• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Bérenger

sur Qui sera le candidat UMP aux municipales de Nice ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bérenger 8 septembre 2007 10:59

Christian Estrosi me semble le mieux placé, en sa double qualité d’héritier en ligne directe du médecinisme (n’est-il pas le poulain attitré de « Jacquou » ?) et de bon copain de Sarko (je ne suis pas sûr qu’il y ait réciprocité, mais bon !). Et puis on n’imagine guère les petites mafias locales favoriser d’autre candidature que celle-là, qui ne peut pas leur faire beaucoup d’ombre.

Comparé à Jacques Peyrat, figure vieillissante, sans charisme et exclusivement autochtone, Christian Estrosi fait figure d’homme neuf. Même s’il n’est pas si neuf que ça. Même si ses mains tendues au FN, lors de législatives problématiques, au début des années 90, sont encore dans toutes les mémoires critiques. Disons pour résumer qu’Estrosi, figure typique de la vie politique en région PACA, a réussi à s’imposer dans la capitale et au sein même d’un gouvernement en place (même s’il n’y occupe qu’un strapontin de complaisance), et que cela suffit à lui garantir quelque avenir à la tête de la municipalité niçoise. Peyrat ne peut plus remplir ce rôle. Passé la rive droite du Var, Peyrat n’est qu’un vague notable niçois transfuge du FN, béquille vermoulue du médecinisme Old School.

Promoteurs véreux, accointances avec le Milieu, disparitions mystérieuses de témoins génants, règlements de comptes travestis ou non en accidents, corruption, backchich, tribulations maçonniques, abus de biens sociaux, délits d’initiés, procès s’enlisant sur des lustres, nominations de complaisance à la tête de juridictions locales, chantiers calamiteux, projets pharaoniques s’effondrant comme des châteaux de cartes après avoir coûté des milliards aux contribuables, bétonnage sauvage, tout un littoral transformé en chapelet de verrues. Affaire après magouille, la salade niçoise n’a cessé de s’aigrir, jusqu’à devenir un baquet de vomi. Ce qui prêtait (presque) à rire du temps de Jacques Médecin (car le personnage avait du charisme et de l’humour, c’était un populiste avisé doublé d’un séducteur de foules) est devenu franchement sombre et pathétique sous Peyrat, qui n’a jamais eu besoin de faire l’effort de paraître aimable pour s’attirer les voix qu’il convoitait. C’est ainsi que Nice n’a cessé de régresser au stade de jungle. De bas en haut, à tous les niveaux, taxis, voirie, police nationale comme municipale, justice, administrations locales, à Nice tout est gangrène. Et le fameux procureur Montgolfier, dépêché sur les lieux au milieu des années 90 avec une réelle envie de régler le problème que Nice pose à la République, n’a rien pu changer à cet état de fait. Nice est une enclave sicilienne coincée entre la Ligurie et la France. Nice est une machine à produire de la magouille, qui fonctionne de manière autonome et opaque hors les lois de la République française. Nice a son bulletin officiel, « Nice-Matin », et sa voix officielle, qui est l’antenne locale de France 3, où il n’est question que de rendre compte de ce dont on est tenu de rendre compte lorsqu’on est l’organe officiel d’une enclave sous dictature. Presse unique, voix unique, à l’exception peut-être d’une ou deux feuilles un brin critiques et au tirage confidentiel, mais le pluralisme de l’information locale n’est pas la principale préoccupation d’une population qui, dans son ensemble, ne semble guère se soucier de ce que les choses puissent un jour changer, de ce que le vent puisse enfin tourner dans la bonne direction. Le bon Niçois, le vrai Niçois, le vieux Niçois de souche a adulé une génération durant un voyou en qui il voyait sa figure tutélaire. Aujourd’hui, Nice est mise au ban de la société française. Seule une mise sous tutelle européenne, si ce type de mesure existait, pourrait sauver le devenir de cette ville pourrie à l’os. Mais le le bon Niçois, le vrai Niçois, le vieux Niçois de souche « s’en bat les couilles ». Il vit dans le souvenir de son « Jacquou », qu’il réélirait haut la main s’il venait à ressusciter.

Un niçois repenti.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès