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Commentaire de Felix

sur Traité européen : ce que veut l'Allemagne


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Felix 24 août 2007 12:57

Je partage votre avis. Quoique je n’aie jamais fait partie d’aucun parti j’ai le plus grande considération pour M. Blocher, qui est un véritable homme d’état, un de Gaulle suisse, et j’ai décidé que je voterai pour son parti aux élections aussi longtemps que ce parti sera le seul rempart contre l’impérialisme européiste.

Nous avons des élections dans deux mois. J’espère que l’UDC renforcera ses positions. Sinon les petits politiciens médiocres, et les médias, qui le détestent parce qu’il est un conservateur, tenteront d’éjecter M. Blocher du Conseil fédéral.

Evidemment l’UDC a des positions modérées. C’est vrai. Mais ça n’empêche pas ses adversaires de la qualifier de populiste, pour ne pas dire fasciste. C’est vrai que ce parti a fait passer en référendum des lois très restrictives sur l’émigration. Et maintenant son programme électoral tient en trois points :

- nous ne voulons pas entrer dans l’UE
- nous voulons renvoyer les étrangers criminels
- nous voulons baisser les impôts pour tous les citoyens

C’est carré. Mais au moins c’est un message qui passe. On ne peut pas se dire démocrate et blâmer de politiciens qui s’adressent au peuple de manière à être compris et en répondant aux préoccupations réelles des gens.

Pour la TVA vous êtes imprécis : elle n’est pas seulement inférieure à 10%. Elle est de 7.6% en général. our certains biens et services elle n’est que de 2%. On parle d’unifier le taux de TVA à 5%.

Le chômage est de 3% en moyenne. En fait c’est le plein emploi. Quand j’entends Sarkozy parler de 5% comme étant le plein emploi, et dire « pourquoi la France ne pourait-elle pas faire comme les autres, avoir le plein emploi c’est à dire 5% de chômage et plus 9% comme maintenant ? », ça me fait rire. En réalité je pense que le taux réel de chômage en france aujourd’hui est entre 15 et 20%. Le taux officiel des statistques est de 9%. Donc le jour ou l’INSEE dira que c’est 5% ce sera en fait 10%. Pas le plein emploi. En truquant les statistiques comme d’habitude le gouvernement français réussira sans doute, en 5 ans, à les faire baisser jusqu’à un chiffre bidon de 5% pour claironner que grace à Sarko, on a le plein emploi. Et le plus grave c’est les Français sont fichus de gober ce bobard, à force de « communication » et de poudre aux yeux grace à la complaisance des médias. Et ils sont capables de réélire l’illusioniste. La jobardise des Farnçais est stupéfiante.

Si le gouvernement français voulait résoudre les problèmes il faudrait qu’il accepte de traiter durement l’UE, comme l’a fait Margaret Thatcher en son temps, exiger en manifestant que la france est prête à quitter l’organisation si elle n’obtient pas satisfaction. Il n’osera jamais le faire. Il est prisonnier des engagements européistes qu’il a pris. C’est pitoyable. Voir un grand peuple sombrer, c’est triste.

Le succès de la Suisse s’explique par le franc suisse, la non appartenance à l’europe, la souveraineté fiscale des cantons, le secret bancaire, etc. On aimerait nous enlever tout ça. La gauche est pro européenne car elle sait que la majorité en Suisse est de droite et le seul espoir pour la gauche est que la Suisse soit contrainte de s’aligner sur le « modèle social européen » qui plombe les économies de nos voisins. Si on les suivait on aurait aussi la TVA à plus de 20% et 9% de chômage officiel, 15% réels, au lieu de nos 3% officiels qui sont, peut-être, 4% ou même 5% réels.

Je me demande où est l’avantage de ce modèle social européen, pour ceux qui sont au chômage, et en fin de droit parce que personne ne veut les engager. Mieux vaudrait être soumis au système suisse, d’esprit patronal, où les avantages sociaux sont moindres mais où il y a, vraiemnt, le plein emploi.

J’ai parlé l’autre jour avec un patron de PME savoyard, dans le décolletage (industrie mécanique, spécialité savoyarde). Il se plaignait de ne pas trouver de main d’oeuvre. Il y a pourtant du chômage dans sa région mais les bons ouvriers refusent de travailler chez lui même s’il paye de bons salaires, pour la France. Ils veulent tous travailler en Suisse. Et ils trouvent du travail en Suisse, parce que la Suisse est une petite locomotive économique qui draine une bonne partie de la main d’oeuvre des régions circonvoisines. (Savez vous que plus de 50’000 « frontaliers » vont travailler chaque jour à Genève. Vous qui êtes en Alsace je pense que le chiffre n’est pas moins élevé à Bâle.).

Donc c’est que pour l’ouvrier savoyard qui reçoit un « bon » salaire" français, c’est une misère, en réalité, une fois qu’on a enlevé les charges sociales. En Suisse son salaire brut est 50%, au moins, plus élevé, et les charges sociales ne sont que de 25% environ au lieu de 50% en France. Faites le décompte.

La différence c’est le « modèle social français ». C’est 50 ans de politique socialiste et de lâcheté face aux syndicats communistes, sous de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterand (nette aggravation) Chirac. Et maintenant je ne parierais pas un centime de franc suisse sur les chances de Sarkozy de réformer ce merdier.

Sarkozy me fait bien rire, avec son slogan : « travailler plus pour gagner plus ».. ! Dérisoire, cosmétique.

Voila pourquoi aucune entreprise suisse n’est tentée d’investir en « France voisine » pour bénéficier du différentiel de niveau de salaire. Ca leur couterait plus cher, et les travailleurs gagneraient moins.

Pour les patrons savoyards, ou franc-comtois, et je pense que chez vous en Alsace c’est pareil, il vaut mieux embaucher en Suisse et payer des salaires suisses. C’est moins cher au bout du compte. Voilà pourquoi, ô ironie, beaucoup de PME dans le décolletage, ou l’horlogerie et sans doute bien d’autres secteurs aussi délocalisent... en Suisse !

Il n’y a pas que Johnny Halliday qui s’installe en Suisse. Il y a aussi des centaines de milliers d’emplois pour des Fran4ais, qu’ils ne trouvent pas en France, mais ils les trouvent en suisse. Et leurs impôts, selon des conventions franco-suisses, sont payées principalement en Suisse.

Vous aimeriez que la France retrouve un peu sa liberté d’action par rapport à l’Europe et allège son système d’état providence. Malheureusement je crains que vous devrez attendre que les poules aient des dents. Sarkozy n’est pas de taille à s’attaquer à ces travaux d’Hercule.

Et si Sarkozy n’en est pas capable, personne ne le fera. La gauche, pas la peine d’y penser. Et à droite, qui ?

La France n’étant plus indépendante elle en est réduite à quémander la bienveillance de Bruxelles et dabord de la grosse Mme Merkel - l’ancienne chef du bureau de la propagande des organisations de jeunesse du SED, le parti communiste de l’Allemagne de l’Est.

Selon le bon vouloir de cette dame, qui a déjà surnommé votre président « Herr Bla bla », non sans justesse, la France pourra ou ne pourra pas modifier le taux de TVA de la restauration. Sarko veut que les orientations de politique monétaire de la BCE soient revues dans le sens du soutien à la croissance. Angela a déjà répondu à Herr Bla bla. « Je ne la sens pas cette idée. Pour moi la BCE doit uniquement lutter contre l’inflation ». La messe est dite. Herr Bla bla. A la trappe vos belles phrases. La patronne ne veut pas. Ca ne l’empêchera pas d’ailleurs de vous faire la bise, sur les deux joues, au prochain sommet. (Du temps de Chirac qui raque c’était encore le baisemain. Quand même plus chic !)

Mais l’Allemagne ce n’est pas beaucoup mieux. En ce moment on s’extasie que ce pays réduise ses déficits, un peu. Et qu’il soit une locomotive exportatrice. Ce qui marche en Allemagne c’est la grosse industrie des machines, c’est vrai, car ces machines se vendent étant les meilleures. Mais il y a une alliance entre le grand patronat et les syndicats, sur le dos des PME. Parce qu’à la fin ça se traduit par la « Mitbestimmung » c’est à dire des surcoûts dus à la participation effective de fonctionnaires syndicaux dans les conseils d’administrations ce qui les met en position de force pour maintenir un appareil socialisant ruineux. C’est ça la cause du chômage en Allemagne, qui n’est pas beaucoup moins élevé qu’en France et dont les statistiques siont aussi truquées.

Comme ces énormes entreprises à la Siemens, Mannesman etc, pésent très lourd dans la statistque, alors les économistes peuvent admirer les bons résultats. Mais ce qu’on ne voit pas, c’est que ce système étrange les PME. Or les PME, par exemples les cafés restaurants, c’est le seul vivier d’emplois. `Les grands « Konzern » où les boss des syndicats et les patrons fument ensemble des bons cigares, elles ne crééent pas d’emploi. Elles délocalisent, le plus souvent.

Bref, le succès de l’Allemagne, c’est du trompe l’oeil. Il n’y a que les journalistes qui y croient, parce qu’eux on les invite aussi, s’ils sont gentils, à fumer le cigare lors des présentaions de résultats à la presse. Mais l’économie réelle souffre.

Ni l’un ni l’autre des deux systèmes ne marche vraiment : Le système français est en réalité communiste et colbertiste en même temps, et ne marche que pour des entreprises cul et chemise avec le gouvernement comme EADS, l’ex groupe Lagardère qui était bien content que l’ami Saddam Hussein fasse ses fins de mois, la Générale des eaux et Suez qui cartonnent à l’exportation parce que, soutenues à bloc par l’Etat français elles peuvent tout surpayer (jusq’à quand ? un jour le contribuable devra solder l’addition.) Et puis à part ça il y a LVMH, LOREAL etc., le luxe les parfums, les bons vins. Là personne ne discute la compétence française. Bien sur il y a aussi beaucoup d’entreprises énormes comme Peugeot, Michelin (familiales, notons le et très anti syndicats. Mais il y a moins de ces locomotives comme en Allemagne. Mais les PME, elles peuvent crever, et d’ailleurs elles crèvent.

La France ne se réformera pas, l’Allemagne non plus. La France continuera à être à la traine de l’Allemagne. Herr Bla bla sera contraint de céder sur tout. Il devra aussi baster devant les syndicats français. La France continuera de tomber, comme dit cet excellent M. Baverez. L’Allemagne s’installera durablement dans un système parasitaire de collusion entre les syndicats et le patronat, sur le dos des PME.

Comme les déficits de ces deux pays, (on ne parle pas de l’Italie) et leur endettement, vont rester à des niveaux effrayants, on va accentuer le chantage sur la Suisse pour tenter de lui extorquer un maximum et renflouer les caisses qui sont vides uniquement à cause de l’incompétence et de la lâcheté des dirigeants de ces pays. Le peuple suisse va se cabrer de plus en plus. Il n’acceptera pas d’être le pieon. Il va voter pour l’UDC de plus en plus. De plus en plus de Français d’Allemands, d’Italiens et d’Autrichiens vont voter avec leurs pieds, c’est à dire soit partir en Angleterre, en Australie, en Chine, tenter leur chance. Une quantité notable va trouver du travail en Suisse comme frontaliers.

Je ne sais pas comment cela se terminera, mais je constate que l’Europe ça ne marche pas. Il faudrait bazarder ce système déficient. De toute façon l’Europe politique va s’ensabler. les Anglais et les Américains se chargeront de la couler. A quel moment la France sentira-t-elle qu’elle a touché le fond et décidera-t-elle de briser ses entraves ? On ne sait pas, peut-être jamais. Personnellement je pense qu’elle ne se redressera jamais.

Il est bien possible que l’entreprise allemande que vous décrivez si bien finisse par réussir et que la France, qui n’a plus la force de se redresser elle-même, ce que son système politique, de toute façon ne lui permet pas va finir par se démembrer.

Un jour, en échange d’une petite concession, que la dompteuse Merkel lui donnera comme on donne un petit poisson à une otarie, Herre Bla bla acceptera de signer des papiers qui permettront à l’Alsace, à la Bretagne, à la Provence, à la Savoie etc., de revendiquer une quasi souveraineté face à l’omnipotente et omni impotente Bruxelles. Et alors on verra un phénomène qui s’est déjà produit dans l’histoire, une sorte de morcellement comme après l’empire carolingien.

Cette hypothèse me parait extrêmenet vraisemblable quoique ça prendra un peu de temps et qu’on y mettra quelques formes pour ménager la susceptibilié de tous les Herr Bla bla de France et de Navarre.

Vous avez entièrement raison mais vos comptariotes n’ont plus l’énergie de suivre la voie du rdressement qui serait nécessaire pour que votre pays redevienne indépendant.

Personnellement comme Suisse je trouve ça assez pitoyable, mais en fin de compte ce n’est pas vraiment mon affaire. Ce qui m’importe c’est que mon pays à moi, la Suisse, qui a réussi à éviter, de justesse, de s’engleur dans ce machin, d’être aspiré dans ces sables mouvants, puisse garder sa voie indépendante assez longtemps pour que l’étau autour de nous se désserre et qu’avec la puissance financière incontournable que nous avons et les moyens d’une diplomatie active, nous puissions éviter d’être rançonnés par trop et préserver nos intérêts au milieu de la décadence générale de nos voisins.


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