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Sylvain Etiret

Médecin hospitalier

Tableau de bord

  • Premier article le 14/12/2006
  • Modérateur depuis le 14/03/2007
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Ses articles classés par : ordre chronologique









Derniers commentaires



  • Sylvain Etiret 21 mars 2007 03:27

    Comment ne pas être d’accord avec votre description des faits ? Il n’y a cependant aucun angélisme à prétendre que la solution relève de la mise en pratique de moyens de soulagement qui sont connus mais non / mal / sous- utilisés et non pas d’une bascule vers une attitude extrème que serait l’euthanasie. Toutes choses égales par ailleurs, pour supprimer les violences sur les stades de foot, on peut mettre en place toute une ribambelle de solutions imaginatives, ou on peut interdire les matchs de foot. Les efforts de formations des soignants, la réassurance des médecins sur les ennuis qu’ils pensent risquer en prescrivant des stupéfiants, la simplification de la législation sur ces produits, la valorisation du temps passé à l’accompagnement autant que celui passé à la technique dans le soin, celle de la relation humaine plutôt que des contraintes administrativo-gestionnaires de la médecine en particulier hospitalières, ... sont autant de ces solutions. S’il faut continuer à militer pour quelque chose dans ce domaine, c’est surement là que doit se porter l’action plutôt que sur des solutions expéditives. On peut reprocher bien des choses aux soins palliatifs, mais surement pas de ne pas avoir commencé la tâche même s’il s’agit d’un travail de grande ampleur.



  • Sylvain Etiret 16 mars 2007 08:18

    Bonjour La Mouche,

    Votre ton provocateur a le mérite de stimuler la discussion. Je note quand même que vous me pardonnez, ce qui est tout de même réconfortant.

    Cependant, je ne vois pas bien en quoi vous trouvez que mon propos sur les SP le disqualifie du sujet de l’euthanasie. Il s’agit au contraire d’une tentative de réponse différente à la souffrance qui en fait naître la demande. Les deux sujets sont donc bien liés, même s’il est vrai que les SP ne s’y limitent pas.

    Vous pensez que les SP ne s’adressent pas aux patients « à l’article de la mort ». C’est à la fois vrai et faux. Il est exact que la prise en charge de patients à un délai suffisant du jour de leur mort rend la situation moins complexe et moins aiguë, avec davantage de possibilités pour que s’installe un accompagnement jusqu’au décès dans les meilleures conditions. Il arrive néanmoins qu’il faille faire face à des situations beaucoup plus tardives. Mais paradoxalement, et comme je l’ai indiqué dans mon article, la plus grande difficulté à l’origine des demandes d’euthanasie naît de la durée dans laquelle s’installe une situation qui ne prend plus sens pour le patient ou ses proches. C’est exceptionnellement qu’une demande d’euthanasie ait lieu dans l’urgence, à l’article de la mort. Et dans ce cas, le contrôle efficace des symptômes permet à lui seul d’atteindre confortablement le moment imminent du décès.



  • Sylvain Etiret 15 mars 2007 21:36

    BonjourBill,

    J’ai une très modeste expérience de l’hypnose. Les domaines d’application que vous évoquez sont relativement différents : maladie de longue durée, fin de vie, douleur. Je sais que certains en ont la pratique dans le cadre de la fin de vie, sans vraiment en savoir davantage. Por ce qui est de son application à la douleur, elle est très utile et performante sur des situations douloureuses ponctuelles. Sur la maladie chronique, en particulier la douleur chronique, sa maitrise est bien plus complexe. Certains en vantent l’utilité, mais je n’en ai pas l’expérience.



  • Sylvain Etiret 6 mars 2007 00:27

    La Mouche,

    Merci de me rappeler à l’ordre si mes explications sont confuses.

    Je ne sais pas si je vois les choses de trop haut. Je tente au contraire de m’appuyer sur une pratique quotidienne. C’est de cette pratique que naissent les réflexions que j’ai essayé de synthétiser, et non d’un a priori théorique auquel je tenterais de faire coller la réalité.

    Néanmoins, pour répondre aux deux étapes de vos questions :

    - vous évoquez « ce moment où l’on ne peut et ne doit plus faire durer cette situation ». Toute la question est dans le « faire durer ». Il n’y a aucune difficulté, aux termes de la loi Léonetti, à ne pas « faire durer », à cesser tout soin de prolongation artificielle. Le problème réel est de savoir s’il faut « laisser durer », c’est-à-dire faire un geste pour abréger la vie (non plus cesser de faire un geste qui l’entretien artificiellement). Il ne s’agit là ni d’une question religieuse ni d’une argutie, mais d’une très concrète différence au pied du lit du patient.

    - vous évoquez le fait de « vivre sans bouger d’un lit avec un tuyau dans le nez ». Je pourrais vous citer de nombreux patients qui, dans ces conditions, n’en demandent pas pour autant à mourir. La question n’est donc pas celle de l’apparence de technique dans les soins ou de l’absence d’autonomie. Elle est plus dans le vécu que le patient (ou ses proches) en a. Elle est donc plus dans ce qui fait que pour certains cette situation n’a plus de sens alors qu’elle en conserve pour d’autres. Il n’y a donc aucune raison de mettre la barre à « lit + tuyau dans le nez ». On peut la mettre à « lit + perfusion » ou « fauteuil + perfusion » ou « fauteuil + incontinence » ou à bien d’autres niveaux encore. C’est d’ailleurs la réalité de la plupart des demandes d’euthanasie, loin des images caricaturales qu’on imagine. Pour prendre un exemple vécu, un patient encore autonome et lucide malgré une grande fatigabilité, porteur d’un cancer dépassé mais physiquement confortable et sans aucun tuyau, me disant : « Puisque je ne vais plus guérir, pourquoi attendre ? Autant en finir tout de suite. Allez-y ». Les situations de souffrance physique persistante relèvent quant à elles plus d’une réticence alors injustifiée à prendre le risque de hâter la fin (non à décider de hâter la fin).

    - vous demandez qui peut décider que c’est le moment et « arrêter la bécane ». Si arrêter veut dire couper le contact, je réponds : « Je ne sais pas. En tout cas pas un soignant » (Quelle est cette série de raisons qui vous fait voir l’infirmière dans ce rôle ?). Si arrêter veut dire laisser s’éteindre le moteur sans chercher à l’entretenir ou à le faire redémarrer, je réponds : « C’est déjà prévu dans la loi Léonetti ».

    Même si je suis encore un peu long, j’espère que cette réponse sera plus claire que mes interventions antérieures. Pour résumer en quelques mots :

    - les demandes réelles d’euthanasie sont le plus souvent éloignées de l’image qu’on en a,

    - elles sont généralement sous-tendues plus par une démarche « spirituelle » que par une souffrance physique,

    - elles sont adressées à des soignants qui n’ont aucune légitimité pour y répondre favorablement.

    Cordialement.



  • Sylvain Etiret 4 mars 2007 20:02

    A Koofaburra,

    Vous dîtes très simplement, humblement, honnêtement et de façon très touchante la réalité humaine que recouvre ce débat, et je vous remercie de votre intervention.

    Bien que je préfère le terme d’aide à vivre que celui d’aide à mourir, nos espoirs vont dans un sens commun : faire en sorte que devant l’approche de la fin, les efforts soient tournés vers le soulagement de toute souffrance et l’absence de recherche déraisonnable de prolongation artificielle. Pour atteindre cet objectif, vous envisagez la possibilité d’une mort choisie et volontairement administrée/reçue. Mon propos est de souligner que, pour toutes les raisons que que j’ai évoquées, à la fois dans mon article et dans ma réponse à un commentaire (plus haut), cette administration pose davantage de problèmes qu’elle n’en règle. En particulier qu’elle ne résoudrait paradoxalement pas toutes les situations de souffrance dans les conditions de dignité qu’elle vise sans toujours l’atteindre.

    Outre les risques de dérives persistant malgré toutes les protections que les lois ont pu prévoir dans les pays concernés, cette administration repose sur l’action d’un tiers dont je souhaitais insister sur le fait que leur faire une telle demande les place dans une situation impossible par nature. Bien d’autres options que l’implication de soignants devraient alors être envisagées, allant de la constitution d’une profession spécialisée à l’extension des circonstances atténuantes à l’homicide effectué par quiconque motivé par de telles circonstances.

    La réponse à votre attente me semble dès lors bien plus reposer sur une réflexion et une évolution de la société sur la solidarité, le partage, l’accompagnement, l’estime, ... qui entoure chacun de ses membres, sur la « valeur » que chacun d’entre nous continue à porter jusqu’au terme de sa vie, sur l’attention, l’empathie, le soutien que chacun porte à ceux qui l’entourent.

    C’est probablement sur un objectif de cet ordre que patients, proches, soignants, et tous ceux qui se préoccupent de ce que notre existence soit la plus humaine possible, pourraient ensemble faire avancer les choses.

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