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Commentaire de Sylvain Rakotoarison

sur Décoiffage, pour ne pas voter nul


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Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 16 avril 2007 21:11

À Léon,

Jacques Marseille tournicote autrement les statistiques, mais les manipulent aussi. Ce qu’il voulait surtout donner, c’était d’autres perspectives que celles généralement données par le gouvernement et les médias.

Sur les inégalités, (mais je ne suis pas son avocat), J. Marseille n’a aucune prétention, mais veut juste montrer que des propositions simplistes ne résolvent pas le problème (mais le problème demeure évidemment).

Sur le taux de chômage, ce que Jacques Marseille voulait évoquer, c’était en fait évaluer un taux d’angoisse sociale dans la population active. Uniquement basé sur le fait d’avoir un emploi ou pas (certes, même employé, il peut y avoir des grosses angoisses dues à des conditions physiques ou psychologiques particulièrement difficiles).

Ainsi, il considère que les fonctionnaires et ceux qui jouissent d’un statut solide (SNCF, EDF etc.) n’ont pas cette angoisse (et heureusement, lui-même étant professeur ne les accable pas), mais que dans le secteur marchand, c’est une personne (active) sur cinq qui est au chômage, ce qui signifie que dans une carrière de bientôt 42 annuités, il sera bien difficile de ne pas se retrouver parfois au chômage si on travaille hors de ces statuts particuliers.

Comme vous le dites, cela dépend du nombre d’emplois protégés, et c’est un choix du pays, qui a aussi un coût qui se répercute sur toute la population (financièrement). Ainsi, dans vos exemples, si les économies sont similaires, cela veut dire qu’il y a 2 millions d’emplois qui sont protégés dans l’un, en secteur marchand dans l’autre pour les mêmes activités (par exemple : énergie, transports, eau, télécommunication etc.).

Or, ce que vous dites, c’est que le pays qui a le plus d’emplois protégés (Y) est aussi celui qui a le plus de taux, ce qui montre que dans le pays Y, il y a un plus grand contraste que dans le pays X : 2/3 n’ont aucun risque de perdre leur emploi, et pour l’autre tiers, ils sont quasiment dans la précarité avec la moitié en recherche d’emploi, alors que tous supportent le coût de cette protection.

C’est cela que voulait démontrer Jacques Marseille, loin d’être plus solidaire, une société qui multiplie ses emplois protégées accentue au contraire la fracture sociale et clive la société entre les privilégiés (sûrs de leur emploi) et les autres (à précarité plus forte).

Sur le chômage des jeunes, vous n’avez pas tort, mais la question est de savoir si une formation (initiale) est décidée parce qu’on ne trouve pas un emploi, ou si on ne trouve pas un emploi avec cette formation initiale.

Dans les statistiques de recherche d’emploi par exemple des jeunes diplômés d’écoles d’ingénieur, on ne devrait pas évidemment prendre en compte les élèves ingénieurs puisqu’ils doivent de toute façon faire le cursus, donc il ne faudrait se baser que sur les jeunes directement soumis au marché de l’emploi (c’est facile à dénombrer dans ce cas-là).

Là encore, Jacques Marseille voulait montrer au lecteur que ce n’est pas un jeune sur cinq qui est au chômage, et qui, dans son oisiveté, pourrait être (pas automatiquement évidemment) désespéré, brûleur de voiture ou délinquant, non cela représente socialement un taux nettement inférieur, environ un sur quinze (mais encore beaucoup trop important pour la cohésion sociale).

Pour la Grande-Bretagne, il est question de la valeur du SMIC, je ne connais pas le droit social anglais, mais pour un salaire qui est du montant du SMIC français, si vous voulez.


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