Merci de ce bel article un peu mélancolique, cher Jack, dont nous sommes (je l’espère) nombreux à partager les constats et à nous interroger sur les causes, et solutions à apporter.
L’école - l’école publique, de la République - ne peut plus contenir les violences et les inégalités qui traversent l’ensemble du champ social. Hélas, elle en devient le reflet impuissant, guetté par l’ombre des panoptiques de surveillance... Et les errances pédagogiques, éducatives, renforcent le malaise depuis tant d’années !
Il n’est pas de bon ton de dire les statistiques des difficultés scolaires en fin de primaire. Plus de 20% d’enfants entrent pourtant en 6ème sans maîtriser les acquis les plus basiques de la langue et des mathématiques.
Il est en revanche de bon ton aujourd’hui de diagnostiquer à tour de bras des dyslexies, dyscalculies, troubles de l’attention et autres hyperactivités qui existent, mais dont une part non négligeable vient des interactions de l’enfant avec son environnement. Mais il est tellement plus facile de « médicaliser » que de mettre en cause explicitement les aberrations du système...
Comme toujours, j’ai lu votre texte avec un grand intérêt, sensible au message essentiel qu’il porte :
la conciliation et la réconciliation de deux termes qu’une pensée binaire ne cesse d’opposer, à notre grand dam : homme/femme ; père/mère ; actif/passif ; féminin/masculin, hémisphère droit et gauche ; hétérosexualité et homosexualité....
La partition binaire est dangereuse, car elle appauvrit et empêche de concevoir la richesse potentielle des êtres et, partant, d’en permettre le développement chez chacun de nous. Par exemple, comme vous le dites, l’occultation du féminin dans les systèmes phallocentrés appauvrit de fait l’humanité.
Je considère l’opposition cérébrale hémisphérique que vous prenez dans ce texte comme une métaphore, car je ne suis pas certaine que la répartition des fonctions cognitives et émotionnelles dans le cerveau soit aussi... binaire. Des grands faisceaux connectent des parties du cerveau entre elles, et les hémisphères entre eux . Le cerveau est un tout, très dynamique, très plastique, fonctionnant en synergie. Il peut déplacer à droite des fonctions usuellement « localisées » à gauche, et inversement...
Je lisais hier un article dans Science qui m’a sidérée et fait rire. Des chercheurs prétendaient démontrer, par le recours aux IRMf, que notre pensée est binaire parce que notre cerveau ne serait pas capable de faire plusieurs choses en même temps, à cause du recrutement des hémisphères droit et gauche. Ils prouvaient le binaire de leur propre hypothèse en choisissant des paradigmes expérimentaux binaires
Vous avez donc, à mon sens, toutes les raisons de lutter contre cette partition. N’oublions pas que ce qui s’inscrit dans le cerveau , même dans
sa morphologie, vient en grande partie de notre expérience de vie.
Merci, Jack Mandon, de ce sensible hommage à Colette, qui, comme joliment vous l’écrivez, est
Un modèle de femme, d’amante, de compagne pour toutes les femmes en
quête de la seule identité qu’il faut chérir, bien au-delà les
croyances et les interdits. Pour tous les hommes à l’humeur vagabonde,
à l’humour enraciné dans la tendresse, la fantaisie...et la tolérance à
l’épreuve des flammes de l’amour..
Ajoutons sur ce sujet les travaux de Marie-France Hirigoyen, qui a développé le concept de harcèlement moral et bien décrit les pervers narcissiques et la façon d’échapper à leur emprise...
Elle s’est intéressée
à cette forme de violence très particulière qui est difficile à repérer et surtout à nommer.
Dans son premier livre le Harcèlement moral, la violence perverse
au quotidien, elle a mis un nom sur cette souffrance
psychique, révélant un processus particulier.
Dans son deuxième livre Malaise dans le travail, harcèlement
moral : démêler le vrai du faux, elle a étudié spécifiquement ce phénomène dans le
monde du travail.