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Accueil du site > Tribune Libre > Qui sera le 25ème président de la France ?

Qui sera le 25ème président de la France ?

Les élections présidentielles en France nous interpellent à plus d’un titre. Comment comprendre cette confusion dans les données comme dans le brouillage que donnent les sondages, les contradictins de la classe politique dans les changements du soutien qu’ils apportent aux candidats aux élections présidentielles, de la droite ou de la gauche française selon les changements de l’équilibre des forces qui s’opèrent dans le cours des événements. 

 

 

  1. L’état d’esprit des Français. Le populisme joue un rôle de garde-fou au sein de la politique française et de l’Europe

 

 Tout d’abord la première caractéristique de la classe politique française est cette poussée populiste qui cherche à disqualifier les partis politiques classiques. Donc non seulement une perte de confiance de fait des Français sur les partis traditionnels mais, en plus, ils ont un sentiment de révolte contre ces partis. Ce qui est compréhensible, ces manquements entre ce qu’ils ont promis et ce qui s’est produit avec une crise économique qui reste toujours là, touchant particulièrement les couches défavorisées, c’est-à-dire les moins nanties, les plus précarisées, et qui constituent la masse des Français, appelés à voter. Pour eux, choisir l’homme ou la femme devient un dilemme parce qu’ils ne croient plus, ou ceux qui croient sont des jeunes qui n’ont pas d’expérience, et qui se basent sur le look, ou des slogans populistes, qui en réalité sont creux. Des promesses pour ainsi dire impossibles à tenir.

Par exemple, le slogan de François Hollande, avant son élection, « le changement, c’est maintenant ». Y a-t-il eu changement depuis 2012 ? La situation politique et économique de la France stagne pour ne pas dire détériorée.

Y a-t-il un tant soit peu de solution aux problèmes surtout économiques des Français ? Et que se passe-t-il, dès que la gauche ou la droite française prend le pouvoir, il faudrait dire peut-être lorsqu’elles s’« accaparent » du pouvoir ? Installés au pouvoir, elles n’ont alors plus à rendre de comptes à leur population. Les promesses et les programmes politiques et économiques des campagnes électorales sont oubliés, des contraintes sont avancées. Le coupable est tout trouvé, « c’est la crise », alors que les présidentielles successives se sont déroulées sur fond de crise. Et les efforts demandés touchent bien sûr toujours et en premier la classe pauvre. Après la classe pauvre, c’est évidemment la classe moyenne. Et les élites n’en démordent pas, ce ne sont pas nos politiques économiques, mais les exigences de la Commission européenne à Bruxelles, ou encore la politique économique dure de l’Allemagne qui, en tant que premier moteur de la zone euro, n’accepte pas de laxisme financier (budgétaire ou autre, de relance par exemple) des pays de la zone euro. Sous-entendant aux gouvernants de la zone euro, qu’en cas de refus, elle quitte le bateau européen de l’euro. Aujourd’hui, un nouveau concept est véhiculé, une Europe à plusieurs vitesses. Et la France sous François Hollande suit aveuglément l’Allemagne. Quel sens alors donner à ce concept et à la classe politique française pour une France qui constitue un poids lourd dans la zone euro, le deuxième moteur de la zone après l’Allemagne ? Subjuguée par l’Allemagne, la classe politique est comme privée d’idées, se mettant pratiquement au même rang que la Grèce, acceptant les oukases ou les bons points de l’Allemagne, comme des récompenses de bonne conduite.

Et toutes ces politiques économiques à l’échelle de la zone euro, dictées par le libéralisme pur et dur de l’Allemagne, ne font qu’imposer l’austérité et creuser les inégalités sociales. Dès lors, ou est la solution ? Ni la droite ni la gauche n’apporte une réponse aux problèmes économique de la population française. Surtout depuis la crise de 2008-2009. La situation économique de l’Europe s’est beaucoup dégradée. Des cures d’austérité drastiques ont été menées et continuent de l’être. Et c’est là où entre la carte du populisme en France, dont la montée a commencé depuis au moins trois décennies. D’ailleurs ce populisme gagne les autres pays d’Europe. La France y compris les pays dits vertueux comme l’Autriche et les Pays-Bas, voient le populisme monté en flèche. Et c’est en lien avec l’angoisse des peuples sur leur avenir politique et économique, qui devient un fonds de commerce pour les partis politiques populistes. L’Autriche a échappé d’un cheveu à une gouvernance populiste. Le Royaume-Uni a, par le Brexit, quitté le bateau européen. L’union européenne n’est plus l’Union des 28 mais des 27 nations.

 

D’autre part, le populisme en Europe touche aussi les partis classiques de droite ou de la gauche, à voir leurs promesses, des programmes politiques et économiques idylliques qu’ils annoncent et qui finissent dans leur exécution, lorsqu’ils montent au pouvoir, par rien, par encore une stagnation. Une perte de réalité de ce qu’ils promettent, sans considération des problèmes économiques dans le monde. On raisonne en interne, alors que les problèmes externes impactent fortement la situation interne de l’Europe.

 

Si les partis populistes jouent sur les peurs des populations et s’appuient sur tous les prétextes possibles et exploitables pour parvenir à leurs fins, comme la monnaie unique qui a fait perdre la souveraineté monétaire de la France et lui a enlevé tous les mécanismes pour redresser l’économie nationale, ou encore le diktat de la commission de Bruxelles sur l’application des politiques austéritaires et par conséquent, l’application des mesures économiques pour diminuer les déficits budgétaires. Ou encore l’immigration, l’obligation de partager le flux migratoire en provenance de la Syrie, d’Asie centrale, du Maghreb et d’Afrique noire. Et ce sont des millions d’immigrants qui bravent la mer pour venir à l’Europe, censée être un eldorado pour eux. Et le fait qu’ils traversent la mer au péril de leurs vies, c’est que certainement c’est vrai. « Ce qui n’est pas tout à fait vrai pour les autochtones européens qui pensent presque le contraire. » La situation est donc complexe en Europe.

 

Le développement du populisme pose un véritable problème existentiel. Non seulement il touche les sociétés les plus démocratiques du monde, dotées d’un haut niveau intellectuel et ce en regard des progrès dans tous les domaines scientifique, technologique, techniques, institutionnel, médical... On peut même sans l’ombre d’un doute que si l’Europe a colonisé le monde, ce qui a été un mal ineffaçable dans l’histoire, elle a été la fondatrice aussi de l’ère moderne. C’est elle qui a construit le monde selon les règles de la science. Tous les continents utilisent sa science. C’est elle qui a enfanté l’Amérique. C’est elle qui a enfanté le Japon moderne depuis l’ère meiji, la Chine moderne aujourd’hui par ses délocalisations et le transfert technologique massif. C’est elle qui a donné la foi révolutionnaire et les institutions de la Chine communiste. Pourquoi ? Parce que le communisme comme le libéralisme est né en Europe. Marx, Adam Smith en sont les pères fondateurs.

 

Ainsi on comprend mieux par cet apport au monde, ce retour vers un populisme du passé. Et c’est cela qui pose problème aujourd’hui. Le populisme, on peut le comprendre dans les pays nouvellement indépendants ou des pays anciennement communistes qui sont encore au stade de la propagande politique pour faire adhérer les masses au programme politique pouvoir en place. Ou encore pour maintenir des pouvoirs despotiques en place compte tenu de l’insuffisante prise de conscience politique et économique des peuples d’Afrique et globalement du tiers monde ou du monde communiste ou post-communiste. Mais cette situation ne s’applique pas à l’Europe, dont le haut niveau politique, scientifique, et surtout possèdent les structures démocratiques les plus avancées du monde. Et ces populations européennes ne se laissent pas conter aussi facilement, donc ne se laissent pas manipuler. Pourtant, elles sont manipulables aussi, compte tenu des élections successives tour à tour gauche-droite. On comprend dès lors que le système droite-gauche dans le système démocratique européen qui ne remplit pas son rôle, a permis l’irruption de partis populistes comme remède aux carences du système droite-gauche.

 

Dès lors qu’il leur a donné naissance, qu’il leur a laissé la parole, bien au contraire, on peut dire que le système démocratique s’est affiné. En permettant la présence des partis de l’extrême-droite et extrême-gauche en tant que possibilité, puisqu’il laisse des voix discordantes au système en place, bien entendu dans le respect des règles démocratiques, c’est que par les voix du peuple, il oblige les systèmes traditionnels à se remettre en cause. Il les pousse à comprendre pourquoi ils n’arrivent plus à influer sur la crise, à relancer leurs économies, et répondre au vœu national. Ce qui était moins perceptible par le passé est devenu lancinant aujourd’hui. Et ce système à trois (libéral, socialiste, populiste) devient un mode dominant, en tant qu’ils se contrebalancent et pousse à une lutte âpre pour le pouvoir. L’objectif étant de dépasser la crise, et de rendre la confiance au peuple. Et sans la carte populiste, le système serait sans garde-fous, sans protection. Le populisme joue un rôle de protecteur à la nation européenne, il n’est pas négatif dans le fond.

 

Le message peut être pris comme celui-ci : « Si vous êtes incapables, le peuple peut me choisir même si mes slogans sont irréalistes, utopiques. » Le peuple, dans la finalité des choses, cherche à s’en sortir, à essayer un nouveau remède, ou plutôt tout remède susceptible de lui régler ses problèmes politiques et économiques. Il cherche donc un mieux-être, et c’est son droit de voter le système le plus apte à le gouverner. Telle est à peu près la situation qui se présente en France, et dans le reste de l’Europe. Et cette situation a déjà été vécue par les États-Unis. Donald trump, un candidat populiste a été élu président des États-Unis.  

 

 2. Postdémocratie, concept réel ou concept illusoire ?

 

 Un professeur de philosophie à la Sorbonne, université Paris-Descartes écrit : « En effet, l’exercice du pouvoir politique est scindé en deux dimensions très différentes l’une de l’autre. La première consiste en une technicisation politique biaisée. En ce sens, celle-ci est un mélange d’expertises plus ou moins objectives et d’intérêts plus ou moins inavouables. Les expertises sont censées exposer la seule solution possible dans un domaine et une situation particulière : par exemple la solution pour sortir de la crise financière actuelle.

[...] Ce que j’ai appelé ci-dessus la technicisation politique biaisée est le nerf des pratiques de pouvoir aujourd’hui. De ce point de vue, toute délibération publique sur les options, les finalités et les choix ont disparu. Elle apparaîtrait même comme dangereuse, car susceptible de rejeter « la seule solution possible ». Pour poursuivre sur l’exemple de la technicisation biaisée qui résume bien l’accord européen mis en place par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy : il allait de soi que les peuples européens ne seraient pas consultés pour valider l’accord. La technicisation biaisée du pouvoir démocratique a peur du peuple. Si Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont incontestablement élus démocratiquement, en revanche leur exercice du pouvoir n’a plus rien de démocratique. C’est là que l’on passe à la postdémocratie. [...]

Cependant, pour que ce qui n’est plus une pratique démocratique du pouvoir puisse passer encore pour de la démocratie, il faut faire intervenir la seconde dimension de l’exercice du pouvoir. Elle consiste en une excitation des humeurs des populations : en particulier par la peur. Cette passion est à la fois sollicitée et apaisée, au moins en apparence, par des réactions immédiates de tel ou tel ministre, réactions susceptibles de calmer la peur à un moment donné sans se soucier des conséquences à plus long terme, ni même de savoir si là encore le remède prétendu à la peur n’est pas pire que le mal. C’est ce rapport aux humeurs du peuple qui commande le rapport du pouvoir aux citoyens en donnant l’apparence du souci dans lequel le pouvoir tient le peuple. Le populisme, dans sa forme actuelle, n’est rien d’autre que cette politique qui compense la technicisation biaisée du pouvoir par une prise sur les humeurs du peuple. La démocratie s’est ainsi dégradée en gouvernance postdémocratique d’un côté, et populisme de l’autre. [...] La démocratie véritable suppose le temps, le privilège de la raison, la capacité à déterminer le bien commun au-delà de la prochaine échéance électorale. Mais cela, la démocratie dégradée en technicisation biaisée du pouvoir d’une part, et sollicitation des humeurs du peuple d’autre part, en est incapable. » (1)

 

Evidemment, on peut intellectuellement scinder les deux faces du pouvoir que permet le système démocratique. Nous avons donc selon cet auteur que le système légitime élu qui régit la vie nationale mais opère en technicisation biaisée dont le sens qu’il ne rende pas de compte au peuple, y compris par la voie parlementaire, soit que celle-ci lui est acquise (par les urnes) soit qu’elle n’est pas consultée parce que ce n’est pas de son ressort – toute décision d’ordre économique et monétaire est traitée dans les réunions mensuelle et informelle de l’Eurogroupe, une institution supranationale qui réunit les États membres de la zone euro. Dès lors peut-on appeler la face légitime du pouvoir élue démocratiquement comme une technicisation biaisée du pouvoir ? Dès lors que ces instances ont force de loi par la légitimation depuis leur création par référendums populaires ou votes parlementaires des États. Il est évident qu’il faudrait peut-être qualifier de « technicisation poussée, approfondie des institutions européennes et non biaisée », compte tenu de l’évolution et de la complexité de plus en difficile à cerner. Biaisé n’apparaît qu’un qualificatif qui cherche à montrer que la souveraineté nationale a glissé vers la souveraineté communautaire, c’est-à-dire dans les prérogatives des institutions supranationales de l’Union européenne. Ce qui est totalement différent.

 

Si, par exemple, comme le dit l’auteur, que « Pour poursuivre sur l’exemple de la technicisation biaisée qui résume bien l’accord européen mis en place par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy  : il allait de soi que les peuples européens ne seraient pas consultés pour valider l’accord. La technicisation biaisée du pouvoir démocratique a peur du peuple. Si Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont incontestablement élus démocratiquement, en revanche leur exercice du pouvoir n’a plus rien de démocratique. C’est là que l’on passe à la postdémocratie.  » (1) Et qu’il définit comme postdémocratie.

 

On ne voit pas où est la « postdémocratie » dès lors que le Royaume-Uni est sorti démocratiquement (par les urnes) de l’Union européenne en 2016. Le Brexit est donc significatif que les peuples ont toujours le recours de sortir de l’union s’ils le désirent, ou de rester s’ils voient qu’ils ont intérêt à rester qu’à sortir.

 

Le Brexit est un cas exceptionnel, faut-il préciser. Et s’il a pu s’opérer, il le doit surtout à la City de Londres, une des premières places internationales de la finance mondiale, et aussi à la livre sterling, qui compte comme troisième ou quatrième monnaie de réserve du monde, après le dollar et l’euro. Ce sont ces paramètres qui lui ont permis de sortir de l’arbre protecteur de l’Union. Sans la City et la livre sterling, toute sortie du Royaume-Uni serait impossible ou suicidaire, et rapidement réintégrée à l’Union.

 

Le Royaume Uni est comparable à de rares pays que compte l’Europe, comme la Suisse, une autre place financière mondiale, ou à la Norvège qui un grand pays pétrolier. Si demain les gisements pétroliers s’épuisent, ou rapportent moins de royalties, la Norvège, combien même elle détient un fond souverain considérable, sera obligée d’intégrer l’Union européenne. Ce sont ces atouts que bénéficient les nations d’Europe qui ordonnent une entrée ou une sortie dans l’Union européenne.

 

On comprend dès lors qu’il n’y a ni postdémocratie ni postmodernité. Que signifie post- ? Un Après quoi ? Devons-nous poser la question ? C’est l’après dont on ne sait rien qui nous fait dire d’une chose, d’une situation, par une synthétisation intellectuelle, un concept qui n’exprime en fait rien de lui-même, rien de la réalité politique et économique qu’il véhicule d’une situation donnée. Et faut-il ajouter que la première zone du monde à s’être aventurée dans un processus d’union de nations complexe, diversifiées par leurs langues, par leurs économies et par leurs ethnies, et très loin par ce qui existe dans le monde, que toutes les nations restent attentives à ces bouleversements en Europe, parce qu’ils leur servent de phare et savent qu’ils pourraient tirer profit plus tard. Et tous ces bouleversements entrent en réalité dans le progrès de l’humanité dans sa marche dans l’histoire.

 

 3. Le pouvoir financier français face à la montée de l’extrême-droite

 

 Pour ne pas aller trop loin et analyser rapidement le fond du problème politique de la France, partons de approches des candidats en lutte pour les présidentielles. Tentons d’être le plus simple possible dans la lecture des événements. On n’a point besoin d’analyser minutieusement les programmes quand on sait que, arrivé au pouvoir, le président élu, ne va pas appliquer, ou très peu ses promesses qu’il a faites durant sa campagne, et que ce sont les forces qui vont lui dicter la marche à suivre. Son action ne sera que tenter de tirer le meilleur de ses forces pour la nation, à condition qu’il soit éclairé. Ce qui n’est pas évident.

 

Parlons d’abord d’Emmanuel Macron. C’est aujourd’hui une figure importante dans les sondages faits par les médias. Beaucoup de politiques encensent ce candidat. Pourtant, il y a quelques années, il était inconnu pour le peuple français. Il ne l’a été que depuis qu’il est devenu ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique nommé par le président français François Hollande. Il a cherché à rompre avec le système, en créant, en avril 2016, son mouvement politique « En marche ». Il demeure cependant dans ce slogan politique un effet populiste pour attirer les sympathies du peuple français. Et par sa jeunesse, Macron va s’attirer certainement la sympathie des jeunes, et pas foncièrement tous, ceux des déclassées ne se laisseront pas conter.

 

Ce candidat d’âge jeune (39 ans) et jeune en politique ambitionne de devenir président de la république française. Diplômé de l’ENA en 2004, propulsé rapidement inspecteur des finances. Il a 31 ans, devient, après 4 ans à sa sortie de l’ENA, banquier d’affaires en 2008, chez la Rothschild & Cie. Une banque qui fait partie du consortium financier mondial. De plus, devenu membre du Parti socialiste, à cette même époque, il est propulsé, à 35 ans, secrétaire général adjoint à la présidence en 2012, auprès de François Hollande. Deux ans après, il devient ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique dans le gouvernement Valls II. Durant la campagne électorale, tous les médias le propulsent dans les sondages.

 

Comment comprendre cette ascension très rapide dans les hautes sphères dans le gouvernement français ? Puis dans la politique, en tant que candidat à la présidence française ? L’impression que cela donne est qu’elle est tellement rapide que la seule réponse est qu’elle est artificielle. Mais cette carte Emmanuel Macron est à mettre sur le compte de la situation politique et économique engendrée par précisément la montée en puissance des partis politiques populistes, dans les années 2010. Qui nous rappellent les années 1930 avec la montée d’Hitler au pouvoir, en 1933. Ou de Mussolini en 1922, en Italie. Par conséquent, le phénomène « Macron » traduit le désarroi du patronat français et, à travers lui, le consortium financier mondial. C’est précisément cette peur des partis politiques d’extrême-gauche et surtout de l’extrême-droite qui pousse le pouvoir financier français à faire barrage au Front national dirigée par Marine Le Pen. Et les problèmes sont multiples. La crise économique et son pendant, la mal-vie, le chômage, la précarité, et à ceux-ci s’ajoutent les problèmes des immigrés, le terrorisme islamiste, et les communautés musulmanes qui accréditent un conflit d’intégration, et de problèmes confessionnels.

 

D’autant plus que chaque pays d’Europe possède pratiquement son parti populiste, un parti anti-système qui cherche à prendre le pouvoir. Par exemple, le parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) a obtenu, lors des élections du 22 mai 2016, 49,7 % des voix, n’étant devancés que par 31 000 voix par le parti social-démocrate (SPÖ). Après une action en justice auprès de la Cour constitutionnelle par son président, Heinz-Christian Strache, en juin 2016, le FPÖ obtient l’invalidation du second tour de scrutin. Le second tour est prévu pour le 2 octobre 2016. Lors du second tour le 4 décembre, le candidat écologiste Alexander Van der Bellen l'emporte une nouvelle fois, plus largement, obtenant 53.8% soit 350 000 voix d'avance.

 

De même aux Pays-Bas, le Parti pour la Liberté (PVV). Les thèmes de prédilection – islam, asile, immigration, questions identitaires – ont tous pour socle la perte de souveraineté économique et monétaire au profit de l’Union européenne et les difficultés socioéconomiques auxquels font face les Néerlandais. Et ces problèmes économiques et identitaires touchent toutes les nations européennes. Les États-Unis y sont aussi plongés.

 

Pour ne donner qu’une indication de ce que le FPÖ revendique un salaire minimal de 1 600 euros, la construction de nouveaux logements sociaux, une augmentation des aides familiales et une retraite minimale de 1 200 euros. Comme s’il a la mainmise sur la Banque centrale d’Autriche et sur la Banque centrale européenne. Des slogans populistes mais porteurs. Comme d'ailleurs l’instauration d'un revenu universel par Benoît Hamon, du parti socialiste qui concernera toute la population de 18 ans et plus. Et progressivement relevé pour les majeurs.

 

On comprend dès lors l’intention du pouvoir financier de faire barrage à l’extrême-droite. Et le phénomène « Macron » se comprend mieux dans cette guerre idéologique sous-tendue par des enjeux politiques, économiques, financiers et monétaires majeurs. Il est évident que la stratégie menée est pour appâter les électeurs. Mais sur le plan de l’histoire, cela ne pourrait pas marcher tant qu’il n’y a pas une attitude des candidats qui va dans le sens de l’histoire. Prenons la campagne de François Hollande, son slogan porteur était « C’est maintenant le changement ». Personne en France et même à l’étranger, ou du moins très peu, ne laissait penser, par son attitude débonnaire, gentil, qu’il allait devenir le président de la France. Et l’homme normal qu’il se qualifiait face à Sarkozy – celui-ci très actif, sautillant dans sa bougeotte internationale –, était adaptée à l’imaginaire des Français. Et l’« homme normal » a réussi à devenir, pour un temps, l’hôte de l’Elysée. Et même s’il n’y a pas eu de changement, l’essentiel est qu’il a voulu le changement, et même si ce changement n’entrait pas dans le cours de l’histoire de la France.

 

 4. Qui sera le 25ème président de la France ?

 

 Prenons le slogan des candidats pour le premier tour de 2017. Pour Nicolas Dupont Aignan : « Pour une France libre ! La France est libre ». La question qui se pose : La France n’est-elle pas libre ? Pourtant la France est une grande puissance dans le monde, dotée du droit de veto au Conseil de sécurité. Elle fait partie des cinq puissances qui dominent le monde. Pour Phillipe Poutou : « Aux capitalistes de payer leurs crises ! » La question est comment ? Ce sont les capitalistes qui dominent le monde et font payer aux peuples les crises. Il ne donne pas de réponse. Une révolution mondiale ? Le temps des révolutions est passée, le monde est structurée, il ne lui reste que de s’affiner. Pour Nathali Arthaud : « Une candidate communiste à l’élection présidentielle  ». Mais le communisme est mort, il appartient désormais à l’histoire passée. Pour Jacques Cheminade : « Un monde sans la City ni Wall Street ». Impossible, La City et Wall Street sont le cœur de la finance mondiale. Ils ne pourront pas disparaître, tout au plus s’affiner prenant en compte la montée en puissance de nouvelles places financières dans le monde. Pour Benoît Hamon : « Faire battre le cœur de la France ». Pourquoi le cœur de la France ne bat pas ? Pourtant, la France est cinquième puissance économique dans le monde, après les USA, la Chine, le Japon et le Royaume-Uni, et quatrième puissance nucléaire, après les USA, la Russie et la Chine. Pour Emmanuel Macron : « La France en marche. En marche, la France ! » Pourquoi la France n’est pas en marche ? La France est-elle arrêtée ? Non la France est en marche depuis sa création dans l’histoire de l’humanité. Pour Marine Le Pen : « Au nom du peuple. Remettre la France en ordre en 5 ans  ». Oui, tout se fait au nom du peuple, et c’est l’essence même des élections. Le choix est juste pour la présidente du Front national. Cependant il n’y a pas de désordre en France, certes il y a une crise multiforme, mais la démocratie et la paix sociale sont deux facteurs de base qui caractérisent ce pays devenu une puissance économique et militaire dans le monde, et sans colonies. Remettre en ordre dans cinq ans n’a pas de sens. Pour Jean-Luc Mélenchon : « L’avenir en commun. Je vote, ils dégagent » Certes l’avenir en commun est une « vérité ». De même que « Je vote », çà c’est la vérité de la Palice. Il vote, c’est son devoir, comme il peut s’abstenir s’il n’est pas convaincu des élections. Cependant le cri de colère « Ils dégagent » ne sied pas à une élection présidentielle démocratique et pacifique. Il y a un non-sens dans une compétition démocratique, où il ne s’agit pas de dégager les autres mais de convaincre les électeurs pour gagner leurs votes. Ce qui est totalement différent. Il reste le dernier slogan. François Fillon : « Le courage de la vérité  » Là, les mots ne trompent pas, ils changent tout. Ils expriment une vérité qui est de dire la vérité aux Français, qui ne veulent pas de nouveau être trompés.

 

Et c’est ce seul slogan qui ressort le plus en adéquation avec la situation de la France, eu égard aux défis que le peuple français doit affronter dans le quinquennat 2017-2022.

 

Donc pour François Fillon, on n’a pas besoin d’aller loin dans l’analyse. Trois éléments plaident pour lui. Premièrement l’incompréhensible ténacité devant tous les coups contre lui et le formidable battage médiatique à propos de sa femme, des politiques de son camp qui l’ont pendant longtemps poussé à démissionner, à se retirer des présidentielles, y compris l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire. Pourquoi ? Parce qu’il a voulu comme Trump se rapprocher de la Russie, ce qui est tabou pour le pouvoir financier mondial. La Russie doit être interdite de relation jusqu’à sa soumission.

 

Le deuxième point est le mea culpa du candidat, qui montre que François Fillon reconnaît ses erreurs devant le peuple français. Le troisième point, François Fillon n’est pas un nouveau venu. Il était Premier ministre de mai 2007 à mai 2012, durant les cinq ans, et toujours en constance avec le président de l’époque. Et cela dénote la confiance, de compétence – il est resté aux commandes sans faiblesse – et on peut parler aussi de droiture vis-à-vis de Nicholas Sarkozy. Ce qui est très important pour le peuple français. Et la période 2007-2012 a été le moment le plus difficile qu’a vécu la France, l’Europe et l’Occident tout entier était confronté à la crise financière qui a éclaté en plein été 2008.

 

Par conséquent, ce slogan le plus véridique, qui rompt avec les autres, apparaît comme un éclat dans cette élection qui est brouillée par de multiples agitations qui s’efforcent de fausser le cours de l’histoire. Mais l’histoire pour est dans un certain sens en train de parler, de jeter son dévolu sur celui qui aura à présider au destin de la France. Et on le voit dans cette pugnacité du candidat Fillon d’aller contre vent et marrées, d’aller jusqu’au bout. Ce qui n’est pas anodin s’il n’y avait pas une conviction intérieure, une force historique sincère pour remporter la compétition pour la magistrature suprême de la France. Et cette force qui le pousse à ne pas lâcher devant les forces adverses, y compris du choix de son appel, son slogan qui est réellement porteur, d’avoir « le courage de dire la vérité aux Français ».

 

Enfin, un dernier facteur, et celui-ci est à la fois métaphysique et métahistorique, et si Fillon a eu un rêve prémonitoire qu’il deviendra président. Et il est le seul à le savoir, cela explique sa ténacité d’aller contre tous et jusqu’au bout, malgré tous les embûches et le déballage médiatique sur sa famille jusqu’à ses costumes qu’on lui a acheté « gracieusement ». Mais l’histoire ne prend pas en compte les gracieusetés dussent-elles être illicites, elle prend l’histoire de toute la nation, de tout son peuple, et décide au-delà des choix des hommes, qui n’en sont que ses instruments, pour désigner celui ou celle qui sera le plus apte à diriger le pays. Cela signifie que les dés sont jetés, que l’histoire a parlé, et c’est François Fillon qui sera le 25ème président de la France.

 

L’auteur de ces lignes avertit, « l’analyse qu’il a fait des élections présidentielles françaises relève seulement de l’interprétation des forces historiques. » Aussi attendons les résultats du 7 mai 2017 pour savoir la vérité qui va sortir des urnes.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et Chercheur indépendant en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective
www.sens-du-monde.com

 

Notes :

1. « Le populisme ou la démocratie des humeurs », par Yves-Charles ZARKA, Philosophe, professeur à la Sorbonne, université Paris-Descartes. 2 janvier 2012.

http://www.liberation.fr/france/2012/01/02/le-populisme-ou-la-democratie-des-humeurs_785319

 


Moyenne des avis sur cet article :  2.13/5   (8 votes)




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12 réactions à cet article    


  • rogal 13 mars 2017 18:49

    « cette poussée populiste qui cherche à disqualifier les partis politiques classiques » La relation de cause à effet énoncée là est-elle la bonne ?


    •  
       
       
      Ma Crontesse à Rothshild
       
       
      grâce à la 4ème génération de Hamed
      ....
       
       
       
      comme l’a bien vu Terra Beto Nova !
       
       
      « 90% des colons ont voté Flanby le gominé, 90% voteront Rothschild, c’est pour ça, entre autres, qu’on a organisé la traite ! » Soros
       


      • riff_r@ff.93 [email protected] 13 mars 2017 19:36

        @Medjdoub Hamed -
        ’’Auteur et Chercheur’’
        Et vous trouvez ?


        • Pyrathome Pyrathome 13 mars 2017 21:31

          c’est François Fillon qui sera le 25ème président de la France.
          .

          À moitié gagné !! ou à moitié perdu...
          C’est déjà pas mal, vous avez au moins le prénom  !!!!....... smiley


          • Neo57 Neo57 13 mars 2017 22:05

            Le 25ème Président (et premier chef-d’État Français digne de ce nom depuis des décennies) sera François ASSELINEAU. 


            2017 - Année Astrologique du COQ de Feu - sera l’année de la Victoire historique de l’UPR face à la Ploucratie Euro-atlantiste et son Oligarchie de larbins, ainsi que l’année de la Libération de la France sous occupation depuis 50 ans.

            • lautrecote 14 mars 2017 04:50

              « le courage de la vérité  ».
              ....
              Ils
              expriment une vérité qui est de dire la vérité aux Français.

              Je ne comprends pas bien cette dernière phrase....
              Vous voulez parler de la vérité sur l’emploi de Pénélope, la vérité sur les « stages » de ses enfants, la vérité sur ses costumes.

              Le courage de quoi, disiez-vous ?


              • Hamed 14 mars 2017 08:35

                @lautrecote

                Que vous dire sur le « le courage de la vérité   », sinon les mots qui veulent bien dire ce qu’ils véhiculent comme message. Rappelez-vous François Hollande avec l’«  homme normal.ou sur c’est maintenant le changement  », et la majorité a voté et il est devenu président, et, à la fin, il n’y a pas eu de changement. Du surplace. 

                Avec Fillon, son appel d’avoir le courage de dire la vérité aux Français est de ne pas leur mentir. » de leur dire que la situation sur le plan politique et économique pour la France est devenue très difficile à l’échelle mondiale. Et les partis populistes d’où qu’ils soient, du PS, de la droite, d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, n’ont pas la baguette magique pour redresser la situation économique de la France.

                Et c’est avec un plan réaliste et cessez de mentir en annonçant des salaires universels ou autres avantages aux peuples comme par exemple sortir la France de l’euro, une monnaie qui a demandé 55 ans de tractations pour aboutir. Quant à l’emploi de Pénélope, et des ses fils, au moins c’est reconnu, et qu’en est-il des autres ? Ceux qui dévoilent, et on sait que le système est pourri.

                Et cette prospective ne relève que de l’analyse des forces historiques, ni plus ni moins. Aussi attendons la vérité des urnes, le 7 mai 2017.

                Amicalement



              • MagicBuster 14 mars 2017 11:02

                Ils expriment une vérité qui est de dire la vérité aux Français.

                Le mot Français n’a plus aucun sens  ---

                Merci Ahmed !!!


                • Hamed 14 mars 2017 13:17

                  @MagicBuster


                  Merci aussi Magic 

                  Un mot français n’a plus aucun sens si on ne comprend pas son sens dans le contexte où il a été écrit. C’est comme vous comme vous me dîtes à la fois le mot n’a plus aucun sens et merci pour lui avoir enlevé le sens. Et c’est ce qu’il faut comprendre le sens dans le sens, ou le sens du sens. Et je ne sais si vous pouvez me comprendre. 

                  Sinon merci pour la réponse et la peine que vous avez prise pour me répondre.

                  Amicalement 

                • Sparker Sparker 14 mars 2017 11:36

                  Tout sur la sixième :

                  https://youtu.be/KFi2kVCEbww


                  • Crab2 14 mars 2017 13:43

                    .../... démocrate, vrai républicain* [ * : girondin ], donc non jacobin je conteste et désavoue la république jacobine qui nous-est-imposée - girondin j’estime que le seul moyen pour parvenir à construire une république fédérale*1 c’est prioritairement de faire le choix de l’abstention à chaque élection

                    Pour que la France de demain ne finisse pas par ressembler à la Turquie :

                    http://laicite-moderne.blogspot.fr/2017/03/presidentielles-2017-suite.html


                    • Sergio Sergio 15 mars 2017 15:35

                      Qui sera le 25ème président de la France ?



                      Le suivi du suivant,  

                       AU SUIVANT
                                AU SUIVANT                     
                      AU SUIVANT !

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