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dormomuso

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  • dormomuso 20 juillet 2010 12:46

    « Le monolinguisme à la française est une catastrophe intellectuelle. « 

    Il n’y a pas de monolinguisme à la française. Nous avons une langue nationale, et quand je vois les problèmes des Suisses ou des Belges avec leurs langues officielles, je ne vois pas en quoi nous devrions les envier. [...]

    Pendant dix ans, j’ai pensé que l’espéranto n’avait aucun intérêt, qu’il datait d’un siècle scientiste et positiviste révolu. Puis, un jour j’ai pris une heure pour m’y intéresser et j’ai été surpris de l’incroyable potentielle que pouvait avoir une langue construite neutre, bien ficelée, à vocation internationale, et avec déjà des locuteurs sur toute la planète. Je ne dis pas qu’il faut l’apprendre absolument (il y a d’autres façon d’investir son temps), mais je voudrais convaincre mes proches que ce serait un choix politique intelligent que de laisser à cette langue les mêmes libertés qu’aux autres langues, et de lancer un programme d’expérimentation sans à priori.

    Pourquoi je raconte tout ça. Parce que j’ai mis autant de temps à appréhender l’histoire mondiale des langues. J’ai été surpris de découvrir que les parlés évoluaient très rapidement. Une langue n’est que la codification à un moment donné et un lieu donné d’un parlé. Mais il n’y a pas de parlé « central », il n’y a pas de frontière claire entre deux « parlé », et les parlés changent d’une année sur l’autre, notamment du fait des migrations perpétuelles. Nous l’avons oublié parce que nous sommes dans une période historique unique où les technologies ont pour conséquence de fixer une langue bien plus solidement qu’auparavant, et que nous héritons d’une idéologie nationaliste récente qui consiste à lier une langue à un peuple et à un territoire. Les paramètres ont changé, il y a le cinéma et beaucoup de langues ont disparu. On en peut s’empêcher de croire que celles qui subsistent vivront plus longtemps. Mais nul ne peut dire comment les langues évolueront demain. Et si on analyse le français, le castillan ou l’étasunien, on voit bien que ça bouge d’une année sur l’autre, et selon les lieux.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_Suisse

    L’exemple Suisse justement est un bon exemple de ce qu’on pourrait faire (ou pas) ailleurs. C’est à dire laisser les gens véritablement libres de parler comme ils veulent. Oui ça peut créer des difficultés, mais notre planète a besoin qu’on apprenne à gérer ces difficultés, pas qu’on les occultes systématiquement en colonisant les plus faibles.

    C’est pour cela que l’espéranto leur serait très utile. Il peut nous paraître plus facile de convaincre un pays comme la France, qui a tué et oublié ses langues, méprisant leurs locuteurs et leurs cultures, qu’un pays comme la Suisse, qui a respecté ses habitants dans leur diversité, et qui sont statistiquement plus doués que nous pour l’étude des langues, et peuvent peut-être se bercer plus facilement de l’illusion que la communication mondiale fonctionnera grâce à un plurilinguisme généralisé... Mais je ne crois pas que ce soit le cas. Si leur modèle vaut bien mieux que le notre, il n’est pas parvenu à convaincre que l’on pourra se passer de l’espéranto smiley



  • dormomuso 20 juillet 2010 11:48

    2) « Il est plus facile de parler trois langues que deux. »

    [...] Là encore, je trouve que cette présentation des langues étrangères comme faciles est aussi grave que fausse. [...] Cette pseudo-facilité est un mythe utilisé par l’Union européenne pour masquer sa dérive anglophone croissante, sur le style « y a qu’à ».

    Ce que tu dis est vrai. Mais je maintiens que ce que j’ai voulu dire est également vrai : connaître une deuxième langue a une forte valeur propédeutique pour l’apprentissage d’une troisième, qui facilitera encore d’avantage celle d’une quatrième. Faciliter ne veut pas dire que c’est facile, mais que c’est plus facile. Bref, il y a plusieurs moyen d’accéder à cette deuxième langue :

    - être bilingue (école bilingue, ou cours de langue pour apprendre à lire et écrire la langue du parent parlant une autre langue).

    - apprendre l’espéranto et le pratiquer de façon ludique.

    - consacrer énormément de temps, d’effort, de moyen (voyage scolaire) et de motivation à l’apprentissage d’une langue naturelle et de ses milliers d’irrégularité.

    - vivre dans un pays étranger pendant plusieurs années.

    Je reconnais que dans mon enthousiasme j’ai pu laisser croire qu’il pouvait être rapide et facile d’apprendre une autre langue. En résumé, disons qu’il est deux fois plus facile d’apprendre une langue quand on en maîtrise déjà deux, et qu’on aurait bien tort de s’en priver.



  • dormomuso 20 juillet 2010 11:31

    1) La nullité des cours de langue dans les écoles.
    Absolument pas d’accord, c’est un cliché dangereux, car largement utilisé par les pro-anglais pour répéter que nous ne sommes pas au niveau des Norvégiens et des Suédois. L’enseignement des langues à l’école n’est pas un problème pédagogique mais politique : définir ce que l’on veut, le tout-anglais dès la maternelle et le bilinguisme français-anglais ; ou la diversité des langues et surtout le libre-choix des langues étrangères – liberté que nous n’avons jamais eue à l’école....

    C’est vrai que c’est un cliché utilisé par les pro-anglais. Et qu’il y a des choix politique à faire contre l’enseignement systématique de l’anglais en maternelle.

    Mais que la bêtises des autres ne nous empêche pas de discuter de pédagogie. Les autres européens s’ennuient également de nombreuses heures en cours de langue. Voici ma proposition :
    - soit on commence à 3 ou 4 ans en école bilingue (c’est à dire avec la moitié des jours en immersion totale dans une autre langue), et cela avec une langue naturelle choisie librement (et j’ai espoir que les parents comprendrons que le choix de l’anglais n’est pas le plus intelligent, ce qui pourrait être encouragé par l’obligation de proposer tant de langue dans un périmètre choisie en fonction de questionnaires adressées aux parents, par exemple). Le bilinguisme est un plus pour l’intelligence et pour l’ouverture d’esprit, et pour faciliter la communication mondiale.
    - soit on commence à 7 ou 8 ans, et là il est trop tard pour accéder facilement au bilinguisme. Dans ce cas, le choix de loin le plus intelligent est de commencer par l’espéranto. Il est valorisant parce que c’est facile et qu’on apprends vite (alors que l’on est souvent découragé avec les autres langues). On profite rapidement de sa valeur propédeutique, ce qui fait que l’on apprendra plus facilement une troisième langue, même en la commençant quelques années plus tard. Au niveau pédagogique, là encore on peut envisager une journée d’immersion, ainsi que de travaux en partenariat avec des classes du monde entier (livres, journaux, radios, reportages sur les coutumes des uns et des autres, correspondants...)

    Ce qui m’importe c’est que nos enfants apprennent avec plaisir et s’ouvre aux cultures étrangères, en ayant un vaste choix (c’est à dire, pas que l’anglais et un peu de trois ou quatre langues, toujours les mêmes). Rien ne l’empêche. C’est bon pour eux, et c’est bon pour l’avenir de notre petite planète. Je ne demande pas que ce soit une obligation, mais une liberté. Que nos impôts soient dépensés avec intelligence.

    PS : En ce qui concerne les scandinaves, ils ont une langue et une culture plus proche de l’anglais, ils ont développé des usages d’inter-compréhension entre leurs langues proches ce qui a une valeur propédeutique pour l’apprentissage d’autres langues, et ont moins de moyen que nous pour doubler autant de films américains (ils sont moins nombreux). ça n’empêche qu’ils ne maîtriseront jamais l’anglais aussi bien qu’ils pourraient maîtriser l’espéranto si celui-ci devenait la langue internationale à la place du globish.



  • dormomuso 17 juillet 2010 19:40

    Salut Krokodilo
    Je t’écris en tant qu’espérantophone et espérantiste, amoureux de cette langue, mais aussi de quelques autres...

    Je suis gêné par ton article.

    Michel Onfray dit : « la multiplicité des idiomes constitue moins une richesse qu’une pauvreté ontologique et politique »

    J’ai toujours entendu l’exact contraire chez 99% des espérantophones que j’ai rencontré : à savoir, contrairement à l’anglais, l’espéranto n’est pas une langue prédatrice, et il est le meilleur alliée de la biodiversité linguistique (neutralité, propédeutique, rapidité d’apprentissage relative, découverte de la culture de l’autre qui donne envie d’apprendre sa langue, et j’en oublie).

    Ensuite Michel Onfray dit :
    << La langue régionale exclut l’étranger, qui est pourtant sa parentèle républicaine. Elle fonctionne en cheval de Troie de la xénophobie, autrement dit, puisqu’il faut préciser les choses, de la haine de l’étranger, de celui qui n’est pas « né natif » comme on dit. Or, comme une espèce animale, une langue obéit à des besoins relatifs à une configuration temporelle et géographique ; quand ces besoins disparaissent, la langue meurt. Vouloir faire vivre une langue morte sans le biotope linguistique qui la justifie est une entreprise thanatophilique. Son équivalent en zoologie consisterait à vouloir réintroduire le dinosaure dans le quartier de la Défense et le ptérodactyle à Saint-Germain-des-Prés...>>

    Il y a une grande diversité parmi les locuteurs et les défenseurs des langues minorées, mais ces affirmations ne correspondent en rien à ce que je connais, au contraire. J’y ai toujours vu une ouverture sur le monde et les autres cultures, un désir de rencontre, et une volonté d’accueil des étrangers. Et un désir non pas de sauver la langue, mais de la laisser vivre, même si on y met un peu de volontarisme smiley

    Il n’y a pas d’opposition entre l’ouverture sur le local et l’ouverture sur le monde, ça participe du même élan, et ça fait réfléchir.

    Je ne trouve pas tout mes arguments. Disons que la diversité des langues n’est pas ce qui nous empêche de communiquer au niveau international. Nous avons besoin d’appréhender cette richesse et cette histoire linguistique pour comprendre le monde et le changer. Comment dire. Il y a un paradoxe qu’on ne comprends plus en France. Il est plus facile de parler trois langues que deux. Le monolinguisme à la française est une catastrophe intellectuelle. J’ai mis très longtemps à comprendre cela, et j’en veux à tous les penseurs que j’ai lu de ne m’en avoir jamais parlé.

    Bref, avec des amis comme Michel Onfray, on n’a pas besoin d’ennemi, et c’est tout amicalement que je te le dis, tu t’es pris les pieds dans le tapis. ça m’arrive souvent aussi, si ça peux te consoler smiley

    Il y a d’autres articles à écrire. Pour parler par exemple de ce logiciel qui a traduit le wikipedia anglais en espéranto, avec une qualité inconnu chez aucun autre logiciel de traduction. Ou de ces voyageurs qui ont des amis où qu’ils s’arrêtent dans le monde. Ou de la nullité des cours de langues dans nos écoles. etc.


  • dormomuso 18 août 2008 19:39

    Je m’excuse de vous mettre tous dans le même panier, mais ça fait des mois que je me retiens en lisant vos articles et commentaires, et je ne pense pas être le seul. Jéremy, je m’excuse d’utiliser ton article pour m’exprimer, mais mon commentaire n’est pas complêtement hors-sujet.

    1) D’un côté, je vous suis reconnaissant de rédiger des articles sur l’espéranto. Ca représente du boulot, et ça permet de faire connaître un peu cette langue et sa diaspora, alors que la plupart ignore son existence.

    2) D’un autre côté, je m’inquiète un peu de l’image que vous donnez des espérantophones, et je me demande si votre prosélytisme n’est pas tout simplement contre-productif. En fait c’est ce que je crois, et je ne suis pas le seul. A quoi ça rime de faire la guerre à toute personnes qui poste un commentaire contre l’espéranto sur internet, c’est du délire !

    3) Je me permets donc de vous suggérer quelques conseils très insuffisants. Pour les articles d’abord :

    - > Un article agréable n’a pas pour but d’augmenter le nombre de sympatisans (c’est valable pour toutes les causes, personnes ne lit les tracts ou alors par politesse).

    - > Un article agréable doit permettre à chacun de sa faire sa propre opinion. Il conclue sur une question ouverte (sincèrement), et non sur des certitudes (chacun a les siennes). Et ce sera aussi plus agréable pour vous : vous apprendrez plutôt que de vous faire insulter.

    - > plutôt que de parler de la langue que vous avez à coeur de faire connaître, pourquoi ne pas parler des nombreux sujet que cette langues vous a permis de découvrir ? Vous intéresserez même ceux de vos lecteurs que cette aventure laissera pourtant toujours de marbre,  et ferez connaître au passage cette langue et sa diaspora. Libre à ceux qui veulent en savoir plus de taper "espéranto" dans Google.

    - > pourquoi ne pas traduire quelques articles des magazines espérantistes...

    4) Quelques conseils sur les commentaires :

    - > Amener des informations intéressantes, tout en étant incisif (plus court que moi).

    - > accepter de douter, de se tromper. Vouloir apprendre plutot que d’enseigner... Vous n’avez peut-être pas les bonnes réponses, écoutons ce que les autres ont a nous proposer (ils s’appercevront peut-être d’eux même que même à leur yeux leurs solutions ne sont pas plus convaincante, et que le sujet est digne de débat sans à priori).

    - > ne pas répondre aux attaques ("peut-être que tu as raison sur ce point") mais parler du sujet de l’article. L’intérêt d’un article est aussi dans ses commentaires, et rien n’est plus dissuasif que des kilomètres de polémique stérile. En plus c’est une perte de temps terrible. Si vous voulez être séduisant, faites vous plaisir, on finira bien par nous remarquer un jour smiley

    - > franchement à quoi ça sert de répondre à un gars qui dit qu’on est moins d’un million ? A quoi ça sert de polémiquer sur des chiffres invérifiables ? Détendez-vous, un peu, s’il vous plait.

    Pour rester dans le sujet : J’ai beaucoup de respect pour le mouvement EDE, peut-être que je le rejoindrais, mais il faut savoir qu’il ne représente qu’une minorité des espérantistes européens. Bon courage quand-même, karaj samideanoj !


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