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Commentaire de Pierre Régnier

sur Laïcité et accommodements raisonnables au Québec


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Pierre Régnier Pierre Régnier 27 septembre 2007 19:12

Merci Monsieur Ouaknine pour cet intéressant complément. Il me confirme que nous voulons bien la même chose. Cependant...

Avant d’aller plus loin une petite précision utile : le site de Fraire Le Jour n’est pas « mon » site, je ne suis que l’un des membres de cette association.

On ne peut pas, dites-vous, « forcer une religion à altérer son credo ». On peut encore moins entrer dans les consciences individuelles pour y légiférer ou pour obliger à raisonner rationnellement. Nous sommes bien d’accord là-dessus et je ne propose rien de semblable mais seulement de faire vérifier par le législateur que le credo officiel, publié, certifié être le bon par les institutions religieuses, EST BIEN COMPATIBLE AVEC LES DROITS HUMAINS.

Je suis d’ailleurs convaincu que le seul fait d’avoir à démontrer qu’il l’est bien, devant une juridiction prévue par la loi (comme toute association, tout parti politique...) amènerait les institutions religieuses à réformer d’elles-mêmes leurs bases théologiques en en rejetant clairement le contenu criminogène.

J’aimerais vous adresser un texte de 5 pages « Contre la violence religieuse pourquoi si peu d’exigence » proposé à une revue française au printemps dernier. En voici les dernières lignes, qui contiennent une proposition en 9 points :

«  »" Ecrivant récemment à Elie Barnavi après avoir lu son récent livre sur Les religions meurtrières (8) et prenant pour modèle les titres de ses chapitres, qui sont aussi ceux de neuf thèses, je lui proposais ainsi les miennes (ici légèrement modifiées) :

-  la violence religieuse effective est toujours à la fois épouvantable et banale puisque les religions continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée
-  ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire fondamental de maintenir intégralement sacrés leurs textes contenant les bases de la violence religieuse
-  la nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale révision, par les institutions religieuses, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés.
-  le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals
-  la paix et la défense des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène
-  les sociétés défendant les Droits de la personne humaine doivent exiger des institutions religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie criminogène
-  le combat pour la désacralisation de la conception criminogène de Dieu n’est pas un combat contre les religions
-  le choc des conceptions (criminogène et pacifiste ) au sein des religions est le plus sûr moyen d’éviter le choc des civilisations
-  c’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres religions dans la même exigence.

Disons enfin que le problème ne concerne pas les responsables politiques au seul échelon national. L’attentat contre le World Trade Center a été perpétré alors que l’ONU venait de lancer une « décennie pour l’éducation à la non-violence ». Les militants à l’origine de cette initiative n’avaient pas cru devoir faire inscrire au programme la désacralisation de la violence religieuse. Elle doit devenir une exigence de tous les habitants pacifiques de la planète, qu’ils soient croyants, agnostiques ou athées. Faute de quoi le « facteur Dieu » resterait bien, comme le disait un écrivain Prix Nobel de littérature quelques jours après le 11 septembre 2001, « la plus criminelle des inventions » (9). «  »"

J’ai hâte de lire votre livre... mais plus encore de voir les responsables politiques des pays démocratiques sortir la tête du sable où ils l’enfoncent chaque fois qu’ils sont devant le problème -non, le drame- très concret de la violence religieuse . P.R.


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