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Commentaire de philippe c

sur Un candidat qui rétrécit au lavage


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philippe c 4 mai 2007 16:57

Sarkozy s’est fait tt mielleux pour finalement donner l’impression de fondre au fur et à mesure du débat. Sarkozy a fondu à la cuisson. Je trouve tt à fait pertinente la remarque de Pierre : Sarko s’appuie sur les chiffres, une pseudo précision. nous connaissons bien les techniques qui consistent à convaincre en martelant des « faits », mais quand Ségolène met en lumière le fait que certains des chiffres énoncés « brillament » par Sarko sont eronnés, c’est l’ensemble du discours qui s’en trouve compromis. On se met à douter : il annonce avec une assurance « bluffante » que l’EPR est de quatrième génération, que le nucléaire représente 50% de l’énergie en France(quand on ne sait pas trop on met un chiffre au milieu, ça laisse plus de chance).

Puis arrive les 35h, à la base d’une grosse rhétorique : « travailler plus pour gagner plus » qu’on oppose à ces fainéants de gauche. Au bout de quelques minutes on se rend compte que la mesure de Sarko est minime et ne révolutionnera en rien les 35h. Comme le dit Pierre : "Ainsi si je propose que pour sortir de la crise il faut que chaque Français se lève à 6h 08 du matin, c’est précis mais ça ne présente aucun intérêt« . Et c’est ce qu’à révéler le débat : derrière l’apparence d’une grosse machine à calculer on se rend compte qu’il y a du vide, que »le message c’est le medium".

Deux phrases qui, à mon avis, résument assez bien les 2 positions. Ségo dit : "je suis là pour faire des choses qui marchent« , Sarko répond dans une certaine confusion : »je suis là pour réparer ce qui ne marche pas". On retrouve ce rôle du Sarko à la fois poison et remède. On crée la division et on se pose comme celui qui va remettre en ordre. Cela donne aussi l’impression d’une vue limitée de la société. A la manière d’un plombier qui réparant une fuite quelque part découvre que le tuyau se perce à un autre endroit, bref pas très constructif pour une telle dépense d’énergie. On a senti que Ségo proposait quelque chose de dynamique qd Sarko s’attache à des détails et s’enfonce ds les cas mineurs, délaissant une vue d’ensemble. « Vous mélangez tt » dit Sarko,« tt est lié » dit Ségo à peu près. Et en effet : dans une société, tout est lié.

on a tous remarquer comment sarko s’appuyait sur les journalistes lors du débat. On a interprété cela comme une fuite face à Ségolène, un appel à l’aide, mais j’ai perçu ça aussi comme une volonté d’agresser ou plutôt de diminuer Ségolène en cherchant le soutien forcé d’une tierce personne. Sarko cherchait à être réconforté dans ses propos tout en ignorant la candidate (manière de dire : tu n’es pas assez compétente pour comprendre ce que je dis ou pire : « je te parles pas à toi, t’es une femme »). La force de ségolène a été cette franchise, elle affronte les problèmes en face poussant Sarko dans son role d’enfant victime.

A un moment On a eu le droit à la technique sarkozyste du harcèlement coupant sans cesse les développements de l’autre. Manière de déstabiliser l’interlocuteur et le spectateur en donnant l’impression qu’elle ne répond pas à la question alors qu’elle y répond. Insistance notamment sur les demandes de précision, comme un professeur qui guiderait son élève à approfondir son propos. Cherche à donner le sentiment d’une incompétence de Ségo. Alors quand on entend dire que Ségolène a été agressive, de la part des sarkozyste c’est à la fois drole et pathétique. Mais je trouve que Ségolène a bien su éviter le piège et se poser au dessus en mettant en lumière les techniques de son adversaire. « Je connais bien la technique » dit Ségo, de même qu’elle a mis en avant le repli de Sarko en disant un truc du genre : « dès que vous vous sentez agressé vous vous posez en victime ». Et en effet, le moment le + fort est celui sur l’éducation où Ségo a clairement pris le dessus. Sa « révolte » (sa « perte de sang froid » selon qui on soutient) contre la « larme à l’oeil » de Sarko se servant des handicapés. On a vu Sarko se posait directement en victime agressé par la méchante Ségo. Précisemment il a dit : « c’est pas gentil de dire des choses comme ça » !!! Clairement, sarko n’a plus le dessus, on passe de l’image du professeur Sarkozy, ayant appris sa leçon par coeur à celle du mauvais élève ne voulant pas avouer qu’il a fait une bêtise. Et d’ailleurs le discours des sarkozystes après le débat s’est appuyé sur cette victimisation : ségolène a été méchante !

Lui s’estcantonné ds son rôle de la raison froide, des chiffres, des faits se posant comme celui qui « explique » aux français « clairement ». Mais au final il s’est enfoncé dans ce rôle et ce qui reste c’est les paroles bcp plus humaines de Ségo et le vide des propositions de Sarkozy. L’impression d’un espoir, d’un « bouillonnement » opposé à un immobilisme. C’est à dire qu’à un moment il y a eu ce basculement de l’impression de stabilité voulu par Sarko à une impression de bloc immobile quand l’impression d’improvisation voulu tjrs par Sarko pour sa concurrente a basculé dans qqchose de vivant, de réactif, de dynamique, bref une France qui débat.


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