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Les profs qui tapent sur les profs

Le but premier de l'article est d'évoquer ces profs qui tapent sur les autres profs, qui n'ont plus envie de vivre leur mission d'éducateurs et d'enseignats, mais qui profitent allègrement du système...

A Versailles ou dans le XVIème arrondissement de Paris on tape beaucoup sur les profs, c'est le sport à la mode. Les profs seraient responsables d'à peu près tout concernant la crise des valeurs, la crise de la morale individuelle et collective. Les profs sont notoirement des bobos, des favorisés, des prétentieux, j'en passe et des meilleurs. On ne compte pas les ouvrages réputés « politiquement incorrects » de l'un ou de l'autre dénonçant tout cela avec hargne. On s'étonne que leurs auteurs soient demeurés aussi longtemps dans l'Education Nationale si le joug était tellement insupportable ?

Mais je constate que beaucoup de mamans dans ces milieux sont profs dans le public ou le privé sous contrat, ce qui revient au même, pour toutes les raisons que je détaille ci-dessous. On tape aussi beaucoup sur les profs depuis quelques temps dans les rangs des fillonistes afin de justifier les émoluments indûment perçus par madame Fillon. On leur conseille donc le CAPES dans les rallyes en plus de l'obligation de faire un « bon » mariage ? Il y a beaucoup de ces femmes qui en huit ans d'exercice théorique comme professeur ne travaillent en définitive qu'un an ou deux.

Elles jouent à la maîtresse songeant à tort que c'est un métier facile. Plusieurs doses de grands sourires gentils tout pleins, un peu de mignardises, et hop le tour serait joué y compris en Réseaux d'Education Prioritaire (ancienne Zone d'Education Prioritaire ou zone sensible). On fait comme Laura Ingalls adulte dans « la petite maison dans la prairie et tout ira bien. La maîtresse tape dans ses mains quand elle est très colère et les garnements rentrent aussitôt dans le rang.

On imagine combien cela doit être efficace avec les « racailles » de cités...

Le problème du métier d'enseignant n'est donc plus tellement l'idéologie supposée de l'Education Nationale de nos jours en fait. C'est juste que pour beaucoup de jeunes femmes et d'épouses c'est seulement un boulot d'appoint qui permet d'élever ses enfants, voire d'être payée pendant sa grossesse et après. Personne ne semble d'ailleurs se poser la question de la situation des élèves lorsqu'elles reviennent enseigner. C'est plus difficile, cela demande de se remettre dans le bain, de retrouver des automatismes de gestion de classes. Parfois elles n'y arrivent plus mais ce seront les adolescents qui en paieront les pots cassés.

Là encore elles accuseront le « politiquement correct » qui aura bon dos. « Politiquement correct » qui auparavant dans leurs enseignements ne semblait leur poser aucun problème.

Cela ne veut pas dire que toutes ces épouses traitent leur travail par dessus la jambe mais elles seront nécessairement moins concernées. Elles ont choisi entre leurs enfants et ceux leur étant confiés. On peut le comprendre, c'est humain, mais néanmoins un peu embêtant n'est-ce pas ?

Et elles se ficheront de leurs salaires ou des résultats de leur pédagogie. Elles ne supportent généralement pas les réformes qui demandent plus d'exigence étrangement, et donc de travail à la maison, et donc moins d'heures pour leurs enfants. Ainsi pour la réforme des collèges et des lycées de la ministre madame Vallaud-Belkacem qui posent pourtant les bonnes questions quant à la transmission du savoir.

Ce sont généralement des contractuels qui assurent le travail entre deux. Ils sont globalement méprisés par celles qu'ils remplacement alors que c'est eux qui permettent au système de fonctionner encore. Cela l'arrange bien le système car ils sont moins payés. On comprend aussi que la plupart de ses enseignantes refusent le système de l'entretien annuel individualisé. Et pour cause ! Il est curieux que personne n'ai soulevé cette question...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

 

Amaury

 

illustration empruntée ici


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