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ManChaud

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  • ManChaud 12 juin 2008 15:47

    Pas facile de parler de ces enfants, mais le sujet intéresse visiblement du monde.

    A la lecture de tous ces commentaires, je trouve que tout cela manque un peu d’optimisme et d’espoir. Je crois, pour le vivre en tant que parent, et l’avoir vécu probablement en tant qu’enfant, que cela peut aussi se passer pas trop mal si chacun y met un peu du sien, à condition de privilégier le dialogue et de ne pas avoir peur d’en parler. Ces enfants ne sont pas des monstres, et ils ne sont pas malades. Ils sont juste différents.

    A la maternelle dans le public, dans une classe double niveau de moyens-grands, mon fils a été "identifié" par l’équipe pédagogique. Nous avons vu une psychologue indépendante, qui a jugé qu’il était mûr (affectivement parlant) pour entrer en CP, mais nous avions alors refusé de le faire tester (pour ne pas mettre un "numéro" sur notre enfant). Seule solution trouvée alors pour entrer en CP à 5 ans : le privé (c’était un peu dur de faire le deuil du public).

    Arrivé en CE2, à l’âge de 7 ans, grosse crise avec la maîtresse qui nous dit ne plus s’en sortir ("avec lui c’est comme si j’en avais 12 de plus dans la classe") et aussi avec nous (il nous a dit, ou plutôt hurlé : "vous ne savez pas qui je suis et vous ne savez pas m’élever"). On se résoud à le faire tester : 148 ! Le monde s’effondre sous nos pieds, tout notre système éducatif vole en éclats, surtout quand la psy nous dit après le test : "Bon courage" !

    Mais ce que nous avons appris d’elle, c’est que la valeur obtenue n’est pas le plus intéressant du test. Ce qui importe, c’est d’essayer de comprendre au travers de ce test comment fonctionne son enfant. C’est l’occasion pour lui aussi de mettre des mots sur les différences qu’il ressent. Car il sent qu’il est différent des autres enfants.

    Des solutions miracles ? Nous n’en avons pas trouvées. Il faut dialoguer, parler. Il faut essayer de le nourrir en répondant à ses attentes. Mon fils a cumulé les sports et les activités. Quand il m’a battu aux échecs (à 8 ans 1/2) il n’a pas voulu continuer. Maintenant, il se passionne pour le sport. Il connait par coeur les résultats de plein de disciplines, il fait un sport d’équipe, un sport individuel. Il a toujours un an d’avance en 6e, et il apprend deux langues (anglais et espagnol). Il ne veut pas faire de latin ou de grec l’année prochaine mais il veut apprendre l’arabe car cela chante à son oreille. Il a essayé la musique, mais ça a été une catastrophe dans son cas.

    Alors oui, c’est épuisant d’être parent d’un enfant précoce, mais c’est aussi passionnant. Il faut essayer de trouver les bons outils pour l’aider à s’en sortir, mais personne ne peut vous aider en cela car c’est vous qui le connaissez le mieux.

    Bien sûr, ce n’est pas rose tous les jours, et comme nous l’avait dit la psy "il faut maintenir un cadre solide mais pas rigide" (et débrouillez vous avec ça !).

    Aujourd’hui, je voudrais donc juste dire qu’on peut s’en sortir avec du courage, de l’énergie et de la perséverance, et que ma plus belle récompense a été le jour où mon fils nous a dit : "vous avez fait vachement de progrès comme parents". Il n’avait pas 10 ans ...

    Alors ne laissez pas tomber ces enfants, ils ne pourront qu’enrichir vos vies.


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