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Thibault MORTIER

Thibault MORTIER

Né sous De Gaulle, ingénieur de formation, chef de micro-entreprise (secteur NTIC), s’essaye à rester un homme libre...

Tableau de bord

  • Premier article le 11/10/2005
  • Modérateur depuis le 27/03/2006
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Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 14 juin 2008 00:57

    Merci pour votre très beau témoignage, Pauline, et permettez moi d’admirer en même temps que votre jeunesse, la grande qualité de votre commentaire. Merci pour votre appel au respect.

    Si vous le permettez aussi, je n’ai pas tendance à oublier les qualités humaines d’Anne Lorraine, relisez : "intelligence vive, humour caustique, joie de vivre, détermination, vie chrétienne profonde, engagements, notamment dans le scoutisme, amis de tous les bords". Ne la connaissant pas directement, mais seulement son père par le milieu militaire, un portrait aussi proche que le votre m’eut été difficile. Mais la grandeur du geste, qui est le coeur de cet article, transcende la valeur personnelle.

    Thibault



  • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 19 décembre 2007 12:50

    (ce message était destiné à Léon pour son post un peu plus haut !)



  • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 19 décembre 2007 12:49

    Merci pour votre appréciation sympathique sur l’article, et pour votre très juste remarque smiley



  • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 5 décembre 2007 13:50

    Pardonnez moi de ne pas répondre à chaque post. 

     

    Merci tout d’abord à ceux qui ont eu l’amabilité de relever cet article pour ce qu’il est, c’est à dire, essentiellement, un hommage rendu à cette jeune femme lumineuse. 

     

    D’autres personnes ont cru nécessaire de poster des messages déplacés, inutilement polémiques, parfois indécents. Puis-je demander à ces personnes, avant d’en poster d’autres, de s’imaginer avoir perdu leur propre fille dans les mêmes conditions, ou bien, si elles sont sans enfants, de se représenter eux-même à la place d’Anne-Lorraine, face au couteau de son meurtrier ? 

     

    Restons-en à l’hommage. 

     

    Un hommage qui n’est en rien exclusif d’autres hommages possibles. 

     

    Hommage dû au courage de cette femme, même si d’autre personnes peuvent aussi avoir été courageuses dans d’autres cas, et s’il ne viendrait à personne l’idée de blâmer qui que ce soit pour une attitude différente face aux même circonstances. A cet égard, le témoignage de « Battement d’elle » est impressionnant. 

     

    Hommage dû à la générosité d’Anne-Lorraine, engagée au service des autres à travers les scouts, les enfants, les handicapés, les pauvres, les étrangers, même si d’autres personnes sont aussi généreuses, ou davantage encore. Qui, parmi nous, se prévaudrait de donner davantage de soi-même ? Qui, parmi nous, prétendrait qu’il n’y a qu’une seule manière de donner de soi-même ? 

     

    Hommage dû à cette esprit brillant, dont tous ceux qui la connaissent appréciaient l’ouverture. Certes, avec des convictions solides, avec la force joyeuse de l’idéal que l’on porte en soi à vingt ans, mais avec l’ouverture de l’intelligence et du coeur. Ce qui ne s’oppose pas à ce que d’autre personnes, aussi, puissent être ouvertes et convaincues. Que chaque auteur de message relise ce qu’il a écrit, et fasse la part de sa conviction et de ses condamnations. 

     

    Hommage dû au milieu spirituel chrétien, catholique, à cette « génération JMJ », au sein duquel éclosent de telles fleurs, même si rien n’y est parfait, et si d’autres cultures peuvent en faire éclore aussi. Même si l’on ne croit en rien, ou que l’on croit que seul le hasard réponde aux questions fondamentales de l’existence, cela n’empêche pas de respecter l’élan chrétien, cet effort spirituel, vécu par des millions d’âmes à travers le monde, élan qui propose, parfois douloureusement, mais le plus souvent joyeusement, un sens à la destinée humaine. 

     

    Hommage dû à la dignité de sa famille, et de cette foule priante, recueillie, même si d’autres familles et d’autres foules peuvent avoir été aussi dignes. Qu’aurions nous fait mieux, à cette place ? Et quelle balance faudrait-il pour le peser, ce « mieux » ? 

     

    Hommage rendu, aussi, à la beauté de cette cérémonie funèbre, dans cette cathédrale. Admirer quelque chose n’est pas mépriser le reste. 

     

    Hommage qui n’élude pas les autres questions, et en particulier celle de la justice. Mais chaque chose en son temps. 

     

    Anne-Lorraine Schmitt aurait pu être ma sœur, ou ma fille. Cet article voudrait contribuer, simplement, à conserver la mémoire d’un acte héroïque et d’une personnalité admirable.

     



  • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 5 septembre 2006 22:58

    Voici le texte complet de l’allocution prononcée par le Maire de Paris. Bonne lecture ! Th. M

    Discours de Bertrand Delanoë Inauguration du parvis Jean-Paul II

    Dimanche 3 septembre 2006

    Monseigneur le Nonce apostolique, Monsieur le Cardinal, Monseigneur l’Archevêque de Paris, Monsieur l’Ambassadeur, Mesdames et Messieurs les élus, Messieurs les représentants des cultes, Mesdames, Messieurs,

    Il y a un an et demi, à l’annonce de la mort du pape Jean-Paul II, de très nombreux Parisiens se sont rassemblés sur ce parvis. Leur élan n’exprimait pas seulement l’ardeur d’une foi. D’évidence, ce deuil, dépassant la seule conscience catholique, prenait aussi la forme d’un hommage à une figure essentielle de notre temps. Ensemble, ils célébraient sa clairvoyance active, érigée, tel un rempart, contre les dérives intégristes qui menacent.

    Cet hommage, nous l’exprimons aujourd’hui, en cohérence avec l’identité de Paris, nourrie depuis toujours d’une diversité féconde. En effet, les noms des rues et des places de notre ville, sont le meilleur symbole de cette multiplicité d’héritages qui forgent notre histoire commune. On y trouve la trace de celui qui croyait au ciel, de celui qui n’y croyait pas, et même de celui qui y croyait à sa façon.

    Si notre ville n’oublie pas ce qu’elle doit à la part chrétienne de son histoire, elle a toujours honoré des femmes et des hommes dont la variété des engagements intellectuels et spirituels, dessine une constellation magnifique. Jean-Paul II la rejoint à présent, lui, l’acteur épris de liberté, le combattant de la vérité, l’homme de la paix. Car Jean-Paul II ne se résignait pas aux horizons obstrués. Le jour même de son élection, il s’adressait au monde pour l’inviter à dépasser la fatalité des frontières.

    Ainsi, il contribua à ouvrir les premières brèches dans le rideau de fer, en accompagnant la lutte des peuples d’Europe de l’est vers la reconquête obstinée de leur liberté. Il sentait venir l’Histoire, il avait l’intuition farouche que rien - ni l’oppression de la censure, ni la menace des armes - ne pouvait s’interposer indéfiniment entre un peuple et son désir de vivre.

    Sans doute ses propres racines expliquent-elles le rapport spécifique de Jean-Paul II au monde. Issu du cœur d’un peuple asservi à deux reprises par le totalitarisme, il mesurait d’autant mieux le sens profond et la valeur infinie de la liberté. Il l’aimait cette liberté. Et d’abord, celle de l’esprit. Jean-Paul II nous invitait à user de la liberté de penser, la seule qui subsiste, toujours, au milieu des pires contraintes, et au nom de laquelle il posa un acte majeur : la réhabilitation de Galilée, ce martyr de l’esprit critique, humilié et condamné à dénoncer la vérité scientifique qu’il avait lui-même établie. Sous le pontificat de Jean-Paul II, l’Eglise pose un regard sans concession sur son propre cheminement. Chacun conserve en mémoire la force et l’impact universel d’un événement singulier : un pape qui demande pardon et qui admet qu’aucune histoire n’est parfaite - même, et peut-être surtout, quand elle se veut l’expression d’un dessein divin. Jean-Paul II substitue ainsi l’exigence à la bonne conscience.

    Sur les ravages des Croisades, sur les violences de l’Inquisition, sur la haine stérile des guerres de religion, sur l’indifférence parfois complice de certaines autorités catholiques devant la traite des Noirs, il aborda avec un courage exceptionnel toutes les facettes de cet héritage. Il accomplit même un geste historique en exprimant, le 16 mars 1998, la repentance de l’Eglise sur ses propres silences devant la Shoah.

    « Nous avons tous commis des fautes » disait-il, et il ajoutait : « L’Eglise a le devoir de regretter profondément les faiblesses de tant de ses fils qui ont défiguré son visage ». Des paroles si puissantes ne diminuaient en rien l’autorité de l’Eglise, elles la rendaient au contraire plus accessible, plus imprégnée des vertus simples de l’honnêteté.

    Mais là ne s’arrête pas le legs de Jean-Paul II. Car mieux que d’autres, il invita le monde à capter cette richesse qui réside dans les interprétations multiples de la vie, dans la façon d’en rechercher le sens. C’est pour cela aussi que son message portait tant auprès des non croyants. Et avec tous les cultes, dont je salue ici les représentants, Jean-Paul II a engagé un dialogue fraternel et confiant.

    Resurgit ici l’image saisissante de la grande rencontre d’Assise, où l’on vit le pape de Rome entouré de bouddhistes, d’hindouistes, de musulmans, de juifs et bien sûr, de toutes les familles chrétiennes. Quand il s’adressait aux juifs, qu’il appelait ses « frères aînés », il savait apaiser leur conscience blessée par deux mille ans d’enseignement du mépris.

    Après une visite inédite à la synagogue de Rome, il se rendit en Israël, dont il fut le premier pape à reconnaître l’existence, tout en manifestant d’ailleurs, un soutien constant au désir de vivre du peuple palestinien. Il osa rappeler que Jésus était juif, que Marie était juive, et que le christianisme tirait sa sève « de la racine de ce bon olivier ». Ainsi, il ôta toute prise à l’expression d’un antisémitisme chrétien.

    Pour combattre la peur de la différence, il consacra aussi d’inlassables efforts à bâtir des ponts entre le christianisme et l’islam. Depuis le Maroc, en 1985, il s’adressa solennellement à tous les musulmans, pour leur dire : « Vous et nous, vivons dans le même monde, et nous croyons dans le même Dieu. Ou bien nous marchons ensemble, ou bien nous partons à la dérive ». Toujours, Jean-Paul II a répété ce même message, année après année, dans toutes les circonstances. Ce faisant, il fut une sentinelle majeure des temps modernes. Car inlassablement, il veilla à transformer ce dialogue inter-religieux en un barrage permanent dressé contre le dessein mortel de ceux qui à travers le monde, prennent le spirituel en otage, pour légitimer leur violence. Jean-Paul II s’opposa à cette guerre des civilisations dont il refusait l’augure. Il lutta, de toute son énergie, pour que la religion ne soit pas dévoyée au service de l’insupportable.

    C’est en cela que sa marque dépasse un cadre strictement spirituel, pour s’imprimer dans le champ beaucoup plus vaste de l’humain. Croyant ou pas, athée, agnostique ou religieux, chaque homme de bonne volonté, attaché à la paix et aux valeurs qui fondent une société civilisée, ne peut que saluer le serviteur d’une cause si juste et si fondamentale pour nous tous. C’est aussi pour cela que sa disparition provoqua une onde de choc parmi des peuples très éloignés de la foi catholique. Par delà les cultures et les religions, beaucoup, à travers le monde ont d’abord retenu la dimension universelle de sa démarche. Guidé par cette force morale, que même sa faiblesse physique ne put jamais ébranler, Jean-Paul II n’a suivi qu’un seul chemin : celui de la paix. C’est là, la dimension majeure de son message, son apport à la cohésion de toute notre vie collective. Se battre pour la paix ! Essentielle et bouleversante, cette force morale justifie à elle seule, l’hommage de Paris. Un hommage, je le sais qui a pu heurter des sensibilités. Certains, au nom de la laïcité, se sont émus d’une telle initiative. Mais la laïcité, la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, auxquels je suis profondément attaché, n’impliquent en rien l’ignorance réciproque. Notre cité honore, depuis toujours, ceux qui laissent une trace dans la marche de l’humanité. Parmi eux, les femmes et les hommes de foi y ont naturellement leur place. Je le sais aussi, beaucoup ont regretté que la voix de Jean-Paul II n’ait pas fait écho à l’évolution pourtant indéniable de nos sociétés, à l’heure où l’humanité affrontait, déjà, les épreuves, les angoisses et les maladies de cette fin de siècle, telle que le sida.

    Ainsi, sur le respect de toutes les identités, sur les droits des femmes, sur les choix de vie, sur le devoir aussi de protéger sa propre existence et celle d’autrui, j’ai regretté publiquement que l’autorité morale de Jean-Paul II ne soit pas mise au service d’avancées attendues et même espérées. Faudrait-il, pour autant, ignorer, l’intensité de son action, la valeur exceptionnelle de son héritage ? Incontestablement, Jean-Paul II a sa place dans la trame de notre cité.

    Là où se côtoient déjà tant de noms célèbres, de destins singuliers, avec leurs contrastes et leurs paradoxes, mais surtout leur apport à notre vie collective, à ce que nous sommes ensemble. C’est aussi pour cela que l’identité de Paris est unique et qu’elle dépasse nos consciences individuelles. Cette capitale si chère aux amoureux de la liberté, où toutes les formes de spiritualité, toutes les convictions, doivent pouvoir s’épanouir. Pour que vivent la diversité et la différence.

    Puisse le nom de Jean-Paul II, désormais inscrit en ce lieu, maintenir intactes notre vigilance, notre tolérance, notre courage et surtout notre capacité à nous enrichir des autres.


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