Il y a le problème d’un gouffre de désir, la pointe vers le haut, qui pousse les possédants à toujours posséder plus. Je lisais hier comment sir Fred Goodwin de la Royal Bank of Scotland n’a pas supporté de voir la Barclays s’approprier ABN-AMRO et comment il a surpayé ce fruit empoisonné par d’énormes avoirs toxiques, conduisant son établissement à la banqueroute.
Il y a le problème distinct de la confiance dans les monnaies. Déjà les monnaies en métaux précieux impliquaient la foi en leur valeur mais maitenant la couleur est annoncée : elles sont dites "fiduciaires", c’est à dire basées sur la "fides", la foi qu’on leur accorde. Là on se souvient des dévaluations du Mark allemand dans l’entre-deux-guerres.
Hé bien les deux problèmes risquent toujours de se rejoindre : le gouffre du désir quand on n’a plus foi en rien.
Ces temps pourraient être propices (création massive de monnaie) pour le phénomène mais j’ai l’impression que l’on a encore un petit délai et le G20 n’aura pas été inutile en ce sens.
Cependant, sauf à croire aux miracles, nous ne nous en sortirons pas avant de comprendre le fond de ces deux problèmes : le désir humain et la fondation des valeurs.
Le plus tôt sera le mieux et je vous invite donc à vous plonger dans le travail de René Girard. Ces problèmes ont été posés et on ne doit pas être loin de la bonne réponse.
Ou bien on ne sait plus pourquoi on fait ce qu’on fait et on est décadent.
Ou bien on agit selon un sens auquel on croit et on ne l’est pas.
Dire que Benoît XVI est décadent dénote une confusion.
Et puis pas de panique, les chrétiens sont d’excellents laïques : ils entretiennent leur mémoire, ils sont passionnés par la liberté, la fraternité et l’égalité, ils sont actifs et tenaces... et ils y croient !
Non Léon, ce n’est pas n’importe quoi. Il suffit de lire les contributions de ce fil pour constater combien la notion de peuple est devenue floue alors qu’elle était très nette au départ. Quand on parlait des Egyptiens, des Romains, des Grecs, les Huns, les Wisighoths, les Vandales, les Normands... c’était quelque chose, un peuple.
Aujourd’hui c’est la force du religieux (pour ne rien dire de sa pertinence) qui est très mal appréciée mais c’est bien elle qui explique la chose. On voit ainsi la faillite de l’anthropologie moderne qui n’a pas réussi à produire quelque chose de cohérent sur ce genre de choses.
Donc lecture obligatoire sur ce sujet : La violence et le sacré de René Girard.
"Assemblez devant moi les miens,
qui scéllèrent mon alliance en sacrifiant.
Que les cieux annoncent sa justice :
car Dieu, c’est lui le juge !
Ecoute, mon peuple, je parle,
Israël, et je témoigne contre toi.
Je te charge et t’accuse en face,
moi, Dieu, ton Dieu.
Ce n’est pas tes sacrifices que j’accuse, [...]
Offre à Dieu un sacrifice d’action de grâces,
accomplis tes voeux pour le Très Haut ;
appelle-moi au jour de l’angoisse,
je t’affranchirai et tu me rendras gloire."
Ps 50 (49) - Entre 5 et 15.
Pour les Chrétiens :
"Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; toutes les fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi." 1 Co 11 25.
Mais que se passe-t’il ? Incroyable ! Cela délire de tous les côtés alors que j’ai donné la seule définition du peuple : un sacrifice commun (fonction Ctrl F Idaho) qui clôt le débat.
Les Juifs participent d’un sacrifice particulier et sont un peuple par définition. CQFD.
Et personne n’admire la magistrale réfutation des thèses idiotes de Schlomo Sand, personne ne répond, personne ne demande au minimum d’autres éclaircissements, où est l’avalanche des plusses ?
Non, on préfère laisser parler le flou en soi, continuer à remuer ses méninges dans la semoule, abonder dans le sens d’un ignorant, participer de son incompétence ! C’est grave, d’autant que nombre de propos frisent le racisme. Mais vous ne vous en sortirez pas sans réfléchir mes agneaux. Ici des propos anodins, là-bas des morts.
Un peuple c’est un sacrifice commun dis-je.
Peuple vient de populus qui désigne l’ensemble des citoyens romains et par extension les personae gratae dans l’imperium romanum mundi. Et quel était le test ? Le sacrifice dédié à l’Empereur, non ?
Et quel autre peuple y avait-il alors à part ceux de ce sacrifice ? Les Juifs et les Chrétiens n’ont-ils pas été assez persécutés à cette époque du fait que leurs sacrifices étaient incompatibles avec celui-là pour mériter le qualificatif de peuple ?