harry Stotte Harry Stotte 17 janvier 2017 17:06

        Pour ce qui est du référendum, le vote blanc est un vote de non-choix, et non pas de rejet comme dans le cas de l’élection.



        Ceux qui s’en foutent - on se demande, au demeurant, pourquoi ils se sont déplacés, puisqu’ils ne sont ni pour ni contre. - ne sauraient déterminer l’issue d’un scrutin. 

        • urigan 17 janvier 2017 17:09

          Transformer un deuxième tour en triangulaire à la majorité relative, cela me conviendrait très bien.


          • Harry Stotte Harry Stotte 17 janvier 2017 17:17

            @urigan


            Mais là non plus, je ne vois pas l’intérêt, si ce n’est de délégitimer le vainqueur - sous réserve de l’absence du seuil dont je parle ci-dessus - ce que d’aucuns, appartenant à des formations groupusculaires, font déjà en ramenant le pourcentage des votants au pourcentage des inscrits.

          • Rmanal 17 janvier 2017 17:55

            Il y a déjà des propositions de Nouvelle Donne ou de la Primaire.org pour donner du sens au vote blanc. Effectivement le but d’une élection est ... d’élire quelqu’un : ce but ne peut être remis en cause. Le vote blanc ne peut donc pas en soit remplacer un vote normal.
            Par contre il a son sens si, comme le propose Nouvelle Donne par exemple, et comme dit par un autre commentateur plus haut, il permet de classifier comme nul le scrutin et d’obliger à le recommencer avec des nouvelles têtes. Vous imaginez, on aurait pu d’un coup se débarrasser de Hollande et Sarko...
            Une autre piste est d’abandonner le choix d’un seul candidat et de passer à un vote par note (voir la primaire.org). On donne une note à chaque candidat. Cela permet d’éliminer vraiment les plus détester (on retombe sur l’élimination Sarko et Hollande par exemple) tout en gardant la notion de majorité.
            Mais hélas dans ces deux cas qui sont clairement des propositions d’avenir pour les Démocraties, il est bien évident que les partis dominants n’en ont rien à retirer.


            • Harry Stotte Harry Stotte 17 janvier 2017 18:11

              @Rmanal

              « Vous imaginez, on aurait pu d’un coup se débarrasser de Hollande et Sarko... »


              Mais je n’y crois pas, en tant que commentateur plus haut - c’est flatteur smiley - à cause du double vote par défaut, transformant la consultation entre « Tout sauf Hollande » et *Tout sauf Sarkozy". C’est l’un des aspects pervers du système, et capable de mobiliser beaucoup de monde.

            • Alren Alren 18 janvier 2017 12:01

              @Rmanal

              il permet de classifier comme nul le scrutin et d’obliger à le recommencer avec des nouvelles têtes.

              Et si les « nouvelles têtes » ne conviennent pas non plus, on fait un troisième scrutin ? Puis un quatrième ? Puis ..

              Totalement irréaliste !

              J’espère que c’était une plaisanterie ...


            • jmdest62 jmdest62 18 janvier 2017 07:10

              La « France insoumise » propose dans son programme la mise en place d’une constituante pour écrire une nouvelle constitution dans laquelle ce sujet pourra être largement et démocratiquement débattu.
              La « FI » avance aussi quelques pistes (P25 de l’Avenir en Commun") :
              - Droit de vote à 16 ans, vote obligatoire , reconnaissance du vote blanc , généralisation de la proportionnelle.
              - Révocation d’un élu en cours de mandat.
              etc....
              Les autres n’ont toujours pas mis leur programme ECRIT sur la table alors ..paroles paroles


              • jmdest62 jmdest62 18 janvier 2017 09:22

                @jmdest62
                °
                "La « France insoumise » propose dans son programme la mise en place d’une constituante pour écrire une nouvelle constitution dans laquelle ce sujet pourra être largement et démocratiquement débattu."
                °
                Pour en savoir plus ...c’est ici
                °
                @+


              • philippe baron-abrioux 18 janvier 2017 07:45


                 BONJOUR ,

                 l’obsession en France est , depuis la constitution de 1958 et les différentes modifications qui y ont été apportées , d’avoir une majorité qui évite les renversements de gouvernements comme ce fut le cas trop souvent pour permettre qu’une voie politique déterminée s’exprime et puisse être mise en oeuvre .

                 bien élue ou mal élue , cette majorité est considérée comme représentative dès lors qu’elle a recueilli 50 % +1 voix (sans tenir compte des blancs) avec des % minimaux d’inscrits dans certains cas pour que le scrutin soit considéré comme valide selon les types de scrutin .

                 le cas des votes blancs et de la manière de les prendre en compte est un problème de plus en plus présent du fait aussi d’une diversité de l’offre politique actuelle ( le bipartisme dominant jusqu’à maintenant en France vole en éclats ) .

                 l’introduction de doses de proportionnelle dans certains scrutins ( avec parfois répartition des restes ) est toujours à l’étude chez tous les constitutionnalistes dont certains expriment de sérieux doutes sur les conséquences prévisibles en termes d’efficacité d’action gouvernementale à tous les niveaux (local , régional , national et européen )

                 le choix est complexe de savoir si on souhaite une juste représentation de tous les courants politiques existant en France (au risque de paralysie de l’action gouvernementale faute de majorité stable et fiable ) ou si le choix se porte sur une majorité non totalement représentative des électeurs votants mais capable par des alliances entre des courants compatibles de gouverner le pays .

                le vote blanc demeure un sujet épineux et pour longtemps encore , selon moi , surtout dans la situation tendue qui est la notre en ce moment .

                le choix du mode de scrutin peut d’ailleurs aboutir à des élections étonnantes comme celui des U.S.A où avec leur mode de scrutin indirect (grands électeurs ) pour la présidentielle une personne est élue alors qu’elle est minoritaire en voix .

                bonne fin de journée !

                 P.B.A

                 

                 

                 

                 

                 


                • Alren Alren 18 janvier 2017 12:21

                  @philippe baron-abrioux

                   l’introduction de doses de proportionnelle dans certains scrutins ( avec parfois répartition des restes ) est toujours à l’étude chez tous les constitutionnalistes dont certains expriment de sérieux doutes sur les conséquences prévisibles en termes d’efficacité d’action gouvernementale à tous les niveaux (local , régional , national et européen )

                  La proportionnelle intégrale ne pose pas de problème dans une assemblée si au lieu de voter pour ou contre un texte, on en met en concurrence plusieurs et que les votants puissent attribuer des points en fonction du soutien qu’ils apportent à chaque texte.

                  On peut se contenter d’un seul tour de scrutin ou accepter un deuxième tour avec deux textes éventuellement modifiés en fonction des résultats du premier tour.

                  Le texte majoritaire est alors retenu. Si un groupe souhaite le maintien d’un texte en vigueur, c’est celui qu’il met en concurrence avec les autres qui le combattent.

                  S’il s’agit d’une nouvelle loi et que le texte choisi ne correspond pas au vœu de l’exécutif, celui n’est pas obligé de démissionner. Mais doit au nom de la séparation des pouvoirs l’appliquer sans tergiverser, sans mesures dilatoires.

                  Tous les ans à la même date les députés sont appelés à voter pour une équipe gouvernementale constituée avec donc les différents ministres candidats parmi plusieurs équipes concurrentes.

                  Bien entendu l’équipe sortante peut se représenter indéfiniment si elle est réélue par le système à points.


                • Albert123 18 janvier 2017 10:49

                  Le vote blanc, ce n’est pas déjà sous hollande qu’on nous promettait sa comptabilisation en fin de mandat ?


                  la campagne recommence et on nous le promet déjà pour le mandat prochain (et donc pas pour les élections de 2017).

                  et les poissons rouges sont repartis docilement pour un autre cycle de 5 ans, le même en fait.



                  • Manu Manu 18 janvier 2017 10:50

                    Voter, c’est choisir.

                    Vivre en société, c’est faire des compromis.

                    Il est donc normal d’être amener à voter pour quelqu’un ou pour une proposition ne correspodant pas complètement à nos convictions.

                    Et donc, le vote blanc NE DOIT PAS être pris en compte comme un suffrage exprimé. L’auteur en a montré les limites.


                    • PommesFrites PommesFrites 18 janvier 2017 16:24

                      Bonjour,
                      Tout au long de l’article (et même dans le titre) vous pourriez juste enlever le mot « blanc » et il serait encore plus représentatif de la réalité.
                      Le vote est-il opportun ?


                      • PatrickF PatrickF 24 avril 2017 14:15

                        Article d’actualité au porte du deuxième tour le 7 mai prochain, pour ma part, je voterais blanc et je n’ai pas le narcissisme à penser que ma seule voix y fera quelque chose, mais si 50%+1 votaient blanc à ce moment là soi l’honnêteté triomphe, soit le peuple est dans la rue, sommes nous au porte d’un moment historique en France ou non ? Comment encore en 2017 finir par être gouverné par le choix d’à peine 20% des électeurs (abstention comprise) d’une victoire de premier tour. N’est ce pas un rapt aux candidats ? Peut t’on encore parler de démocratie ? Les choses doivent changer et en parler c’est déjà ça.


                        • Graal 28 avril 2017 14:37

                          @PatrickF
                          Merci de vous être souvenu de mon article.
                          « Les choses doivent changer et en parler c’est déjà ça. »
                          Là, je suis tout à fait d’accord.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Graal


Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité