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Commentaire de mayb

sur Rocard appelle Royal à pousser ses électeurs dans la gueule du Lou Bayrou


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mayb 17 avril 2007 18:13

ci-dessous un entretien de VINCENT PEILLON pour clarifier ce débat

LCI.fr : Les appels de Rocard et de Kouchner en faveur d’une alliance UDF-PS vont-elles décomplexer une partie de l’électorat de gauche tentée par le vote Bayrou ?

Vincent Peillon : Je les ai bien lus et j’ai compris qu’ils disaient le contraire de ce qu’on veut leur faire dire. Ils disaient aux électeurs de Bayrou : rejoignez Ségolène Royal. D’ailleurs, eux-mêmes vont voter Royal. Michel Rocard le dit lui-même : jamais le centre n’a encore voulu se rapprocher de la gauche comme ça, ne ratons pas cette occasion . C’est donc bien le centre qui se rapproche de la gauche et non l’inverse.

Le problème, il va se poser pour François Bayrou et ses électeurs. D’ailleurs, on a bien vu sa difficulté face à cet appel. Dans un premier temps, il était satisfait mais très vite, il s’est rappelé qu’il avait des électeurs de droite. Comment va-t-il tenir les deux ensemble ? Lorsque l’on regarde de près ses propositions sur la fiscalité, sur les heures supplémentaires ou sur les aides aux entreprises, ses propositions sont plus proches de celles de Nicolas Sarkozy que de Ségolène Royal.

LCI.fr : Dans les tests de second tour des instituts de sondage, le candidat de l’UDF l’emporte face à Nicolas Sarkozy...

V.P : François Bayrou ne peut être éternellement écartelé, avec ce discours ni droite-ni gauche qui est également celui de Jean-Marie Le Pen ou de Frédéric Nihous. Ce n’est pas un discours politique. On n’est toujours de quelque part et lui-même a été à droite pendant vingt ans. La question du choix de François Bayrou se pose donc et se posera aussi pour lui dimanche soir. Et beaucoup d’électeurs de gauche tentés par Bayrou n’ont pas envie que le vote Bayrou soit une impasse, comme le vote Le Pen la dernière fois.

François Bayrou ne pourra pas battre Sarkozy au second tour. Avec son programme de droite, il ne pourra rassembler de Besancenot à Madelin. En revanche, Royal peut rassembler toute la gauche et grâce à sa modernité, elle peut élargir cette gauche à ceux qui trouvent dans son pacte présidentiel des éléments pour redresser le pays.

LCI.fr : Contrairement à François Hollande, Ségolène Royal n’a pas fermé la porte aux appels de Rocard et de Kouchner...

V.P : Ségolène Royal n’est pas chef de parti, elle est candidate à l’élection présidentielle. Elle doit rassembler et le plus grand rassemblement se fera autour d’elle. Je l’ai déjà vue faire : Michel Rocard va voter Royal, tout comme Jean-Pierre Chevènement. Ceux qui ont voté oui au référendum et ceux qui ont voté non travaillent déjà ensemble. Elle a une capacité de rassemblement que François Bayrou n’a pas.

LCI.fr : Quel est l’argument utile pour convaincre les indécis de voter Ségolène Royal ?

V.P : Il faut parler du projet. Les Français ne sont pas dans les polémiques et les petites phrases mais veulent des réponses sur des sujets essentiels. Comment peuvent-ils être utiles à eux-mêmes et à leur pays. ? Il faut considérer les concitoyens avec le maximum de respect. C’est la campagne qu’a choisi de faire Ségolène Royal. Après avoir écouté les Français, elle a fait des propositions. Le social est la préoccupation centrale des électeurs : logement, pouvoir d’achat, éducation. La démarche de démocratie participative l’a conduite sur les vrais sujets.

La gauche plurielle est morte. Avec qui gouvernerait le PS demain ?

V.P : D’une part, il faut se méfier de l’effet présidentiel. Il y a des formations politiques de gauche qui feront plus de voix dans d’autres types de scrutins. Lors des législatives ou des municipales, les élus communistes sont bien implantés.

Par ailleurs, je crois profondément au besoin d’une rénovation en profondeur dans le cadre d’une VIe république : une rénovation du parti socialiste et de notre mode de vie politique. Il ne faut plus sous-traiter la République à Chevènement, l’environnement à Voynet, comme on l’a vu dans la gauche plurielle. Sur des contenus communs, si l’ont peut construire une grande formation moderne, ce sera une très bonne chose.


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