Pourquoi n’y-a-t-il aucun journaliste pour interroger Mme Marine Le Pen sur la cohérence entre son vote favorable à la création d’un marché transatlantique et sa volonté de faire sortir la France de l’euro ?
Wikileaks a le mérite de faire sortir quelques personnalités
journalistiques ou politiques du grand marigot conformiste, mais aussi et surtout d’y
enfoncer les irrécupérables.
…C’est ainsi que l’on pourrait qualifier les prétendues
“mesures de soutien à l’économie” décidées par la Banque
fédérale de réserve américaine entre 2007 et 2010. Au moment
où l’on attendait les révélations du site Wikileaks sur la
Bank of America, qui promettent d’être intéressantes, c’est
l’US Federal Reserve Board (Fed ) elle-même qui a fait diffusé
entre le 1er et 4 décembre 21.000 documents détaillant les
opérations qu’elle a conduite dans le plus grand secret au
plus fort de la crise financière des 3 dernières années (voir
le lien) .
La Fed a fait cette révélation contre son gré, en
exécution d’une instruction incluse dans la loi fédérale de
régulation du système bancaire (Dodd-Frank Wall Street Reform
and Consumer Protection Act of 2010). Cette loi, que les
institutions financières se sont empressées de contourner, a
eu au moins ce résultat. Un des rédacteurs du texte, le
sénateur Sanders de tendance libérale (voir son site) a
été le premier à souligner dans la presse le caractère anormal
sinon scandaleux de ces opérations (lien sur Huffington.post). Il a
montré la complicité active des deux présidents Bush et Obama
dans les décisions relatives aux montants distribués allouée
et aux banques et entreprises bénéficiaires – le tout dans le
plus grand secret. On découvre seulement aujourd’hui qu’au
moment où l’administration se félicitait de deux mesures
officielles de soutien (bailout) destinées à aider
les banques en difficulté, la Fed procédait à des
distributions « gratuites » de liquidité pour des montants dix
fois supérieurs, sans que nul n’en soit averti.
La Fed se défend sur son site : ces opérations étaient
destinées à redonner de la liquidité à l’économie au plus fort
de la crise. De plus, elles auraient toutes fait l’objet
aujourd’hui de remboursements. Mais les choses sont plus
complexes qu’elle ne le dit. Il semble notamment que les
remboursements aient comporté une grande partie de titres
toxiques dont les banques se seraient défaussées sur le
Trésor. De toutes façons ces remboursements suffiraient-ils à
faire taire les questions et les critiques, non plus
d’ailleurs que les mêmes questions et critiques s’adressant à
la politique financière européenne ?
Le point que nous voudrions en effet souligner d’emblée
concerne l’Europe. La révélation des pratiques du méga-lobby
financier américain (incluant la City), que nous avons
qualifié de super-organisme anthropotechnique, ne concerne pas
seulement l’Amérique. Tout ce qui touche à Wall Street impacte
directement l’ensemble des économies et des Etats européens,
notamment à travers la dette souveraine que ces derniers ont
contracté auprès des fonds spéculatifs. La politique imposée
en Europe par certains gouvernements à la Banque centrale
européenne (BCE), lui interdisant pratiquement jusqu’à ces
derniers temps de prêter directement et sans intérêt des euros
aux Etats en difficulté, paraît à cet égard incroyablement
décalée. Elle est si contraire aux intérêts de l’Union
européenne que l’on ne peut s’empêcher d’y voir un des aspects
de la conspiration mondiale des intérêts financiers contre les
peuples.
Quelques précisions
Revenons rapidement sur la façon dont il faut interpréter
les informations dont nous disposons depuis le 1er et le 3
décembre. Le total des fonds distribués en 3 ans par la Fed (Fed
bailouts) s’élèverait à 3,3 mille milliards de dollars
(trillions selon la terminologie américaine). Mais en
additionnant les liquidités distribuées au total aux banques,
aux fonds spéculatifs et aux grandes entreprises (un prêt
pouvant générer un autre prêt) on atteindrait des dizaines de
trillions. Le tout s’étant fait sans information publique ni
contrôle démocratique. Par comparaison les dépenses
obligatoires du budget fédéral américain pour 2010 sont
d’environ 2,2 trillions (lien). De même, les sommes attribuées à
l’économie par les deux campagnes officielles de soutien à
l’économie, le “Treasury Department’s $700 billion Troubled
Asset Relief Program” et le “$787 billion Stimulus package” du
à l’administration Obama paraissent presque des gouttes d’eau
dans le seau.
On sait par ailleurs que ces sommes furent allouées sans
aucune exigence de contrôle provenant de la Fed ou du Trésor.
Elles le furent à un taux d’intérêt aussi bas que possible,
sans que les bénéficiaires eussent à fournir de compte-rendus
de l’utilisation des fonds. Tout laisse penser, à partir des
quelques informations remontant du système bancaire, qu’elles
ont servi à couvrir les pertes supportées par les spéculateurs
sur les risques énormes pris avant la crise (ce dont le pauvre
Jérome Kerviel n’a pu bénéficier). Les liquidités obtenues ont
ensuite servi dans un second temps à financer les nouvelles
opérations spéculatives à très haut profit qui depuis quelques
mois ont “redonné des couleurs” à Wall Street, en mépris à
nouveau des régulations et des obligations de transparence
imposées par la loi fédérale.
Faut-il rappeler que les milliards de bénéfices encaissés
par les traders, actionnaires et membres des directions des
banques et entreprises bénéficiaires de ces prêts (le corporate
power) bénéficient de toutes facilités pour dissimuler
leurs gains dans les paradis fiscaux et échapper ainsi l’impôt
fédéral. Dans le même temps, avec une impudence incroyable,
Barack Obama vient pourtant de décréter le gel ou la baisse
des salaires des fonctionnaires fédéraux. A la suite de cette
décision, il a improvisé une visite en Afghanistan pour
échapper aux questions.
C’est bien lui pourtant, comme la majorité démocrate
précédente, qui porte la responsabilité de ces pillages du
Trésor Public. Car les révélations de la Fed confirment qu’il
a confié des responsabilités majeures à deux des “insiders”
les plus influents de Wall Street, l’ancien CEO (président
exécutif) de Goldman Sachs Henry Paulson et l’ancien président
de la New York Federal Reserve, Timothy Geithner, devenu
secrétaire au trésor (ministre des finances). Nous avions
toujours vu en Obama un Wall Street Puppet, ce qui
provoquait l’indignation de nos amis obamaniaques. Ils
devraient y voir plus clair aujourd’hui.
Le World Socialist Web Site, qui n’avance jamais rien à
la légère, autant que nous ayons pu en juger par le passé,
précise quelques uns des “sauvetages” permis par la Fed. Le
“Primary Dealer Credit Facility” a versé 9 trillions à bas
taux d’intérêt aux firmes d’investissement (de spéculation) de
Wall Street, Le “Term Auction Facility” a fourni des prêts à
long terme, toujours à bas taux, aux banques pour un total de
4 trillions de dollars. Loin de s’en servir pour financer les
besoins de l’économie réelle, les établissements financiers
ont utilisé ces sommes pour consentir des prêts à taux élevé
aux collectivités publiques et agences gouvernementales, sans
mentionner les Etats européens. Cela leur a permis d’encaisser
des milliards de profit qui n’ont évidemment pas fait l’objet
des remboursements au Trésor dont se vante la Fed.
Le New York Times, dont le moins que l’on
puisse dire est qu’il n’est pas un organe trotskyste, donne
encore plus de précisions sur les mesures de soutien dont ont
bénéficié les plus grandes banques et entreprises américaines,
ainsi que sur la relance des manœuvres spéculatives qui en a
résulté (lien ) . Quand au sénateur Sanders, précité,
il ne décolère pas. Le gouvernement, suivi en cela de la
nouvelle majorité républicaine, va renforcer les prélèvements
pesant sur les citoyens les plus pauvres et les PME, diminuer
les programmes de soutien et continuer à faire le secret sur
les opérations spéculatives conduites aux Etats-Unis et dans
le reste du monde par les grandes banques. Il a demandé à la
Cour des comptes fédérale, le Government Accountability
Office, de produire un rapport, mais celui-ci ne sera pas
obtenu avant 2011.
Pendant ce temps, les gouvernements européens (sans
mentionner la BCE), restent indifférents face à des évènements
qui touchent directement le niveau de vie et l’activité des
citoyens. Les économistes et les hommes politiques continuent
à s’interroger gravement sur l’avenir de l’euro et
l’approfondissement de la crise. De l’argent a été prété en
abondance aux banques, mais sans aucunes conditions ni
contrôle. Pas une voix ne se fait entendre, à part celle il
faut bien le dire assez folklorique d’Eric Cantonna () pour
exiger une réforme en profondeur du système
banques-assurances-BCE européen, le mettant à l’abri de
l’impérialisme financier anglo-saxon. Rien d’étonnant à cela,
diront les mauvaises langues, puisque les intérêts des banques
et des gouvernements sont étroitement imbriqués d’une rive à
l’autre de l’Atlantique.
…C’est ainsi que l’on pourrait qualifier les prétendues “mesures de
soutien à l’économie” décidées par la Banque fédérale de réserve américaine
entre 2007 et 2010. Au moment où l’on attendait les révélations du site
Wikileaks sur la Bank of America, qui promettent d’être intéressantes, c’est
l’US Federal Reserve Board (Fed ) elle-même qui a fait diffusé entre le 1er et
4 décembre 21.000 documents détaillant les opérations qu’elle a conduite dans
le plus grand secret au plus fort de la crise financière des 3 dernières
années (voir le lien)
.
La Fed a fait cette révélation contre son gré, en exécution d’une
instruction incluse dans la loi fédérale de régulation du système bancaire
(Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act of 2010). Cette
loi, que les institutions financières se sont empressées de contourner, a eu
au moins ce résultat. Un des rédacteurs du texte, le sénateur Sanders de
tendance libérale (voir son site) a été le premier à souligner dans
la presse le caractère anormal sinon scandaleux de ces opérations (lien
sur Huffington.post). Il a montré la complicité active des deux
présidents Bush et Obama dans les décisions relatives aux montants distribués
allouée et aux banques et entreprises bénéficiaires – le tout dans le plus
grand secret. On découvre seulement aujourd’hui qu’au moment où
l’administration se félicitait de deux mesures officielles de soutien
(bailout) destinées à aider les banques en difficulté, la Fed
procédait à des distributions « gratuites » de liquidité pour des montants dix
fois supérieurs, sans que nul n’en soit averti.
La Fed se défend sur son site : ces opérations étaient destinées à
redonner de la liquidité à l’économie au plus fort de la crise. De plus, elles
auraient toutes fait l’objet aujourd’hui de remboursements. Mais les choses
sont plus complexes qu’elle ne le dit. Il semble notamment que les
remboursements aient comporté une grande partie de titres toxiques dont les
banques se seraient défaussées sur le Trésor. De toutes façons ces
remboursements suffiraient-ils à faire taire les questions et les critiques,
non plus d’ailleurs que les mêmes questions et critiques s’adressant à la
politique financière européenne ?
Le point que nous voudrions en effet souligner d’emblée concerne
l’Europe. La révélation des pratiques du méga-lobby financier américain
(incluant la City), que nous avons qualifié de super-organisme
anthropotechnique, ne concerne pas seulement l’Amérique. Tout ce qui touche à
Wall Street impacte directement l’ensemble des économies et des Etats
européens, notamment à travers la dette souveraine que ces derniers ont
contracté auprès des fonds spéculatifs. La politique imposée en Europe par
certains gouvernements à la Banque centrale européenne (BCE), lui interdisant
pratiquement jusqu’à ces derniers temps de prêter directement et sans intérêt
des euros aux Etats en difficulté, paraît à cet égard incroyablement décalée.
Elle est si contraire aux intérêts de l’Union européenne que l’on ne peut
s’empêcher d’y voir un des aspects de la conspiration mondiale des intérêts
financiers contre les peuples.
Quelques précisions
Revenons rapidement sur la façon dont il faut interpréter les
informations dont nous disposons depuis le 1er et le 3 décembre. Le total des
fonds distribués en 3 ans par la Fed (Fed bailouts) s’élèverait à 3,3
mille milliards de dollars (trillions selon la terminologie américaine). Mais
en additionnant les liquidités distribuées au total aux banques, aux fonds
spéculatifs et aux grandes entreprises (un prêt pouvant générer un autre prêt)
on atteindrait des dizaines de trillions. Le tout s’étant fait sans
information publique ni contrôle démocratique. Par comparaison les dépenses
obligatoires du budget fédéral américain pour 2010 sont d’environ 2,2
trillions (lien).
De même, les sommes attribuées à l’économie par les deux campagnes officielles
de soutien à l’économie, le “Treasury Department’s $700 billion Troubled Asset
Relief Program” et le “$787 billion Stimulus package” du à l’administration
Obama paraissent presque des gouttes d’eau dans le seau.
On sait par ailleurs que ces sommes furent allouées sans aucune
exigence de contrôle provenant de la Fed ou du Trésor. Elles le furent à un
taux d’intérêt aussi bas que possible, sans que les bénéficiaires eussent à
fournir de compte-rendus de l’utilisation des fonds. Tout laisse penser, à
partir des quelques informations remontant du système bancaire, qu’elles ont
servi à couvrir les pertes supportées par les spéculateurs sur les risques
énormes pris avant la crise (ce dont le pauvre Jérome Kerviel n’a pu
bénéficier). Les liquidités obtenues ont ensuite servi dans un second temps à
financer les nouvelles opérations spéculatives à très haut profit qui depuis
quelques mois ont “redonné des couleurs” à Wall Street, en mépris à nouveau
des régulations et des obligations de transparence imposées par la loi
fédérale.
Faut-il rappeler que les milliards de bénéfices encaissés par les
traders, actionnaires et membres des directions des banques et entreprises
bénéficiaires de ces prêts (le corporate power) bénéficient de toutes
facilités pour dissimuler leurs gains dans les paradis fiscaux et échapper
ainsi l’impôt fédéral. Dans le même temps, avec une impudence incroyable,
Barack Obama vient pourtant de décréter le gel ou la baisse des salaires des
fonctionnaires fédéraux. A la suite de cette décision, il a improvisé une
visite en Afghanistan pour échapper aux questions.
C’est bien lui pourtant, comme la majorité démocrate précédente, qui
porte la responsabilité de ces pillages du Trésor Public. Car les révélations
de la Fed confirment qu’il a confié des responsabilités majeures à deux des
“insiders” les plus influents de Wall Street, l’ancien CEO (président
exécutif) de Goldman Sachs Henry Paulson et l’ancien président de la New York
Federal Reserve, Timothy Geithner, devenu secrétaire au trésor (ministre des
finances). Nous avions toujours vu en Obama un Wall Street Puppet, ce
qui provoquait l’indignation de nos amis obamaniaques. Ils devraient y voir
plus clair aujourd’hui.
Le World Socialist Web Site, qui n’avance jamais rien à la légère,
autant que nous ayons pu en juger par le passé, précise quelques uns des
“sauvetages” permis par la Fed. Le “Primary Dealer Credit Facility” a versé 9
trillions à bas taux d’intérêt aux firmes d’investissement (de spéculation) de
Wall Street, Le “Term Auction Facility” a fourni des prêts à long terme,
toujours à bas taux, aux banques pour un total de 4 trillions de dollars. Loin
de s’en servir pour financer les besoins de l’économie réelle, les
établissements financiers ont utilisé ces sommes pour consentir des prêts à
taux élevé aux collectivités publiques et agences gouvernementales, sans
mentionner les Etats européens. Cela leur a permis d’encaisser des milliards
de profit qui n’ont évidemment pas fait l’objet des remboursements au Trésor
dont se vante la Fed.
Le New York Times, dont le moins que l’on puisse dire est
qu’il n’est pas un organe trotskyste, donne encore plus de précisions sur les
mesures de soutien dont ont bénéficié les plus grandes banques et entreprises
américaines, ainsi que sur la relance des manœuvres spéculatives qui en a
résulté (lien
) . Quand au sénateur Sanders, précité, il ne décolère pas. Le gouvernement,
suivi en cela de la nouvelle majorité républicaine, va renforcer les
prélèvements pesant sur les citoyens les plus pauvres et les PME, diminuer les
programmes de soutien et continuer à faire le secret sur les opérations
spéculatives conduites aux Etats-Unis et dans le reste du monde par les
grandes banques. Il a demandé à la Cour des comptes fédérale, le Government
Accountability Office, de produire un rapport, mais celui-ci ne sera pas
obtenu avant 2011.
Pendant ce temps, les gouvernements européens (sans mentionner la
BCE), restent indifférents face à des évènements qui touchent directement le
niveau de vie et l’activité des citoyens. Les économistes et les hommes
politiques continuent à s’interroger gravement sur l’avenir de l’euro et
l’approfondissement de la crise. De l’argent a été prété en abondance aux
banques, mais sans aucunes conditions ni contrôle. Pas une voix ne se fait
entendre, à part celle il faut bien le dire assez folklorique d’Eric Cantonna
() pour exiger une réforme en profondeur du système banques-assurances-BCE
européen, le mettant à l’abri de l’impérialisme financier anglo-saxon. Rien
d’étonnant à cela, diront les mauvaises langues, puisque les intérêts des
banques et des gouvernements sont étroitement imbriqués d’une rive à l’autre
de l’Atlantique.