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Perplex

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’Le désespoir est silencieux. Le silence même, au demeurant, garde un sens si les yeux parlent. Le vrai désespoir est agonie, tombeau ou abîme. S’il parle, s’il raisonne, s’il écrit surtout, aussitôt le frère nous tend la main, l’arbre est justifié, l’amour naît.’ Albert Camus.

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  • Perplex Perplex 1er mars 2008 02:35

     " Là, tu vois : on devrait être des millions, à descendre dans la rue.

    (Oui, oui : "Avant que tout ne soit perdu".)

    On devrait être des millions, à hurler que, cette fois : ça y est.

    On devrait être des millions à hurler que cette fois, c’est bon, que cette fois, on a compris qui on a en face de nous - et la nature exacte du RQESNVSE (régime qui étend sur nos vies son emprise).

    On devrait être des millions, à occuper le pavé, à mordre, et à tenir.

    Au lieu de quoi : on est là, comme des con(ne)s, comme des mollusques, moi devant mon clavier, toi devant ton écran, à se tripoter la nouille en rêvant de grands soirs et de petits matins qui chanteraient.

    Un peu comme si, malgré tout, en dépit des signes évidents qui jour après jour s’accumulent, on avait encore du mal à réaliser que nous avons un gros.

    Un.

    Très.

    Gros.

    Problème.

    Tu sais que le RQESNVSE vient de fabriquer une loi immonde, sur la "rétention de sûreté" - sur le modèle, surtout, de celle qui fut jadis promulguée en Allemagne par un certain Adolf Hitler, dont peu d’Occidentaux avaient jusqu’à présent osé convoquer le parrainage : mais c’est la rupture, coco, on a des couilles ça comme, on brise du tabou comme t’as pas idée, on va pas se laisser emmerder par les tarlouses peroxydées qui voudraient que l’on occultât, au prétexte que le gars était parfois un peu rugueux, les contributions décisives du chancelier du Reich à l’histoire des lois.

    Tu sais, aussi, que le Conseil constitutionnel a censuré (oh, très mollement) une partie cette loi immonde - la rendant inapplicable avant une quinzaine d’années.

    Tu devines que cette censure ne fait pas les affaires du chef de l’Etat français, qui a un (très) gros besoin, à quelques semaines d’une échéance municipale qui s’annonce pour son parti comme une branlée d’anthologie (et d’où par conséquent il va ressortir à poil), de se regagner, par sa coutumière démagogie (ultra-)sécuritaire, la confiance des faibles d’esprit qui pensent que tout de même, Germaine, c’est plutôt une bonne idée, comme disait le chancelier du Reich, de nettoyer le pays - au trou les irrécupérables, prison à vie pour ces bâtards, et crois-moi, Germaine, si ça tenait qu’à moi, je les décapiterais, ces putains d’enculés.

    Aussi, et au motif, digne à l’excès, qu’il ne veut pas "laisser des monstres en liberté" (1), le chef de l’Etat français vient de charger le premier président de la Cour de cassation de lui "faire toutes les propositions" qui lui permettront de contourner l’avis du Conseil constitutionnel.

    Or, "selon la constitution elle-même", comme le souligne Robert Badinter (qui n’est pas exactement Jules Bonnot), cet avis n’est pas contournable - sauf à contourner, aussi, nos fondements démocratiques.

    "Une décision du Conseil constitutionnel (...) s’impose à toutes les autorités de la République" (2) - ou alors, justement, on n’est plus dans la République, telle que nous la connaissons.

    Confirmation d’un prof de droit constitutionnel : "Le principe de séparation des pouvoirs interdit à quiconque de passer outre à l’autorité de la chose jugée" (3).

    Le gars enfonce le clou, de sorte que nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas : la tentative de passage en force du chef de l’Etat français porte un nom.

    "C’est une atteinte à l’Etat de droit".

    Rien que ça.

    "Le Monde", ce soir, en fait ce gros titre, absolument ahurissant : "Nicolas Sarkozy défie le Conseil constitutionnel".

    Et mon cul, sans déconner : c’est du poulet ?

    Sérieusement : est-ce que tu imagines ce que "Le Monde" aurait titré, si par exemple Hugo Chavez avait si brutalement sauté à pieds joints sur la Constitution de son pays ?

    "Le Monde", crois-moi, aurait sorti l’artillerie lourde, genre, Hugo, salaud, el pueblo unido va te faire ta fiesta, parole de Paulo A. Paranagua.

    Là : point.

    Là, tout d’un coup, les big bosses du "Monde" se mettent à chipoter.

    "Nicolas Sarkozy défie le Conseil constitutionnel" ?

    Mais attends : c’est pas ça, l’histoire.

    C’est pas le Conseil constitutionnel, qu’il défie, Nicolas Sarkozy.

    C’est la démocratie.

    C’est pas la première fois, note : il nous a déjà infligé l’autre jour son mini-traité européen, sous les applaudissements nourris des renégats "socialistes".

    Mais là, ça commence à faire beaucoup.

    Et même : beaucoup trop.

    Les fidèles partisans du chef de l’Etat français ont ces jours-ci laissé libre cours à leurs égarements : Roger Karoutchi, qui est quelque chose au gouvernement, a par exemple traité les adversaires politiques de son mentor de "fascistes", cependant qu’Yves Jego, qui doit si mes souvenirs sont bons être quelque chose (mais quoi ?) à l’UMP (4), les qualifiait pour sa part de "staliniens".

    (Ce qui revient au même, puisque ces gens sont comme tu sais de ceux qui pensent que le communisme vaut le nazisme.)

    Quant à moi, je ne sais pas (mais je commence à m’en faire une vague idée) qui est "fasciste", ou "stalinien" - mais j’observe que les jeteurs d’anathèmes ferment très soigneusement leur clapet, quand leur chef porte "atteinte à l’Etat de droit".

    Tu me diras : nous aussi, on ferme finalement nos gueules - comme si on ne sentait pas monter la (très sale) puanteur.

    (1) En sorte, que, tu l’auras compris : les opposants à l’immonde loi sur la "rétention de sûreté" deviennent, par la grâce de cette nouvelle saillie, d’affreux salopards, fermement décidés, eux, à "laisser des monstres" égorger, jusque dans leurs bras, leurs fils et leurs compagnes.

    (2) "Le Monde", ce soir.

    (3) Idem.

    (4) "Marianne" relève ce matin que le même Yves Jego qui détecte des "staliniens" dans le paysage médiatico-politique français a porté plainte pour "injure et diffamation" contre un blogueur, "Yves Poey, animateur du site Flamberge", qui a eu le front de le traiter d’"apparatchik". Le terme porterait "atteinte à l’honneur" du détecteur de staliniens. Je te reparlerai certainement de cette affaire, qui me semble être un assez bon indicateur de l’attachement du RDQESNVSE à la (sacro-sainte) liberté d’expression."

    Sébastien Fontenelle http://vivelefeu.blog.20minutes.fr/

     



  • Perplex Louzbek 12 février 2008 12:57

    (encore l’auteur) "une ministre de l’économie talentueuse et motivée, qui sait dans quel monde nous vivons mais qui n’est issue ni du sérail technocratique ni des partis politiques" 

    elle est juste issue du CSIS ( Center for Strategic & International Studies), un think- tank Neo-conservateur, très controversé, proche du lobby pétrolier US. "Créé en 1962 à l’initiative du directeur de la recherche de la CIA, le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington n’a pas tardé à devenir l’institut de prédilection des analystes de la Guerre froide autour d’Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski. Dans les années 80, Ronald Reagan y a recruté ses principaux conseillers de Défense. Au début des années 90, Bush père y a trouvé son ministre de la défense, Dick Cheney. Multipliant les analyses de la crise énergétique à venir, le CSIS a évolué au cours des dernières années sous la présidence du sénateur Sam Nunn pour se focaliser sur la lutte contre l’émergence de pouvoirs nucléaires, les stratégies pétrolières et la guerre des civilisations."

    Pour rappel, c’est de ce même CSIS que nous vient le manifeste des 5 anciens généraux de l’OTAN, qui prévoit que l’occident doit être en mesure de déclencher une attaque préventive pour contrecarrer la menace imminente d’une diffusion d’armes nucléaires ou de destruction massive".Ce quinquette de "sages" propose donc tout bonnement que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France ("l’Occident" nucléaire, donc) puisse atomiser un pays non plus pour répondre à une attaque nucléaire, ni même pour "préempter" une telle attaque qui serait imminente, mais simplement pour empêcher un pays d’utiliser des armes nucléaires, chimiques ou bactériologiques.

    www.csis.org/media/csis/events/080110_grand_strategy.pdf (le rapport en question)

    "Bien que cela ne figure pas sur sa biographie officielle, Madame Lagarde militait aux États-Unis au CSIS. Au sein de ce think tank, elle co-présidait avec Zbigniew Brzezinski la commission Action USA/UE/Pologne et suivait plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais. Or, dans ces instances, elle représentait les intérêts états-uniens contre ceux du Commerce extérieur français dont elle est aujourd’hui la ministre. En sa qualité d’avocate du cabinet Baker & McKenzie, elle poussait plus particulièrement les intérêts de Boeing et Lockheed-Martin contre ceux d’Airbus et de Dassault.

    En 2003, Christine Lagarde est également devenue membre, toujours au sein du CSIS, de la Commission pour l’élargissement de la communauté euro-atlantique aux côtés de son ami Brzezinki et de diverses personnalités dont l’ancien directeur de l’OMC Reanto Ruggiero et l’ancien ambassadeur spécial pour la restitution des biens religieux en Europe centrale, Stuart Eizenstat. Cette commission s’est occupée des investissements possibles en Pologne, Slovaquie, Lettonie, Roumanie, République tchèque et Hongrie.
    Au sein de chacune de ces diverses commission, un homme jouait un rôle central : Bruce P. Jackson, fondateur du Comité états-unien pour l’expansion de l’OTAN (US Committee for Expand NATO). Il représentait les intérêts de l’avionneur Lockheed Martin, dont il avait été vice-président. C’est au travers des relations nouées dans les commissions présidées par Christine Lagarde que M. Jackson monta le contrat du siècle : la vente, en avril 2003, de 48 chasseurs F-16 Lockheed-Martin à la Pologne pour 3,5 milliards de dollars. Cette transaction provoqua la consternation en Europe dans la mesure où le gouvernement polonais payait cette commande avec les fonds de l’Union européenne destinés à préserver son secteur agricole.
    Ce contrat était disproportionné par rapport aux besoins réels de la Pologne. En outre, la logique eut voulu que Varsovie s’équipe de Mirage 2000-5 MK2 Dassault ou de Jas-39 Saab en entrant dans l’Union.
    Cependant, ce contrat était indissociable de l’engagement de la Pologne dans l’invasion de l’Irak aux cotés des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie. M. Jackson était d’ailleurs le principal bailleur de fonds du Comité pour la libération de l’Irak (Committee for the Liberation of Iraq).
    Dans la continuité de ce marché, la Commission euro-atlantique de Madame Lagarde se donna comme mission « d’assister les entreprises polonaises pour améliorer leur capacité à devenir sous-traitants d’entreprises (notamment états-uniennes) qui ont remporté des marchés en Irak et en Afghanistan, et aussi pour la modernisation du système de défense polonais » "

    rightweb.irc-online.org/groupwatch/csis.php.html

    www.voltairenet.org/article17340.html

    www.exxonsecrets.org/html/orgfactsheet.php

     

     


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