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Commentaire de Guillaume David

sur Ce que les sectes révèlent de Nicolas Sarkozy


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Guillaume David Guillaume David 1er mai 2007 12:58

@ Hocine Permettez-moi de vous répondre directement, car votre commentaire comporte quelques inexactitudes :

1) Les Témoins de Jéhovah ne sont pas reconnus par le Conseil d’Etat comme étant une association cultuelle, ce sont les associations locales qui le sont, mais pas le mouvement lui-même. Ce n’est pas jouer avec les mots que de dire cela, cela signifie que si le Ministère de l’Intérieur reconnait la liberté de culte en accordant ce droit aux associations locales, il a uniquement reconnu le mouvement que comme étant une simple association relevant de la loi 1901 (cf. première partie de l’article)

2) Ces propos, venant d’un ministre d’Etat, qui affirme que les Témoins de Jéhovah sont reconnus comme étant une association cultuelle - alors que c’est faux - sont troublants. Deux hypothèses : la première, Nicolas Sarkozy ne connait pas le dossier et a fait un amalgame qu’il n’a pas démenti. C’est étonnant de la part d’un individu aussi compétent ! Deuxième hypothèse : il connait très bien le dossier et cherche à installer l’idée de la reconnaissance des Témoins de Jéhovah comme association cultuelle dans l’esprit des gens. C’est alors de la désinformation, de la manipulation, il cherche à faire passer en force ses idées au mépris des parlementaires et autres organismes de prévention des sectes, et au mépris des victimes. Il cherche aussi à sortir d’une mauvaise passe et à trouver une parade à la demande du maire de Lens qui lui avait demandé d’intervenir pour empêcher la réunion. Il est plus facile de répondre qu’on ne peut rien faire parce qu’on applique la loi - une loi inventée pour l’occasion - plutôt que de chercher des solutions à un véritable problème

3) Nicolas Sarkozy a rajouté exactement (voir ref dans l’article) : « Alors moi je n’ai rien à voir avec les témoins de Jéhovah, je peux avoir d’ailleurs à titre de citoyen, à titre personnel, beaucoup de réserves sur les témoins. » Dans ce cas, pourquoi affirmer qu’il s’agit d’une association cultuelle alors que cela n’est pas le cas ?

4) Vous dites qu’il était ministre des finances à cette époque : cette affirmation n’est pas vraie, il était ministre de l’Intérieur sous le gouvernement Villepin depuis fin mai 2005, donc directement concerné par l’affaire !

5) Vous pensez que s’il avait été de connivence avec les Témoins de Jéhovah, il aurait purgé leur dette de 50 millions d’Euros. Ah oui ? Par sa seule volonté de Ministre, cela aurait suffit ? Et vous pensez que personne n’aurait réagi ? Voila une vision bien archaïque de la politique : un homme qui a tous les pouvoirs, qui fait ce qu’il lui plait comme bon lui semble, voila justement ce dont nous ne voulons plus, il me semble...

6) Avez-vous une référence de la décision du Conseil d’Etat datant de 2002 que vous avancez ? Une ordonnance du Conseil d’Etat datant du 16 aout 2002 spitule que « le refus de recevoir une transfusion sanguine constitue l’exercice d’une liberté fondamentale », ni plus ni moins. Mais la référence dont vous parlez m’a peut-être échappé, elle a surement du échapper aussi aux parlementaires, à la Miviludes, etc.

7) La question n’est pas de savoir si les Témoins de Jéhovah sont une secte ou non, mais de protéger les adeptes des manipulations qu’ils subissent, en particulier les enfants qui n’ont pas la liberté de choix. Je ne cherchais aucunement à insulter qui que ce soit dans cet article. Je respecte la liberté de conscience, mais j’ai du mal à tolérer les manipulations dont les adeptes peuvent être victimes.

8) Que vient faire « Mme Royale et ses acolytes » dans ce sujet ? A ce que je connais de leur programme, je ne crois pas qu’elle cherche à « diaboliser le spirituel ». Je ne crois pas non plus que MM. Chevènement et Vaillant l’aient fait lorsqu’ils étaient à l’Intérieur sous Jospin. Ce que je souhaiterais, c’est que le prochain ministre de l’Intérieur tienne compte des rapports parlementaires, des avis de la Miviludes et de la convention internationale des droits de l’enfant avant de prendre position, plutôt que d’imposer ses opinions de manière unilatérale. Sur ce point là aussi, cette façon de faire est suspicieuse. Je souhaiterais aussi que le droit à la liberté de conscience ne soit pas remis en cause. Si on accorde des libertés d’un côté, il est à mon sens juste de protéger les faibles et les victimes des abus de l’autre.


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