René Job

Ségolène Royal, victorieuse au premier tour ? René Job

« il a créé une fondation parfaiment louable et qu’il se serve de sa notoriété pour ramener l’écologie au centre de la politique, c’est très bien mais pourquoi ne se contente-t-il pas d’appuyer les verts ? »

Probablement qu’il se sera souvenu du passage des verts au sein du gouvernement « gauche plurielle ». Les verts n’avaient pas brillé pas leur engagement. Je me souviens d’un commentaire de D. Voynet, Ministre, de retour d’Amérique Latine où il y avait eu un glissement de terrain dévastateur et très meurtrier (je crois) qui disait que la marée noire (due au naufrage du « Prestige », il me semble)n’était rien en comparaison. Elle aurait mieux fait de se taire, ce jour-là.

Si on ajoute les divisions internes au mouvement des Verts. Les sécessions permanentes. Leur incapacité à dire quel serait le modèle économique de référence.

Nicolas H. n’a vraiment que l’embarras du choix pour ne pas les soutenir.

Quant à Bové, il serait sain pour la démocratie qu’il se présentât. Il représente une force non négligeable. Et les forces de gauche ont besoin d’un évènement fort qui les oblige à se redéfinir. Cet évènement ne viendra jamais du PS. Mais du sein même des gauches.

Et puis un type façon Lula, çà ne me déplairait pas. On est loin aujourd’hui des radicalismes d’hier.

Sérieusement la déclaration du Président de Région Languedoc-Roussillon est révélatrice : le PS est condamné à pêcher les voix qui soutiennent Le Pen. Quant au Président F., il se rétractera, oui, de force, par la contrainte, et encore. Les « français douteux » apprécieront, surtout venant d’un homme de « gauche ». Je vous signale que c’est une des thèses fortes de Le Pen. Au PS, tout va bien. Bientôt on s’installera sans rougir dans le national socialisme. Il manque encore quelques thèmes sur la supériorité de la culture occidentale ou bien sur la nécessité des quotas inter-raciaux (on dira « communautaire »). Bref, j’attends de voir mais je crois qu’on va dans cette direction, inévitablement. Même les jeunes des banlieues veulent voter Le Pen. Mais eux, je les soupçonne de vouloir « mettre le feu ». ils adorent le désordre. Alors ils le provoqueront, s’il le faut. Ils ne croient plus dans la République. Et SR, çà les fait rire. Vive l’entropie. 

Je sais que vous êtes supporter de SR. Et peut-être que tout à l’heure vous serez heureuse. Je vous le souhaite. En ce qui me concerne, çà sera une clarification. Et finalement çà me décidera à choisir une autre option.

Un dernier point : les voix des sympathisants de gauche ne sont pas la propriété de SR. Trop nombreux sont ses militants qui jouent avec çà. Très dangereux. Attention, c’est explosif. C’est le meilleure moyen de faire 18-20% des suffrages à l’arrivée. Mieux que Jospin, j’en conviens. Mais en face, il y a Sarkozy, Bayrou et Le Pen.

Estimation 1er tour à la louche des rapports de force, sans débats, sans confrontation des idées et des personnalités : Le Pen 20-22%, De villiers 2-3%, Sarkozy 25%, Bayrou 10-12%, le PS 18-20%, Chevènement 3-4%, la gauche unitaire 15-20.

Voilà et mon estimation vaut bien celles des pseudo-sondeurs. Personne ne me stipendie. C’est déjà un gage de neutralité. La bataille va être très dure. Quand on entendra les candidats, les perceptions vont être bouleversées. Et ce qui paraît aller de soi aujourd’hui : çà sera comme l’affaire du TCE. Des gens bien pensants pas crédibles d’un côté et la population en position d’observation avec en souvenir ce que les autres auront dit ou fait pour le TCE. Sarkozy a déjà prévu ce moment-là. Il suffit de l’écouter. Et il sera obliger de s’allier avec Le Pen pour gagner. Il n’a pas le choix. C’est arithmétique. Et la gauche n’est majoritaire que réunit. C’est très mal parti.

Et si Le Pen ne fait pas ses 20-22%, c’est que Sarkozy aura réussi son opération de récupération. C’est moins difficile de faire un Le Pen-Sarkozy que de faire un Le Pen-Royal. N’oubliez pas que derrière une personnalité, il y a tout un background, un arrière-plan politique. Voter UMP, ce n’est pas voter PS. Les reports ne sont pas évidents.

C’est la représentation que j’ai pour l’instant de ce qu’il y a devant nous. çà peut changer très vite. Par la campagne et ses débats. On verra.