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Commentaire de

sur Conservation de l'ours des Pyrénées : le retour des réserves Lalonde


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(---.---.228.110) 1er septembre 2006 17:16

La disparition du pastoralisme est en effet un des plus gros problèmes environnementaux dans les Pyrénées. Les paysages et écosystèmes ont été modelés de très longue date par la présence des troupeaux et les milieux ouverts très riches en biodiversité que sont les estives (prairies, pelouses et landes) sont des habitats d’intérêt communautaire, prioritaires pour certains. Les contrats Natura 2000, comme dans la plupart des zones de montagne, prévoient des dispositions pour favoriser le maintien de bergers, voire en installer de nouveaux. Sans l’élevage, la forêt regagne petit à petit. Ces accrus forestiers constituent des milieux très pauvres, qui mettraient des siècles avant de constituer des habitats matures. Il y a donc tout intérêt à limiter leur extension au détriment des milieux ouverts(ainsi sur les milieux humides, notamment les tourbières.) Le problème est que l’élevage aujourd’hui, ça nourrit difficilement son homme (je n’irai pas jusqu’à accuser Greenpeace et la Nouvelle-Zélande, mais...) Et de fait, tout surcoût ou perte non indemnisée à sa juste valeur pousse rapidement les professionnels à mettre la clé sous la porte. Le vrai danger de l’ours vient des conséquences de la politique de préservation de l’ours plus que de ses attaques directes. Les contraintes imposées aux chasseurs permettent en effet à un autre prédateur qui lui se porte très bien de se multiplier plus avant. Il s’agit du sanglier, prolifique et à l’impact désastreux pour l’élevage. Les attaques de troupeaux sont rares de sa part, mais pas inconnues ; cependant, une troupe de sangliers à la recherche de vers a tôt fait de détruire une prairie aussi surement qu’une charrue. Outre la perte de fourrage, les tranchées creusées peuvent entraîner des blessures par chute chez le bétail. Sans parler du fait que le sanglier a aussi une facheuse tendance à se régaler des jeunes des espèces nichant au sol. Interdire la chasse ou la restreindre sur un secteur, c’est condamner l’élevage rapidement sur cette même zone, le sanglier profitant bien plus, et très rapidement, des zones de quiétude que l’ours. Et faire disparaitre l’élevage, c’est condamner aussi les milieux ouverts, les travaux mécaniques de broyage nécessaires pour leur maintien en l’absence de troupeaux étant extrêmement coûteux et de fait inenvisageable. Or la France s’est engagée dans le cadre de la directive Habitats à maintenir ces milieux en bon état de conservation. La création de réserves, en l’occurence, aurait plus d’effets néfastes sur l’environnement que d’avantages.


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