Je crois que les objectifs à atteindre sont bien vus (plus d’ancienneté, compétences d’abord, ...) mais je ne partage pas le moyen proposé. Précariser juste pour le plaisir de précariser, c’est improductif quel que soit le salaire de la personne. Revoyez donc la pyramide de Maslow !
Rattacher la notion de compétence à la notion de flexibilité part d’une hypothèse invérifiable dans la plupart des cas : celle qui présuppose qu’un décideur est capable de détecter la compétence réelle des personnes et ainsi agir en conséquence en promouvant ou renvoyant la personne concernée.
Tout le problème est là : avoir des élements tangibles qui attestent de la valeur produite par un employé. Certains cas sont très faciles à gérer. Le commercial qui voit sa rémunération indexée sur son chiffre d’affaires en est un. Si on en est encore aujourd’hui à des schémas ancestraux dans la plupart des cas c’est parce qu’il est difficile de faire autrement. Ou, en tout cas, cela demande un travail que peu de responsables souhaitent effectuer.
La seule flexibilité acceptable du contrat de travail est celle où l’employé voit ses revenus modulés avec la valeur qu’il apporte à l’entreprise. La mise en oeuvre efficace d’une telle flexibilité implique que la valeur produite soit effectivement mesurée à tous les échelons et que les moyens soient donnés à chaque personne pour agir sur ses propres objectifs de production.
Mettre en correspondance le lean manufacturing et le logiciel libre ? Pourquoi pas, à condition de garder à l’esprit que « libre » reste un état du logiciel et non pas un moyen pour le réaliser, même si la philosophie dominante du monde du logiciel libre est effectivement très proche des principes mis en avant dans l’article.
En fait, les principes de Toyota ont une filiation directe avec un ensemble de méthodes de développement logiciels : les méthodes « agiles ».
Le Just-In-Time, par exemple, y est connu sous la dénomination « YAGNI » (You Ain’t Gonna Need It), l’idée qu’il est inutile d’écrire du code dont on n’est pas encore assuré de l’utilité. Les « Kanban » peuvent alors prendre la forme de scénario fonctionnel à satisfaire (et pour cela, se limiter à écrire le code strictement nécessaire).
Le poka yoke, pour prendre un autre exemple, peut avoir la forme de test unitaires exécutables rédigés *avant* le code du logiciel lui même de telle sorte que l’écriture de toute ligne de code soit canalisée à travers un dispositif évitant les erreurs.
Votre vision sur les styles de leadership me parait bien caricaturale.
Un ouvrier aurait donc systématiquement besoin d’une direction assez forte et serait incapable d’apporter quelque chose à la façon dont est organisé le travail ?
J’apprécie les propos que vous développez dans cet article et j’en profite pour rajouter quelques jetons dans l’explication de l’indécision.
Comme j’ai essayé de le décrire de façon plus détaillée, le style de leadership peut avoir une influence dans le choix du candidat et il se trouve que Royal et encore plus Bayrou ont adopté un style qui peut sembler plus flou pour l’électeur moyen. Ils apparaissent comme bien moins autoritaires que la « normale ». Ils ne disent pas de manière ferme ce qu’il faudra faire mais ils se présentent comme instaurateurs d’un dialogue (le débat participatif de Royal) voire même comme réconciliateurs de positions pas si opposées (l’invitation aux personnes de tout bord à collaborer de Bayrou).
Par ailleurs, vous dites : « Pour adhérer à des propositions il faut se reconnaître dans un projet politique et s’identifier à son leader » mais justement pourquoi ne pas s’identifier à un libéral (au sens le plus large du mot) qui dit « prenez votre destin en main, je ferai en sorte que le contexte s’y prête » plutôt qu’à un discours autoritaire (de droite ou de gauche) qui dit « Voila ma solution, foncez avec moi » ?
Vous pensez qu’un dirigeant est « d’abord celui qui a un bon projet politique » ? Très bien ! C’est votre droit le plus strict ! Il est même tout à fait naturel d’avoir ce besoin d’être « orienté résolument vers une autre direction ». On ne peut pas vous reprocher de considérer qu’il soit nécessaire pour le peuple français de vivre avec un leader déterminé dans un système étatique fort, voire dirigiste.
Là où vous dépassez les bornes, c’est quand vous semblez considérer que c’est la seule option que tout le monde devrait adopter puisqu’il y en a « marre » des autres. N’oubliez pas de penser à la démocratie si vous avez un peu de temps pour ça.