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Commentaire de masuyer

sur Pédophilie : un peu de rationnalité


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masuyer masuyer 23 août 2007 21:56

Bozz,

suite à ton post, je remet ici celui de Christophe sous l’article « Pédocriminalité : inversion du bien et du mal ».

- "par Christophe (IP:xxx.x6.66.129) le 22 août 2007 à 16H10 @Ludo,

Le problème central actuellement levé par le ministère de la justice est la récidive. Certes, nous ne pouvons admettre qu’un crime perpétré soit admissible, que cela soit une récidive ou non.

Je vais donc tenter de rechercher des éléments permettant de mesurer le poids de la récidive au regard des libérations conditionnelles (pas uniquement en matière de pédophilie) qui se passent bien. J’ai les chiffres 2004 : sur 5 866 libérations conditionnelles accordées par les juges, 143 ont été révoquées en raison d’une nouvelle condamnation. Pour 35 589 permissions de sortir, la chancellerie a recensé 4 crimes. La récidive suite à une libération conditionnelle représentait, en 2004, 2,5% du nombre de libérations conditionnelles. Pour les permissions, nous sommes très proche du 0%.

En fait le propos consiste à se poser la question rationellement, comme vous la posez, et non dans la passion du moment. Il faut aussi se poser la question des outils à disposition du juge d’application des peines qui doit prendre position en terme de libération conditionnelle. Devons-nous ajouter une couche législative (dont il n’est pas certain que les moyens de sa mise en pratique soient efficaces) limitant les droits des 97,5% pour lesquels cela se passe bien pour résoudre les problèmes posés par 2,5% ? Ou devons-nous accroître les outils (ils sont très limités en la matière et ne correspondent pas aux contraintes législatives) permettant au JAP de prendre une décision en connaissance de cause et surtout des risques ?"

La pédophilie ou disons plutôt pédérastie dans sa signification première (éthymologie grecque http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9d%C3%A9rastie) me semble être une orientation sexuelle, un fantasme (surement plus courant que ne veux bien le dire). Il se trouve que notre société ne tolère pas sa pratique. Je pense que c’est un bien, car il m’apparait difficile de parler de « consentement » de la part d’un enfant vis à vis d’un adulte.

La majorité des gens qui ont ce fantasme se contente du fantasme, ou pratique des simulacres (la partenaire adulte et consentante déguisée en écolière par exemple). Un peu comme pour le fantasme du viol (attacher son partenaire en est un des simulacres). La majorité des gens arrivent à faire la part des choses entre fantasmes et pratiques réelles.

Ce qui pose problème est donc bien la pédocriminalité, soit par la pratique d’actes sexuels par des adultes sur des enfants, soit par la contemplation d’images pornographiques ayant nécessité l’utilisation d’enfants.

Quoiqu’on fasse, hélas, il y aura toujours des victimes, puiqu’il me semble difficile de condamner quelqu’un pour des pensées déviantes (sinon on est dans « 1984 »). L’alourdissement des peines peut être une solution, qui aura au moins le mérite d’assurer le désir de vengeance de l’opinion, mais ça ne changera pas grand chose pour les victimes.

Le mieux que l’on puisse faire à mon avis, c’est de limiter au maximum les récidives, et il semble qu’au Canada on y parvienne mieux qu’en France. Surement parce qu’on ne s’y est pas contenté de discours ou de voter des lois jamais appliquées faute de moyens ou de parutions des décrets d’application jamais paru (à écouter à ce propos la première partie de « Cha cha tchatche » sur France Inter ce matin http://www.tv-radio.com/ondemand/france_inter/TCHATCHE/TCHATCHE200708230910.ram)

Et oui en France on fait des lois mais on ne se soucie pas de les appliquer. Comme les lois inappliquées sont par nature inefficaces, on s’empresse de les remplacer par d’autres (qui ne seront pas forcément plus appliquées). Il semble que jamais on ne se préoccupe du pourquoi de l’échec, ce qui est dommage. Dans le cas de Francis Evrard, il me semble avoir entendu qu’il n’y avait que deux médecins à mi-temps pour la maison d’arrêt de Caen.

L’auteur a, il me semble, raison de ne pas mettre de couleur politique sur un travers bien français.

Cordialement


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