• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de lambertine

sur Où accoucher : faut-il élargir l'offre de soins ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

lambertine 6 août 2007 08:43

« Il n’y a pas d’accouchements à bas risques » serait une profession de foi ? Soit. Si je l’affirme, ce n’est pas en fonction de statistiques, mais de témoignages de proches, de « connaissances » ou d’amies et de ma propre expérience. Et je dirais même de ma propre expérience de privilégiée puisque j’ai accouché à quatre reprises, et dans les conditions sanitaires optimales, et dans les conditions humaines optimales. C’est possible et l’un n’est pas à opposer à l’autre. J’admets que c’était il y a dix-sept ans pour la dernière fois, et en Belgique, mais c’était encore possible il y a quatre ans. Et si c’est une profession de foi de ma part, elle s’oppose à des témoignages qui sont eux-mêmes des professions de foi. Quant à mon argument que je qualifie de « populiste » : j’utilise ce terme parce que je n’aime pas mettre en exergue la misère du monde, c’est tout. Parce qu’en fait je le considère comme correspondant à la réalité matérielle et sanitaire de la majorité des femmes passées et présentes. Quand l’OMS ou autre organisme affirme que toute femme devrait pouvoir accoucher ou et comme elle le veut, moi, je pense plus aux malheureuses qui accouchent dans des conditions déplorables dans les bidonvilles de Bogota au au coeur de la brousse qu’aux européennes aisées qui seraient stressées par la présence de « blouses blanches ». Vous reconnaissez vous-mêmes que c’est de ces occidentales privilégiées dont vous parlez. Et bien, si j’ose dire, moi aussi. Quand je parle d’accidents, je parle d’accidents ayant touché des femmes qui ne souffraient ni de carence alimentaires, ni de maladies infectieuse, qui n’ont pas subi de mutilations sexuelles et qui ont eu leur premier enfant entre vingt-cinq et trente ans. Et pour qui avant l’accouchement proprement dit, tout était « normal ». Je ne parle pas non plus de risque zéro en cas d’accouchement à l’hôpital. Juste de limiter au mieux les risques inhérents à l’accouchement lui-même, en tant qu’accouchement. En tant qu’acte naturel et physiologique, certes, mais qui est pour la mère comme pour l’enfant un passage dangereux. Une parturiente n’est pas « en santé ». Elle est dans un état de fragilité extrême.

Ce qui me trouble dans ce débat d’ « enfants gâtées », c’est une forme de rejet de la médecine en même temps qu’une sorte d’idéalisation de l’accouchement « naturel » la femme se réapproprierait son corps que la technique lui « ôterait », l’ « infantilisant ». Peut-être en France la médicalisation est-elle « extrémiste », mais y répondre par une attitude extrémiste inverse n’est pas selon moi une solution acceptable. Le refus des médicaments pour le refus des médicaments (que ce soit l’ocytocine quand elle est nécessaire ou le médicament favorisant les contractions utérines post-partum) me semble quant à lui parfois, euh, irresponsable.

(Il est évident que je ne parle pas ici d’erreurs médicales manifestes comme dans le cas de Bof (je crois) : il est d’ailleurs invraisemblable qu’une femme ayant manifestement « des problèmes » soit laissée hors surveillance.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès