• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christophe

sur CPE, précarité, et justice sociale


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christophe (---.---.50.175) 2 février 2006 17:15

J’ajouterais que les syndicats et le PS seraient mieux inspirés d’exiger une négociation sur les garanties offertes pas ces nouveaux contrats, en particulier pour revenir sur l’absence de justification de sa rupture par l’entreprise, que de se contenter de d’exiger leur suppression pour en rester à la situation insupportable actuelle.

Dois-je vous apprendre, monsieur, que le rôle d’une organisation syndicale ne consiste pas à jouer le rôle de rustine suite à une décision unilatérale.

Les organisation syndicales, comme patronales, sont prêtes à revoir la problématique posée en terme de contrat de travail. Le problème n’est pas là ; le gouvernement souhaite prendre la main en imposant une mesure sans en mesurer, au préalable, les incidences : échéances électorales oblige.

Pour ce qui concerne la précarité des jeunes, il est évident qu’elle augmente. Ce n’est pas un jugement de valeur, juste un constat en comparatif de l’existant qui si il n’est pas la panacé doit être revu entre partenaires sociaux ; les périodes d’essai des CDI sont les résultats de négociations entre partenaires sociaux, et les mesures prises récemment dans le périmètre du travail par le gouvernement mettent en évidence leur « incompétence » en ce domaine ; incompétence inhérente à leur manque évident de connaissance sur le dit sujet.

Pour l’emploi, les armes actuelles, plus particulièrement les CDD peuvent atteindre une durée de 18 mois. Ne faisons pas outrage aux entrepreneurs ; au bout de 18 mois, ils savent si un collaborateur fait l’affaire ou non. Ce n’est d’ailleurs pas toujours le critère majeur permettant à une entreprise et un collaborateur de contracter sur un plus long terme. Soyons honnête, au moins intellectuellement, une période de 18 mois ou de 24 mois n’influence pas directement l’emploi et son besoin industriel en terme de ressource. Par ailleurs, il existe, de nos jours, un grand nombre de variables d’ajustement pour compenser les hausses et baisses de charges et donc de couvrir leurs incidences économiques.

Il y a certes des choses à entreprendre pour s’adapter aux contraintes économiques ; mais s’adapter ne signifie aucunement se sacrifier. Il faut donc trouver un juste équilibre entre des mesures permettant aux entreprises de pouvoir mieux s’adapter à ses marchés (nous avons tout intérêt à conserver nos industries plutôt que les voir disparaître) mais pour cela, il ne suffit pas de tester un nouveau contrat plus précaire ; c’est largement insuffisant.

Je vous rejoins, par contre sur l’exemple du Danemark ; il y a des mesures intéressantes dont nous pourrions nous inspirer. Cependant, cela nécessite certaines adaptations car on applique difficilement des mesures dans une société de 5 millions d’âmes à une société de 66 millions d’âmes.

Mais pour l’exemple du Danemark, nous remarquons qu’ils ont créé une dynamique pour les salariés exclus temporairement du monde du travail ; ce qui n’existe pas vraiment en France. Cette dynamique prend en compte les besoins de formation, les bilans de compétences, les ré-orientation d’un secteur d’activité vers un autre, ... enfin beaucoup de choses qui, même si certaines sont prévus pour les chômeurs en France, ne sont appliquées par manque évident de moyens ; moyens mis en oeuvre par le gouvernement qui décide de prendre une décision unilatérale dans un champs d’action pour lequel ses compétences sont plus que limitées.

Plutôt que de donner des conseils aux syndicats, je vous recommande, si je peux me permettre, de vous engager et d’oeuvrer dans le sens que vous préconisez. Même si vous souhaitez leur ditiller vos conseils, engagez-vous ; car ce que vous avez aujourd’hui, vous le devez à leur engagement, et non aux conseils aussi avisés qu’ils soient mais restant toujours hors du champs d’action.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès