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A la sauce Macron

 

Après la vague... relative
                       "Si ça marche, c'est un génie" :

                           Macron, c'est moi en mieux !" (Sarkozy)
       Paroles de "génie"....dont il faut se méfier dans la vie publique.
 

   Il n'y a pas d'homme providentiel, tout juste rarement quelques-uns d'exception. Et l'homme n'est pas la politique qu'il fait ou va faire, qui seule mérite d'être jugée... politiquement. La morale et le vedettariat n'ont pas leur place à ce niveau.  A quelle sauce allons-nous être gouvernés ?
    Bien malin qui pourrait le dire avec précision, clarifier la ligne qui sera suivie et deviner les aléas d'un parcours qui se veut atypique. Si tout semble baigner officiellement, il ne faut pas s'illusionner.
On peut déjà donner un avis sur des points qui sont déjà affirmés, quelle que soit leur issue, surtout en matière sociale, où il est envoyé en mission. Il ne tombe pas du ciel, pas plus que les nombreux qui se sont rangés sous sa bannière.
 On a beau se vouloir « jupitérien », on n'en est pas moins homme, limité et faillible. Retenons les leçons de Machiavel sur la fragilité du pouvoir.
Et même si une confortable majorité lui sera acquise, elle ne sera pas facile à contrôler et à gérer. L'unanimisme de façade actuel fait un peu illusion et l'absence d'un vrai contrôle parlementaire est un risque démocratique, avec la constitution héritée du gaullisme.

   Beaucoup ont pris le train en marche. Scabreux ! Certains n'avaient pas de billet. La jeunesse n'est pas automatiquement le renouveau.
    La Macron-mania entretenue a joué un rôle déterminant, sur fond de crise inédite des partis traditionnels. Le locataire de l'Elysée avait senti le vent depuis longtemps, aidés par quelques-uns.

 Il a beau paraître atypique, voire fascinant. comme dit JP Delevoye. on l'attend au pied du mur.
   La presse et notamment le Monde n'est pas en reste, atteint de de Macronite aigüe. Comme dit un farceur :"Tout réus­sit à Emmanuel Macron, tout le monde est en pâmoi­son (...) Quand il pleu­vait sur François Hollande, on disait qu’il était pois­seux. Quand il pleut sur Macron, on dit qu’il affronte les éléments"
¨Pourquoi pas "Président à vie", tant qu'on y est. Certains ont la dent plus dure.
  Attendons, non pas de manière croyante, révérencieuse ou résignée, sans se faire la moindre illusions sur les capacités d'action d'un homme, même dit charismatique, dans le contexte européen de l'époque et les contraintes mondiales. Sarkozy voulait aller chercher la croissance avec ses dents...qu'il avait pourtant longues.

  Jouer comme les autres sur le moins disant social risque d'être l'ardente obligation. A ce jeu-là nous ne serons pas gagnants. Des réformes ne pourront se faire qu'à la marge, avec plus de risques que d'avantages, à moins de hasards heureux.
   Comme dit un commentateur, l'avenir attendra...
Les premières mesures annoncées suscitent bien des questions pas seulement à droite.
  Les retraités ne peuvent se réjouir.
    La mère de toutes les réformes, de dimension XXL, mieux que El Khomeri, attendue par les instances libérales bruxelloises, fait craindre des mesures trompe-l'oeil et de graves régressions .Mr. Gattaz devrait être content
    En marche vers une certaine modernisation blairisation à la française... 
      Que vont devenir les garde-fous, sans lesquels la justice sociale perd dangereusement son sens ?
                ...Entre le projet politique d’Emmanuel Macron et la « Troisième Voie » théorisée il y a une vingtaine d’années par le sociologue anglais Anthony Giddens, avant de fournir à Tony Blair un nouveau logiciel idéologique destiné à refonder la gauche travailliste sous les traits du New Labour. Tout se passe en effet comme si le leader d’En Marche ! était en passe d’imposer à la gauche française de gouvernement cet aggiornamento idéologique que le Parti socialiste s’est jusqu’à sa tombe refusé à faire ouvertement, préférant se réfugier dans le déni jospinien de la « parenthèse » (ouverte en 1983, mais jamais officiellement refermée) puis dans la tiède synthèse hollandaise, source d’ambiguïtés et de rancœurs infinies.

   Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Tony Blair a récemment publié dans Le Monde une tribune tressant des louanges au nouveau locataire de l’Élysée, dans lequel il ne peut s’empêcher de voir une sorte d’héritier spirituel –même si, à la différence de l’ancien Premier ministre britannique, le nouveau chef de l’État français entend imposer sa « révolution conceptuelle » en brisant le Parti socialiste en même temps que le clivage gauche-droite ; là où Blair avait pu opérer de l’intérieur du parti travailliste une mue idéologique de grande ampleur...
        Une vague, oui, mais largement en trompe l'oeil.
  Pourvou qu'ça doure, comme disait Letizia..



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2 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 13 juin 2017 10:09

    Pour se risquer à prédire qu’elle sera la politique de Macron, il est nécessaire de comprendre ce qui l’intéresse et ce qu’il veut.

    Durant le catastrophique quinquennat Sarkozy, la France a trahi tous ses engagements de réduction du déficit et plus grave encore, elle a perdu son rang de grande nation d’où une perte de prestige et de respect que n’a pas compensé l’attitude « profil bas » de Hollande.

    Macron se croit progressiste. C’est en fait un européiste convaincu, un atlantiste pur et dur d’avant Trump, en somme un conformiste Hollandiste qui s’ignore.

    C’est un homme intelligent et qui le sait. Il connait les milieux financiers et élitiste qui l’ont si bien accueilli et il leur en est reconnaissant. Le peuple, c’est à dire ceux dont les revenus sont inférieur à 50 000 euros par an, est un animal dont il convient de se méfier mais que l’on peut dompter et manipuler, pour peu que l’on évite les provocations. 

    Il souhaite une Union plus étroite autour de l’Euro, avec l’Allemagne et quelques pays partageant sa vision d’un nouvel élan vers plus d’intégration, plus de puissance commune.

    Il a compris que l’Union Européenne était en panne depuis l’élargissement à 27 aggravé par la divergence économique et morale entre l’Allemagne et la France.

    Macron veut rétablir la confiance avec les élites allemandes. Pour cela, il sait qu’il devra donner des gages de sa détermination à respecter les engagements pris.

    Macron va tenter les réformes structurelles prescrites par les principales organisations internationales de l’OCDE au FMI en passant par la Commission Européenne et la BCE.

    La politique de Macron devrait donc être la suivante :

    Réduction des déficits budgétaires et de la dette.

    Baisse du coût des retraites pour le privé et le public.

    Budget : Surpression de services publics, diminution de l’actionnariat d’état, privatisations, baisse du nombre de fonctionnaires.

    Sécurité Sociale : Augmentation de la CSG.

    Entreprises : Amélioration de la productivité par un affaiblissent général des droits des salariés, notamment en matière de licenciement mais pas seulement.

    Pour Macron, l’augmentation du chômage qui en découle devrait être compensé par un traitement social sous forme de « formation professionnelle » en attendant une amélioration de la compétitivité sur le grand marché européen et mondial.

    Ce qui ne pourra pas faire : Transformer les patrons français, drogués de subventions et obstinément sourds et aveugles à la satisfaction des clients, en conquérants de nouveaux marchés.

    Après la phase euphorique devrait donc succéder un retour brutal à la réalité.

     

     


    • wesson wesson 14 juin 2017 09:18

      Il est assez amusant maintenant de voir que Macron, assuré d’une majorité écrasante, va probablement se débarrasser du Modem de Bayrou dont il n’as effectivement plus besoin.


      Et avec un effet de bord intéressant : enterrement sans fleurs ni couronnes de sa ’loi de moralisation politique’, qui sera bien entendu remplacée par un autre projet de loi au périmètre bien plus restreint.

      ça ne m’étonnerai pas que dans la presse les turpitudes du Modem sortent comme les champignons après l’ondée.

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