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Commentaire de corsenap

sur Communication scientifique : « le français en voie de disparition »


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corsenap (---.---.149.74) 30 août 2005 17:29

Oui la communauté scientifique a besoin d’une langue de travail mais pas forcément une langue unique. Encore récemment trois langues servaient aux échanges scientifiques internationaux (Anglais, Allemand et Français puis dans une moindre mesure l’Espagnole).

Publier en français ne veut pas dire de s’interdire de publier dans d’autres langues (anglais, espagnole, chinois, arabe etc.). Prenons l’exemple des japonais dont le système est certainement un bon compromis : les scientifiques publient d’abord en japonais, puis lorsque leurs résultats sont reconnus dans le monde scientifique japonais ils sont transmis à toutes les industries japonaises et finalement les résultats sont publier en anglais dans des revues américaines dites revues internationales de notre époque (90% des revues européennes ayant disparues ces 30 dernières années). Il faut bien faire attention que lorsqu’une langue n’est plus capable d’exprimer les nouveaux phénomènes scientifiques elle est considérée comme archaïque et le préjudice peut être lourds de conséquences. Prenons l’exemple des anciens pays de l’est où la Russie a agit de manière similaire au monde anglo-saxon actuel : le russe a commencé par devenir l’une des deux langues de publication scientifique, puis la langue unique car tous les nouveaux concepts n’avaient plus de traduction et finalement le russe a été imposée comme langue de communication scientifique et politique... malgré l’opposition des dits pays il n’était plus possible d’inverser la machine... (La situation en Europe s’en rapproche même si tout n’est pas comparable : Bruxelles, Strasbourg, site Internet de l’union où seules toutes les informations sont uniquement disponibles en anglais etc.).

Concernant le commerce il est clair que la pollution des anglicismes prend des proportions que l’on ne peut plus accepter. Oui une langue doit s’enrichir des autres langues mais en France nous vivons une systématisation de l’emploi des anglicismes qui en devient ridicule... évidemment c’est plus facile de prendre un mot anglais plutôt que d’être créatif... les slogans en anglais sont généralement risible et n’ont que très peu d’impacte dans la mémoire des consommateurs qui en règle générale n’en comprenne pas tout le sens... mais a priori on nous dit que cela fait moderne (quid cela rejoint ce que je disais précédemment...)

Il est grand temps que l’on prenne conscience de ce qui nous attend. Et j’aimerai bien qu’on arrête de prendre l’OIF pour un pseudo organe post-colonial de la France... car la francophonie est active, très diversifier et créative partout sauf en France... le Canada, le Québec, Le Nouveau-Brunswick le Luxembourg, La Belgique, la Suisse etc. ne se considèrent pas comme des anciennes colonies françaises... De plus près d’un tiers des pays de l’ONU sont des pays francophones... cela n’est pas rien et devrait être un atout économique et culturel pour un monde qui se dit défenseur de la diversité culturelle et linguistique. Il faut quand même savoir que les espaces anglo-saxon et hispanophone sont très homogènes, alors que la francophonie est l’exemple même de la diversité.

Merci de ton intervention car elle m’a permis de développer certains points de mon article.

Pour ceux qui voudraient plus d’informations sur le sujet je vous conseille vivement de lire le livre de Bernard Lecherbonnier et la revue Hermès qui a traité le sujet dans son numéro 40.

Merci de de votre intéret.

Références récentes :
- Revues Hermès : « Francophonie et Mondialisation » aux éditions CNRS.
- Les défis de la francophonie (Pour une mondialisation humaniste) de Serge Arnaud, Michel Guillou et Albert Salon aux éditions Alpharès.
- Revue Panoramiques : « L’avenir s’écrit aussi en français » aux éditions Corlet Marianne.
- Pourquoi veulent-ils tuer le français de Bernard Lecherbonnier aux éditions Albin Michel.


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