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lloyd henreid

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misanthrope

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Derniers commentaires



  • lloyd henreid lloyd henreid 21 juin 2013 12:52

    « En matière agricole et alimentaire, promouvoir le libre-échange, c’est, la plupart du temps, s’accorder sur le moins-disant, souvent les Etats-Unis dans ce cas et accepter leur bœuf aux hormones, leurs poulets lavés à l’acide, leur maïs OGM (sans indiquer aux consommateurs qu’ils en mangent). »

    Ce n’est à mon avis pas le plus grave en la matière... avant la question de savoir « qu’est-ce mange ? », il y a celle plus urgente de savoir « est-ce qu’on mange ? ». L’autonomie alimentaire c’est important, et faire produire par d’autres ce que nous mangeons nous assujettit à l’aumône des producteurs en quelque sorte. En bon toutou qui n’a pas les clés du frigo, comme dans ce morceau d’un vieux chanteur franco-allemand.

    La grande braderie militaire aussi continue, avec d’incessantes restrictions quand (ironiquement) notre engluement dans cette « union » nous engage dans de non moins incessantes guerres. C’est pas que j’aime tellement les flingues ou les soldats, mais je préfèrerais avoir une armée forte pour la paix plutôt que l’inverse. « Si vis pacem para bellum » au sens littéral de « s’y préparer », mais la guerre pour éviter la guerre... comprends pas >.<

    Défendre la culture aussi c’est important... c’est après tout ce qui fait qu’on appréhende — en tant que peuple — le monde d’une certaine manière, qui n’est pas encore exactement la même que celle des Américains ; et c’est tant mieux. Le monde a besoin d’un équilibre de vues, déjà fort mis à mal mais qu’il faut protéger. Je vous rejoins donc sur l’idée que c’est un peu tardif, timide et d’une certaine manière dérisoire — compte tenu des à-côté, de ce que nous laissons, et de ce que nous sommes déjà plus que largement imprégnés de culture US —, mais c’est toujours un début d’effort à saluer. Et puis ça a le mérite de faire réagir les tenants de cette culture, dont médias, qui en profitent pour braquer leurs projos sur le vrai visage de l’Europe et ça, c’est bien !



  • lloyd henreid lloyd henreid 18 juin 2013 15:24

    Pardon, je me suis sans doute mal exprimé. Ou alors vous faites semblant de ne pas comprendre, peut-être pour montrer que le « vieux con » que vous êtes (pourtant ce n’est pas vous que je visais) est encore mieux calé que moi, « jeune con », sur la musique :) ce qui est fort possible. Je connais quand même deux ou trois trucs sympa sur la période moderne, rassurez-vous et ce n’était pas ce que je voulais dire.

    Mon point était de dire que quand vous allumiez la radio en 1980, vous aviez d’excellentes chances de tomber sur ceci :

    « Nous n’avons pas besoin d’éducation.
    Nous n’avons pas besoin que nos pensées soient contrôlées.
    Sombre sarcasme en salle de classe.
    Hé, le prof : laisse les gosses tranquilles !
    Au fond, tu n’es qu’une brique de plus dans ce grand mur. »

    Traduction en speed hein, ’y a sans doute moyen de faire mieux (pas taper moi). Récemment l’un des membres du groupe, Waters, s’est rendu en Israël où il a écrit sur le « mur » d’apartheid justement : "we don’t need no occupation, we don’t need no racist wall" ou un truc dans le genre. La radio d’aujourd’hui n’en a même pas parlé.

    En 1992 il y avait de forte chance que vous entendiez ceci pendant les embouteillages :

    « C’est lui le mec qui adore toutes nos jolies chansons.
    Et il adore les fredonner.
    Et il adore tirer en l’air avec son flingue.
    Mais il ne comprend pas ce que ça veut dire...
    Il ne comprend pas ce que ça veut dire...
    ... quand je dis que c’est lui le mec qui [etc] »

    Ou alors vous pouviez tomber sur le clip du gros tube de Nevermind, dont la pochette représentait un bébé-nageur tendant la main vers un hameçon avec un billet en guise d’appât, Smells Like Teen Spirit avec son ambiance glauque de campus universitaire surfait et ses pom-pom girls toutes belles « dansant » comme des folles pour tenter vainement de vous empêcher de voir combien l’ensemble, le cadre, la chanson, étaient crades (« grunge » en anglais). Nirvana faisait du simple mais profond, du qui flaire la chute dont le suicide de Cobain demeure emblématique. C’est peut-être un des derniers grands groupes rock « mainstream », enfin selon mon opinion... écouter aussi Sappy pour un message finalement très proche de celui de Pink Floyd, le « mur » étant juste remplacé par un « bocal » dans lequel vivent des insectes heureux et inconscients d’être en fait prisonniers.

    En 2001 sortait l’album « Toxicity » de System Of A Down, plutôt pas mal musicalement mais très métal donc assez peu orienté « grand public », avec notamment cette chanson qui nous rappelait que :

    « Environ deux millions de citoyens croupissent dans les geôles du système pénitentiaire américain. »

    Autrement dit :

    «  Le taux d’incarcération aux USA a doublé depuis 1985 [càd entre 1985 et 2001... c’est encore pire depuis le 11 septembre évidemment]. »

    La chanson ironise sur le fait que la plupart des prisonniers le sont pour de petits trafics quand chacun sait que la drogue fait partie du jeu des politiques en place outre-Atlantique dont elle paie les élections et les guerres qu’ils mènent partout en bons « gendarmes du monde » qu’ils sont. Elle (la chanson) parle aussi d’injustice sociale et de ces écarts de revenus (ultra-riches contre nouveaux pauvres) qu’on retrouvera dix ans plus tard au cœur du discours du mouvement Occupy entre autres. Malheureusement les titres de SOAD étaient rares niveau radio « mainstream », trouvables surtout sur des stations orientées rock et public d’ados (pas assez « ear-friendly » pour les vieux cons :p), avec principalement des titres plus poétiques tels que Chop Suey, Aerials, ou Toxicity qui donna son nom à l’album. Si je me souviens bien de mes années lycée, c’était plutôt le retour du glam-rock avec des groupes plus inoffensifs genre les Strokes, Blink-182 où Linkin Park s’il faut citer un truc genre métal mais plus « émo » avec des textes sur « moi », pas sur le monde. On est passé de messages disons « ouverts » à d’autres plus fermés, auto-centrés pour ne pas dire recroquevillés, bref au pathos 100% pur jus.

    Enfin si j’allume NRJ en 2013, il y a des chances que je tombe sur ceci qui est emblématique de ce que je disais :

    « Je sais bien que tout nous sépare,
    Je sais qu’il faudrait s’enfuir.
    Mais je n’irai plus nulle part
    Sans vouloir lui revenir,
    Sans vouloir nous retenir.

    Mais d’où vient le feu qui s’empare
    De mon âme, ma moitié ivre.
    Soudain pour un simple regard,
    Je veux vivre au bord du vide (x2)

    Pour tomber dans ses yeux...
    Tomber, m’abandonner au désir
    Qui s’embrase.
    Danser, dans ses yeux...
    Danser...
    Je veux tanguer aux accents de l’extase. »

    D’ailleurs c’est marrant, quand ça « tangue » c’est mauvais signe — ça fait très « Titanic ». Mais l’essentiel est là : la pièce s’appelle 1789 et tout ce qu’on retient de la Bastille, ce sont ses « amants ». Le cul, la b*te, et puis le désir qui s’embrase. On est plus du tout dans le « qu’est-ce que la Bastille, qu’est-ce que ça représente ? », non : on est dans le « moi je m’en fous, je veux juste danser, m’extasier ivre, baiser ». Tout et dans ce que JE ressens, ce que JE veux pour MOI, mes instincts primaires et le monde peut bien s’effondrer autour de moi : je m’en fous. Pouvez faire la guerre, vous occuper de politique, de rébellion toussa — moi je danse et je me perds dans les yeux de ma Juliette. Et ça me suffit.

    Cette nouvelle pseudo- « cul-ture » mainstream tend à faire de ceux qui écoutent encore la radio, et ils sont nombreux, des moutons dociles qui ne pensent qu’à manger, à boire, à se reproduire. Pardon pour le cliché mais ’y a pas d’autres mots. Et puis maintenant côté télé, ’y a NRJ12 et ses « anges » de la real-TV, et surtout des cross-over entre les deux médias. Ainsi Sofiane, ex-StarAc’ et « ange » saison 4, se fend d’une lovesong qui ferait presque passer le Romeo and Juliet de Knopfler pour un poème niveau CM1 :

    [Cliquez ici pour les paroles si vous y tenez. Il est possible qu’une ou deux fautes d’orthographe s’y soient glissées, mais rien de bien méchant :D]

    Je vous ai mis la version parodique parce que 1) mieux vaut en rire et 2) la « vraie » version est censurée sur YouTube : limite d’âge probablement liée au « visuel » du clip (à moins qu’il ne s’agisse d’une tentative désespérée de préserver quelques neurones sur quelques vues). Si je pousse mon raisonnement jusqu’au bout (quitte à être encore long et à le regretter), je dirais que ça nous emmène « tous », enfin surtout le public de ces perles, vers ça :

    http://www.youtube.com/watch?v=vERYfrG1FXw&feature=player_detailpage#t=59s

    Ou encore ça :

    http://www.youtube.com/watch?v=1kGmQ3kkU3I

    ... càd le cri comme mode d’expression des émotions primaires : joie, colère, ce genre de chose et EXCLUSIVEMENT ce genre de chose. C’est ce vers quoi tendent les évolutions ou plutôt les « régressions » de la culture mainstream de nos jours : la fin du langage et le retour à un mode d’expression cro-magnonesque, abandonné il y a des milliers d’années pour construire un ou plutôt « des » systèmes sophistiqués de sens nécessaires à la pensée disons « complexe » et notamment aux capacités d’abstraction pointues propres à l’espèce humaine. Le tout sur fond de retour, aussi et comme dit plus haut, au pathos et à l’égo qui de toute façon rendent ces capacités inutiles : puisque seuls comptent la baise et les instincts primaires, les cris me sont après tout suffisants pour exprimer ce que j’ai à exprimer. Et la boucle est bouclée.

    Mon point était donc de dire que certes il reste des poches de résistance, mais que la culture mainstream càd celle dont on nous rabat les yeux et les oreilles, celle qui est omniprésente et qu’on est forcé d’écouter qu’on le veuille ou non, cette « cul-ture » -là tend à tous nous débiliser. Elle est un agent de régression du conscient et de l’intelligence pour faciliter le travail sur l’inconscient et les besoins primaires d’acheter, manger, boire, se reproduire, pendant que d’autres se chargent d’abstraire et de résoudre. Les révolutions se font toutes seules pendant qu’on danse, pendant qu’on s’exalte — « ils » s’occupent de tout... c’est sans compter que les éleveurs nourrissent rarement leur bétail pour son seul bonheur et sans aucune contre-partie mais ça, c’est une autre histoire et je vais donc m’arrêter là.

    Ce que je voulais dire c’est simplement qu’en 1980, la radio « ouvrait » votre esprit, et qu’en 2013 elle le ferme. En espérant que cette fois, vous m’aurez mieux compris :)



  • lloyd henreid lloyd henreid 17 juin 2013 15:04

    D’ailleurs anecdote amusante dans un café : la télé branchée sur MTV, un truc dans le genre, et Mercury qui chante Bohemian Rhapsody. Heureusement qu’il reste quelques « erreurs » de programmation dans ce genre-là.

    Le serveur choppe la télécommande et mine de rien, zappe pour mettre le match dont en principe les gens de ma ville sont très friands. J’ai pas pu m’empêcher de lâcher un « qui a osé ?! » (la bière aidant sans doute :p) pour constater que tout le monde s’était tu en même temps que Freddy et fixait le serveur d’un air accusateur.

    Silence pesant et finalement, monsieur télécommande remet la chaîne... c’est quand même le minimum que de lui laisser finir sa chanson. Les conversations reprennent alors autour des tables comme si de rien n’était.

    Fallait voir le mec tout gêné avec sa télécommande dans la main. On aurait dit du Tex Avery ou Jerry la souris mettant ses mains derrière le dos et dansant d’un pied sur l’autre :)



  • lloyd henreid lloyd henreid 17 juin 2013 14:38

    Bonjour et merci de préciser :) vous avez raison. Il y a bien quelques trucs planants qui traînent ici et là, mais rarement à la radio et (tristement) de moins en moins dans les bacs. Je ne peux m’empêcher de penser aux dystopies d’Huxley et d’Orwell chaque fois que je retourne chez mon « agitateur de culture » et que je constate qu’elle disparaît, cette culture, quasiment à vue d’œil. Les trucs qu’on pouvait y trouver il y a encore cinq ou dix ans sont bradés en mode « destockage » pour laisser place aux hits du moment, ceux qu’on entend à la radio, et la boucle et bouclée.

    Ce qui m’épate c’est de voir que la culture « mainstream » est justement construite par un public et que ce public, c’est à la base celui qui baignait dans les groupes dont nous parlions et bien d’autres encore. C’est la « ménagère » qui choisit le programme ou du moins qui le valide. Entre deux Lexomil et une séance de shopping. Et dans la mesure où la plupart des jeunes ou moins jeunes restent influencés surtout par la télévision ou la radio, même parmi ceux qui « grattent » la toile en quête de mieux, le phénomène se répand façon boule de neige. J’aime pas ce qu’ils me donnent à écouter mais suis bien forcé d’y prêter l’oreille ne serait-ce qu’en allant boire un demi dans un café. Non-fumeur bien sûr ^^

    J’en profite pour corriger mon envolée vocale de Gillian et non Gilmour (qui était pas mal non plus mais le premier volait vachement haut).



  • lloyd henreid lloyd henreid 17 juin 2013 14:02

    Superbe article, un grand merci de l’avoir écrit. Une vraie plume comme on en voit là de temps en temps.

    « C’était donc ça, le rêve des sixties et seventies. Il y avait des clauses cachées mais elles n’étaient pas écrites et donc illisibles. Ce n’est que maintenant que l’on découvre la vérité. Nous qui étions jeunes, dans les sixties, écoutant sur un Teppaz les Beatles, les yéyés et le psyché, ou dans les seventies, copiant sur les cassettes les riffs de Deep Purple, Led Zep et Jethro Tull, nous rêvions de liberté, de progrès, d’un monde plus juste. Et puis, tout c’est gâté, le choc pétrolier, l’état de crise, les TUC et le RMI, la gestion étatique du chômage de masse et maintenant, on s’aperçoit que le compte n’y est pas, du moins pas pour tous. »

    George Carlin disait :

    « On appelle ça le rêve américain parce qu’il faut être endormi pour y croire. »

    J’ai grandi sous perf’ des vinyles de papa, et écoute toujours de préférence tous ces chefs-d’œuvre. Et je me demande souvent en passant du Deep Purple, avec son mélange inouï de sonorités jazzy et de métal embryonnaire... Led Zep’ et la puissance d’un Since I’ve Been Loving You, ou encore ce basculement sublime d’un Kashmir rock vers des accents plus orientaux... Pink Floyd et l’aérien, l’éveil par le rêve et le contraste d’un retour sur terre par l’ascenseur de la « machine »... et puis ce vieux Cat Stevens que j’écoute souvent, celui qui disait «  c’est bien beau le progrès, les avions, toutes ces choses-là... mais qu’est-ce qu’on fait des gosses ?  »

    Je me demande souvent, non — « toujours » en écoutant ces merveilles d’une culture qui ne cessa depuis lors de se résorber : « comment est-ce possible ? »

    Comment ceux et celles ayant vécu cet âge d’or, avec ces influences, ont-il pu devenir pour la plupart des vieux cons et des vieilles sous anxiolytiques (comme autant de bombes humaines) que rien si ce n’est la « chose » matérielle ne rattache à une vie vidée de son sens, de son essence ?

    Comment partant d’un tel niveau de génie musical, les choses ont-elles pu se détériorer culturellement pour en revenir non pas à du simple mais à du «  simpliste » dénué de talent, de vision, de profondeur ?

    Comment les envolées vocales de Plant, Gilmour, Coverdale, les riffs de Blackmore ou de Knopfler, ont-ils pu céder leur place aux voix inhumaines, robotiques et à la musique entièrement assistée par l’ordinateur, la tech’, le « progrès », d’artistes ou « produits de divertissement » dont j’ai cessé de retenir les noms, les « marques », tant ils me semblent insignifiants ?

    Comment ces gens font-ils pour ne pas écrire eux-mêmes leurs textes et confier l’acte artistique, le vrai, d’écriture et de composition à des gens qui n’ont rien à dire, apparemment rien à penser, après que d’autres aient laissé tant de sillons qu’il leur suffirait pourtant de suivre et de creuser pour rendre nos vies tellement meilleures ?

    Constatant l’étendue des dégâts, je me dis parfois que c’est l’âme humaine dans sa globalité qui a été dérobée, floutée, réduite en cendres. La culture anglo-saxonne qui jadis séduisit le monde entier par son intelligence, aujourd’hui resserre l’étau de l’indifférence, du surfait mais sans valeur, de l’abandon aux « progrès » économiques et techniques.

    Welcome, my son.

    Welcome to the machine.

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