Enréfléchissant mieux, la terminologie comme la conceptualisation du mot Nation sont un concept bourgeois, mais son existence est avérée dans l’histoire. Lorsqu’elle était représentée par un seul homme, l’ensemble des ses sujets constituaient la Nation. La Nation n’est rien d’autre qu’une communauté de destin, renforcée par un patrimoine historique, culturel, et intellectuel commun.
La France, c’est le carillon de l’angelus à 7, 12 et 19h. La France, c’est du temps accordé à la convivialité autour d’un repas. La France, c’est le repos hebdomadaire du Dimanche. La France, c’est une histoire commune, certes parfois fracturé, mais néammoins géographiquement linéaire depuis les capétiens. La France, ce sont les alsaciens, les corses, les bretons, les parisiens, les toulousains mort pour ses drapeaux successifs.
Etre français, c’est assumer cet héritage. C’est se réjouir de Poitiers, de Bouvines, Marignan. C’est gémir de la trahison du duché de Bourgogne, de Waterloo ou de 1871. C’est vaincre Abd el Kader avec le duc d’Aumale, et célébrer l’héroisme, Camerone ou Sidi Brahim. Je suis personnellemnt d’origine russe, mais quand la Grande Armée crève misérablement dans l’hiver des Romanov, je suis vaincu avec elle, puisque je suis français.
La France, c’est un courant de pensée aussi, une école philosophique et ses antithéses, les instits et les curés, les « tàla » et les « pas tàla », les dreyfusards et les antis, De Gaulle et Giraud. Quand notre culture a fondu dans le consensus mou et l’internationalisme, c’est alors que la France a disparu.
Et je vous plains cher Monsieur, d’avoir à discourir de la Nation quand vous devriez la ressentir.
Je vous invite à méditer cette phrase du chanteur québecois Gilles Vignault (à propos de l’anglicisation du Québec) : « Faut être chez soi pour dire Welcome ».
Je vous avoue que tout en portant un intérêt considérable aux cultures étrangères que je me fais fort d’aller étudier dans leurs environnement naturel, on se sent tout chose lorsqu’on se retrouvre (et je travaille dans la fonction publique française) coincé entre quatres collègues s’exprimant entre eux en langue arabe. On se sent... exclus. Ce qui est tout de même fort de café, lorsqu’on travaille dans un établissement public des plus typiquement français.