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Norbert Balcon

J’ai publié en mars 2007 un premier roman intitulé En route vers le clochard, sur la crise suicidaire et l’institution psychiatrique, aux éditions de l’Altiplano.

Tableau de bord

  • Premier article le 02/06/2006
  • Modérateur depuis le 04/01/2008
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Derniers commentaires



  • Norbert Balcon 22 janvier 2008 20:09

     

    @ Nikaia

    Vous avez raison de ramener le débat « aux faits eux-mêmes », parce que, comme vous le faites remarquez si justement, dans cette histoire, on perd complètement de vue qu’à l’origine, Outreau, c’est simplement deux couples qui abusaient de leurs enfants. Point barre.   

    C’est d’ailleurs la question que tout le monde se pose : comment, alors qu’il ne disposait pas d’éléments matériels, ce jeune juge a-t-il réalisé ce miracle de la multiplication des pédophiles ? Comment est-il passé de deux couples à tout un réseau ?

    Je ne crois pas du tout que l’âge soit un facteur capital dans cette histoire. Fabrice Burgaud avait 29 ans, je crois, à l’époque où il a pris le dossier en main. C’est plutôt jeune, effectivement. Il manquait certainement de bouteille. Mais il y a beaucoup de situations basiques qu’il n’est pas parvenu à décrypter, non pas à cause de sa jeunesse et de sa naïveté, mais parce qu’il manquait de bon sens et d’empathie, tout simplement.

    Alain Marécaux a raconté une scène glaçante. Sa mère venait tout juste de mourir ; il était effondré. Le juge Burgaud n’a pas daigné reporter son entrevue. Il lui a demandé ce que faisait sa mère dans la vie, et lorsque l’huissier lui a répondu qu’elle venait de décéder, il l’a relancé sur un ton de reproche (selon M. Marécaux, c’était presque du sadisme) : « Oui, je sais, mais qu’est-ce qu’elle faisait avant ? »

    Ce qui a manqué au juge Burgaud ce jour là, ce ne sont pas dix, vingt ou trente ans d’expérience. Il lui a manqué de l’humanité, de l’empathie, de la compassion. Et malheureusement, ces qualités morales ne s’acquièrent pas en vieillissant. La plupart des enfants possèdent beaucoup d’empathie dès la maternelle. Ils réagissent très bien à la détresse de leurs camarades.

    Aussi, je ne crois pas du tout au portrait qu’il a voulu donner de lui devant la commission, celle d’un jeune homme submergé par l’émotion à la lecture de procès verbaux atroces. S’il n’a pas été capable de s’émouvoir de la détresse de cet homme qui venait de perdre sa mère la veille, et qui se trouvait sous ses yeux, je ne vois pas comment il pourrait être bouleversé par la lecture de procès verbaux. Il aurait dû se rendre compte que M. Marécaux n’était tout simplement pas en état de soutenir une discussion avec de forts enjeux, mais non. Ca ne lui a pas effleuré l’esprit. Je n’appelle pas ça, « manquer d’expérience ».  

    Lorsqu’on s’engage dans cette profession, on se doute qu’on va devoir traiter des dossiers parfois sordides : pédophilie, meurtres, etc. C’est la même chose quand on se destine à la chirurgie. Si on tourne de l’œil à la première goutte de sang, systématiquement, il faut se réorienter. Si le juge avait réellement perdu les pédales à cause de sa trop grande émotivité, la question qui se pose est la suivante : pourquoi n’a-t-on pas détecté ces mauvaises dispositions dès l’ENM ?

    Mais je le répète. A mon avis, le juge Burgaud a fauté non pas à cause d’une émotivité excessive, mais au contraire à cause de son manque d’empathie et de son incapacité à prendre la mesure de la souffrance des personnes qu’il avait en face de lui.

     

    D’autres choses ne collent pas. Il est parvenu à donner à ses supérieurs une image extrêmement favorable : celle d’un jeune juge brillant, efficace, promis à un grand avenir. Il les a vraiment impressionnés par son apparente maitrise. Son instruction a duré de longs mois, mais à aucun moment il ne leur a paru perdu ou submergé par l’émotion.

     

    Je vous crois volontiers, lorsque vous dites que les moyens dont dispose la justice sont insuffisants. Mais la question n’est pas là. Nous cherchons à comprendre pourquoi cela a dérapé autant à Outreau, et pas ailleurs, alors que des jeunes juges surchargés, avec des dossiers complexes, il y en a probablement beaucoup. Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce cas ? Ce ne sont certainement pas les moyens matériels, car ils sont –j’imagine- plus ou moins comparables d’un tribunal à un autre.

     



  • Norbert Balcon 21 janvier 2008 15:50

     

    Je n’ai vraiment pas l’impression d’avoir « lapidé » le juge Burgaud.

    Vous me reprochez de ne pas laisser le CSM faire son travail sereinement. Je crois que la seule personne qui cherche à mettre des bâtons dans les roues du Conseil, c’est le juge Burgaud lui-même, avec cette guérilla procédurière agaçante.

    Il en a juridiquement le droit, c’est vrai, mais cela manque de classe et je voulais critiquer son attitude.

    Une commission parlementaire a rédigé un rapport sur ce désastre judiciaire. C’est pour permettre à un maximum de gens de comprendre ce qui s’était passé. Je ne pense pas qu’il faille avoir exercé le métier de juge d’instruction pour se faire une opinion valable sur le travail de Fabrice Burgaud.

    Lorsqu’un homme politique est mis en cause, il n’est pas jugé par des hommes politiques au prétexte que son métier serait particulièrement complexe et inaccessible au profane (sans quoi, aucun homme politique ne serait jamais condamné).

    Les juges d’instructions ne sont pas seuls à faire face quotidiennement à des situations humaines très complexes.

    Il existe des centaines de juges d’instruction en France, travaillant dans des conditions comparables à celles du juge Burgaud, sans pour autant causer de catastrophes.

    J’ai donc lu le rapport de la commission, attentivement,  et je pense que le juge Burgaud a commis des fautes graves. J’espère qu’elles seront sanctionnées, c’est tout, et je n’ai pas du tout l’impression de me comporter comme une foule hystérique et avide de vengeance en écrivant cela.

    Je voudrais ajouter que le juge Burgaud n’est pas –à mon avis- une tête « bien faite ». Je regrette que la commission parlementaire n’ait pas fait appel à des psychologues pour les aider à comprendre cet évènement judiciaire, car je crois que leur analyse aurait jeté un éclairage pertinent sur cette affaire.

    Cordialement.



  • Norbert Balcon 5 janvier 2008 21:12

    Fabrice Burgaud non plus n’a, officiellement, pas été reconnu fautif pour son instruction calamiteuse.

    Pour ce qui est de J2M, il a tout de même été condamné par la bourse à payer 500 000 euros d’amende. Aux Etats-Unis aussi il a fait l’objet d’une condamnation. On lui a interdit de diriger une société cotée à Wall Street.

    Je crois qu’il a eu de la chance de se faire éjecter suffisamment tôt. Outre Atlantique, il aurait eu plus d’ennuis pour les mêmes faits.

    Je tiens à préciser que je n’ai pas proposé de diagnostic de ces personnes. Je ne suis pas habilité à le faire. En revanche, les affaires que je cite ont été des scandales retentissants. Comme tout le monde, je me suis efforcé de comprendre ce qui avait bien pu se passer. J’ai lu des analyses juridiques, économiques, sociales très pertinentes , proposées par des experts. J’ai également constaté qu’on parlait souvent de la personnalité de ces individus, comme si tout le monde admettait que la composante psychologique avait été déterminante. En revanche, on ne prend pas la peine de mandater un expert pour nous donner son avis et nous aider à éviter, peut-être, que cela ne se reproduise à l’avenir. Je trouve cela dommage.



  • Norbert Balcon 5 janvier 2008 21:08

    Je crois que c’est vous qui faites une fixation sur Nicolas Sarkozy. Je m’intéresse à la politique, comme tout le monde, mais ce n’est pas mon domaine de prédilection. Si je voulais parler de NS, je le ferai explicitement.



  • Norbert Balcon 5 janvier 2008 05:52

    Délinquance et psychopathie ne sont absolument pas synonymes.

    La majorité des psychopathes n’a jamais affaire à la justice. Ils ont un sens moral (très) défaillant et posent des problèmes multiples à leur entourage, mais échappent complètement à la justice.

    Par ailleurs, beaucoup de détenus, dans les prisons, ne sont pas psychopathes. Au Canada, 15 à 20% des prisonniers obtiennent un score de 30 sur la PCL-R. Ce sont donc des psychopathes. Les autres détenus ne le sont pas. J’imagine que la situation est comparable en France et en Europe.

    On peut être l’auteur d’un crime violent, sans être pour autant psychopathe (par exemple les auteurs de crimes passionnels).

    Inversement, on peut être médecin, jouir d’une excellente réputation, n’avoir jamais été confronté à la justice, mais être psychopathe (sa psychopathie s’exprimera de diverses manières : ce sera peut-être un tyran domestique, ou alors il arnaquera la sécurité sociale, il trompera sa femme, il virera sa secrétaire comme une malpropre, il harcèlera un collègue etc, tout en parvenant à préserver sa réputation).

    Je ne propose pas de solutions dans mon article et certainement pas de mettre 600 000 personnes en prison. Je voudrais simplement sensibiliser.

    Par contre, je pense -d’un point de vue simplement pratique- qu’être capable de repérer un psychopathe peut aider à éviter certaines situations pénibles à vivre.

    Je pense qu’épouser un ou une psychopathe peut très rapidement virer au cauchemar. A moins qu’on ne s’en rende jamais compte (ce qui arrive aussi, tant la majorité d’entre nous sommes aveugles à la psychopathie).

    Subodorer qu’un homme d’affaires est psychopathe n’a pas pour principal intérêt de l’envoyer derrière les barreaux.

    Par contre, il sera judicieux de ne pas le propulser PDG d’une multinationale (on évitera ainsi des scandales du genre Enron ou Worldcom).

    Vous parlez de « courrier du cœur » dans votre commentaire. Il est indispensable de comprendre que les psychopathes n’ont aucune aptitude à l’attachement. Je ne crois pas qu’un psychopathe puisse écrire un roman d’amour convaincant, tout simplement parce que ce type de sentiment ne fait pas partie de son registre émotionnel. Au mieux, il pourra pasticher ce qu’il a lu ailleurs.

    Vous n’avez peut-être pas visité mon profil, mais j’ai publié un petit roman sur la dépression et la crise suicidaire. Cf le lien ci-dessous.

    Cordialement

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