Le supermarché : un condensé de nos sociétés...
Le supermarché : voilà un lieu banal et ordinaire, que tout le monde fréquente, même les pauvres, même des SDF, on en voit de plus en plus errer dans les galeries ou à l'intérieur du magasin.
Le supermarché nous fait, parfaitement, découvrir ce que sont devenues nos sociétés... un monde d'inégalités permanentes : le rayon discount côtoie le rayon bio, réservé aux plus riches.
Le supermarché est savamment organisé et orchestré pour inciter à l'achat compulsif : à l'entrée du magasin, on trouve une sorte de sas qui a pour but de monopoliser l'attention sur l'actualité du moment, Noël, le printemps qui arrive, Pâques, la Toussaint, le premier mai etc.
Le rayon beauté est habilement placé après l'entrée, puis viennent celui des vêtements et enfin celui des achats plus ordinaires et quotidiens.
La musique rythme le passage des clients, une musique d'ambiance souvent assez douce pour créer une impression agréable.
Le client flâne dans les rayons, choisit lui-même ses fruits, ses légumes, y passe de plus en plus de temps, tout semble offert et si accessible !
Le supermarché devient un vrai temple de la consommation, avec ses rites, ses habitudes : le choix du caddie, les sacs à emporter pour récupérer les marchandises, les achats, souvent, dans le même ordre immuable, le paiement en caisse, avec, parfois, des files d'attentes.
Le paiement s'effectue, désormais, le plus souvent, par carte bancaire, parfois par chèque, plus rarement en liquide...
Le supermarché n'est-il pas un condensé de nos sociétés, n'est-il pas un révélateur ? On ne voit pas la couleur de l'argent mais c'est bien l'argent qui est au centre du système : la carte bancaire facilite les achats... plus de compte savant à faire, plus de rendu de monnaie, tout semble si accessible, si facile : il suffit de taper toujours le même numéro pour payer ses achats.
Le supermarché s'embourgeoise : on y trouve, de plus en plus, des produits de luxe regroupés dans un même rayon : des produits rares, exotiques, biologiques, et évidemment les prix se hissent à la hauteur de ces marchandises d'exception.
Les rayons sont spacieux, larges et permettent une bonne circulation des caddies, le client est habilement cerné par toutes sortes de produits qui s'étalent et s'étagent.
Les prix sont, sans cesse, revus à la hausse : d'ailleurs la note, en fin de parcours, est de plus en plus salée : dans ce lieu de consommation, on use de tous les moyens pour inciter les gens à acheter, à se sentir bien, à apprécier l'ambiance...
Le supermarché ne nous donne-t-il pas une impression d'autonomie, de liberté totale ? On choisit les produits, on les pèse sur des balances prévues à cet effet au rayon fruits et légumes, mais en fait, les gens sont canalisés, robotisés, conditionnés pour l'achat.
Les couleurs, les affiches voyantes dirigent les regards, les orientent : l'homme devient un robot acheteur et ne peut guère y échapper...
Bercés par la musique, éblouis par les emballages, les clients suivent docilement l'ordre des rayons.
Le supermarché nous permet de regrouper nos achats : pratique, spacieux, entouré de galeries marchandes, d'un parking pour se garer, il devient un lieu incontournable, indispensable : qui pourrait désormais, s'en passer ?
Notre monde est devenu celui des super et des hypermarchés : monde de démesure, de consommation, de confort, oui, le supermarché résume parfaitement nos sociétés...
Luxe, pauvreté, apparences trompeuses, inconscience, aveuglement, hubris,argent caché, secret, abondance, surabondance, gaspillage, tout y est.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/article-le-supermarche-un-condense-de-nos-societes-123241150.html
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