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Jean-Marie Brunier

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  • Jean-Marie Brunier 28 décembre 2008 10:02

    Mon Cher Jacques,

    Au risque de passer pour un inculte, Pinter ne m’a jamais beaucoup séduit.

    Au début de son succès en France, dans le Paris les années 70, je me pointais assidûment dans un cabaret de la rue de Bourgogne « Le Club des Poètes ».

    C’était une sorte de gueuloir où des « théâtreux », souvent avinés, en manque  d’auteur et de public, déclamaient sous un projo blafard quelques stances. 

    Bien évidemment, le proprio, Jean-Pierre Rosnay (Beau Frère de Georges Moustaki), entretenait une modeste compagnie de mignonnes récitantes, peu farouches mais bien plus sobres, qui s’appliquaient un peu plus sur les textes (puisqu’elles étaient au cacheton).

    Comme nous étions à deux pas de la teinturerie de ma Grand-mère paternelle (qui ravaudait les liquettes de son voisin Maurice Druon), je rendais quelquefois des services à mon pote Rosnay, lorsqu’il était en panne de cuistot et l’aidait à faire griller ses tournedos.

    C’est là, pour la première fois, assis sur des banquettes molletonnées en noyaux de pêches, que j’ai vu quelques pointures de la littérature (Raymond Queneau, Jacques Prévert, Vinicius de Moraes etc…) qui venaient de temps à autre zieuter l’ambiance du bistrot.

    De là à me prendre pour un intello…Le pas était loin d’être franchi.

    Un jour de février, alors que je parlais à quelques types de la pièce d’Ionesco que je venais de voir (Amédée ou comment s’en débarrasser), leur disant que je n’avais rien pigé, je me suis fait foutre de moi.

    Alors quelqu’un vînt à parler de Kafka, de l’absurdité du monde, de Pinter (je croyais que c’était un brasseur ou une marque de bière…).

    Plus tard, je compris que cet auteur anticonformiste était bien à la mesure de notre temps et du pataquès médiatique dont on gave notre société de la pensée unique et trop souvent inique.

    Bien que toujours imperméable à son théâtre, il me fût éminemment sympathique…Surtout lorsqu’il envoya se faire foutre « Maggy la Dame de Fer », le petit escroc londonien de Tony Blair et l’immonde crétin de G.W. Bush.

    Alors oui, Pinter marquera son siècle, lui qui disait : « Je ne cherche pas l’universalité, j’ai assez à faire pour écrire une foutue pièce ! »

     



  • Jean-Marie Brunier 28 décembre 2008 10:00

    Mon Cher Jacques,

     

    Au risque de passer pour un inculte, Pinter ne m’a jamais beaucoup séduit.

    Au début de son succès en France, dans le Paris les années 70, je me pointais assidûment dans un cabaret de la rue de Bourgogne « Le Club des Poètes ».

    C’était une sorte de gueuloir où des « théâtreux », souvent avinés, en manque  d’auteur et de public, déclamaient sous un projo blafard quelques stances. 

    Bien évidemment, le proprio, Jean-Pierre Rosnay (Beau Frère de Georges Moustaki), entretenait une modeste compagnie de mignonnes récitantes, peu farouches mais bien plus sobres, qui s’appliquaient un peu plus sur les textes (puisqu’elles étaient au cacheton).

    Comme nous étions à deux pas de la teinturerie de ma Grand-mère paternelle (qui ravaudait les liquettes de son voisin Maurice Druon), je rendais quelquefois des services à mon pote Rosnay, lorsqu’il était en panne de cuistot et l’aidait à faire griller ses tournedos.

    C’est là, pour la première fois, assis sur des banquettes molletonnées en noyaux de pêches, que j’ai vu quelques pointures de la littérature (Raymond Queneau, Jacques Prévert, Vinicius de Moraes etc…) qui venaient de temps à autre zieuter l’ambiance du bistrot.

    De là à me prendre pour un intello…Le pas était loin d’être franchi.

    Un jour de février, alors que je parlais à quelques types de la pièce d’Ionesco que je venais de voir (Amédée ou comment s’en débarrasser), leur disant que je n’avais rien pigé, je me suis fait foutre de moi.

    Alors quelqu’un vînt à parler de Kafka, de l’absurdité du monde, de Pinter (je croyais que c’était un brasseur ou une marque de bière…).

    Plus tard, je compris que cet auteur anticonformiste était bien à la mesure de notre temps et du pataquès médiatique dont on gave notre société de la pensée unique et trop souvent inique.

    Bien que toujours imperméable à son théâtre, il me fût éminemment sympathique…Surtout lorsqu’il envoya se faire foutre « Maggy la Dame de Fer », le petit escroc londonien de Tony Blair et l’immonde crétin de G.W. Bush.

    Alors oui, Pinter marquera son siècle, lui qui disait : « Je ne cherche pas l’universalité, j’ai assez à faire pour écrire une foutue pièce ! »

     


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