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Commentaire de demian west

sur Corps augmenté : rêve bionique ou cauchemar prométhéen ?


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demian west (---.---.119.254) 20 juillet 2006 18:34

Vous dites vrai. Car Alberti a dédié à Brunelleschi son traité « de pictura », car il reconnut que Brunelleschi avait mis en oeuvre ses propres principes albertiens.

En fait, même l’artiste démiurge est un thème emprunté à l’antiquité qui le connaissait. Mais au fond, le lien entre le robot et le golem ou l’homoncule, c’est la neuve analogie qu’on sut faire entre l’organique et le mécanique.

Là, faut-il parler d’un personnage très important et peu connu du public : Héron d’Alexandrie qui fit les primes automates qui bluffèrent la foule devant les temples d’Alexandrie, mais tout pour le service de la religion. Il était aussi important pour l’antiquité tardive que Vinci l’est encore pour notre période moderne puis contemporaine. Et il amena toute la « physique amusante » de Descartes et son chien pneumatique, que Vaucanson réalisa avant la révolution française. A l’époque on donnait à voir ses « Automates » dans les soirées curialistes devant Marie-Antoinette qui s’émerveillait de l’apparence de vie de ces « poupées mécaniques » qui confirmaient les théories de l’« homme machine » par de la Mettrie.

Quant au numérique, proprement dit, il est issu des métiers à tisser automatisés et de leurs cartes perforées programmatiques.

Pour ma part, ainsi que je le théorise dans mes textes de théorie artistique : nous vivons, probablement et aujourd’hui, une sorte de Ultima Rinascimento : la Renaissance Ultime, où l’industrie cinématographique, donc le divertissement, exerce une puissante pression sur le réel afin qu’il soit dématérialisé en nos plus extravagants fantasmes démiurgiques aussi.

Les dieux antiques et toutes périodes historiques vont être vitement recréés, afin que nous puissions voyager en elles, et vivre dans une sorte d’Olympe très-antique retrouvé sur le mode résurrectif.

Ce qui était pressenti par les rites de la religion romaine elle-même, quand les patriciens et les prêtres flamines réalisaient des créations plastiques mettant en scène les dieux, qu’on nommait des « lectisternes » en sorte de reconstitution hyperréaliste d’un banquet de dieux. Et qui paraissent très semblables à la démarche entreprise par la 3D aujourd’hui. Et conformément programmatique à toute la recréation de l’antiquité qu’on nomma la « Renaissance italienne et flamande des quattrocento et cinquecento : la »Renaissance... de l’Antiquité".

En fait depuis ses débuts ingénieux, tout le mouvement occidental veut retrouver ou remonter à rebours vers le paradis originel ou l’Age d’Or de l’antiquité : soit de l’immortalité retrouvée : la sur-vie.

Demian West


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