• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Dominique Larchey-Wendling

sur Mais que nous prépare donc G. W. Bush ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Dominique Larchey-Wendling 28 mai 2007 15:30

Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif de la guerre d’Irak et de la « démocratisation » du Moyen-Orient qui passe aussi par la déstabilisation des régimes hostiles aux ingérences occidentales (càd USAméricaines), c’est le contrôle de la production du pétrole dans cette région ultra-stratégique. Comme l’a dit Dick Cheney, le vice président Américain, « c’est là que se trouve le tribus ultime ». Ce prix, c’est la capacité décisive de chantage à l’énergie que les USA pourraient exercer sur leurs concurrents que sont l’Europe, la Russie, et l’Asie.

Les ADM ont été un prétexte fort de l’entrée en guerre contre l’Irak. Il a été perçu comme tel par toute la classe politique US. L’objectif stratégique de contrôle du pétrole est partagé par la classe politique US car c’est la seule possibilité de maintenir l’empire US, beaucoup trop lourd et gourmand pour se maintenir sur ses ressources propres. Si les USA ne parviennent pas à contrôler cette région, leur pouvoir va s’écrouler et leur économie avec et les structures de pouvoir US actuelles ne peuvent le tolérer.

Pourtant, on observe l’hostilité de figures géopolitiques centrales à l’égard d’une guerre contre l’Iran : Kissinger, Brzezinzki, de nombreux généraux US qui ont menacé de démissionner etc. Pourquoi ont-ils changé d’avis depuis l’invasion de l’Irak à laquelle ils ne se sont pas opposé ?

Le 11/9 a été vécu par tous les promoteurs du projet impérial américain comme une opportunité de mettre en oeuvre ce projet par des guerres d’agression. A ce moment, ils ne doutaient pas de la capacité des USA de s’emparer de l’Irak ni même de poursuivre : comme le raconte W. Clark, ils avaient sept pays sur leur liste. Mais aujourd’hui, certains ont compris que les USA n’ont pas les moyens ni financiers, ni militaires, ni politiques de mener à bien leur projet impérial et ils craignent que sa poursuite ne détruisent les fondements sociaux et démocratiques de la société américaine, et menace par la même leur propre domination sur cette société.

Le clivage actuel se fait entre les réalistes qui comprennent que les USA ne seront jamais un empire global et qu’ils doivent donc retrouver un équilibre avec les autres puissances mondiales pour gérer leur déclin et les idéalistes (ou plus simplement, les fascistes) qui pensent que l’Amérique n’a de sens que si elle mène à bien ce projet de domination total et qu’il vaut mieux déclencher une nouvelle guerre mondiale que de renoncer à ce projet.

Je pense qu’il n’existe que peu de manières de dissuader les idéalistes sur l’Iran : une crise économique et financière majeure à court terme provoquée par exemple par une crise pétrolière, la perte de l’OTAN par le renoncement des autres puissances à participer à cette organisation, ou la menace d’une réplique nucléaire par une des autres grandes puissances nucléaires, ou encore le déclenchement d’une procédure d’impeachment qui pourrait paralyser le pouvoir politique US.

Mais il faut bien comprendre que le résultat d’une guerre contre l’Iran n’aura que deux issues possibles : la destruction de l’empire Américain par épuisement économique et militaire, ou l’élargissement du conflit au monde entier. Ou les deux en même temps.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès