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mithys

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  • mithys 13 janvier 2010 11:33

    Bonjour Monsieur DIEDERICK,
    Mon point de vue d’athée est évidemment différent du vôtre.
    Face à la laïcisation croissante de la société, du moins sous nos latitudes, sauf l’Irlande, .., et bien que la foi relève à me yeux de la sphère privée, toutes les religions réagissent par des réunions oeucuméniques et par des tentatives de réinvestissement des consciences, de re-confessionnalisation de l’espace public et de néocléricalisme politique, surtout depuis Jean-Paul II , la superstar, Benoît XXI, le dogmatique,le « chanoine-président » Sarkozy 1er, et autres évangélistes, créationnistes et sectaires.
    Permettez-moi d’exprimer une approche inhabituelle du phénomène religieux, ci-dessous, à propos de laquelle votre commentaire m’intéresserait vivement.
    Je vous en remercie déjà.
    Cordialement,
    Michel THYS
    Waterloo.

    Loin de vouloir simplifier ou réduire la complexité du psychisme humain, et en particulier le phénomène religieux, à des facteurs psycho-neuro-physio-génético-éducatifs, n’est-il pas légitime de compléter son approche traditionnelle (philosophique, métaphysique, théologique, psychanalytique, anthropologique, sociologique …) par une approche neuroscientifique ?

    Les neurosciences ne cherchent évidemment pas à démontrer l’inexistence de « Dieu » (aucune inexistence n’est démontrable), même si elles sont susceptibles d’inciter à considérer son existence comme subjective, imaginaire et donc illusoire.

    Bien qu’encore très partielle, cette nouvelle approche vise seulement à mieux comprendre l’origine et la fréquente persistance de la foi et donc à permettre à chacun de choisir, en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible, ses convictions philosophiques OU religieuses. Le droit de croire restera en effet toujours légitime et respectable, a fortiori si cette option a été choisie plutôt qu’imposée.

    Hélas, à mes yeux, « la liberté constitutionnelle de conscience et de religion » est actuellement plus symbolique qu’effective. En effet, la liberté de croire ou de ne pas croire est généralement compromise, à des degrés divers. D’abord par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale précoce, forcément affective puisque fondée sur l’exemple et la confiance envers les parents. Ensuite par l’influence d’un milieu éducatif croyant, excluant toute alternative humaniste non aliénante. L’éducation coranique, exemple extrême, en témoigne hélas à 99,99 %, la soumission y étant totale.

    Les neurosciences tendent à confirmer cette imprégnation :

    - Après Jacques MONOD, qui l’avait déjà pressenti en 1968, Richard DAWKINS estime que la soumission est génétique : déjà du temps des premiers hominidés, le petit de l’homme n’aurait jamais pu survivre si l’évolution n’avait pas pourvu son cerveau tout à fait immature de gènes le rendant totalement soumis à ses parents (et donc plus tard à un dieu … ).

    -  Dès 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l’Université catholique de Louvain, a constaté (son successeur actuel Vassilis SAROGLOU le confirme)  qu’en l’absence d’éducation religieuse, la foi n’apparaît pas spontanément, et aussi que la religiosité à l’âge adulte en dépend ( et donc l’aptitude à imaginer un « Père » protecteur, substitutif et anthropomorphique (cfr Freud !), fût-il "authentique, épuré, Présence Opérante du Tout-Autre" ...).

    -  Des neurophysiologistes ont constaté que les hippocampes (centres de la mémoire explicite) sont encore immatures à l’âge de 2 ou 3 ans, mais que les amygdales (du cerveau émotionnel), elles, sont déjà capables de stocker des souvenirs inconscients, tels que les comportements religieux, puis les inquiétudes métaphysiques des parents, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur. L’IRM fonctionnelle suggère que le cerveau rationnel, le cortex préfrontal et donc aussi bien l’esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s’en trouvent anesthésiés, à des degrés divers, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, du moins dès qu’il est question de religion. Ce qui expliquerait l’imperméabilité des croyants à toute argumentation rationnelle ou scientifique, et donc la difficulté, voire l’impossibilité de remettre leur foi en question, sans doute pour ne pas se déstabiliser (cf le pasteur évangélique Philippe HUBINON à la RTBF : « S’il n’y a pas eu « Création », tout le reste s’écroule … ! » …

    Il est logique dès lors que certains athées, comme Richard DAWKINS, ou agnostiques comme Henri LABORIT, au risque de paraître intolérants, perçoivent l’éducation religieuse, bien qu’a priori sincère et de bonne foi, comme une malhonnêteté intellectuelle et morale. Henri LABORIT a écrit : «  Je suis effrayé par les automatismes qu’il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d’un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d’adulte, une chance exceptionnelle pour s’en détacher, s’il y parvient jamais.(...) Vous n’êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu’on a introduits dans votre cerveau, et, finalement, c’est une illusion, la liberté !".

    Pour que la liberté de conscience et de religion, et en particulier celle de croire ou de ne pas croire, deviennent plus effectives que symboliques, il faudrait, selon moi, s’orienter enfin vers un système éducatif pluraliste proposant à tous une information minimale, progressive, objective et non prosélyte sur les différentes options religieuses ET sur les options laïques actuellement occultées. L’école compenserait ainsi l’influence familiale, certes légitime mais unilatérale et donc communautariste, et cela permettrait la recherche de valeurs communes, « universalisables », parce que bénéfiques à tous. Mais cela impliquerait de devoir repenser les notions de neutralité de l’Etat et de libre choix des parents … !

    Dans une génération, peut-être … ?

     

    Michel THYS à Waterloo    [email protected] 

    http://michel.thys.over-blog.org

     

     




     

     

     



  • mithys 19 décembre 2009 21:51

    J’aurais pu écrire cette remarquable lettre ouverte aux croyants. Mais seulement pour la forme et pour le principe, car rares sont les croyants qui sont prêts à remettre en question leurs certitudes sécurisantes. En témoignent les tentatives pathétiques des créationnistes, même « scientifiques », pour tenter de se convaincre qu’ « il doit y avoir eu »Création« , sans quoi tout le reste s’écroule » (Pasteur évangélique Philippe HUBINON, vu à la RTBF) ....
    http://michel.thys.over-blog.org



  • mithys 15 décembre 2009 21:58

    J’ai lu cet article avec plaisir. Il est évident en effet que toutes les religions, en fonction du degré de soumission qu’elles imposent, sont plus nocives que bénéfiques, individuellement, collectivement et historiquement. La foi n’en reste pas moins, hélas, un droit légitime et constitutionnel, mais respectable si elle a été choisie en connaissance des différentes options, aussi bien religieuses que laïques, plutôt que d’une seule, imposée dès l’enfance, comme suite logique et traditionnelle du baptême.
    Mais comment en finir en finir un jour avec cette séculaire et satanée éducation religieuse unilatérale ?
    D’abord, me semble-t-il, en faisant prendre conscience aux parents croyants que leur responsabilité morale est engagée puisque qu’en l’absence d’
    une éducation religieuse, forcément affective, basée sur la confiance et l’exemple des parents, la foi n’apparaît pas spontanément … ! Les parents incroyants en témoignent a contrario.
    Ensuite en leur faisant prendre conscience que l’éducation religieuse, aussi sincère et « de bonne foi » soit-elle, n’en reste pas moins ::

    dogmatique, puisqu’elle impose la soumission à un dieu et à un texte « sacré », tous différents dans chaque religion, ainsi qu’une « vérité » absolue, à l’origine de l’intolérance, de guerres, …, alors qu’elle n’est que personnelle, partielle et provisoire,

    - exclusive, puisqu’elle occulte l’alternative de la laïcité philosophique, de l’humanisme laïque, de la morale laïque, de la spiritualité laïque, …, et qu’elle ne favorise donc pas l’autonomie, l’esprit critique, le libre examen , la liberté de pensée, les options laïques, …

     - communautariste, puisqu’elle n’incite pas à s’ouvrir à la différence enrichissante de l’autre et à une citoyenneté responsable.

     De nos jours, l’approche traditionnelle du phénomène religieux (philosophique, métaphysique, théologique, anthropologique, …) doit être complétée par une approche psycho-neuro-physio-génético-éducative.

    Il apparaît alors que l’éducation religieuse, renforcée par un milieu croyant unilatéral, laisse des traces indélébiles dans le cerveau émotionnel, ce qui anesthésie, à des degrés divers, le cerveau rationnel et l’esprit critique dès qu’il est question de religion, et perturbe donc le libre choix ultérieur des convictions philosophiques ou religieuses.L’éducation coranique, exemple extrême, en témoigne hélas à 99,99 %. Les scientifiques croyants, et donc créationnistes, aussi.

    Et pour cause : au-delà de l’origine psychologique de la foi (le besoin d’un  « Père » protecteur, substitutif et anthropomorphique), l’IRM fonctionnelle tend à expliquer la persistance neurophysiologique de la sensibilité religieuse, par plasticité neuronale et synaptique et donc la fréquente imperméabilité de tant de croyants, notamment créationnistes, aux arguments rationnels et scientifiques. On comprend que des athées, comme Richard DAWKINS, ou des agnostiques, comme Henri LABORIT, en aient conclu que l’éducation religieuse est une malhonnêteté intellectuelle et morale … L’honnêteté intellectuelle exigerait au contraire que l’influence des parents, légitime mais unilatérale, soit compensée par l’école, au cours d’histoire ou de philosophie, par une information minimale, progressive, objective et non prosélyte, à la fois sur les options religieuses ET sur les options laïques, même si cela doit amener certains à conclure à l’existence imaginaire et illusoire de toute divinité ...

     Dans cette optique, l’enseignement confessionnel, survivance du Moyen Âge, apparaît comme élitiste, inégalitaire et obsolète. Il devrait donc fusionner avec l’enseignement officiel et devenir pluraliste, même si les religions, déjà en perte de vitesse, y perdent de leur influence.

    Déjà, en réaction à la laïcisation croissante de nos sociétés, elles s’emploient à reconfessionnaliser les consciences et à recléricaliser l’espace public (cf Jean-Paul II, Benoît XVI, le chanoine-président SARKOZY qui détricote la loi de 1905, … Par électoralisme, certains politiciens inféodés aux religions refusent de modifier la Constitution belge, et de repenser les notions laxistes de neutralité, de (pseudo) liberté de conscience et de religion, et le « pacte scolaire « de 1958, inadapté à l’actuelle pluralité des cultures et des convictions.

    Michel THYS à Waterloo  [email protected] http://michel.thys.over-blog.org

     



  • mithys 10 décembre 2009 20:19

     

    La question fondamentale , à mes yeux, c’est :

    POURQUOI sont-ils créationnistes ?

    Même la remarquable étude du CNRS à propos de l’évolutionnisme et du créationnisme

    http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/decouv/articles/chap1/lecointreInter .html, aussi complète soit-elle, n’aborde pas la question de savoir pourquoi les créationnistes sont manifestement imperméables à toute argumentation rationnelle et scientifique.

    Il est vrai qu’à notre échelle moins que centenaire, il est difficile, et même quasi impossible, de se représenter une durée aussi longue que des millions d’années et donc le temps qu’il a fallu pour que la vie apparaisse à la suite de la chute d’une météorite, qu’elle se diversifie et quelle évolue, par adaptations, complexifications et mutations successives et aléatoires jusqu’à l’être humain.

    A fortiori, on peut comprendre que le génome, les prodigieuses capacités du cerveau humain, etc … paraissent inconcevables à certains sans l’intervention (ex nihilo , ? !) d’un « grand architecte » anthropomorphique et « créateur de l’homme à « Son » image ».

    Il y a aussi l’orgueil qui empêche les croyants d’admettre que l’être humain fait partie du règne animal, persuadés qu’ils sont d’avoir une relation privilégiée avec Dieu …

     

    La croyance créationniste, comme réponse immédiate et sécurisante à l’incertitude et aux lacunes actuelles des sciences, est d’autant plus compréhensible que, comme l’a dit avec raison, le pasteur évangélique Philippe HUBINON à la RTBF, :

    « S’il n’y a pas eu création, tout le reste s’écroule ! ». En effet, après l’âge d’environ 25 ans environ, il devient rare, voire impossible, d’encore parvenir à remettre en question ses options fondamentales, sans doute pour ne pas se déstabiliser, ou alors pour ne pas se désavouer. Certes, comme l’écrit GuillaumAAe LECOINTRE, « la science est tout simplement non intentionnée. Pour autant, elle n’est peut-être pas dénuée de conséquences vis-à-vis de la philosophie ».

    En effet, les observations des neurosciences, en particulier, loin de chercher à prouver l’inexistence de dieu, tendent néanmoins, me semble-t-il, à prouver son existence imaginaire et illusoire.

     

    Il ne faut évidemment rien attendre, si ce n’est a contrario, de certains pseudo scientifiques canadiens, largement financés par la Fondation chrétienne Templeton qui espère prouver scientifiquement l’existence de dieu !. C’est ainsi que, pour conforter en plus sa propre croyance, Mario BEAUREGARD notamment, a sérieusement cherché dans le lobe temporal droit l’antenne, le récepteur que dieu y aurait placé pour recevoir sa « Révélation »   . ! Non seulement il a dû reconnaître qu’il n’y en a pas, puisque tout le cerveau est concerné par l’attitude religieuse, mais il occulte totalement l’influence éducative et culturelle de l’éducation religieuse. Et pour cause puisqu’ il en a lui-même été une victime (inconsciente) ...

     

    Est-il possible d’émettre des hypothèses explicatives, fussent-elles définitivement très partielles, sur l’origine et la fréquente persistance de la foi, même chez des scientifiques, par ailleurs souvent éminents ? Il n’est bien sûr pas question de vouloir simplifier ou réduire l’extraordinaire complexité du psychisme humain, et en particulier le phénomène religieux, à des « mécanismes » psycho-neuro-physio-génético-cognitivo-éducatifs. Mais cette nouvelle approche permet déjà, à mes yeux, de relativiser la part de liberté individuelle.

    Comme l’a écrit le neurobiologiste Henri LABORIT : " (...) Je suis effrayé par les automatismes qu’il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d’un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d’adulte, une chance exceptionnelle pour s’en détacher, s’il y parvient jamais.(...) Vous n’êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu’on a introduits dans votre cerveau, et, finalement, c’est une illusion, la liberté   ! ». Finalement, ce qui importe, ce n’est pas tant CE que l’on pense, mais POURQUOI on le pense.

     

    C’est un fait d’observation sociologique  : statistiquement, la liberté de croire ou de ne pas croire est souvent compromise, à des degrés divers, par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale, forcément affective puisque fondée sur l’exemple et la confiance envers les parents, et confortée par l’influence d’un milieu culturel, unilatéral puisqu’il exclut toute alternative laïque non aliénante et qu’il incite, à des degrés divers, à la soumission à une Vérité exclusive et dès lors intolérante. L’éducation coranique en témoigne hélas à 99,99 %.

     

    La soumission religieuse s’explique : comme l’avait déjà compris Desmond MORRIS, en 1968, dans « Le Singe Nu », Richard DAWKINS estime, dans « Pour en finir avec dieu », que du temps des premiers hominidés, le petit de l’homme n’aurait jamais pu survivre si l’évolution n’avait pas pourvu son cerveau tout à fait immature de gènes le rendant dépendant, et totalement soumis à ses parents (et donc plus tard à un dieu … !).

     

    Dès 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l’Université catholique de Louvain, a montré, sans doute à son grand dam, qu’en l’absence d’éducation religieuse, la foi n’apparaît pas spontanément, et que la religiosité à l’âge adulte en dépend. Son successeur actuel, le professeur Vassilis SAROGLOU, le confirme. Ce nouveau mécanisme de défense, animiste du temps des premiers hominidés, n’est apparu que grâce à la capacité évolutive du seul cortex préfrontal humain, à imaginer , grâce au langage et par anthropomorphisme, un « Père protecteur, substitutif et agrandi » , fût-il de nos jours qualifié rationnellement de « Présence Opérante du Tout-Autre »,(A. Vergote).

     

    Comme on pouvait le prévoir, des neurophysiologistes ont constaté que chez le petit enfant, alors que les hippocampes (centres de la mémoire explicite) sont encore immatures, les amygdales (celles du cerveau émotionnel) sont déjà capables, dès l’âge de 2 ou 3 ans, de stocker des souvenirs inconscients (donc notamment ceux des prières, des cérémonies, des comportements religieux des parents, …, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur. Ces « traces » neuronales, renforcées par la « plasticité synaptique », sont indélébiles …

    L’ IRM fonctionnelle confirme que le cortex préfrontal et donc aussi bien l’esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s’en trouvent anesthésiés à des degrés divers, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, du moins dès qu’il est question de religion.

     

    On comprend que, dans ces conditions, certains athées comme Richard DAWKINS, ou certains agnostiques, comme Henri LABORIT, au risque de paraître intolérants, aient perçu l’éducation religieuse précoce, bien qu’a priori sincère et de « bonne foi », comme une malhonnêteté intellectuelle et morale. Bien que les religions, et a fortiori leurs dérives (guerres religieuses, inégalité des femmes, excisions, …) soient plus nocives que bénéfiques à tous points de vue, il va de soi que la foi restera toujours un droit élémentaire, mais d’autant plus respectable qu’elle aura été choisie en connaissance de cause, plutôt qu’imposée.

     

    Michel THYS à Waterloo. [email protected] http://michel.thys.over-blog.org

     

     



  • mithys 3 novembre 2009 19:01

    BEHE est-il croyant ? Cette question n’est-elle pas pertinente lorsqu’on constate que tous les scientifiques qui sont créationnistes, ou partisans du « dessein intelligent » sont croyants ? CE que l’on pense ne dépend-il pas du POURQUOI on le pense ?

    La remarquable étude du CNRS à propos de l’évolutionnisme et du créationnisme

    http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/decouv/articles/chap1/lecointreInter .html, aussi complète soit-elle, n’aborde pas non plus la question de savoir pourquoi  les créationnistes, parfois souvent éminents, sont manifestement imperméables à toute argumentation rationnelle et scientifique.

    Certes, on peut comprendre cette croyance : à notre échelle moins que centenaire, il est difficile, et même quasi impossible, de se représenter une durée aussi longue que 3,8 milliards d’années et donc le temps qu’il a fallu pour que la vie apparaisse à la suite de la chute d’une météorite, qu’elle se diversifie et quelle évolue, par adaptations, complexifications et mutations successives et aléatoires jusqu’à l’être humain.

    A fortiori, on peut comprendre que le génome, les prodigieuses capacités du cerveau humain, etc … paraissent inconcevables à certains sans l’intervention ( ex nihilo , ? ! ) d’un « grand architecte » anthropomorphique et « créateur de l’homme à « Son » image ».

    Il y a aussi l’orgueil qui empêche les croyants d’admettre que l’être humain fait partie du règne animal, persuadés qu’ils sont d’avoir une relation privilégiée avec Dieu …

     La croyance créationniste, comme réponse immédiate et sécurisante à l’incertitude et aux lacunes actuelles des sciences, est d’autant plus compréhensible que, comme l’a dit avec raison, le pasteur évangélique Philippe HUBINON à la RTBF : « S’il n’y a pas eu création, tout le reste s’écroule ! ».

    J’observe en effet, après l’âge d’environ 25 ans environ, il devient rare, voire impossible, d’encore parvenir à remettre en question ses options fondamentales, sans doute pour ne pas se déstabiliser, ou alors pour ne pas se désavouer. Comme l’écrit Guillaume LECOINTRE, « la science est tout simplement non intentionnée. Pour autant, elle n’est peut-être pas dénuée de conséquences vis-à-vis de la philosophie ».

    En effet, les observations des neurosciences, en particulier, loin de chercher à prouver l’inexistence de dieu, tendent néanmoins, me semble-t-il, à prouver son existence imaginaire et illusoire.

     Il ne faut évidemment rien attendre, si ce n’est a contrario, de certains pseudo scientifiques canadiens, largement financés par la Fondation chrétienne Templeton qui espère prouver scientifiquement l’existence de dieu !. C’est ainsi que, pour conforter en plus sa propre croyance, Mario BEAUREGARD notamment, a sérieusement cherché dans le lobe temporal droit l’antenne, le récepteur que dieu y aurait placé pour recevoir sa « Révélation »   . ! Non seulement il a dû reconnaître qu’il n’y en a pas, puisque tout le cerveau est concerné par l’attitude religieuse, mais il occulte totalement l’influence éducative et culturelle de l’éducation religieuse. Et pour cause puisqu’ il en a lui-même été une victime (inconsciente) ...

     Est-il possible d’émettre des hypothèses explicatives, fussent-elles définitivement très partielles, sur l’origine et la fréquente persistance de la foi, même chez des scientifiques, par ailleurs souvent éminents ? Il n’est bien sûr pas question de vouloir simplifier ou réduire l’extraordinaire complexité du psychisme humain, et en particulier le phénomène religieux, à des « mécanismes » psycho-neuro-physio-génético-cognitivo-éducatifs. Mais cette nouvelle approche permet déjà, à mes yeux, de relativiser la part de liberté individuelle.

    Comme l’a écrit le neurobiologiste Henri LABORIT : " (...) Je suis effrayé par les automatismes qu’il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d’un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d’adulte, une chance exceptionnelle pour s’en détacher, s’il y parvient jamais.(...) Vous n’êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu’on a introduits dans votre cerveau, et, finalement, c’est une illusion, la liberté   ! ».

     C’est un fait d’observation sociologique  : statistiquement, la liberté de croire ou de ne pas croire est souvent compromise, à des degrés divers, par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale, forcément affective puisque fondée sur l’exemple et la confiance envers les parents, et confortée par l’influence d’un milieu culturel, unilatéral puisqu’il exclut toute alternative laïque non aliénante et qu’il incite, à des degrés divers, à la soumission à une Vérité exclusive et dès lors intolérante. L’éducation coranique en témoigne hélas à 99,99 %.

    Cette soumission religieuse s’explique : comme l’avait déjà compris Desmond MORRIS, en 1968, dans « Le Singe Nu », Richard DAWKINS estime, dans « Pour en finir avec dieu », que du temps des premiers hominidés, le petit de l’homme n’aurait jamais pu survivre si l’évolution n’avait pas pourvu son cerveau tout à fait immature de gènes le rendant dépendant, et totalement soumis à ses parents (et donc plus tard à un dieu … !).

     Dès 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l’Université catholique de Louvain, a montré, sans doute à son grand dam, qu’en l’absence d’éducation religieuse, la foi n’apparaît pas spontanément, et que la religiosité à l’âge adulte en dépend. Son successeur actuel, le professeur Vassilis SAROGLOU, le confirme. Ce nouveau mécanisme de défense, animiste du temps des premiers hominidés, n’est apparu que grâce à la capacité évolutive du seul cortex préfrontal humain, à imaginer , grâce au langage et par anthropomorphisme, un « Père protecteur, substitutif et agrandi » , fût-il de nos jours qualifié rationnellement de « Présence Opérante du Tout-Autre »,(A. Vergote).

     Comme on pouvait le prévoir, des neurophysiologistes ont constaté que chez le petit enfant, alors que les hippocampes (centres de la mémoire explicite) sont encore immatures, les amygdales (celles du cerveau émotionnel) sont déjà capables, dès l’âge de 2 ou 3 ans, de stocker des souvenirs inconscients (donc notamment ceux des prières, des cérémonies, des comportements religieux des parents, …, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur. Ces « traces » neuronales, renforcées par la « plasticité synaptique », sont indélébiles …

    L’ IRM fonctionnelle confirme que le cortex préfrontal et donc aussi bien l’esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s’en trouvent anesthésiés à des degrés divers, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, du moins dès qu’il est question de religion.

    On comprend que, dans ces conditions, certains athées comme Richard DAWKINS, ou certains agnostiques, comme Henri LABORIT, au risque de paraître intolérants, aient perçu l’éducation religieuse précoce, bien qu’a priori sincère et de « bonne foi », comme une malhonnêteté intellectuelle et morale. Bien que les religions, et a fortiori leurs dérives (guerres religieuses, inégalité des femmes, excisions, …) soient plus nocives que bénéfiques à tous points de vue, il va de soi que la foi restera toujours un droit élémentaire, mais d’autant plus respectable qu’elle aura été choisie en connaissance de cause, plutôt qu’imposée.

    Michel THYS à Waterloo. [email protected] 

    http://michel.thys.over-blog.org

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