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Timsk

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  • Timsk 25 novembre 2007 23:54

    Ceci est un très bon point, que c’est utile de savoir bien argumenter, surtout contre les questions ou objections les plus souvent rencontrées.

    Par contre, lisant les échanges ci-dessus et ailleurs sur Agoravox, il est claire que ce n’est pas encore tous les espérantistes qui ont compris que les attaques ad hominem, même provoqués, ne servent strictement à rien, et ce n’est pas en critiquant les autres — implicitement ou explicitement — que l’on arrive à persuader et éventuellement à gagner de nouveaux adhérents.

    Gagner un argument, c’est souvent perdre un ami. Et gagner un argument dans un forum de discussion en ligne où c’est difficile à savoir qui fait le plus pour provoquer des réactions de pire en pire de la part des autres... ben, disons que ce n’est guère une chose d’élégance.



  • Timsk 23 novembre 2007 00:30

    Asp Explorer a demandé : ’je n’ai jamais reçu de réponse : comment éviter les barbarismes dans une langue qui emprunte à de nombreuses racines ? Pourquoi « cito », et pas « urbo » ou « villo » ?’

    Excusez-moi, mais je n’ai pas encore compris la question. Le mot « barbarismes » dans ce contexte n’a guère un sens précis — pourriez-vous choisir un autre mot, plus précis et éventuellement moins émotionnel ?

    Pour répondre à la deuxième partie de la question — au début, dans le projet de langue publié en 1887, c’était le Dr Zamenhof qui avait choisi les racines qu’ils a jugé les plus « internationales », c-à-d déjà présentes dans plusieurs « grandes » langues. Donc c’est lui qui a choisi « urbo » où il aurait pu éventuellement choisi « cito » ou « vilo », et donc le mot en Espéranto de nos jours pour « une ville », c’est « urbo ».*

    Après, depuis la conférence de 1905 où Zamenhof a confié l’avenir de la langue à ses utilisateurs, le choix des nouvelles racines est fait par les utilisateurs, comme en français, en anglais ou dans n’importe quelle autre langue. En fait, l’Espéranto a, dans cet aspect, un point commun avec le français qui manque aux anglais — une Académie de la langue, qui surveille sa développement et qui « officialise » certains mots de temps en temps. Si l’Académie (Française ou d’Espéranto) sert à quelque chose vraiment est une question à débattre (de préférence ailleurs, et dans mon absence !) mais voilà la situation telle qu’elle est.

    Je donne deux exemples récents pour illustrer : les mots anglais « email » et « blog ». Ils ont tous les deux une dérivation uniquement anglaise (« electronic + mail = email » et « web + log = weblog », qui s’est raccourci à « blog ») mais ce sont de nouveaux concepts qui avaient besoin d’un nom dans plein d’autres langues. En français, on a pris plusieurs solutions à la fois pour le premier cas — « email », « mail », « mèl », « courriel », et peut-être d’autres — et sans doute dans 5 ou 10 ans, plusieurs de ces mots auront l’aire terriblement dépassé. Et l’anglais « blog » on a francisé par « blogue », et ça marche très bien. Peu importe d’où vient le mot, c’est maintenant du français pur et dur.

    En Espéranto, il y a une tendance beaucoup plus forte qu’en français de réutiliser les racines existantes pour trouver des termes pour les nouveaux concepts, et donc « un courriel » se traduit par « retmesagho », fait des racines « ret- » (« réseau ») et « mesagho » (« message ») — donc, en gros, la même dérivation que le mot « email » en anglais, mais en utilisant les racines déjà dans la langue. Pour « une adresse courriel » ou « une adresse électronique », le mot est « retadreso ».

    Pour « blogue », au début j’ai vu des gens utiliser des mot composés comme « rettaglibro » (« ret- » + « tag » [« jour »] + « libro » [« livre »]), mais l’espérantophonie a vite jugé que cette fois-ci, ça valait la peine de rajouter une nouvelle racine, et le mot « blogo » a vu le jour. Comme en français, on a pris le mot d’origine et on l’a adapté aux normes de la langue, et voilà, un nouveau mot, chaud du four.

    Voilà donc la réponse à une partie de votre question. Si vous pouvez clarifier ce que vous entendez par « barbarisme », je vais essayer de répondre également à cela.

    *Pour continuer le thème de mon dernier message, la racine « urb- » donne accès immédiat à : une ville / une grande ville / une petite ville / un habitant d’une ville / un maire / urbain / urbainement (si ça existe en français, je ne sais pas) / « qui aime plutôt les villes qu’ailleurs » / et sans doute d’autres qui ne me viennent pas tout de suite à l’esprit. La série de mot en Espéranto serait : urbo / urbego / urbeto / urbano / urbestro / urba / urbe / urbema / ...



  • Timsk 22 novembre 2007 04:46

    J’interviens rarement dans les longues « guerre de flammes » de commentaires chez AgoraVox, mais cette question d’Asp Explorer — après avoir enlevé les petits insultes et autres bagages inutiles — me semble en fait intéressante, et merite une réponse. [Je demande pardon pour mes fautes de français, qui n’est pas ma langue maternelle.]

    C’est vrai qu’il faut beaucoup de temps pour « absorber » le vocabulaire d’une langue, parce que chaque élément doit être appris un par un. Cependant, le nombre d’éléments à apprendre par coeur pour avoir un tel niveau dans une langue peut varier beaucoup d’une langue à une autre.

    Prenons par exemple l’arabe. Je ne parle pas cette langue, mais si j’ai bien compris l’affaire, chaque substantif a non seulement un singulier et un pluriel, mais aussi une forme nommé « binaire », c-à-d à utiliser quand il y a deux de quelque chose. Il y a donc trois formes à apprendre au lieu de deux pour l’anglais ou le français.

    Mais en plus, il est impossible de dériver le binaire ou le pluriel si on ne connaît que le singulier. En anglais, on peut très souvent simplement rajouter un ’s’ à la fin (quoiqu’il y a évidemment des exceptions) ; en français il y a plusieurs règles de dérivation (ajouter un ’s’, ajouter un ’x’, changer ’-al’ en ’-aux’, etc.) mais même avec un nouveau mot inconnu on peut souvent deviner comment « construire » son pluriel. Ceci n’est pas le cas en arabe, où presque chaque forme binaire et pluriel est à apprendre par coeur, parce qu’il n’y a aucune régularité.

    Si on prend, disons, les 200 substantifs les plus utilisés en anglais, en français, et en arabe alors, on peut supposer, avec des suppositions *très* approximatives, qu’il faut mémoriser peut-être 215 éléments en anglais (c-à-d les 200 formes singuliers + 15 pluriels irreguliers) ; disons 230 en français (avec des irrégularités un peu plus souvent) ; mais presque 600 en arabe (200 singuliers + 200 binaires + 200 pluriels, et presque aucune régularité pour aider la pauvre mémoire).

    Conclusion jusqu’ici : le nombre de chose à mémoriser par coeur peut varier énormément d’une langue à une autre, pour avoir le même pouvoir d’expression.

    Pour mentionner l’espéranto en pied de page, il faudrait mémoriser dans cette langue exactement 200 éléments — bon, 201, si on compte la lettre qu’il faut ajouter à chaque fois pour faire le pluriel de tous les substantifs de la langue.

    Si on s’arrêtait là, on pourrait conclure que l’espéranto a un leger avantage par rapport à l’anglais ou le français, mais rien d’extraordinaire. Alors, continuons un peu...

    On peut bien sûr ajouter le même avantage dans les domaines des verbes et des adjectifs, c-à-d que la régularité de l’espéranto réduit le nombre d’éléments à apprendre par coeur, parce qu’il n’y a aucune exception à mémoriser, mais le résultat est toujours pareil — un avantage dans la facilité d’apprentissage, certe, mais pas révolutionnaire.

    Pour la révolution — parce que oui, il y en a une — il faut considerer ce que je vais appeler les « familles sémantiques » de mots (parce que je ne connais pas d’autre expression pour ça, mais je serais très content de l’apprendre, si elle existe). Je veux dire les groupes de mots — un nom ou deux, un adjectif ou deux, un adverb, un verbe — qui ont au coeur la même idée sémantique, par exemple « la vue », « la vision », « visuel », « visuellement », « voir », ou « vender », « la vente », « le vendeur », « le magasin », ou « une fleur », « florale », « fleuriste », ou bien « conduire », « le conducteur », « la conduite », « conduisable », etc.

    En français, comme en anglais, il faut mémoriser chacun de ces mots, un par un. Il y a quelques astuces, quelques régularités, qui aident, comme « visuel —> visuellement », et « fleur —> fleuriste », mais il y a aussi tant d’exceptions que le pauvre étranger (et même souvent des francophones de naissance) ne peut jamais dépendre de ses réflexes pour immédiatement trouver la bonne forme.

    En Espéranto, par contre, chaque groupe de mots comme les exemples ci-dessus — et il y a des centaines et des centaines de ces groupes — se forme à base d’une seule racine qui se combine avec un ou plusieurs affixes pour créer tous les mots d’un groupe. En plus, au contraire du français et de l’anglais, il n’y a pas d’interdiction de former des mots en suivant ces régularités. Regarder le mot « conduisable » ci-dessus, par exemple — mon contrôleur d’orthographe m’indique (et mon Petit Larousse confirme) que ça n’existe pas, mais je ne savais pas que je n’ai pas le droit d’utiliser ce mot pourtant facilement compréhensible. En fait je cherche la traduction du mot anglais « drivable », et je n’aurais aucun problème en espéranto si je prenais la racine « shofor- » et je rajoutais le suffixe « -ebla » pour faire « shoforebla ».

    Et donc voilà pourquoi l’étudiant d’espéranto apprend tellement plus rapidement le vocabulaire de la langue que son camarade qui fait de l’anglais ou du français ou de l’arabe — parce que pour chaque nouvelle racine qu’il apprend, il a automatiquement 5, 10, voire 15* nouveaux mots tout de suite disponible, sans risque de tomber sur une exception quelconque. Dans les autres langues, le fait d’apprendre une nouvelle racine rajoute la possibilité de peut-être 2 ou 3 nouveau mots, s’ils suivent les règles, mais c’est aussi souvent le cas qu’une chose apprise = un seul nouveau mot à utiliser.

    En espérant de ne pas avoir trop vous ennuyé, vu le longueur de mon commentaire, j’espère que ceci a jeter une lumière sur le sujet. J’attends vos réactions courtoises et respectueuses, comme elles le seront sans doute.

    *Si vous doutez qu’un tel groupe pourrait contenir autant de mots, je vous propose la liste suivante, de laquelle chaque élément se traduit en espéranto par un seul mot, qui contiendrait la même racine en combinaison avec des affixes divers et variés (qui peuvent, eux-mêmes, se combiner avec toutes les autres racines de la langue pour faire eventuellement autant d’autres groupes de mots) :- en bonne santé / malade / être en bonne santé / être malade / être en assez bonne santé / être un peu malade / dans une manière de bonne santé (comment dire « healthily » en français ?!) / dans une manière de mauvaise santé (idem pour « unhealthily » !) / guérir (et toute sa conjugaison) / se guérir (et toute sa conjugaison) / faire que quelqu’un soit malade / une personne en bonne santé / une personne malade / un hôpital / faire les premiers pas de guérison / retrouver sa santé / retomber malade / guérissable / inguérissable / qui vaut une guérison / qui mérite de tomber malade (!)

    Voilà donc plus que 20 mots — oui, chacun se traduit par un mot en espéranto — tous à la base d’une seule racine.


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