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L’effarante auto-destruction et résurrection simultanées du PS

Si jamais Emmanuel Macron venait à être élu président de la République, nous assisterions sans doute à la plus incroyable opération de prestidigitation politique réalisée depuis des décennies. Certes, le PS est en voie d’auto-destruction avec le lâchage de Benoît Hamon par un nombre grandissant de hiérarques de son parti, mais sa nouvelle émanation pourrait bien gagner  !

 

Transformer le plomb du bilan et des idées en or électoral
 
C’est ce que cherche à réaliser l’ancien ministre de l’économie. Après tout, comment imaginer plus solidaire que lui du bilan désastreux de ce quinquennat, à tous les égards ? Il était l’un des principaux conseillers du président, puis a été un de ces principaux ministres. Et il est aujourd’hui le candidat de bien plus de ministres que ne l’est Benoît Hamon. Mais par d’étranges, mais malheureusement explicables, phénomènes, le voilà toujours dans la position de favori à 23 jours du premier tour, alors même que la majorité sortante est si impopulaire que, pour la première fois, le président sortant n’a même pas jugé possible de se représenter, alors qu’il en avait très clairement exprimé l’envie.
 
Ce curieux phénomène repose sur l’auto-destruction et la résurrection simultanées du PS. Auto-destruction par le bilan désastreux, la faillite des idées, le choix d’un candidat peu convaincant et sans espace politique et enfin, le spectacle effarant d’un parti qui, en janvier, organise des primaires où les participants s’engagent à soutenir le vainqueur, avant que le vent des sondages ne les pousse à se renier, scellant probablement le destin du parti d’Epinay. Mais en parvenant en même temps à se réincarner dans la personne d’Emmanuel Macron (la version plus jeune et un peu plus libérale du président sortant), le successeur direct du PS pourrait permettre à la majorité sortant de rester au pouvoir.
 
L’atout de Macron, c’est finalement la présence de Hamon, qui reste le candidat officiel du PS. Si ce dernier se retirait, alors, il deviendrait officiellement le représentant de la majorité sortant. Comme Nicolas Sarkozy en 2007, pour qui il a travaillé (dans la commission Attali), il est parvenu à conserver les avantages d’avoir fait partie de la majorité, tout en s’en distançant suffisamment pour ne pas être uniquement un sortant, et ainsi attirer des électeurs en attente de changement, d’autant plus que la géographie politique de l’élection lui laisse un champ immense entre Hamon et Fillon. Même sans ses affaires, le candidat des Républicains n’avait pas course gagnée tant il était allé loin dans son programme.
 
Dans cet incroyable tour de passe-passe, quelques seconds couteaux, au premier rang desquels François Bayrou, accréditent l’idée qu’Emmanuel Macron rassemble au-delà du PS mais son programme, la plupart de ses idées ou de ses soutiens le placent dans la ligne droite de son ancien mentor, qu’il pousse à la retraite. Bien sûr, cet extraordinaire pari n’est pas encore gagné, être le favori des médias n’étant pas une garantie de victoire, au contraire même. Il serait hasardeux d’exclure une surprise au soir du 23 avril. Etant donnée notre envie de changement, il serait plus logique qu’Hamon, Fillon et Macron ne soient tous les trois pas qualifiés pour le second tour et permettre un vrai renouvellement.
 
 
Mais on ne peut pas exclure que, le 7 mai, de manière totalement effarante, le bail de la majorité soit prolongé. Certes, le PS sera sans doute mort au passage, mais son rejeton direct l’aura remplacé. On pourrait alors y voir la conséquence du fait que l’alternative ne se soit pas incarnée d’une manière plus centrale (mais aucunement centriste), comme j’en avais esquissé l’idée en mai 2012
 

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9 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 1er avril 2017 09:54

    Prestidigitation ?

    Alchimie ?
    Miracle ?

    Tout ce qu’on veut en matière de manipulation des gogos que ces imposteurs appellent « politique » ou encore pire : « démocratie ».

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 1er avril 2017 10:05

      @Jeussey de Sourcesûre

      Même un enfant est capable de réaliser des tours d’  »escamotage ».


    • Parrhesia Parrhesia 1er avril 2017 13:28
      Excellent article de Laurent Herblay !!!
      Pour le reste, dans un pays capable de virer un Charles de Gaulle pour finir par nous amener dans le désordre un Hollande par le biais d’un Sarkozy, puis un Macron par le biais d’un Hollande, tous les désespoirs sont permis !!!
      (N.B. : Je suggère à tous les mulets ennemis congénitaux du Général de bien vouloir consulter leurs leaders politiques avant de me gratifier d’une pluie d’étoiles négatives ! Ces leaders sont en effet devenus d’accord avec moi et le resteront au moins jusqu’au soir du deuxième tour de cette présidentielle !!!)


      • zygzornifle zygzornifle 1er avril 2017 14:21

        Vu la nullité politique des grands partis et la trouille de électeurs de voter pour les petits Macron a toute les chances d’être Président et Vice Chancelier de Merkel .C’est vrai que Merkel sait les faire bosser gratos a grand coup de ceinturon sur les miches, on a vu Hollande dit le mollusque ramper , quand il revenait d’une visite chez Merkel il ressemblait a un épandage au mois d’août ......


        • Olivier Perriet Olivier Perriet 1er avril 2017 16:02

          Bonjour,

          ce n’est pas si incroyable : c’est ce qu’a fait Sarkozy en 2007 ; ayant été ministre près de 5 ans, la complaisance des médias (et de ses opposants) aidant, il a réussi à faire oublier qu’il était lui aussi un sortant.

          Rien n’est impossible !


          • Coriosolite 1er avril 2017 17:25

            Vous connaissiez l’économie circulaire : les déchets d’aujourd’hui sont les ressources de demain.

            Macron invente la « politique circulaire ».

            Ne jetez plus vos politiciens usés. Déposez les dans la poubelle multicolore.

            Rouges, roses, verts, bleus, En Marche les recycle et en fait la matière première du système de demain.


            • Gavroche 1er avril 2017 19:59

              Bonsoir 


              Désormais seul Macron peut être au 2ème tour et donc forcément gagner , mais par contre il y a peu de chances qu’il obtienne une majorité législative.

              Car tous ceux qui par discipline républicaine voterons Macron n’aurons pas tous la même attitude aux législatives et une majorité de gauche pourrait bien se dessiner et gouverner alors.

              On peut tenir le même raisonnement envers la droite républicaine et le centre.

              Finalement ce qui détruit ces élections, ce sont les deux primaires de droite et de gauche qui n’ont servi qu’à faire exploser les deux principaux partis.

              Bonne journée.

              • leypanou 1er avril 2017 23:04

                il est parvenu à conserver les avantages d’avoir fait partie de la majorité : je n’aime pas Macron mais quels avantages a-t-il d’avoir fait partie de la majorité ?

                Il y a des gens qui disent : comment peut-il faire cohabiter Robert Hue et Alain Madelin ? Réflexion qui ne tient pas la route, car ni R Hue ni A Madelin n’ont aucune fonction officielle, à ma connaissance.

                Macron occupe un segment de la politique française : si A Juppé n’avait pas de parole comme M Valls, il l’aurait soutenu d’ailleurs, comme l’a fait son ancienne supporter Aurore Bergé. En Marche c’est comme le PD en Italie et d’autres personnes comme JM Bockel ou tout le PRG ou le Parti Radical ou d’autres peuvent très bien s’y retrouver


                • egos 2 avril 2017 16:27

                  B Hamon, ce missile largué contre toute attente par une erreur magistrale de la direction du PS est passé, par décision de l’état-major en mode auto-destruction,

                  et peut importe où se s’échoueront les débris.
                  E Macron, candidat masqué du PS, définitivement voué à la cause euro-libérale-atlantiste depuis des lustres en reste premier bénéficiaire, secondé par les rescapés du centre et ceux de l’infection virale dont le PR semble atteint.
                  Dans les faits, l’accident des primaires (LR ne fut pas mieux loti, voila ce qu’il en coûte à vouloir imiter les mœurs venues d’outre atlantique) fut magistralement géré par les notables PS (à l’exception de l’incurable et atrabilaire E Valls).
                  Exit BH et les frondeurs, en prime un nouvel emballage pour la daube socialiste.
                  A l’issue du premier tour, l’électeur découvrira nous sans surprise ou déception la propension de ce petit monde politique en décomposition à se recomposer.
                  Selon un cycle qui lui est autant naturel que saisonnier.


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