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Commentaire de minijack

sur De la plume à la caméra


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minijack minijack 5 septembre 2006 16:45

Monsieur Turcey,

Vous avez la chance indigne insigne d’appartenir à une corporation où, sauf exception à incidence politique, l’on ne paie jamais ses fautes qu’avec une promotion. Il me semble donc très pertinent de veiller d’un peu plus près à ce qui se passe dans les cabinets et la manière dont sont prises les décisions.

Prenons un exemple :

J’ai personnellement connu dans les années 80, dans une petite ville de Picardie, un juge qui ressemblait à ceux dont vous défendez la quiétude. Ce brave homme, débutant sa carrière sans aucun doute, a cru bon de mettre sous mandat de dépôt un mineur de 16 ans qui avait banalement volé une voiture. Le mineur désespéré s’est suicidé quelques jours après dans sa cellule. Sans nul doute, il regrettait son geste. Le juge, lui, regretta-t-il sa décision ? L’histoire ne le dit pas.

Les petites villes de province étant facilement sujettes à propagation de rumeurs et de scandales, ce juge a été déplacé à la capitale et promu à la communication... Au moins il n’avait plus à juger, c’était déjà ça !

Vous vous dites sans doute que Justice est passée dans les deux cas, pour le jeune et pour le juge ? Selon moi elle n’est pas passée par le même train...

Je serais curieux de savoir si, aujourd’hui, un entretien dans ce même cabinet se passerait de la même manière sous l’oeil attentif d’une caméra, et si la mise en détention du jeune serait de nouveau requise par ce même juge ou s’il réfléchirait davantage à la fragilité psychologique des prévenus qu’on lui présente ? Je serais heureux d’avoir une réponse sur votre manière de voir la chose aujourd’hui, sous l’oeil d’une caméra.

Accessoirement, dans d’autres affaires toutes aussi bénignes, la mutation de ce juge a entraîné pour d’autres prévenus une durée de détention provisoire injustifiée, par le simple fait que les dossiers en cours n’avaient pu être traités par l’intérim avant la nomination d’un successeur titulaire... Qu’à cela ne tienne ! pourront se dire certains, ils n’avaient qu’à ne pas se mettre dans cette situation ! J’excuserai l’argument de la part des imbéciles qui ne savent pas de quoi ils parlent, mais pas de la part d’un juge. Lui sait la différence entre quelques jours et quelques mois en préventive.

Oui décidément, la présence d’une caméra dans les cabinets m’apparaît comme un rempart de la Liberté.

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