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Commentaire de Eve

sur Compromis ou qu'on a promis « première »


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Eve 13 juin 2007 13:25

Votre style est teinté de termes négatifs, pour exemple : Les politiciens de tout poil doivent encore une fois se limer les ongles pour survivre dans le tumulte de discussions dont personne ne sort vainqueur sans partage ni sans perdre quelques « plumes ».

J’y ajoute pour autre exemple : le terme compromis là où on pourrait parler de recherche de consensus. C’est le but, il me semble, de la proportionnelle : arriver à représenter un maximum d’électeurs sans tomber dans un prétendu « (re)centrage ».

Attention donc à ne pas tomber dans l’insatisfaction, voire insatisfaction chronique, le manque de, ou le sport un vainqueur / un vaincu. La téléréalité fait qu’à présent le spectateur amorphe toujours demandeur d’un renouvellement de sa satisfaction exige plus de sensationnel, attend comme au temps des jeux du cirque que le sang gicle, et tant quà faire la mise à mort du vaincu, donc de 50% de vaincus (France). Evitons cette tentation car avec 50% de vaincus c’est la rue qui finit par s’exprimer lourdement à force d’être narguée.

Pas d’accord sur : Le centre, opportuniste, permet de se tourner vers des solutions de gauche ou de droite en fonction des obligations. Contenter les acteurs de l’un et de l’autre bord dans un consensus de partage et combler une majorité trop étroite, le centrisme se justifie en se voulant le représentant du renouveau démocratique.

1. Le centre (c’est quoi ? où est le centre par exemple entre un parti de gauche modérée et un parti de droite extrême, ou vice-versa) n’est pas plus opportuniste qu’un autre parti. Je prends pour exemple le MR (qu’on va dire proche UMP), Reynders donc notre joyeux informateur tout neuf, a repris le discours de Sarkozy pendant sa campagne : les libéraux francophones, traditionnellement placés à droite, se sont décalés un peu plus à droite.

2. Le CD&V NVA s’est lui aussi radicalisé alors qu’il fut moins à droite que les libéraux néerlandophones. Allez savoir qui est à gauche, au centre, à droite. Abandonnons donc ces termes qui ont de moins en moins de sens concret. D’autant que le repli identitaire, la xénophobie s’ils sont classés à l’extrême ne sont pas obligatoirement l’apanage de la droite dans l’absolu : les extrémistes de gauche comme de droite ont fait les mêmes genres de dégâts dans les populations.

3. Le CDH que l’on pourrait comparer actuellement au MoDem tient sa ligne de conduite. Il n’arrive qu’en 3ème place francophone donc inutile de le pénaliser comme le MoDem de l’obligation de se ranger d’un côté ou de l’autre. Tout le monde n’a pas la culture du mandat et du plan-carrière. Heureusement : on peut se faire bien mieux entendre à l’extérieur qu’à l’intérieur du gouvernement (ministères), notamment d’autres élections intermédiaires, refuser de participer à une coalition dans laquelle on risque bien de n’être que potiche.

4. Les partis francophones MR-PS-CDH ne veulent pas de la scission ou de la confédération. J’écrivais hier dans un autre article, en gros : En France, le couple infernal, institutionnalisé, c’est la droite-gauche. En Belgique, le couple infernal est linguistique, politisé, francophones-néerlandophones. Je ne suis pas effrayée du tout du résultat des dernières législatives belges : s’il doit y avoir divorce entre néerlandophones et francophones, il se fera parce que d’une part on ne peut obliger qui que ce soit à maintenir le « couple » et d’autre part parce que les francophones n’ont pas à subir plus que de raison les insatisfactions chroniques, revanchardes (repli identitaire), les phobies de toutes sortes, xénophobie incluse. Sur quoi la Flandre pourrait reporter ces insatisfactions en son sein si elle se privait de son « conjoint » francophone ? On peut en avoir une idée en regardant ce qui se passe en France dans le couple infernal gauche-droite.

L’insatisfait chronique cherche la confrontation parce qu’il ne digère pas son passé. Il faudra nécessairement une purge, une révolution, une implosion, pour dépasser ce stade. Perso, je suis pour une société multiculturelle, le respect de la diversité des idées dûment représentées politiquement, la cohabitation, la recherche d’un consensus sans pour autant tomber dans la paralysie (l’indifférence alors que chez beaucoup comme en France, c’est l’absence d’intérêt pour sa propre société) qui guette de la même manière à l’autre bout. Bref : le juste milieu. C’est le plus dur à réaliser car toujours à réanimer mais c’est autrement plus vivant que le semi-coma auquel tant de gens semblent tenir. Phobie phobie...

La suite à plus tard car votre article est long.


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