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Accueil du site > Actualités > Société > Disparus d’Orvault : vive l’ADN, tchao Columbo

Disparus d’Orvault : vive l’ADN, tchao Columbo

Le beau-frère a avoué, horrible meurtre sur fond de querelle d’héritage. L’affaire est bouclée, bravo la police scientifique, circulez ! On parle déjà d’un cas d’école, un ancien patron de la police en a fait le sujet d’une conférence…à ceci près qu’on ignore tout de ce qui s’est réellement passé. 

Si cas d’école il y a, c’est celui d’une presse qui retranscrit presque mot pour mot une dépêche de l’AFP, laquelle reprend sans le moindre questionnement, la déclaration du procureur. J’ai passé en revue toute la presse nationale, une grande partie de la presse régionale ainsi que des sites sensés spécialisés en faits divers ou affaires criminelles : le contenu ne varie pas d’un iota.

Les aveux du tonton tronçonneur sont rapportés comme des faits établis. Après avoir unanimement accrédité la piste du fils féru d’internet qui se transforme en monstre, l’on se jette tête baissée dans celle que voudrait nous faire avaler l’auteur présumé du probable assassinat de la famille Troadec.

VICTOIRE DE L’ADN

Le procureur a salué l’efficacité des enquêteurs mais c’est avant tout l’ADN qu’il faudrait féliciter. Cela ne peut que ravir un public habitué à des séries policières où les combinaisons blanches de la police scientifique ont remplacé l’imperméable du lieutenant de Los Angeles ou le lourd manteau du commissaire du quai des Orfèvres. Les petits détails ne « chiffonnent » plus le bon sens du flic armé de sa seule curiosité. D’auxiliaires, les gens du « laboratoire » sont devenus les héros de la police moderne. Grâce à eux, pour paraphraser Michel Delpech, on pourrait dire à propos de l’accusé Caouissin : « Voilà pourquoi, ce lundi-là, il avoua. » Certes, il s’est vite retrouvé coincé, le beau-frère jaloux, le tonton démoniaque, l’ingénieur dépressif. Son dur labeur de nettoyeur de scène de crime n’aura pas suffi à le mettre à l’abri. Les résultats d’analyse sous le nez, dos contre le mur, il a compris qu’il était préférable de ne pas tarder à avouer, allant jusqu’à livrer des détails sordides sur son modus operandi. Ainsi le croirait-on plus facilement, c’était sans doute son pari. Il semble qu’il ait gagné, tout au moins provisoirement.

 

DES AVEUX OPPORTUNS

« Arthur, où t’as mis le corps ? » chantait Serge Regianni.

Ce lundi donc, Caouissin avoue mais demeure sans réponse sur la question des cadavres. Sans cadavre, on peut néanmoins le condamner. Oui, mais de quel crime ? Si les choses se sont passées telles qu’il les a décrites, son avocat n’aura pas de mal pour plaider la non préméditation. Caouissin était venu pour espionner les Troadec dans le but de mettre la main sur l’or qu’il croyait dissimulé quelque part dans le pavillon. Il n’avait donc pas l’intention de tuer. Hélas, il a été surpris en train de chercher cette hypothétique clef repérée par lui depuis l’extérieur. Pour assurer la protection de son bercail, Troadec conservait un pied de biche au chevet de son lit. Il descend donc au rez-de-chaussée muni de son arme. Il tente de frapper l’intrus, mais ce dernier, d’une grande habileté et d’une vigueur sans pareil, parvient à s’emparer du lourd objet contendant avec lequel il va tuer un à un les quatre membres de la famille. Il faut croire que le bon vieux pied de biche est aussi efficace qu’un pistolet mitrailleur Uzi.

La mère Troadec, ni la fille ni le fils « geek » n’ont eu le temps de composer 17 sur leurs téléphones mobiles. Le seul fait de saisir 17 puis d’appuyer sur la touche « appel » aurait suffi pour que la police identifie la source et vienne rapidement sur les lieux. Mais non. Les malheureux n’ont pas eu le temps de faire ce geste. Tonton Matrakor, le Bruce Lee du Finistère, a dézingué tout le monde en un tournemain. De plus, malin comme pas deux, il a forcément vérifié sur chacun des téléphones, l’absence d’appel de police secours. Ainsi a-t-il pu rester tranquillement sur place jusqu’au matin, probablement hébété, dira-t-il à la barre, par son acte fou.

Moralité, pas de préméditation, mais crime consécutif à une bagarre et aggravé par la panique. Sans les cadavres, les « hommes en blanc » ne pourront rien infirmer. Il faudra se contenter de la version des faits exprimée par l’inculpé, lequel ne pourra pas écoper de plus de vingt ans. Au secours ! Quel numéro faire pour appeler Columbo ?

 

DES PETITES CHOSES QUI CHIFFONNENT

Pour réaliser que les aveux de Caouissin sont farfelus, est-il besoin d’être aussi futé que le fameux lieutenant de la brigade « homicide » de la police de Los Angeles ?

 

Commençons par le début, l’espionnage au stéthoscope.

Où notre « bon » Breton a-t-il été chercher ce procédé ? Dans un épisode de Mission Impossible ? Il est pourtant un peu jeune pour avoir connu la série culte des années soixante. Comme dirait Bigard avec sa chauve-souris, « admettons ».

Caouissin débarque donc ce soir-là, pourquoi précisément un soir où toute la famille est réunie ? Afin d’entendre, depuis l’extérieur du pavillon, une conversation qui allait forcément porter à un moment sur le fameux magot. Bien sûr les deux enfants étaient dans la confidence. Dans la famille Troadec, on ne parle guère aux voisins mais entre soi c’est la totale transparence, on se dit tout, on creuse un trou au sous-sol ensemble et on y dépose en toute confiance pour 40 000 euros de pièces ou lingot d’or. C’est l’hiver, il fait nuit à dix-huit heures, mais les Troadec sont comme ça, ils ne ferment pas les volets. C’est tellement plus sympa de dîner avec vue sur un jardin tout sombre. Caouissin connaissait parfaitement leurs habitudes et il a pu ainsi tout capter depuis un bout de la baie vitrée, avec son stéthoscope. Ainsi a-t-il découvert l’existence d’une clé posée sur un meuble à l’entrée du pavillon. Clé de la salle du trésor, ou celle du coffre ? nous saurons bientôt ce qu’il en est, Caouissin aura sans doute la gentillesse d’enrichir son récit. 

 

Intrusion subreptice

Muni de cette information capitale, il ne reste plus qu’à tonton l’espion d’attendre que la charmante petite famille soit couchée pour s’introduire dans le pavillon.

Notre papa Troadec est assez prudent pour avoir à portée de main un pied de biche, instrument très commode d’autodéfense, mais beaucoup trop étourdi pour aller, chaque soir, fermer à clé le garage ainsi que la porte qui le relie à l’intérieur du logement. Parfois il y pense et parfois pas. Coup de chance pour Caouissin, c’est un jour sans. Ainsi peut-il passer du jardin au garage, puis vers 23h, heure d’extinction des feux quasi rituelle chez les Troadec, du garage au couloir de l’entrée où, bien en évidence, se trouve la fameuse clé. Notre espion jardinier est sur le point de faire un sans-faute, récupérer le magot et repartir ni vu ni connu, quand il heurte un obstacle quelconque. Imaginons un discret vase à fleur qui se va se briser au sol.

 

Le massacre

Ni une ni deux, Troadec a sauté du lit, attrapé sa barre de fer, et foncé dans la cage d’escalier. Ne laissant pas une seconde à l’intrus pour retraiter - garage, jardin, rue, voiture, retour maison – le courageux père de famille est au bas des marches, prêt à frapper l’inconnu. Il reconnaît alors son beau-frère maudit et s’engage dans un échange verbal très vitupérant qui aboutit à l’affrontement physique. Il n’a pas pu s’écouler moins d’une minute tout compris pour en arriver là, et il faut ajouter quinze-vingt secondes pour permettre à Caouissin de maîtriser le bras armé, récupérer le pied de biche et commencer à tabasser le beau-frère à double face, commando de marine pour la célérité de sa réaction face au danger, demi-sel quand il s’agit de se battre. Caouissin, qu’il faut s’imaginer fort comme un Turc, fend du premier coup le crâne de son adversaire qui tombe raide mort.

Durant ce laps de temps, une minute vingt secondes, que s’est-il passé à l’étage ?

Mme Troadec, d’après les aveux, serait descendue derrière son mari. Bizarre, bizarre…Employée aux impôts, dépeinte par sa sœur comme quelqu’un de très rationnelle, on la voit mal bondir du lit et foncer tel un légionnaire, « à l’ennemi. » De fait, elle avait deux options. Prendre son mobile et s’apprêter à faire le 17 ou aller vers les chambres des enfants pour les avertir ou recueillir leur aide. Parallèlement, les enfants, à supposer qu’ils n’aient pas été réveillés par le bruit initial, l’auront forcément été par celui de leur père dégringolant les escaliers ou par les éclats de voix qui ont suivi.

Somme faite de toutes choses, Troadec n’est pas encore mort quand l’épouse, la fille et le fils sont debout et conscients de la gravité extrême de la situation. Comment imaginer alors que les trois attendent, sidérés sur le palier, que Caouissin monte, tel Jack Nicholson avec sa batte de Base-ball dans Shijing, et qu’ensuite, sans aucun geste ni cri, se laissent fracasser la tête, chacun son tour ?

Entre la mort de Troadec et celle du dernier enfant, il n’a pas pu s’écouler moins de vingt, trente secondes, toujours supposant Caouissin doté d’une énergie et d’une précision hors du commun.

Dans ce laps de temps, au moins un appel de détresse avait le temps d’être lancé.

Par ailleurs, dans un tel climat de furie, il n’est pas d’être humain qui se garderait de hurler. Hurlant à la mort, l’homme redevient l’égal d’un quelconque mammifère, ce qui signifie des sons pouvant atteindre ou dépasser les 35 décibels. Si l’on ajoute le fracas des objets environnants, le bruit d’un meuble déplacé etc. comment imaginer que dans un quartier résidentiel non passant, les voisins, distants de part et d’autres du pavillon de pas plus de trois, quatre mètres, n’aient rien entendu ?

Le nettoyage

Caouissin dit être resté jusqu’au matin avant de repartir puis de revenir un jour plus tard avec son ex-épouse, la sœur de Troadec.

S’il y a vraiment eu démembrement des corps, c’est à ce moment-là que cela s’est produit. Caouissin ayant estimé que quatre cadavres ne pouvaient pas s’entasser tels quels à l’arrière d’une berline moyenne, la 306 du fils, nécessairement la plus volumineuse des trois voitures de la famille, il a pu avoir l’idée de découper jambes et bras, comme on le ferait avec une grosse branche d’arbre afin de la rendre plus facile à loger dans un coffre. Il faut songer au labeur aussi difficile qu’épouvantable qu’exige une telle entreprise. Difficile là aussi d’accréditer la thèse du meurtre non prémédité. Face à l’horreur de la situation et à la crainte d’être surpris par un visiteur au matin, il y a fort à parier qu’il serait parti en catastrophe dans une telle hypothèse.

 

Une explication alternative

Pour les raisons que je viens d’exprimer, je ne crois pas au récit fait par Caouissin aux enquêteurs. Il a construit ce scénario pour faire croire à la non préméditation et donc s’exposer à une moindre peine. La vérité est à rechercher au contraire dans un calcul de longue haleine, ou tout, du moins presque, a été prévu. Le plus difficile n’était pas de nettoyer et c’est ce qui a peut-être fait échouer le plan, un peu comme après l’escalade d’un sommet, l’on a tendance à sous-évaluer la dangerosité de la descente.

Le plus difficile était de tuer les quatre Troadec sans se faire remarquer.

Pourquoi les quatre ? Le mobile constitué par les pièces d’or de l’héritage semble insuffisant. L’enquête n’est pas achevée sur ce point capital.

Le fait est que Caouissin avait prévu de massacrer l’ensemble de la famille. Il lui fallait pour cela trouver un moyen de les trouver réunis, le plus simple étant de provoquer lui-même le motif de la réunion : mettre un terme au conflit moyennant un dédommagement modéré, par exemple.

A partir de là, il fallait trouver un mode d’exécution non sonore et très rapide. Une arme de poing automatique munie d’un silencieux ? Pas simple à acheter, il lui aurait fallu se rendre dans un ex pays du bloc soviétique, muni de renseignements pour savoir à qui s’adresser. Pas simple, mais possible.

Il y a aussi le recours à du gaz asphyxiant ou paralysant. L’on peut acheter des armes d’autodéfense autorisées, capables de paralyser un agresseur durant plusieurs minutes. Dans ce cas de figure, Caouissin peut avoir commencé par les époux au rez-de-chaussée, puis monter dans les chambres et faire de même avec chaque enfant : je paralyse avec mon pulvérisateur, puis je tue au couteau par égorgement ou coups au cœur. Le procédé est très rapide et ne produit aucun bruit.

Ayant anticipé le démembrement des corps, Caouissin serait ensuite aller chercher le matériel approprié : une grande bâche ou plusieurs pour y installer les cadavres et des outils pour les découper le plus « proprement » et le plus rapidement que possible.

La suite fut le nettoyage des traces de sang avec l’aide de son ex-épouse. Ils ont dû y consacrer beaucoup de temps, mais ce fut peine perdue étant donnée l’ampleur de la tâche. En revanche, le nettoyage de la Peugeot du fils a été plus efficace, aucune trace de sang n’ayant été découverte.

Les objets découverts dans le Finistère restent un point sans réponse. Faut-il croire que le duo criminel s’est effiloché au bout de quelques jours de sorte que le plan initial n’a pas été jusqu’à son achèvement.

 


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30 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 mars 2017 10:53

    « (le chef) Vous avez un plan ?
    (Maigret) Vous savez, chef, que les idées et moi sommes brouillés depuis longtemps. Je vais, je viens, je renifle. Il y en a qui croient que j’attends l’inspiration, mais ils se fourrent le doigt dans l’œil. Ce que j’attends, c’est le fait significatif qui ne manque jamais de se produire. Le tout, c’est d’être là quand il a lieu et d’en profiter... »

    L’Étoile du Nord et autres enquêtes de Maigret 
    Georges Simenon

    • velosolex velosolex 8 mars 2017 13:58

      @Jeussey de Sourcesûre
      Pendant longtemps je me suis couché tôt, avec un bouquin de Simenon. Odeur de pipe, de ragoût, de la sciure qu’on étale dans les cafés. C’était une époque où les gars qu’allaient au turbin sifflaient dans la rue. Maigret observe cela de loin accoudé au bar. Il ne boit pas beaucoup. Juste deux ou trois fines déjà le matin. Juste ce qu’il faut à un homme normal pour se maintenir, et soutenir une conservation au zinc, sans passer pour un profiteur.....

      Les enquêtes de Maigret continuent à nous parler de cette ambiance particulière qu’on trouvait à Paris, et en fait dans la France entière. Car Paris à l’époque était encore une province...J’accompagnais mon père qui était marchant de chaussures et s’approvisionnait dans des grands entrepôts qui n’avaient pas bougé depuis cent ans tout près du quartier des halles.
       C’est là dans les morves grises du matin, où les forts se cognaient sur l’épaule de grands quartiers de bœufs, leur pas traînant dans les mares de sang, que j’ai croisé pour la première fois, tout gamin, mes premiers personnages de Simenon, une éternelle gauloise leur tremblant au bout du bec. 

    • zygzornifle zygzornifle 8 mars 2017 13:45

      Pas d’ADN de Pénélope a l’assemblé donc il y aurait eut emploi fictif ......


      • velosolex velosolex 8 mars 2017 13:45

        Tchao colombo et watson, vive l’ADN ?...Un peu court ! D’abord la police scientifique ne date pas d’hier. Je recommanderai cet excellent livre, sur une affaire qui défraya la chronique à l’époque victorienne, et qui est intéressant à plus d’un titre ; l’affaire de « road hill house ». 

        L’affaire de Road Hill House : L’assassinat du petit Saville Kent - Babe Pour la première fois un fait divers va être médiatisé, et cet irruption du gore, et des l’exposition des secrets d’une famille bourgeoise, va faire trauma et scandale, dans une société où les secrets du ’home sweet home« étaient la règle d’or : Cette affaire au niveau littéraire va donner des idées à un certain Conan Doyle, et tout autant à Wilkie Collins, auteur très apprécié à l’époque, et dont le livre »Pierre de lune" un vrai bijou s’inspirera....Les enquêteurs un peu débordés au départ, vont mette en place un système d’investigation inspiré par les méthodes de la police française, et oui.. ...Pendant longtemps la justice en Angleterre était faite par des élus...Ce livre est une analyse sociologique d’une époque, et offre des éléments d’histoire comparatives montrant d’où nous venons, au niveau du bricolage et des accusations faciles qui faisaient lois, souvent basés sur le délit de sale gueule. Il explore le quotidien des couches sociales, des rapports entre elles.......Le crime sert souvent de révélateur et illustre les mœurs, les tabous de chaque époque.....Donc, exploitation des sources matérielles, déduction des scénarios, reste la règle d’or, et gardant bien en mémoire que c’est le faisceau multiples des indices qui fait loi, et qui empêche le mieux possible les erreurs. Ainsi, si l’adn semble indiscutable comme preuve, prudence, car bien sûr il est possible de semer l’ADN des autres, à fin de semer le trouble, et même faire accuser untel....Je ne me hasarderai pas à me lancer dans des interprétations sauvages dans cette affaire épouvantable, si ce n’est qu’elle révèle la paranoÏa et le manque de la plus élémentaire humanité de certains. Les affaires de sous et d’héritages, servant de révélateur et d’incitation au passage à l’acte. 

        • Cazeaux Cazeaux 8 mars 2017 19:58

          @velosolex
          Il fallait bien trouver un titre ! Je ne remets pas en cause l’utilité de la police scientifique, je regrette seulement, et c’est secondaire dans l’affaire qui nous occupe, que les séries policières actuelles soient toutes rivées sur cet aspect technologique des investigations, largement insuffisant pour résoudre des énigmes...et qui sont à mon avis d’un grand ennui en comparaison des intrigues classiques.

          En ce qui concerne ce quadruple crime, étant amateur d’affaires criminelles, j’ai d’ailleurs écrit et vendu à Universal un épisode pour Columbo, au cas où cela vous intéresse : Cazeaux.auteur.com , 
          j’ai dès la publication des aveux du coupable présumé, noté des détails qui ne collent pas, things that puzzle me, comme disait Columbo. Relisez-donc attentivement ma critique et vous me direz si vous y voyez une faiblesse de raisonnement. Le mobile de ce que je crois être des aveux faussés repose dans l’espoir du meurtrier d’éviter une condamnation pour assassinat, s’exposant à vingt ans au lieu de la perpet avec trente ans de peine incompressible.
          Je doute qu’on retrouve les cadavres dans un état qui permette d’infirmer selon les seuls critères de la médecine légale, les dires du meurtrier. Je suis persuadé qu’il a particulièrement sophistiqué le mode de destruction des cadavres, comme celui du modus operandi de la tuerie. 
          Vous verrez, l’histoire du pied de biche ne tient pas la route. Je ne vous propose pas d’essayer de tuer quelqu’un de la sorte mais pour avoir personnellement, dans une autre vie, pris quelques rudes coups à la tête, je puis vous dire qu’on ne tue pas quatre personnes avec un tel objet, aussi facilement. 
          L’affaire n’est pas près d’avoir livré tous ses secrets.

        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 mars 2017 00:39

          @Cazeaux

          Bon scénario. Je vous félicite, mais je n’ai pas le moindre intéret pour les crimes crapuleux.... Vous ne pensez pas que votre talent serait plus utile si vous nous disiez ce que vous prevoyez, dans une Présidentielle où Asselineau serait présent et couvert par les médias ? smiley

          PJCA


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        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 mars 2017 00:41

          @Cazeaux

          Bon scénario. Je vous félicite, mais je n’ai pas le moindre intéret pour les crimes crapuleux.... Vous ne pensez pas que votre talent serait plus utile si vous nous disiez ce que vous prevoyez, dans une Présidentielle où Asselineau serait présent et couvert par les médias ? smiley

          PJCA


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        • Cazeaux Cazeaux 9 mars 2017 12:24

          @Pierre JC Allard
          Désolé, M’sieur, mais dans une autre vie, j’me suis pas mal intéressé aux crimes, crapuleux ou pas.

          Ce qui m’a curieusement fait écrire cet article est l’absence de critique émanant de la presse. Ils gobent tout et recrachent la bouillie qu’on leur a fait avaler. Hélas, cette façon de faire du journalisme ne se limite pas aux fait divers.
          Pour Asselineau, je n’y crois pas du tout. Politiquement il ne représente rien (comme Macron au départ) et médiatiquement il n’a pas de soutien (contrairement à Macron qui a eu Drahi dès le départ).
          Or il faut les deux pour avoir une chance ne serait-ce qu’exister dans une campagne. Voyez Poisson.
          Il a eu sa petite heure de gloire dans les milieux cathos à l’occasion de la primaire. L’accès aux débats lui a permis de faire connaître son existence, et il a bien su en tirer profit. 
          Mais personnellement, j’ai tôt deviné qu’il allait « se ramasser ». Facile comme jeu de mots, mais c’était un petit poisson, de ceux qu’on rejette en mer après avoir remonter les filets.
          Asselineau a beau dire qu’il a 100 000 adhérents, cela ne change rien. Les adhérents de Macron, c’est un clic à l’écran, sans cotisation, donc au final, quelques centaines de « helpers » ou « team ambianceurs ». C’est largement suffisant pour faire une campagne. D’Asselineau, il n’est en gros question qu’ici à Agoravox. Ailleurs, inconnu au bataillon.

        • velosolex velosolex 10 mars 2017 02:28

          @Cazeaux
          Votre scénario tient en effet la route. J’ai pensé moi aussi comme certainement les enquêteurs qu’il voulait bien sûr éviter la préméditation. Celle ci est sans doute terriblement ancienne. Tuer quelqu’un est en effet pas une mince affaire, et tout cela parait improbable. Il ne serait pas étonnant qu’il les ai drogués d’une façon quelconque. ON aurait effectivement entendu des cris. 

          La tentative de faire un coup à « la ligonès », et de mettre cela sur le dos du jeune homme parait manifeste. Les corps disparus, le gamin ayant réglé son compte à sa famille et s’envolant pour on ne sait quelle destination, le scénario a été suggéré aux foules. 
          Un bon psychopathe, à versant paranoïaque, ayant une idée supérieure de lui même, et assez méprisant des autres pour penser que cela allait passer comme une lettre à la poste. Toute sa stratégie et celle des avocats va être de tenter le coup de folie. Il n’y aura pas un expert pour la valider au vue de ce qu’on connait, de la froideur du personnage, du plan d’élaboration, et de la minutie avec laquelle il s’est débarrassé des corps. Les quelques épisodes dépressifs, peut être bien faisant partie du plan d’ensemble, et servant à lui offrir une couverture, dont il peut être tenté de se servir n’y changeront rien. Un fait, avant l’adn, il aurait été très difficile de le mettre en difficulté. Même si certains membres de la famille l’avaient mis en cause. 










        • velosolex velosolex 10 mars 2017 03:11

          @Pierre JC Allard
          On pourrait organiser un colloque entre tous les prétendants sur l’ile du nègre, non ?...Ils doivent bien être pas loin de dix....Je vois très bien à minuit une voix d’outre tombe accuser chacun des élus de quelque vilenies cachés....

          Pour Fillon il a pris un peu d’avance sur les autres....Agatha Cristie les faisait périr les uns après les autres par le biais de par l’objet de leur passion...
          A la fin il ne resterait personne....Pourrions nous nous en sortir sans ces précieux guides, et prétendus sauveurs ?

          Sinon le film :« Les chasses du conte zaroff »seraient intéressant comme base de scénario, pour savoir lequel à le plus d’idées pour survivre, en situation de crise, avec une meute de chiens lancés à leurs trousses...Je ne parle en aucun cas des médias qui ne savent plus courir, et encore moins de ce valeureux canard. 

          « Mais qui a tué l’intelligence du débat ? »...Réunissons vite tout le monde dans la bibliothèque, pour savoir le nom du coupable. 

        • Cazeaux Cazeaux 10 mars 2017 10:12

          @velosolex
          Il est vrai que le mobile avancé n’explique pas l’élimination de toute la famille. 

          A moins que ce faisant, les biens des défunts devenaient un héritage...mais à partager entre les soeurs (du père, de la mère) et la grand-mère (mère de Troadec).

          Il est possible qu’un plan initial, moins radical - avec qui sait un ou plusieurs complices - ait échoué, obligeant en quelque sorte Couassin à opter pour une solution « exterminatrice ».
          L’ADN, c’est utile, mais surtout pour les affaires simples ou celles de crimes en série pour lesquels le meurtrier n’a pas de lien avec les victimes. 

          Ici, je crains qu’en misant, du moins selon ce qui nous est dit, avant tout sur les moyens de police scientifique, l’on n’ait négligé les modes classiques d’investigation, qui eussent permis, prenez un Columbo, de piéger le meurtrier en ne l’arrêtant pas si vite. 

          Aujourd’hui, la recherche des corps, avec un coupable présenté comme « coopérant », mène les enquêteurs en bateau, pendant que le plus gros des restes humains se décompose ailleurs, tranquillement dévorés par les bêtes.

          Ce que je critique est cette sorte d’idolâtrie des flics scientifiques qui tend à minimiser les qualités du policier classique, éclectique, intuitif, tenace sur tout ce qui « cloche » et misant largement sur l’approche humaine de l’univers des victimes.

        • velosolex velosolex 10 mars 2017 20:49

          @Cazeaux
          Je suis d’accord avec vous. La technique est utile comme outil complémentaire, et assurément l’ADN a fait faire des pas de géants, et permis de régler parfois de vieilles affaires. Mais s’appuyer uniquement sur la biologie est dangereux à plus d’un niveau. On peut faire d’ailleurs le parallèle avec d’autres domaines. Dans le domaine de l’histoire des transhumances, l’adn permet de mettre en rapport des peuples dont on n’ignorait les liens. Reste que si l’on est pas capable de remonter du point A au point B, par les connaissances croisées liées à l’histoire des peuples, de la géographie, et de l’évolution du climat et du développement des techniques, tout cela ne sert à rien d’autre, comme de faire des ponts, au dessus de routes qu’il reste à construire


        • julius 1ER 8 mars 2017 16:42

          en tous cas une chose est sûre c’est une histoire de bretons .... ouf !!!


          on a échappé à l’islamophobie ambiante car ce fait divers scabreux nous aurait valu une montée au créneau de tous les pourfendeurs de Djihadistes en herbe .... 

          heureusement qu’il y a encore des crimes horribles mais bien français ... c’est plutôt rassurant !!!

          • Gasty Gasty 8 mars 2017 18:08

            0 l’auteur

            Vous manquez pas d’imagination. Affaire classée, sauf pour les objets découverts dans le Finistère qui resteront une énigme.


            • pemile pemile 8 mars 2017 18:41

              @Cazeaux "S’il y a vraiment eu démembrement des corps, c’est à ce moment-là que cela s’est produit. Caouissin ayant estimé que quatre cadavres ne pouvaient pas s’entasser tels quels à l’arrière d’une berline moyenne"

              Aussi ridicule que le reste de vos hypothèses smiley


              • Cazeaux Cazeaux 8 mars 2017 20:06

                @pemile

                Ce qui est ridicule consiste à exprimer un jugement péremptoire, au demeurant peu courtois, en confondant raisonnement et hypothèses. Réfuter une argumentation demande d’abord un peu de modestie puis la capacité de démonter le mécanisme visé, de façon logique, pour en montrer la ou les points de faiblesse. 

              • pemile pemile 8 mars 2017 20:36

                @Cazeaux « la capacité de démonter le mécanisme visé, de façon logique, pour en montrer la ou les points de faiblesse. »

                De mettre quatre cadavres à l’arrière d’une 307 ? De tuer avec un pied de biche ?


              • ZenZoe ZenZoe 8 mars 2017 19:08

                Fectivement, c’est une histoire bizarre.
                Les corps ont disparu, les cendres mangées par les poules nous dit-on, et il va être dur de trouver des indices pour une autre version !
                Je trouve bizarre aussi le micmac avec les voitures. Caoussin avait sûrement un véhicule en venant, qu’il a du revenir chercher. Et comment est-il reparti de St Nazaire ? Son épouse ne pouvait pas conduire avec son bras, alors ?

                Quoi qu’il en soit, on va juste dire que le gars Caoussin a pété les plombs suite à un sevrage mal coordonné d’anxiolytiques, qu’il va sûrement rester en taule pendant un bout de temps - s’il ne se zigouille pas, et voilà, on passera à autre chose...


                • generation désenchantée 8 mars 2017 23:50

                  on ne sait pas exactement le type d’arme utilisé
                  l’auteur suggère une arme a feu , il y aurait suivant le calibre , des projections de sang ou des impacts de balles si les balles traversent les corps , mais certaines munitions sont conçues pour
                  ne pas traverser les corps , mais il faut que ce soit un bon tireur pour que aucune des balles ne loupe sa cible
                  le gaz , pourquoi pas mais il laisserait peut être des résidus détectables dans la maison
                  peut être que le monoxyde de carbone peut être une « arme » si le chauffage a été « saboté »

                  pour entrer dans la maison , le beau frère serait ingénieur ou technicien , il a certainement des compétences technique en mécanisme , il a pût s’ entrainer a ouvrir une serrure en la forçant ou réussir a faire un double


                  • Cazeaux Cazeaux 9 mars 2017 11:29

                    @generation désenchantée
                    Oui, l’hypothèse du chauffage saboté n’est pas à écarter. Chauffage si au gaz, ou cuisinière si au gaz également. Le gaz actuel ne sent plus rien. En quelques heures, il tue les dormeurs dans leur sommeil. Il suffit ensuite de couper l’alimentation, d’aérer et d’attendre. 


                  • pemile pemile 9 mars 2017 11:37

                    @Cazeaux « Oui, l’hypothèse du chauffage saboté n’est pas à écarter. »

                    La massacre saignant ultérieur se justifiant pour le plaisir ?


                  • Cazeaux Cazeaux 9 mars 2017 12:04

                    @pemile

                    Le fait d’avoir démembré les corps, les restes de « bouillie humaine » retrouvés dans le champ de Couassin atteste qu’il y a eu mutilation de cadavre, est largement suffisant pour expliquer le sang.

                    L’absence de draps sur les lits semble indiquer qu’ils ont été utilisés comme linceuls pour étancher le sang avant de transporter les corps jusqu’au véhicule. Quel véhicule ? La 307 du fils ? Le volume du coffre, banquette repliée, semble limité pour y ranger quatre cadavres, même démembrés. Il est possible qu’un autre véhicule ait été utilisé, plus adapté, et qu’ensuite la 307 ait servi à brouiller les pistes. Là encore, Couassin n’a pas intérêt à évoquer une voiture qu’il aurait par exemple volée car cela viendrait plaider la thèse de la préméditation.



                  • pemile pemile 9 mars 2017 20:37

                    @Cazeaux « Le volume du coffre, banquette repliée, semble limité pour y ranger quatre cadavres, même démembrés »

                    Je ne comprends toujours pas pourquoi vous bloquez sur ce point ?

                    Les traces de sang retrouvés dans la maison sont en totale contradiction avec votre « thèse » de chauffage saboté.


                  • generation désenchantée 9 mars 2017 01:36

                    mais de 3 a 4 victimes tuées sans pouvoir se défendre ou appeler a l’ aide avec les téléphones portable cela semble difficile pour une personne seule


                    • julius 1ER 9 mars 2017 08:28

                      @generation désenchantée


                      peut -être que l’assassin est allé boire le champagne avec eux et les a drogué ce qui rend plus facile la suite .... 
                      hypothèse mais en l’absence des corps difficile de valider cela !!

                    • alanhorus alanhorus 9 mars 2017 08:59

                      Pour bien comprendre l’affaire il faut lire cela :
                      http://www.leparisien.fr/faits-divers/exclusif-affaire-troadec-cet-or-a-brise-notre-famille-08-03-2017-6745500.php
                      Pascal Troadec avait mis la main sur de l’or volé retrouvé par son père, il avait placé cet or à Monaco.


                      • Cazeaux Cazeaux 9 mars 2017 11:23

                        @alanhorus
                        Effectivement, article très intéressant pour s’approcher du mobile. Une bien triste famille où la victime principale ne semble guère plus glorieuse que le meurtrier. 

                        Concernant le modus operandi, cette révélation de la mère de Troadec renforce ma critique des aveux. De toute évidence, si le train de vie des Troadec a changé du tout au tout grâce à l’or, les Couassin savaient que le trésor était placé dans une banque d’où il était facile de puiser. 

                        L’histoire de la clé repérée de l’extérieur, déjà très peu crédible comme je l’ai écrit, s’évanouit avec la révélation de la mère. D’ailleurs, si le compte existe, il finira, si ce n’est pas déjà fait, par être découvert.

                      • alanhorus alanhorus 9 mars 2017 19:05

                        @Cazeaux
                        Je crois deviner que si toute la famille y est passée c’est que le tueur a voulu les faire parler pour savoir ou était le « trésor ».
                        Et bien sur, pour pas qu’ils racontent la scène .... on imagine ce qu’il a fait ensuite.
                        C’est particulièrement immonde ce que la jalousie matérielle est capable de faire sur un cerveau malade.


                      • velosolex velosolex 10 mars 2017 10:50

                        @alanhorus
                        D’accord avec vous, et votre hypothèse est intéressante. Par contre le terme « malade », pour qualifier ce type ne me parait pas adapté.. Un terme qu’on utilise souvent pour nommer les individus qui font des choses innommables, qui nous révulsent dans leur horreur. Sans doute un mécanisme de défense. Mais il importe de savoir avant tout si l’individu bénéficiait de ses capacités discursives, n’est pas délirant au moment des faits, victime de pulsions qui le dépassent, de voix intérieures qui l’orientent. La personnalité de l’individu, la planification , tout plaide pour une responsabilité entière de l’individu.


                      • generation désenchantée 9 mars 2017 20:51

                        bizarre cette histoire d’ or ,
                         on a parler de lingots dans les premiers articles parlant de cette affaire
                        ensuite c’est des pièces , mais si le trésor était déposé dans des banques en andorre et monaco

                        le ou les tueurs n’ aurais jamais pût y accéder , alors pourquoi massacrer toute la famille ?

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