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Commentaire de Thucydide

sur La disparition des mammouths laineux de Sibérie


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Thucydide Thucydide 30 janvier 2006 12:24

Luc, je ne dis pas que la mort accidentelle de ce mammouth est à généraliser pour l’ensemble de ses congénères. C’était une précision, parce que votre texte lie cette mort accidentelle avec la disparition des mammouths (c’est du moins comme ça que ça a été perçu par plusieurs lecteurs). D’une manière générale, beaucoup de fossiles particulièrement bien conservés sont dus à des morts accidentelles : chute dans des fosses à goudrons naturelles, dans des tourbières, etc.

En passant, j’en profite, au sujet de la cause exacte de la disparition des mammouths. Je voudrais apporter ces précisions : la thèse d’un bouleversement du climat est depuis toujours celle qui est le plus souvent retenue pour expliquer la disparition des mammouths, mais personnellement, et comme je l’indique dans un article que j’ai posté ici http://www.agoravox.com/article.php3?id_article=5527, pour moi, ce n’est qu’un facteur aggravant, la cause principale, c’est la chasse faite par l’homme. Et ce, parce que les mammouths (il y en a eu plusieurs espèces, l’éléphant indien étant le dernier survivant) ne se sont pas tous éteints brutalement, le dernier a survécu sur une île à l’abri des humains jusqu’à il y a 4000 ans, et il a pu être exterminé à ce moment-là par des humains qui ont atteint l’île. Il faut dire que les dernières dizaines de milliers d’années ont été marquées par la disparition de toute une série de très grands animaux, et seule une partie d’entre eux étaient concernés par les glaciations (du moins, directement). Par exemple, beaucoup de grands animaux australiens ont disparu alors que ce continent est exempt de glaciations, par contre, comme par hasard, leur disparition coïncide avec l’arrivée des hommes. Cette vague de disparitions, qui s’est poursuivie aux temps historiques (et qui, hélas, se poursuit encore plus que jamais) porte la marque de l’homme, même si les bouleversements de toutes sortes sont forcément des facteurs aggravants.

Au sujet de cette mini-glaciation instantanée à laquelle vous faites allusion, elle est très probable, par contre, il est plus difficile d’évaluer son importance précise. Comme le soulignent à juste titre les quelques irréductibles qui réfutent l’idée d’un réchauffement climatique, les variations du climat sont plus fréquentes qu’il n’y paraît, comme le prouve une ère qui s’est étendue sur quelques siècles après la Renaissance et qu’on a appelée la « petite époque glaciaire ». Toutes ces fluctuations sont normales ; mais ça n’empêche pas que globalement, le climat soit effectivement en train de se réchauffer actuellement. C’est une chose qui est pratiquement acquise, puisque même les USA finissent par le reconnaître (à contrecœur). Certains peuvent encore douter que ce soit sous l’influence de l’homme, mais là encore, la probabilité pour que l’homme n’ait rien à voir là-dedans est très faible : l’analyse des carottes de glace de l’Antarctide prouve que le climat n’a jamais été aussi chaud aussi loin que l’on peut remonter dans le temps avec ces carottes, soit 400 mille ans. Si l’homme n’avait rien à voir là-dedans, ce serait une coïncidence pour le moins étonnante.


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