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Commentaire de etienne celmar

sur Chine et Etats-Unis : condamnés à vivre en paix ?


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ZEN etienne celmar 8 septembre 2006 21:08

En Chine les choses sont toujours plus complexes qu’on ne le pense :

Chine : le poids des investissements étrangers suscite des débats Article paru dans l’édition du 23.08.06 (Le Monde)

Deux tiers des 500 plus grandes entreprises sont à capitaux étrangers. Début septembre, une nouvelle législation s’appliquera aux fusions-acquisitions menées par les firmes étrangères

La perspective de voir des multinationales dominer des secteurs entiers de l’économie inquiète en Chine, alors que les investissements étrangers dans le pays s’élèvent à près de 60 milliards de dollars (47 milliards d’euros) par an.

Un rapport récent du Bureau national des statistiques chinois indique en effet que parmi les 500 plus grandes entreprises locales, les deux tiers sont à capitaux étrangers - ce chiffre inclut les sociétés mixtes.

Le premier acteur étranger est l’américain Motorola, qui se place à la sixième position avec 75 milliards de yuans (7,5 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, suivi par le finlandais Nokia et l’américain General Motors, classé au quatorzième rang.

L’environnement légal dans lequel évoluent les sociétés étrangères devrait changer début septembre avec l’instauration de nouvelles règles sur les fusions-acquisitions : elles pourront se faire par échange d’actions et non plus seulement par paiement en cash.

Par ailleurs, l’entrée en vigueur d’une loi anti-monopole - la première jamais passée en Chine - le 8 septembre pourrait, en théorie, conduire à limiter les entités d’Etat dans certains secteurs.

Ces nouvelles règles sont bien accueillies mais leur portée pour les multinationales étrangères et leurs modalités d’application sont incertaines.

Dans un contexte de surchauffe de l’économie, le but affiché des nouvelles règles sur le paiement par échange d’actions est notamment d’accélérer les fusions-acquisitions - elles représentaient en 2005 un peu plus de 50 % des investissements étrangers - au détriment des investissements créateurs de sites.

RHÉTORIQUE PROTECTIONNISTE

Si les officiels chinois sont les premiers à louer les effets bénéfiques de l’afflux de capitaux étrangers en termes de gains de compétitivité et d’apports de technologie - Motorola, par exemple, promet d’investir 100 millions de dollars par an en recherche et développement en Chine cette année -, quelques affaires récentes n’en alimentent pas moins une rhétorique de plus en plus protectionniste.

C’est le cas de la tentative de rachat par le fonds d’investissements américain Carlyle du groupe Xugong. Ce dernier est le numéro un du matériel de chantier en Chine, un secteur non protégé et ouvert à des prises de participation étrangères majoritaires.

En octobre 2005, Carlyle a annoncé le rachat de 85 % de cette société d’Etat. Cette cession avait fait l’objet d’un appel d’offres international, lancé par la province du Jiangsu. L’objectif des dirigeants de la firme chinoise était de rendre plus performante la gestion de l’ancien géant public et d’en faire un groupe d’envergure internationale.

L’accord n’a pas été validé par le gouvernement central et fait désormais l’objet de débats agités depuis qu’en juin un concurrent de Xugong, Sany Corporation, s’est porté volontaire pour l’acquérir à un meilleur prix, dénonçant l’offre « bradée » au capital étranger.

Dans la presse chinoise, l’économiste Zuo Dapei, de l’Académie chinoise des sciences sociales, connu pour ses prises de position conservatrices, exprimait, début août, ses doutes sur le bien-fondé de ces cessions aux étrangers : « Au vu des conditions monétaires actuelles et de la situation de la devise chinoise, ce dont nous avons besoin, c’est d’une restructuration complète des entreprises d’Etat afin de débarrasser leur gestion de la corruption et, par là même, de les refinancer, plutôt que de les vendre, surtout au capital étranger. »

Alors que le pays cherche à créer des champions nationaux, et les incite à sortir de leurs frontières, la phase de consolidation à l’oeuvre actuellement permet une sorte de raccourci vers l’internationalisation. C’est la logique qui a présidé à l’absorption de Zhejiang Supor Cookware par SEB. Ainsi qu’au rachat par Goldman Sachs du groupe public Shineway, l’un des principaux acteurs du marché de la viande en Chine.

Brice Pedroletti


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