Campagne électorale : pomme de terre et communication
Ce que nous disions, il y a moins d’une semaine, dans notre article « campagne électorale sur fond d’austérité » dans ces colonnes même, s’est révélé être au cœur de la campagne électorale de ces législatives. Et, c’est le Premier ministre en personne, Abdelmalek Sellal, qui est interpelé sur cette question, à Djelfa précisément où il vient de lancer la campagne électorale en faveur des partis du pouvoir.
Les questions des algériens (et en particulier des journalistes qui couvrent cet évènement) n’ont pas porté sur des sujets beaucoup plus sérieux quant au devenir du pays, mais sur le prix de la pomme de terre qui est inabordable ces jours-ci. Que l’activité politique d’un si haut responsable de l’Etat se réduise à une discussion si banale sur le coût de la pomme de terre montre, si besoin est, que le gouvernement actuel est loin de maitriser quoi que ce soit et qu’il est donc grand temps pour lui de laisser le champ… politique (et non de la pomme de terre) libre, la nouvelle génération étant impatiente de prendre la relève. En fait, il n y’a pas que le prix de la pomme de terre qui défraie actuellement la chronique, c’est l’ensemble des légumes et de fruits qui ont augmenté de façon vertigineuse et qui font que les algériens ont, en ce moment, la tête et l’esprit ailleurs. Ces élections sont le dernier de leurs soucis.
L’opposition dans son ensemble, celle qui a fait Mazafran, aurait dû prendre en compte ce facteur… C’est bien dommage, à l’approche des élections, elle s’est désunie !
Contrairement à ce que pense le Ministre de la communication, Hamid Grine, celui qui boycotte ces élections n’est pas moins citoyen que celui qui y participe. En démocratie, il ne peut y avoir de différence entre celui qui vote et celui qui boycotte. Personne de devrait se sentir stigmatisé à cause de ses idées. Le ministre de la communication n’est pas sans savoir que toute action citoyenne est régie par une conviction. Or, il se trouve que la conviction de certains algériens aujourd’hui, c’est que ces élections ne vont rien régler quant au fond du problème algérien. Ces algériens, structurés dans des partis politiques qui prônent le boycott, devraient avoir le même droit de s’exprimer et d’accéder aux médias publics et privés que les candidats des partis de la coalition. A noter que même certains chefs de partis ayant accepté de participer à ces élections partagent notre point de vue. C’est ainsi que, de Sétif où elle a entamé sa campagne électorale, Louiza Hanoune par exemple n’en dit pas moins. « S’agissant des législatives de mai, elle a tenu à dénoncer la mainmise sur l’information et son utilisation sélective.
Sans le nommer, le message est adressé au ministre de la Communication, Hamid Grine, égratigné indirectement par la secrétaire générale du PT ». (1)
- Source El Watan du 11 04 2017
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