• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Didier Heiderich

sur La matière noire du cyberespace


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Didier Heiderich Didier Heiderich 2 septembre 2006 15:48

Merci pour votre commentaire. Internet a quelque chose d’organique, de fascinant, régit par un instinct qui lui est propre. A chaque fois que l’on imagine en saisir le sens, ses contours se redessinent. Bien avant de voir surgir la sentence web 2.0 des tiroirs du marketing internet, Manuel Castells nous décrivait cette matière organique au mouvement brownien.

A travers les rétroliens, la blogosphère apparaît comme un accélérateur des mutations qui agitent le réseau, comme une entité magnifique capable de créer des espaces de liberté en se passant de Google. Le référencement est un artifice déjà dépassé pour certains, une porte d’entrée pour beaucoup d’autres. Focalisé sur la toute puissance de Google, la surprise surgit d’ailleurs, du grand « Nous » qui constitue la matière noire (grise) du web ? Le réseau - social depuis sa naissance - rejette, par nature, l’artificiel et par ricochets la prise de pouvoir : Google est apparu alors que les moteurs de recherche venaient de passer sur un modèle payant. La société en réseau(x) ne cesse de se développer en corpus sociaux, sans centre de décision et au grand désarroi des corps constitués. Chaque tentative de régir le réseau - même par ceux qui en sont le fruit - se solde par un rejet, comme si l’évolution même de cet ensemble organique était porté par un profond instinct de liberté.

J’aime citer Steven Jay Gould - son livre « Un hérisson dans la tempête » - qui décrit la théorie des équilibres ponctués selon laquelle, les changements évolutifs se produisent plutôt rapidement durant des périodes relativement brèves de stress environnemental... Internet n’est-il pas un facteur de stress et de changement évolutif de la société, ceci au-delà du cyberespace ?

Didier Heiderich


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès