• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Frédéric Mahé

sur Sécurité alimentaire européenne : la nouvelle donne


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Frédéric Mahé Frédéric Mahé 29 août 2006 15:57

Je préfère faire un récapitulatif des réponses plutôt que plein de petites réponses (comme ça on verra moins ma tête !).

Pour les USA : c’est vrai que la situation était catastrophique (20 000 toxi-infections d’origine alimentaire par an, contre moins de 200 chez nous actuellement). L’interprétation en a été la suivante : ça prouve que la responsabilisation et l’HACCP sont efficaces. En Europe, la situation est moins grave, en particulier en France, où la règlementation est déjà très stricte. Le bénéfice est à attendre pour nous surtout en allègement de procéures et de mise en confomité.

Pour la discussion sur les risques alimentaires : l’Etat s’attachait traditionnellement à son rôle de prévention des accidents bactériologiques, rôle historique qui a fait par exemple reculer la tuberculose. Ici, la notion de protection du consommateur s’élargit : TOUT risque alimentaire est officiellement suceptible d’être pris en compte par le professionnel (et donc par son instance de contrôle), sans qu’il soit nécessaire de légiférer, ce qui est déjà parfois le cas. Certains cahiers des charges (privés) refusent déjà les produits OGM. Les dangers chimiques et physiques sont déjà pris en compte (polluants divers, additifs dangereux, etc.).

C’est bien, mais reste le problème évident : il faut que quelqu’un détermine si un composant X (ou une combinaison de composants, ou un procédé) est dangereux et dans quelles limites. Des agences publiques (AFFSA) ou privées peuvent être saisies du dossier. Le monsieur un peu plus haut qui me traite de pingouin serait peut-être bien embêté à l’idée de préciser quelle(s) substance(s) ou procédé il vise, ou comment prouver ce qu’il avance, pourtant c’est ce qu’il va falloir faire pour obtenir un contrôle réllement complet et utile. En attendant, on avance comme on peut.

Dans le fil il est régulièrement fait allusion aux risques autres que , disons, toxiques ou bactériens : diététiques (obésité, etc.), perte de la qualité des productions, etc. L’Etat doit s’y intéresser à mon avis (mais je ne représente que moi-même) dans la cadre de la Santé Publique : à quoi bon une nourriture stérile et sans OGM, si elle est déséquilibrée sur le plan nutritif, et si elle doit être ingérée par une population d’obèses dépressifs et cardiaques ? Rien que dans le budget de la Sécu, on y perd. Mais ce sont des problèmes multifactoriels, qu’on ne peut régler d’un trait de plume.

Par exemple, comment intervenir sur la qualité nutritive des légumes (je prends l’exemple au hasard, j’aurais pu dire les fruits ou les poulets) sans s’intéresser aux méthodes d’agriculture intensive ou hors-sol ? Et sans aller voir la politique des entreprises (des méga-groupes) de semenciers ? Et donc par ricochet revoir la politique de subventions agricoles, et toujours dans le même souci, sans aller s’intéresser aux développement du Tiers-Monde et aux rapports entre Nord et Sud ? Ce ne sont pas là des choses qui s’ébralent ni ne se changent facilement. Trop d’intérêts sont en jeu. Pour tout dire, on se sent un peu démuni devant la taille du chantier. Si M. Anti-Pingouin ou M. Dapeacemaker ont des idées sur la manière de s’y prendre, les lecteurs sont sûrement preneurs.

Soyons sages, et demandons aux dieux la sagesse de savoir faire la différence entre ce qu’on peut changer et ce qu’on ne peut pas changer, de savoir accepter ce qu’on ne peut pas changer et de savoir comment faire pour changer ce qu’on peut changer (Sénèque, traduction libre).


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès