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Commentaire de lambertine

sur Où accoucher : faut-il élargir l'offre de soins ?


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lambertine 7 août 2007 06:51

Merci.

Je sais que je suis parfois brutale dans ma façon de m’exprimer et que comme c’est un sujet qui me tient à coeur je suis parfois plus cinglante qu’il n’est permis.

Je reconnais aussi que mon expérience est pour beaucoup dans mon attitude. Comme celle des parents ayant eu une mauvaise expérience à l’hôpital d’ailleurs. Je ne prétends pas que l’hôpital est une solution miracle qui permet des accouchements merveilleux. Je parle de la proximité d’un bloc opératoire et d’une unité de néonatalogie, de rien de plus. Pas de faire accoucher toutes les femmes à la chaîne dans des CHU en suivant des protocoles rigides. Une petite structure dans le cadre d’une clinique de province peut parfaitement être adaptée. Qu’on l’appelle Maison de Naissance au lieu de Maternité, ma foi... Que tout y soit conçu pour le bien-être et la sécurité des parturientes et de leur bébé, c’est la moindre des choses. Que cette maternité soit un lieu non seulement d’accouchement, mais de préparation à l’accouchement me semble également une nécessité. Je vais reprendre mon cas personnel (s’cusez moi...) : mes grossesses ont été suivies par une gynécologue-obstétricienne, échographies comprises. Elle pratiquait dans une clinique où j’ai, comme toutes ses patientes, suivi des cours de préparation à l’accouchement, et des séances de gymnastique prénatale. J’ai rencontré avant mes accouchements les sage-femmes, les anesthésistes et le pédiatre. Pendant le travail, je n’ai jamais été seule. Il me semble que cela est nécessaire pour établir un climat de confiance entre la parturiente et l’équipe médicale. Et ce n’est pas incompatible avec une « sécurité médicale optimale ». Dans les témoignages français que j’ai lus suite à votre article, je n’ai pas trouvé cette « complicité » (oserai-je dire) entre l’équipe médicale et la parturiente. On a l’impression que celle-ci passe d’une main à l’autre sans qu’il y ait concertation (ni même suivi le cas de Bof est assez révélateur un obstétricien ne laisse pas sans surveillance une femme qui doit accoucher dans les 3H. 3H, c’est peu pour un accouchement). Et il y a surtout « anonymat ». Je peux concevoir que ce soit désagréable. J’avoue d’ailleurs que j’ai toujours trouvé absurde la politique consistant à fermer les maternités dites de proximité, à la fois plus humaines et... plus proches (faire 40km en voiture, en plein travail, ce n’est pas une sinécure).

Maintenant, de là à rejeter systématiquement toute médicalisation des grossesses dites à bas risques, non, non et non. La péridurale, les médicaments, l’ocytocine, ce ne sont pas nécessairement des ennemis à rejeter. Les touchers vaginaux non plus. L’accouchement « à la maison » ou en structure non-médicalisée peut très bien très bien se passer... ou pas. Parce qu’il reste une épreuve très délicate et pour la mère et pour l’enfant, pas un moment de rêve « naturel ». De plus, si j’ose dire, accoucher n’est pas une compétition sportive, un défi que l’on se lance à soi-même. Il n’y a aucune honte à se faire aider. Subir une césarienne ne signifie pas que l’on est une « incapable ». Etre « dépossédé » de ce moment, qu’est-ce que ça signifie ? Cette souffrance est-elle indispensable à l’accomplissement d’une femme « en tant que femme » ? J’avoue que j’achoppe là dessus.


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