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Commentaire de Voltaire

sur Bernard Kouchner à Bagdad - Rompre avec le passé, réconcilier l'avenir


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Voltaire Voltaire 22 août 2007 13:04

La situation en Irak est entrée dans un processus d’autodestruction irreversible. La radicalisation des différentes parties semble inconciliable avec l’émergence d’un état souverrain et démocratique.

Dans ces conditions, plutôt que d’empiler les emplâtres sur une jambe de bois, on peut se demander si l’unique solution viable ne serait pas à terme une partition de l’Irak entre les trois communautés.

Certes, cette partition n’est pas sans poser de sérieux problèmes à court terme :

- la partie Chiite, au sud, passerait sous contrôle d’un régime religieux inféodé à l’Iran, largement critiqué pour ses dérives et son soutien à des entreprises terroristes. Mais il faut se rendre compte que la théocratie iranienne est à bout de souffle. L’echec économique du président actuel amène même les religieux à se poser des questions, et l’avenir est dans les mains d’une jeunesse dans ce pays où 70% des habitants ont moins de 30 ans.

- La partie centrale, sunnite, serait sans doute tiraillée entre fondamentalistes liés à Al-Quaida et anciens du parti Baas, soutenus par la Syrie. On peut penser que ces derniers reprendraient le dessus, ce qui renforcerait la Syrie, mais là aussi seulement à court terme. Ce pays doit en effet faire face à un affaiblissement du parti Baas en interne, et à ses difficultés au Liban.

Quant à la partie nord, dominée par les Kurdes, le principal problème viendrait alors de la Turquie, qui redoute un Kurdistan indépendant à sa frontière, synonyme de troubles et de revendications autonomistes de la part de sa propre population Kurde. L’UE aurait alors un rôle crucial à jouer, en ouvrant plus largement ses portes à la Turquie (et en lui offrant donc une perspective d’intégration vers l’ouest) en échange de son accord. Un second problème résiderait dans le partage des ressources pétrolières du sous-sol, sitiées à la limite de la partie Kurde et de la partie sunnite, mais on peut sans doute imaginer une intervention occidentale pour résoudre ce problème.

Il va de soit qu’une telle partition ne pourrait se dérouler que sous contrôle international, en présence de l’armée américaine. Cette partition entraînerait en effet sans doute des mouvements de population non négligeables, qui seraient vulnérables à des attaques terroristes inter-confessionelles (comme ce fut le cas lors de l’indépendance de l’Inde). Néanmoins, cette solution semble pourtant la plus stable à long terme, et ouvrirait une porte de sortie honorable aux troupes américaines.


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